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de l'enfant sont médiocres, s'il n'est pas sanguin, il ne faut point laisser couler le sang des morsures des sangsues après leur chute.

La douleur de tête vénérienne est plus facile à combattre par les préparations mercurielles, si on applique plusieurs fois, avant et pendant leur administration, des sangsues sur les cuisses.

La douleur des yeux de longue durée et violente, qui menace de la perte de la vue, se calme très rarement par la morsure des sangsues aux paupières, aux tempes, derrière les oreilles, à la nuque ou au cou; mais les sangsues mises aux cuisses diminuent sensiblement cette espèce de douleur, sur-tout si elle à pour principe une suppression d'évacuation sanguine habituelle, ou d'une humeur âcre, un coup sur l'œil ou près de l'œil, une surabondance naturelle de sang: alors les bains de jambes aiguisés de moutarde, les sinapismes aux jambes et aux pieds, les fortes frictions sèches sur les cuisses et les jambes, favorisent singulièrement les effets des sangsues aux cuisses.

La douleur de tête spasmodique, telle que le clou hystérique, le clou hypocondriaque, est rarement soulagée par les sangsues, lors même qu'elles sont appliquées sur les cuisses;

elles accroissent d'ordinaire celte espèce de douleur.

La douleur d'oreille qui a pour cause une pléthore, une blessure, une suppression ou diminution d'évacuation sanguine habituelle, de transpiration insensible, ou le transport d'une humeur âcre sur l'oreille interne, s'apaise dès qu'on a mis des sangsues aux cuisses; au lieu qu'en les faisant mordre derrière ou sous l'oreille, à la nuque ou au cou, on rend ordinairement la douleur plus vive et plus opiniâtre. Suivez une autre méthode pour la douleur d'oreille par humeur teigneuse; faites mordre plusieurs sangsues à la nuque avant de mettre sur l'un et l'autre bras un large vésicatoire. Si la douleur se soutient après avoir levé les vésicatoires, vous pouvez réitérer l'application des sangsues, et laisser couler des morsures assez de sang pour éviter l'inflammation. La douleur de dents violente, de longue durée, et sans carie, cède quelquefois à l'application des sangsues sur les cuisses, principalement lorsque la douleur dépend du sang porté avec rapidité dans les vaisseaux sanguins qui se distribuent aux dents, ou lorsque l'humeur qui les irrite est mobile : les sangsues posées

derrière les oreilles ou à la nuque, ou aux tempes, augmentent communément le mal. Quant à la violente douleur de dents qui attaque si souvent les femmes enceintes et pléthoriques, faites mordre les sangsues aux bras et non aux cuisses, autrement vous exposeriez les femmes grosses à se blesser.

Les douleurs des yeux, des oreilles et des dents sont-elles spasmodiques, sans pléthore ni disposition inflammatoire, n'appliquez point de sangsues sur les cuisses, encore moins sur la tête ou sur le cou; la douleur prendroit certainement un accroissement sensible.

2o Les douleurs de poitrine, sans avoir égard à l'espèce, passent, chez un grand nombre de praticiens, pour être calmées par l'application des sangsues sur la portion des téguments qui répond à l'endroit douloureux de la poitrine. Quelquefois ce moyen réussit lorsque la douleur provient d'une humeur âcre mobile, et que les sinapismes et les vésicatoires sur l'endroit douloureux n'ont point soulagé. Mais le principe de la douleur est-il dans la surabondance du sang par suppression d'une évacuation sanguine habituelle, d'une humeur goutteuse, ou d'une humeur laiteuse aussitôt

après la couche, n'hésitez pas à mettre les sangsues aux cuisses.

3° Pour combattre les douleurs du diaphrag me, du foie, de la rate, du pancréas, de l'estomac, des intestins, du mésentère, des reins; de la vessie, de la matrice, n'employez les sangsues qu'autant que ces douleurs sont produites par la suppression ou diminution d'une évacuation sanguine habituelle, par la répercussion des hémorroïdes, par la suppression ou diminution subite du flux menstruel, des fleurs blanches, des lochies, ou de la perte sanguine qui arrive après l'accouchement ou à la suite d'un avortement ou par pléthore; enfin par le transport d'une humeur âcre et mobile de l'extérieur sur les viscères du ventre, particulièrement quand il y a disposition inflammatoire..

Dans toutes ces espèces de douleur du ventre il est essentiel de déterminer l'endroit où il importe de faire mordre les sangsues: si la douleur dépend de la suppression du saignement habituel du nez, vous pouvez appliquer les sangsues, premièrement sur la face interne des narines, ensuite sur les bras: si la douleur vient d'une pléthore générale, mettez-les aux

bras; au contraire mettez-les aux cuisses quand elle a pour principe la répercussion des hémorroïdes, du fluide hémorroïdal, du flux menstruel, des fleurs blanches et de la perte sanguine après l'accouchement. Mais s'agit-il de dissiper une douleur de ventre par transport d'une humeur âcre et mobile de l'extérieur sur un des viscères de l'abdomen, faites mordre les sangsues à la portion des téguments d'où l'humeur âcre s'est déplacée : les sinapismes, les vésicatoires, les ventouses, les frictions sèches, le moxa, que vous pratiquerez sur les morsures des sangsues et aux environs, produiront toujours des effets plus avantageux.

La douleur interne du ventre vient-elle des aliments ou des boissons de mauvaise qualité, ou bien à la suite d'un coup, d'une chute, de l'étranglement d'une partie des intestins avec disposition à l'inflammation, faites mordre les sangsues aux bras; elles feroient beaucoup de mal si on les appliquoit sur les cuisses ou vers l'anus.

Toutes les fois que les douleurs du ventre sont spasmodiques, telles que les éprouvent si souvent les hystériques, les hypocondriaques, éloignez les sangsues; elles accroîtroient évidemment la douleur, parcequ'elles excitent l'ir

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