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mieux que les sangsues aux cuisses ou aux bords de l'anus.

5o Le pissement de sang par pléthore, le pissement de sang périodique, et le pissement de sang par blessure des reins ou de la vessie, par violentes courses ou par substances vénéneuses, telles que mouches cantharides, sont ordinairement soulagés par la saignée au bras avec la lancette: l'hémorragie se soutient-elle au même degré; le sujet est-il pléthorique; faites aussitôt mordre des sangsues au bras, et réitérez cette application tant que vous redouterez l'inflammation des reins ou de la vessie.

Dès que le pissement de sang clair cesse, qu'il n'y a plus de douleur vive dans la région hypogastrique, ou dans la région des reins, que le pouls est petit, foible et lent, ne faites point usage des sangsues. Ce n'est que dans le pissement de sang par suppression du flux menstruel, des fleurs blanches, du flux hémorroïdal ou des hémorroïdes, que les sangsues doivent être appliquées plutôt aux cuisses qu'aux bras et aux bords de l'anus; encore faut-il premièrement faire une saignée au bras avec la lancette, ensuite appliquer aux cuisses les sangsues, enfin observer si elles n'augmentent pas

le pissement de sang, les douleurs de la vessie et la difficulté d'uriner; pour lors vous seriez obligé de les faire mordre aux bras.

Le pissement de sang par calcul n'exige l'application des sangsues sur les bras qu'autant que le sujet est pléthorique et robuste, et qu'il y a vive douleur dans les reins ou dans la vessie, et difficulté d'uriner.

6o Le flux hémorroïdal rarement est assez copieux pour forcer le praticien à prescrire les sangsues aux bras ; la diète, le repos, les boissons douces et tempérantes ordinairement le modèrent sans avoir recours à la saignée, toujours nuisible lorsqu'il ne coule pas en trop grande quantité.

7o La perte de sang utérin par pléthore générale ou par pléthore de la matrice, par suppression du flux menstruel, soit avant, soit après le temps où il cesse naturellement, par emménagogues violents, par blessure ou par vice particulier de la matrice, diminue plus en mettant des sangsues aux bras qu'en y pratiquant la saignée avec la lancette pour éviter le retour de semblable perte, il faut renouveler la morsure des sangsues aux bras au moins une fois chaque mois, et même deux ou trois fois

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le mois lorsque la malade est sanguine, robuste, et qu'elle est menacée d'une perte de sang considérable, ou d'inflammation, ou d'ulcère de matrice.

La plupart des praticiens recommandent de ne pas saigner tout le temps que le flux menstruel ou les lochies coulent, quelle que soit la maladie dont la femme soit attaquée; mais lorsque la saignée est absolument indiquée, et que la quantité de sang évacué par le vagin ne suffit pas, appliquez des sangsues sur les cuisses, vous n'observerez jamais de mauvais effets de cette saignée, les menstrues couleront en plus grande abondance, la pléthore générale et particulière diminuera, et les fonctions du cerveau s'exécuteront avec plus de facilité en pareille circonstance ne saignez jamais au bras, soit avec la lancette, soit avec les sangsues; le sang utérin couleroit en moindre quantité, ou il se supprimeroit, et la maladie prendroit un accroissement sensible; ou elle ne laisseroit plus d'espérance de guérison.

Dans les tumeurs et ulcères incurables de la matrice, les sangsues mises aux bras une fcis Je mois, ou tous les deux ou trois mois, selon

l'indication, servent souvent à prolonger les jours de la malade.

8° La dyssenterie caractérisée dès le principe par des symptômes qui font craindre une vive inflammation des intestins nécessite la saignée au bras avec les sangsues, le second, le troisième, le quatrième, ou le cinquième jour; plus tard elle est moins avantageuse; il ne faut la répéter que lorsque le sujet est robuste, sanguin, ou sanguin bilieux: la saignée au bras avec la lancette, quoiqu'elle cause moins d'irritation, n'est pas aussi utile que les sangsues au bras; mais celles-ci appliquées sur les cuisses, et sur-tout vers le fondement, feroient beaucoup de mal.

9° Les plaies à la tête avec commotion ou avec crainte de vive inflammation, aussitôt après la saignée préférablement au bras, commandent sur-le-champ l'application d'un grand nombre de sangsues sur les cuisses; cette application est toujours plus avantageuse que la saignée au pied avec la lancette : cependant, si on ne peut se procurer des sangsues au premier moment, saignez au pied, ensuite faites mordre aux cuisses des sangsues, dont vous renouvellerez l'usage tant que le malade éprouvera stu

peur, assoupissement, douleur profonde dans la tête, pouls embarrassé et plein, ou dur et concentré, respiration grande.

Les saignées aux bras ou aux pieds avec la lancette jusqu'à défaillance portent toujours préjudice; elles ne remédient point à la commotion, elles ne favorisent pas la résolution de l'inflammation lorsqu'elle vient à s'établir.

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Si une artère est ouverte, si elle fournit beaucoup de sang, employez toutes les ressources de l'art pour en fermer l'ouverture: peu de temps après la suppression de l'hémorragie, lorsque le sujet est robuste, sanguin, si vous redoutez l'inflammation ou le transport du sang sur un viscère quelconque, faites mordre aux cuisses des sangsues; aussitôt qu'elles seront tombées, vous arrêterez le sang qui s'écoule des morsures; car il vaut mieux, dans cette circonstance, réitérer plusieurs fois l'application des sangsues que de laisser tout d'un coup sortir trop de sang.

Les plaies à la poitrine, non pénétrantes, mais avec forte commotion, ne sont pas ordinairement suivies d'accidents fâcheux, quand à l'instant de la blessure on fait une saignée au bras avec la lancette, et qu'ensuite on prescrit

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