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13° Je ne connois point d'espèces d'inflammation des reins où les saignées au bras avec la lancette et avec les sangsues ne soient indispensables depuis le premier jusqu'au troisième jour; tirez beaucoup plus de sang le premier jour par les sangsues que par la lancette, et les deux jours suivants n'employez que les sangsues: il ne faut pas craindre ici de diminuer beaucoup les forces, sans néanmoins les trop abattre : les bains, les lavements mucilagineux, les onctions sur la région rénale avec le camphre, un peu de laudanum et un jaune d'œuf, souvent répétées dans le jour, contribuent aules sangsues à la résolution. N'appliquez point les sangsues sur la région des reins, je les ai toujours vues augmenter la douleur et le vomissement. 2

tant que

14° L'inflammation essentielle de la vessie

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l'inflammation de vessie par calcul, calcul, par blessure, par mouches cantharides, ou par d'autres substances irritantes, l'inflammation de vessie par gonorrhée vénérienne, ou par suppression d'évacuation sanguine habituelle, indiquent, le premier jour, une saignée au bras avec la lancette, ensuite avec les sangsues; et les deux jours suivants, les sangsues au bras. Si l'in

flammation de la vessie dépendoit de la suppression du flux menstruel ou du flux hémorroïdal, ces deux derniers jours on feroit mordre les sangsues aux cuisses ou à l'anus.

Pour toutes les espèces ci-dessus d'inflammation de vessie, on a proposé de nos jours de mettre les sangsues au périnée; mais elles ont toujours rendu l'inflammation plus vive, elles l'ont fait promptement dégénérer en ulcère, ou elles ont accéléré la mort du malade: appliquées sur la région hypogastrique, elles ne sont pas aussi dangereuses que sur le périnée. 15° L'inflammation essentielle de matrice présente plus d'espérance pour la résolution si le premier jour, après avoir fait une ou deux saignées au bras, on applique sur l'un ou l'autre bras un grand nombre de sangsues, et sile second et le troisième jour on y met encore des sangsues, mais en diminuant chaque jour leur nombre, parcequ'il importe de tirer beaucoup plus de sang le premier jour que les jours suivants. Que les saignées par les sangsues ne soient pas tellement copieuses qu'elles abattent entièrement les forces.

L'inflammation de matrice à la suite de l'accouchement ou par accouchement laborieux,

celle par suppression des lochies, du flux menstruel, ou des fleurs blanches, ou bien par dépôt d'humeur laiteuse, exige, les premières vingt-quatre heures, l'application d'un grand nombre de sangsues aux cuisses; le second et le troisième jour employez un moindre nombre de sangsues et tirez moins de sang : l'application des sangsuès au bras m'a paru moins avantageuse : les praticiens qui les font mordre aux grandes lèvres, au lieu de voir l'inflammation se calmer, ont le regret d'observer son accroissement, non pas d'une manière aussi forte à la vérité que si l'application avoit été faite sur la région hypogastrique. On ne doit tenter ici la saignée au pied avec la lancette qu'à défaut des sangsues ou des ventouses scarifiées aux cuisses.

16° Les diverses espèces d'inflammation des parties naturelles, lorsqu'elles sont violentes engagent le praticien à employer le premier jour les saignées au bras avec la lancette, ensuite avec les sangsues; si l'inflammation se soutient avec force les deux jours suivants, il répètera l'usage des sangsues au bras.

Des médecins modernes ont conseillé l'application des sangsues sur le périnée, lorsque les prostates ou le cou de l'urètre étoient enflammés;

sur le scrotum, pour l'inflammation du testicule; sur la verge, pour l'inflammation de l'urètre ou du gland; sur le prépuce, pour l'inflammation de cette partie; sur les grandes lèvres, pour l'inflammation du vagin, ou de l'urètre, ou des grandes lèvres : je n'ai jamais observé que de mauvais résultats de cette application; tandis que les sangsues mises sur les bras ont constamment favorisé l'effet des remèdes propres à la résolution.

L'inflammation des testicules, des prostates, ou des parties environnantes, est-elle causée par la répercussion de l'humeur de la gonorrhée; l'évacuation du sang faite au bras par la lancette ou par les sangsues contribue à assurer le succès des préparations mercurielles autant pour la résolution de l'inflammation que pour le retour de l'humeur de la gonorrhée dans l'urètre: en pareil cas les sangsues posées sur le scrotum ou sur le périnée produisent un effet contraire.

17° L'inflammation des hémorroïdes, ou leur gonflement excessif avec douleur vive et chaleur externe, se calme rarement par l'application des sangsues sur les hémorroïdes ; au contraire, on observe fréquemment qu'elle en aug

:

mente l'inflammation et qu'elle les change en fistule préférez de faire mordre les sangsues au bras, ensuite aux cuisses ou à quelque distance de l'anus, particulièrement si les hémorroïdesoule flux hémorroïdal sont habituels. D'ordinaire l'ouverture avec la lancette des hémorroïdes trop distendues, douloureuses et chaudes, l'emporte sur l'application des sangsues aux

cuisses.

18° L'érysipèle essentiel d'une certaine étendue, et attaquant un homme sanguin, se termine plus promptement et sûrement par la résolution, si dès le premier jour on applique des sangsues dans l'endroit le plus éloigné du siège du mal : par exemple, l'érysipele occupet-il la tête, ou la poitrine, ou les bras; faites mordre les sangsues aux cuisses: est-il fixé aux parties de la génération, ou aux extrémités inférieures; appliquez les sangsues sur les bras; réitérez cette application le second et le troisième jour, si les symptômes continuent de prendre un accroissement considérable, et si les forces ne sont pas abattues par les premières saignées;

car il faut conserver au malade assez de force pour favoriser la résolution.

Agissez de même pour l'érysipèle par coup

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