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être plus abondante que les autres saignées; vous affoiblirez moins les forces vitales et musculaires, et la dérivation et révulsion seront plus grandes. Dans la folie par dépôt de lait, ne saignez point au pied avec la lancette, mais appliquez beaucoup de sangsues aux cuisses; pour la deuxième et troisième saignée, employez autant de sangsues : il vaut mieux, pour dégager le cerveau, affoiblir que le laisser embar

rassé.

La folie héréditaire, lorsqu'il y a pléthore, indique les sangsues aux cuisses, pour diminuer la violence et la longueur des accès.

Dans la folie par fièvre intermittente, où il est nécessaire de faire prendre le quinquina à haute dose dès le second ou le troisième jour, appliquez des sangsues sur les cuisses.

Dans la folie par mercure, faites aussi mordre sur-le-champ un grand nombre de sangsues aux cuisses et prescrivez ensuite les demi-bains et des lavements purgatifs.

Dans la folie par vive passion et avec pléthore, la saignée au pied avec la lancette est ordinairement préférable à la saignée par les

sangsues.

2o La mélancolie par suppression d'évacua

tion sanguine habituelle ou des hémorroïdes, ou bien avec pléthore générale, exige des sangsues aux cuisses ou à l'anus en nombre médiocre; demi-heure ou une heure après la chute des sangsues, un demi-bain d'une douce chaleur et de trois quarts d'heure au plus, au sortir duquel on arrêtera le sang qui s'écoule des morsures : réitérez plutôt l'application des sangsues que de tirer le premier jour trop de sang, et d'exciter une trop grande irritation.

3° Pour la clitorimanie par pléthore ou par diminution du flux menstruel avec inflammation ou disposition à l'inflammation des parties naturelles, au lieu de mettre les sangsues aux cuisses, appliquez-les sur les bras, et dès que

le

sang s'est écoulé en quantité suffisante, faites prendre un bain entier d'une douce fraîcheur.

4° L'ivresse par boissons spiritueuses faitelle craindre chez l'homme sanguin l'apoplexie; ordonnez sur-le-champ une saignée au pied avec la lancette, ensuite un très grand nombre de sangsues aux cuisses, et, après leur chute, des cataplasmes de moutarde sur les pieds et sur les jambes.

5° La vue double et le vertige par pléthore, ou par blessure, cèdent ordinairement à l'ap

plication des sangsues sur les cuisses, prescrite les premiers jours et plus ou moins réi– térée, suivant le degré de pléthoré; aux bains de jambes aiguisés de moutarde, et aux demibains. Ne faites point mordre de sangsues aux tempes, à la nuque ou au cou, comme on a coutume de le pratiquer ; vous n'obtiendriez aucun soulagement, ou il seroit à peine sensible.

6 Le vertige, l'étourdissement ont-ils pour principe la suppression du flux hémorroïdal ou des hémorroïdes; posez les sangsues sur les hémorroïdes ou aux bords de l'anus, si vous ne craignez pas qu'elles y causent une forte inflammation et fistule; autrement appliquezles vers la partie supérieure de la cuisse.

Maladies évacuatoires.

Les maladies évacuatoires sanguines, intérieures ou extérieures, lorsqu'elles menacent les jours du malade, doivent être supprimées ou considérablement diminuées par tous les moyens que l'art peut suggérer et que l'observation a jugés utiles: par exemple, la saignée à l'aide de la lancette ou avec les sangsues, dans

la partie la plus éloignée des vaisseaux d'où sort le sang, souvent diminue ou supprime l'hémorragie avant qu'elle ait produit des accidents fâcheux. La saignée avec la lancette l'emporté sur les sangsues, dès les premiers instants, quand l'hémorragie menace d'être abondante, que le sujet est très sanguin, et que l'hémorragie est précédée du retard ou de la répercussion subite d'une évacuation sanguine habituelle. Mais l'hémorragie ne fait-elle pas craindre pour la vie du malade, préférez l'application des sangsues sur l'endroit du corps le plus éloigné des vaisseaux dont l'ouverture cause l'hémorragie, parceque la dérivation et la révulsion que produisent les sangsues sont plus fortes, mais plus tardives que celles qui arrivent à la suite de la saignée par la lancette, et n'abattent pas autant les forces.

1° L'hémorragie du nez se montre-t-elle d'une manière effrayante à cause du jet considérable de sang qui sort du nez, faites mordre des sangsues aux cuisses; en même temps appliquez sur le front, l'occiput, la nuque et le cou, du vinaigre mêlé avec plus ou moins d'eau glacée, ou bien de la glace; introduisez dans le nez des bourdonnets d'étoupes, garnis de

vitriol vert pulvérisé, et faites respirer un air frais et libre. Gardez-vous de mettre des sangsues aux tempes, au cou, vous augmenteriez certainement l'hémorragie, pour peu que les topiques ci-dessus n'agissent pas.

L'hémorragie du nez habituelle et propre aux sujets plethoriques ou d'un tempérament sanguin ne doit point être suspendue, tant qu'elle est modérée. Mais le sang coule-t-il en trop petite quantité; les douleurs de tête, l'espèce d'étourdissement et de lassitude qui accompagnent la pléthore générale et la pléthore particulière du cerveau se soutiennentelles; appliquez des sangsues sur les cuisses et non sur les tempes ou sur le cou; le peu de sang qui sort du nez s'arrête, tandis que celui qui s'échappe des morsures des sangsues tient lieu d'une abondante hémorragie nasale, et dissipe les symptômes ci-dessus. Il n'en est pas ainsi de l'hémorragie du nez critique; lorsqu'elle est si légère, qu'elle ne peut répondre aux efforts de la nature pour établir une crise parfaite, alors faites mordre des sangsues à la face interne des narines; étant mises aux tempes ou au cou, elles ne produiroient pas le même effet. Supposez que les assistants et le

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