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5. L'inflammation des gencives par dentition difficile passe pour cesser d'être dangereuse en appliquant des sangsues à la nuque ou derrière les oreilles. J'ai constamment observé de meil leurs effets des morsures des sangsues aux cuisdes cataplasmes de riz et de moutarde autour des pieds et des jambes, des demi-bains et des lavements.

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6° L'inflammation de la trachée-artère présente un péril si éminent le troisième, quatrième, cinquième et sixième jour, qu'il ne faut pas perdre un seul instant le premier jour pour saigner au bras, ensuite au pied par la lancette, et tirer une grande quantité de sang; cependant il vaut mieux réitérer souvent les saignées dans les premières vingt-quatre heures, que d'évacuer trop de sang à la fois : le second et le troisième jour, mettez un grand nombre de sangsues aux cuisses, et laissez couler des morsures assez de sang pour abattre les forces, sans réduire la nature à l'impossibilité de résoudre l'inflammation. Agissez pour l'inflammation catarrheuse de la trachée - artère, et pour l'inflammation de la même partie par fièvre scarlatine, comme pour l'inflammation essentielle de la trachée-artère; seulement, dans

l'inflammation catarrheuse-trachéale, il faut tirer beaucoup moins de sang par la lancette, et davantage par les sangsues aux cuisses. N'imitez point ceux qui recommandent l'application des sangsues sur la trachée - artère et les environs le premier jour : en vain ils répètent plusieurs fois cette saignée le second et le troisième jour, ils n'obtiennent jamais un soulagement aussi sensible que par l'application des sangsues aux cuisses; car d'ordinaire le malade meurt le cinq ou le sept, ou le huit, ou bien l'inflammation se termine par suppuration, communément mortelle. L'espèce d'inflammation de la trachée-artère, nommée croup lorsqu'elle attaque les enfants, mise dans la classe des inflammations par plusieurs auteurs, exige dès le début l'application d'un grand nombre de sangsues aux cuisses, et selon quelques uns la décoction de la racine du poligale du Sénégal en boisson et en lavement.

7° La plupart des espèces d'inflammation de poitrine indiquent, les trois premiers jours, la saignée au bras avec la lancette : il est vrai qu'il faut tirer plus ou moins de sang, suivant l'espèce d'inflammation de poitrine, son degré d'intensité, l'âge, le tempérament, la constitu

tion, les habitudes du sujet, la saison, etc. i mais si dès les premiers jours de l'inflammation de poitrine le flux menstruel se montre, au lieu de saigner au bras, faites mordre des sangsues aux cuisses le premier, le second et le troisième jour; le flux menstruel ne s'arrêtera pas, et la résolution s'opérera; tandis qu'en pratiquant la saignée au bras, les menstrues s'arrêtent, et la malade meurt du sept au huit, ou le huit, ou bien l'inflammation se termine par la suppuration. D'un autre côté, ne saigne-t-on pas la malade avec la lancette ou avec les sangsues > crainte d'arrêter le flux menstruel, la malade périt ordinairement du sept au huit.

L'inflammation de poitrine est-elle catarrhale, et, malgré les saignées faites aux bras les deux premiers jours, la respiration est-elle fort labo rieuse, et l'expectoration difficile; au lieu de saigner au bras le troisième jour, faites mordre un certain nombre de sangsues sur l'endroit douloureux de la poitrine; ces morsures sont plus avantageuses que l'emplâtre vésicatoire, mis à la mode de nos jours par quelques praticiens. Mais, en dépit de la mode, soutenez que, dans l'inflammation essentielle de poitrine très

grave, les saignées au bras avec la lancette, et les sinapismes plusieurs fois répétés les trois premiers jours, ensuite les sangsues sur l'endroit douloureux de la poitrine, sont infiniment préférables. A-t-on oublié jusqu'au cinquième ou sixième jour de pratiquer la saignée au bras, tentez alors l'application d'un très grand nombre de sangsues sur l'endroit douloureux de la poitrine; ce moyen a quelquefois sauvé le malade. L'inflammation des poumons est-elle compliquée avec celle du diaphragme, après des saignées réitérées au bras le premier, second et troisième jour, et l'emploi des sinapismes, faites mordre beaucoup de sangsues autour de la partie inférieure de la poitrine.

Pour l'inflammation laiteuse de poitrine, préférez constamment, les trois premiers jours de la maladie, l'application des sangsues sur les cuisses à la saignée aux bras; vous agirez conformément à l'expérience et à l'observation.

8° L'inflammation essentielle du diaphragme, la plus dangereuse des inflammations, ne peut se terminer par résolution que lorsqu'on asaigné au bras plusieurs fois le premier et le second jour. Les sangsues qu'on propose de poser à la partie inférieure de la poitrine, aux

endroits où le diaphragme s'attache, ne doivent jamais procurer autant de soulagement qu'appliquées sur les bras : ce qui m'engage à tenir ce langage, c'est le succès que j'ai obtenu des sangsues mises le troisième jour sur les bras, après un grand nombre de saignées avec la lancette faites aux bras les deux premiers jours. Cette espèce d'inflammation, plus rare que l'inflammation des poumons, compliquée avec celle du diaphragme, n'indique donc l'application des sangsues autour de la partie inférieure de la poitrine que le quatrième jour, lorsque les saignées au bras et les sangsues au bras, ainsi que la moutarde autour de la poitrine, n'ont sensiblement calmé les symptômes.

pas

9° L'inflammation essentielle du foie indique, le premier jour, une ou deux saignées au bras avec la lancette, ensuite l'application au bras d'un grand nombre de sangsues; mais gardezvous de tirer du sang jusqu'à abattre considérablement les forces musculaires. Le second et le troisième jour, ne pratiquez point de saignée avec la lancette; contentez-vous d'appliquer des sangsues au bras, avec la précaution de ne tirer que le sang nécessaire pour la résolution; car vous avez à craindre le changement de

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