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de soleil, par brûlure, par un insecte, ou par un caustique.

Ayez bien l'attention de ne pas faire mordre des sangsues sur la tumeur érysipélateuse ou sur les environs; vous vous exposeriez à la faire abcéder ou à la convertir en gangrène. Cependant, lorsque l'érysipele se porte subitement de l'extérieur vers l'intérieur, il faut de suite appliquer sur la partie d'où l'érysipele a disparu un très grand nombre de sangsues, et, dès que le sang a cessé de couler des morsures, il faut couvrir cette partie d'un large sinapisme jusqu'à formation d'amples vessies.

19o La vérole, la gale, sont des espèces de maladie où l'on a coutume de saigner au bras avec la lancette avant d'administrer leurs spécifiques : la saignée au bras avec la lancette est encore utile lorsque le mercure porte avec trop de violence à la bouche et menace le cerveau, ou qu'il survient une inflammation locale vénérienne très forte, telle qu'un bubon d'un accroissement rapide et inquiétant, une gonorrhée vénérienne avec vive ardeur et douleur; une inflammation du testicule ou des prostates par répercussion de l'humeur de la gonorrhée. Mais la gale vient

elle a être répercutée et à produire des accidents fâcheux, aussitôt faites mordre un grand nombre de sangsues aux cuisses; administrez intérieurement le soufre à haute dose; frottez vivement tout le corps avec de la laine; ensuite faites trois fois par jour jour sur tout le corps de fortes frictions avec le mélange de parties égales de graisse et de soufre : réitérez l'application des sangsues les trois premiers jours, mais en plus petit nombre. Enfin, pour dernière ressource, couvrez le corps de la chemise d'un galeux, et appliquez sur l'un et l'autre bras et sur les jambes un emplâtre vésicatoire.

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20° La dartre, tant qu'elle n'est pas accompagnée d'une vive inflammation ou de pléthore, n'exige point la saignée au bras avec la lancette mais a-t-elle son siège à la tête, avec forte inflammation, faites mordre des sangsues aux cuisses: est-elle située aux parties génitales, ou aux extrémités inférieures, et l'inflammation se trouve-t-elle considérable; appliquez les sangsues sur les bras..... Si la dartre inflammatoire se déplace de l'extérieur à l'intérieur, mettez sur-lechamp plusieurs sangsues à l'endroit où la dartre avoit son siège, et après que le sang

a cessé de couler des morsures, appliquez sur la même partie ou aux environs un emplâtre vésicatoire.

Les sangsues mises sur la dartre même passent, suivant quelques auteurs, pour la dissiper, ou diminuer son humeur âcre; mais l'expérience prouve qu'elles ne servent qu'à accroître la dartre.

21° Le scorbut n'indique point la saignée au bras avec les sangsues ou avec la lancette, lorsqu'il n'existe ni pléthore ni vive inflammation. Si ces symptômes surviennent, ne tirez du bras qu'une médiocre quantité de sang, crainte de trop abattre les forces vitales et musculaires.

22° Le charbon, par contact immédiat d'un boeuf ou d'un cochon attaqué du charbon, exige, le premier jour, la saignée au bras plutôt avec la lancette qu'avec les sangsues; l'abattement des forces musculaires et la petitesse du pouls ne doivent pas en imposer au praticien et l'empêcher d'appliquer le second jour des sangsues sur la partie du corps la plus éloignée de la tumeur, à la cuisse, si le charbon affecte la tête ou les extrémités supérieures; aux bras, lorsqu'il a son siège aux extrémi

tés inférieures. Aussitôt après la première saignée, employez intérieurement et extérieurement le quinquina à très haute dose, et, dès le second ou le troisième jour, extirpez la tumeur avec l'instrument tranchant.

Nous ne parlerons pas de la fièvre pestilentielle charbonneuse, heureusement inconnue à ce moment en Europe; mais si des médecins étoient forcés de voyager dans les pays où elle règne, nous leur conseillerions de tenter la méthode ci-dessus.

Maladies douloureuses.

Les sangsues sont, de nos jours, de nos jours, employées dans toutes les espèces de maladies douloureuses qu'on soupçonne produites par la surabondance ou par l'impétuosité du sang, ou par une humeur âcre, susceptible d'être déplacée.

Pour diminuer la surabondance et l'impétuosité du sang vers l'endroit douloureux, les uns appliquent les sangsues sur cet endroit même ou aux environs; les autres les font mordre aux parties du corps les plus éloignées du siège de la douleur, par exemple, dans les douleurs de tête, des bras, de la poitrine, aux extrémi

tés inférieures; dans les douleurs des extrémités inférieures, des parties génitales, du ventre, aux bras. Les premiers rendent la douleur ordinairement plus forte, sur-tout si elle est extérieure, parceque les sangsues, en y établissant une inflammation, quelque légère qu'elle soit › y déterminent une plus grande affluence de sang que dans les extrémités du corps opposées à l'endroit douloureux. Quelquefois les douleurs internes de la tête, de la poitrine ou du ventre sont calmées pour un certain temps à la suite de l'application des sangsues sur la portion des téguments qui répond à la partie douloureuse interne il est vraisemblable qu'on doit ce calme momentané à l'espèce d'inflammation et à l'irritation extérieures produites par les sangsues; mais dès que cet état est dissipé, attendez-vous à voir renaître la douleur intérieure, à cause du transport rapide du sang dans la partie douloureuse interne, et par l'effet même de l'inflammation et de l'irritation extérieures qui obligent la nature à faire circuler avec force le sang dans les grands vaisseaux de l'intérieur et proche des morsures, afin de résoudre leur inflammation; tandis que les, sangsues, étant appliquées sur les extrémités inférieures, lors

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