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une grande hémorragie, de favoriser les efforts de la nature.

A-t-on négligé l'application des sangsues les premiers jours de la petite vérole pernicieuse; cette maladie attaque-t-elle un jeune homme ou un adulte sanguin ; y a-t-il délire violent, ou forte oppression, ou assoupissement; les sangsues aux cuisses sont indiquées, en même temps que les sinapismes et les vésicatoires aux jambes.

Les symptômes qui précèdent l'éruption de la petite vérole se montrent-ils avec violence, affectent-ils un enfant, un jeune homme, ou un adulte qui ne soit pas sanguin; dans l'incertitude où l'on est si la petite vérole sera pernicieuse ou bénigne, discrète ou confluente, contentez-vous d'appliquer sur l'un et l'autre bras un emplâtre vésicatoire; agissez comme j'ai toujours fait au moment où j'inocule le virus. variolique (appliquez au-dessous des piqûres faites à chaque bras un emplâtre vésicatoire); attendez ensuite l'éruption : si la petite vérole est discrète, ne prescrivez point les sangsues. Mais avez-vous reconnu dès les premiers jours de l'éruption que la petite vérole est confluente, et que l'inflammation doit être forte, parceque

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le pouls est très accéléré, que la respiration est difficile, que la chaleur et la rougeur sont vives, et que le sujet robuste et sanguin se trouve inquiet et agité; faites mordre quelques sangsues aux cuisses, ensuite appliquez le vésicatoire au gras de la jambe ; la dérivation et la révulsion du sang et de l'humeur variolique n'en seront que plus assurées dans ce cas tenez- vous en garde contre l'action des mouches cantharides sur la vessie et sur le genre nerveux. Le sujet est-il délicat, très irritable, et non sanguin; les sangsues appliquées avant ou après l'éruption produisent rarement de bons effets, quel que soit son âge : les ventouses scarifiées sont alors préférables; il faut agir de même lorsque des symptômes à peu près semblables se présentent chez les jeunes gens vaccinés.

12° La rougeole présente les mêmes indications pour l'usage des sangsues, particulièrement lorsqu'elle est épidémique et d'un mauvais caractère; qu'elle arrive au printemps ou pendant l'été; que le sujet est sanguin, jeune, robuste; que la respiration s'opère difficilement et que les poumons sont menacés d'inflammation: en pareilles circonstances, la veille de l'éruption, ou le jour même de l'éruption,

si l'on n'est pas appelé plus tôt auprès du malade, l'application des sangsues aux cuisses, suivie peu de temps après de celle des vésicatoires aux bras, est très utile.

13. Les sujets affectés de fièvre scarlatine éprouvent toujours de bons effets des sangsues aux cuisses, particulièrement și elles sont appliquées les premiers jours de l'éruption, s'il existe pléthore ou disposition à une inflammation de la gorge, si la respiration est difficile, s'il y a violent délire, et si le malade approche de la nubilité.

14° La fièvre aphtheuse, souvent épidémique, et dont les enfants et les jeunes gens sont plus fréquemment attaqués que les adultes, indique les premiers jours l'application des sangsues à la cuisse; soyez pourtant attentif à ne pas laisser couler trop de sang après leur chute; la nature a besoin de forces vitales et musculaires, autant pour opérer une crise heureuse que pour favoriser l'action du quinquina à administrer en lavement et intérieurement sous forme de sirop, depuis le troisième ou quatrième jour de la maladie.

15° La fièvre pétéchiale essentielle pernicieuse, espèce de fièvre peu commune qu'il

ne faut confondre avec les pétéchies symppas tomatiques, est ordinairement combattue avec succès en appliquant dès les premiers jours des sangsues aux cuisses; l'abattement excessif des forces ne doit point faire prendre le change; elles se réveillent après l'évacuation du sang, pourvu qu'on administre aussitôt que les sangsues sont tombées le quinquina à haute dose, et par intervalles le mélange de camphre et de nitre.

Quant à la fièvre pétéchiale bénigne, la nature la dissipe sans le secours ni des sangsues ni du quinquina.

16° L'application des sangsues aux cuisses convient les premiers jours de la fièvre miliaire essentielle, accompagnée de pouls dur, concentré et accéléré, d'abattement excessif des forces, de stupeur et de délire; plus ces symptômes se montrent avec violence, plus il faut augmenter le nombre des sangsues, avec la précaution de ne pas tirer à la fois une trop grande quantité de sang : les forces se raniment, Ja stupeur et le délire diminuent, le pouls se développe, et la nature et l'art triomphent de cette fièvre, à moins qu'elle ne soit d'un caractère si pernicieux, que le quinquina, les fleurs

de bétoine de montagne, et les acides végétaux adoucis avec beaucoup d'eau et de sucre ne puissent la domter. Les sangsues ne sont pas communément indiquées dans la fièvre miliaire bénigne des femmes en couches; la propreté, la diète, le bon air et les boissons mettent la nature à même de la guérir: mais lorsqu'il y a diminution ou suppression des lochies, douleur de tête, difficulté de respirer, pouls dur, accéléré et concentré, l'application des sangsues aux cuisses, les premiers jours de la fièvre, est d'un grand avantage.

17° La fièvre érysipélateuse (souvent fâcheuse, et quelquefois épidémique) nécessite, dès son invasion, l'application d'un grand nombre de sangsues aux cuisses. Plus la rougeur est vive et étendue, le gonflement considérable, et la chaleur grande, plus vous devez, les premières vingt-quatre heures, réitérer l'application des sangsues, toujours dans la partie du corps la plus éloignée de l'endroit où siège l'érysipele ; par exemple, aux cuisses s'il affecte la tête, et aux bras s'il attaque les parties de la génération ou les extrémités inférieures. Ne suivez point. l'exemple de ceux qui font mordre les sangsues sur l'érysipele ou aux environs; ils rendent

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