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ritabilité et la sensibilité : ainsi ne les employez pas dans les douleurs spasmodiques d'estomac, des intestins, du foie, de la rate, des reins, de la vessie, de la matrice.

Les praticiens qui font mettre les sangsues sur l'endroit qui répond à la douleur interne procurent rarement le plus léger calme, même dans les espèces de douleur interne où il faut attirer à l'extérieur le principe irritant, et le sang qui se porte en trop grande quantité vers la partie irritée.

4 Les maladies douloureuses extérieures comme le rhumatisme, la goutte, nécessitent l'application des sangsues, dès qu'il y a pléthore, ou disposition à l'inflammation, au transport de l'humeur rhumatismale vers les parties internes, ou complication de la douleur rhumatismale ou goutteuse extérieure avec une douleur intérieure de même nature.

Les premiers jours du rhumatisme inflammatoire, appliquez les sangsues sur les cuisses; ne les faites mordre ni au fondement ni sur les parties douloureuses, encore moins sur les articulations douloureuses et tuméfiées, à moins qu'un des viscères internes ne soit affecté de douleur rhumatismale à mesure que le gonfle

ment de l'articulation diminue: dans ce cas, aussitôt après la chute des sangsues et après l'étanchement du sang qui coule des morsures, couvrez l'articulation d'un sinapisme, toujours préférable au vésicatoire. Si on ne peut se procurer sur-le-champ des sangsues, commencez par le cataplasme de moutarde.

Pour le rhumatisme chronique accompagné de pléthore, ou attaquant un sujet d'un tempérament sanguin et d'une constitution robuste, appliquez premièrement des sangsues sur la face interne des cuisses, ensuite sur les parties douloureuses à une certaine distance des articulations, crainte d'y attirer l'humeur rhumatismale, et couvrez ces parties douloureuses, audessous des articulations, d'un sinapisme, jusqu'à formation de larges ampoules qu'il faut faire venir à suppuration. Si le sinapisme produit: une inflammation trop vive, réitérez l'application des sangsues aux cuisses.

Les sangsues mises sur l'endroit douloureux, avec la précaution d'arrêter le sang après les morsures, et le sinapisme sur la même partie, procurent quelquefois un grand soulagement, principalement si on réitère plusieurs fois l'une et l'autre application. Soyez toujours attentif

à ne point poser les sangsues et les sinapismes sur les articulations, lorsqu'elles sont affectées de douleur rhumatismale, mais au-dessous.

La goutte s'empare-t-elle avec violence d'un homme sanguin et robuste; le malade est-il menacé d'une affection soporeuse ou d'une inflammation de poitrine; faites mordre au plus tôt des sangsues à la jambe, couvrez en même temps de coton cardé, et même d'un sinapisme, l'extrémité du corps attaqué de goutte, si vous craignez que l'humeur goutteuse ne se porte sur un des viscères internes. Les cataplasmes de riz, qu'on a coutume d'employer pour calmer la douleur, doivent toujours contenir plus ou moins de moutarde pour s'opposer à la répercussion de l'humeur goutteuse.

N'imitez pas ceux qui appliquent des sangsues sur les articulations affectées de goutte pour apaiser la douleur et abréger l'accès; elles causent ordinairement un effet contraire: cependant l'humeur goutteuse s'est-elle portée sur un viscère quelconque, si les sinapismes dont vous devez couvrir aussitôt les pieds et les genoux ne détournent pas cette humeur ayez recours à l'application des sangsues sur les dernières articulations affectées de goutte.

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Maladies convulsives.

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Les maladies convulsives offrent peu d'espèces où les sangsues soient indiquées; leurs morsures excitent trop la sensibilité et l'irritation pour ne pas accroître les convulsions ou les spasmes; les efforts de la nature deviennent alors moins efficaces. D'ailleurs le principe des convulsions, souvent inconnu, n'est pas en général aussi mobile celui de la goutte, que rhumatisme, de la dartre, et les sangsues rarement le détournent; il semble même que ce principe souvent se fixe et agit avec plus de force par l'application des sangsues, des sinapismes et rubéfiants, des vésicatoires, des ventouses, du cautère actuel, du moxa et du cautère potentiel. Mais lorsque le principe de la maladie convulsive naît de la suppression d'une évacuation sanguine habituelle, de la répercussion subite d'une humeur âcre, mobile; lorsqu'il est accompagné de pléthore, de disposition à une affection grave du cerveau, ou de suffocation de longue durée ; lorsqu'il y a crainte d'inflammation des poumons, d'anévrisme, enfin lorsqu'il agit de manière à troubler les fonc

tions des viscères essentiels à la vie, vous pou vez avoir recours aux sangsues, avec l'attention d'employer en même temps les remèdes propres à combattre l'excès d'irritation, de sensibilité et de contraction musculaire; fréquemment les ventouses scarifiées ou la saignée au bras avec la lancette l'emportent ici sur les à cause de l'irritation qu'elles aug

sangsues, mentent.

1° La convulsion essentielle accompagnée de pléthore par suppression d'évacuation sanguine naturelle, ou attaquant un sujet d'un tempérament sanguin, cède plus volontiers aux remèdes connus pour la vaincre, si l'on applique les premiers jours des sangsues aux cuisses, et si l'on prend des demi-bains ces jours-là et les jours suivants : réitérez l'application des sangsues, si elles n'accroissent pas sensiblement l'irritation, jusqu'à ce qu'il n'existe point de pléthore.

La convulsion par blessure chez un homme sanguin, et avec vive douleur de tête, ou oppression, est ordinairement calmée par un grand nombre de sangsues mises aux cuisses dès les premiers jours de la blessure: à défaut

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