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malade s'opposent à l'application des sangsues sur les parois internes du nez, prescrivez-la de suite sur les cuisses, le sang qui s'écoulera de cette partie suppléera en quelque sorte à l'hémorragie critique du nez.

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Lorsque le quatorze, le dix-sept ou le vingtun d'une fièvre inflammatoire, ou vers la fin d'une autre espèce de maladie inflammatoire, il sort du nez quelques gouttes de sang; si le malade, malgré les saignées faites les premiers jours, malgré son état de foiblesse, présente l'une des pommettes ou les deux pommettes rouges; si son pouls est petit, dur et concentré; si la tête est lourde ou douloureuse; s'il y a délire, et principalement si le saignement de nez a soulagé d'une manière sensible, quand même il se présenteroit des signes d'une crise par les urines, par les sueurs ou par l'expectoration, faites mordre aux cuisses plusieurs sangsues sans laisser couler beaucoup de sang. Les symptômes prennent-ils un accroissement considérable; la crise par les sueurs ou par les urines n'a-t-elle pas lieu ; tentez la morsure des sangsues à la face interne du nez.

2° L'hémoptysie par pléthore particulière

des poumons, par coup ou autre blessure, par un violent effort, ou par suppression subite d'une évacuation sanguine habituelle, indique, lorsque le sang sort en très grande quantité, la saignée au bras avec la lancette; ensuite l'application des sangsues sur les cuisses est indispensable. Les deux premiers jours, réitérez les morsures plus ou moins fréquemment, suivant le degré de pléthore, le tempérament, la constitution, l'âge, les habitudes du malade et le principe de l'hémoptysie. Plus l'hémoptysie doit être suivie d'une inflammation considérable des poumons, plus vous devez augmenter le nombre des sangsues et laisser couler le sang, pour empêcher, s'il est possible, l'inflammation de se terminer par suppuration, ou pour ne pas avoir (lorsqu'il se forme, soit un abcès, soit un ulcère) une abondante suppuration et un pus de mauvaise qualité. Cependant ayez la précaution de ne pas tirer du sang jusqu'à abattre entièrement les forces vitales et musculaires la résolution ne pourroit s'opérer, et la suppuration seroit inévitable.

L'application des sangsues sur le larynx, sur la trachée-artère, sur la poitrine, est toujours fâcheuse; elle ne diminue point l'hémoptysie,

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au contraire, elle l'accroît d'une manière sen→ sible. Les sangsues au bras font moins de mal, ainsi que la saignée au bras avec la lancette. L'hémoptysie périodique, qu'il n'est pas rare de voir durer plusieurs années sans accidents fâcheux, doit cependant être combattue par les sangsues mises aux cuisses une fois chaque mois, et quelques jours avant le retour périodique de l'hémoptysie.

Dans l'hémoptysie des femmes grosses on ne peut avoir recours à l'usage des sangsues aux cuisses, ce seroit exposer la femme à se blesser; au lieu qu'en faisant mordre les sangsues aux bras on diminue l'hémoptysie et l'excès de pléthore toujours nuisible au foetus.

par

3o Le vomissement de sang de l'estomac pléthore, le vomissement de sang de l'estomac par suppression d'évacuation sanguine habituelle, ou par blessure, ou par substances vénéneuses corrosives, exigent sur-le-champ la saignée au bras avec la lancette, ensuite les sangsues à l'autre bras: laissez couler des morsures assez de sang pour prévenir l'inflammation de l'estomac, qu'on observe souvent après l'hémorragie. Lorsque l'inflammation s'est établie, ou que le vomissement de sang continue,

réitérez l'application des sangsues : il n'est pas ordinaire de voir l'inflammation d'estomac, par rupture de vaisseaux sanguins, se terminer par suppuration; néanmoins renouvelez les sangsues aux bras jusqu'à ce que l'inflamma⚫tion soit calmée au point d'éviter, s'il est possible, le passage de l'inflammation à la suppu

ration.

Le vomissement de sang par suppression du flux hémorroïdal, ou du flux menstruel, est plus promptement et plus sûrement diminué et arrêté par les sangsues aux cuisses ou aux bords de l'anus, que par leurs morsures aux bras: d'ailleurs, les sangsues aux cuisses souvent rappellent le flux menstruel; mais il est très rare que les sangsues mises proche de l'anus, et même sur les hémorroïdes externes flétries, rétablissent le flux hémorroïdal interne. Le vomissement de sang est-il si abondant qu'il menace les jours du malade, pratiquez une saignée au bras avec la lancette, aussitôt après faites mordre des sangsues à l'autre bras, et fomentez en même temps le ventre avec parties égales d'eau fraîche et de vinaigre, ou avec le vinaigre pur.

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4° L'hémorragie intestinale pléthorique, par

suppression d'évacuation sanguine habituelle, par substance vénéneuse, par médicament acre, ou par blessure, différant du flux hémorroïdal par l'abondance et la noirceur du sang, par la douleur fixe du ventre, par sa dureté et sa tuméfaction, par l'anxiété et l'espèce de défaillance, exige sur-le-champ une légère saignée au bras avec la lancette; si elle ne diminue pas l'hémorragie d'une manière évidente, si le malade est d'un tempérament sanguin, faites mordre aux bras des sangsucs; réitérez-en l'application jusqu'à ce que la douleur du ventre et la pléthore soient entièrement dissipées, et que l'inflammation qui suit ordinairement la rupture des vaisseaux sanguins des intestins ne présente rien de fâcheux pour l'avenir. Les saignées aux bras avec la lancette et avec les sangsues ne calment-elles sensiblement la violence de l'hémorragie, fomentez le ventre avec le vinaigre en même temps qu'on appliquera sur les bras de nouvelles sangsues; leurs

pas

morsures au ventre et aux cuisses communément augmentent l'hémorragie intestinale, il ne faut pas même excepter l'hémorragie intestinale par suppression des menstrues ou du flux hémorroïdal; les sangsues aux bras conviennent

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