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de l'eau glacée pour boisson, de la glace prise par petits morceaux, quelquefois de bouillon léger et froid de grenouilles ou de poulet, et de fomentations sur le ventre avec l'infusion de fleurs de camomille à peine tiède.

21° La hernie avec étranglement ou avec inflammation de l'épiploon, de l'estomac, de l'intestin, ou de la vessie déplacée, lorsqu'elle résiste à l'action de la main, quelquefois se réduit facilement quand on saigne au bras avec la lancette; si la réduction à l'aide de la main ne peut s'effectuer, réitérez la saignée avant de pratiquer avec l'instrument l'opération nécessaire pour faire rentrer la partie déplacée. Aprèsla réduction, y a , y a-t-il douleur et tension du ventre, constipation et fièvre, faites une troisième saignée au bras; ensuite mettez des sangsues aux bras, pour peu que la douleur, la tension et la fièvre se soutiennent; vous combattrez plus promptement l'inflammation, et vous empêcherez qu'elle ne se termine par suppuration ou par gangrène. N'appliquez jamais des sangsues sur la hernie avec étranglement et inflammation; elles font plus rapidement dégénérer en gangrène la partie déplacée, et par l'inflammation des parties internes qu'elles ac

croissent, elles s'opposent à la réduction, et elles rendent le succès de l'opération beaucoup plus douteux.

Le déplacement récent du vagin, de la matrice, ou du rectum, par violents efforts, est-il accompagné de la douleur, de la rougeur et de la chaleur d'un de ces viscères; avant de tenter de le réduire, faites sur-le-champ une saignée au bras; s'il résiste, faites mordre des sangsues aux bras: on ne sauroit trop blâmer les praticiens qui conseillent de poser les sangsues sur le viscère déplacé et enflammé; ils s'exposent à voir tous les symptômes de l'inflammation prendre un accroissement capable de faire craindre la gangrene.

Maladies de foiblesse.

Les maladies de foiblesse, d'insensibilité ou de diminution de sensibilité paroissent au premier coup d'œil contre-indiquer les sangsues: mais il faut penser bien autrement lorsqu'il s'agit de traiter les espèces de foiblesse musculaire, d'insensibilité, ou de diminution de sensibilité, qui dépendent, 1o de la suppression

d'une évacuation sanguine; 2° d'une pléthore générale ; 3° d'une pléthore particulière du cerveau avec épanchement du sang, ou avec dilatation considérable de plusieurs veines ou artères cérébrales; 4° d'une répercussion subite de transpiration insensible ou d'humeur morbifique chez un sujet sanguin menacé où attaqué d'inflammation : ayez toujours l'attention de proportionner le nombre des sangsues au tempérament, à la constitution, à l'âge, aux habitudes du sujet, à l'état du pouls et des forces musculaires.

1o La lassitude par pléthore, avec ou sans assoupissement, exige toujours la saignée aux cuisses à l'aide des sangsues; mettez-les plus souvent et en plus grand nombré lorsqu'il y a vertige, assoupissement, douleur de tête ou oppression.

2° La foiblesse des extrémités inférieures par pléthore cède quelquefois à l'application des sangsues sur les cuisses : réitérez cette application tant que le pouls se soutiendra plein, le visage coloré, les vaisseaux de l'albuginée gonflés et la tête douloureuse employez pour les dernières saignées un plus petit nombre de

sangsues.

3° Les pâles couleurs par rétention ou par suppression du flux menstruel, chez les filles pléthoriques ou robustes, indiquent dans les premiers temps les sangsues aux cuisses; mais arrêtez le sang peu de temps après que les sangsues ont cessé de mordre; il vaut mieux les appliquer plusieurs fois que de tirer trop de sang en une seule saignée; on affoiblit à peine les forces vitales et musculaires, et on obtient plus sûrement l'apparition des règles.

4° La difficulté de parler par pléthore doit être promptement combattue par un grand nombre de sangsues mises aux cuisses : répétez cette saignée tant que la pléthore subsistera. Accompagnez les sangsues de sinapismes sur les extrémités inférieures, et ne faites jamais mordre ces insectes au cou, ainsi que le conseillent une infinité de praticiens; vous vous exposeriez à rendre la maladie plus opiniâtre, et quelquefois à faire naître l'apoplexie dont cette espèce de mutisme est souvent le signe

avant-coureur.

5° La perte d'appétit pléthorique pour l'ordinaire diminue d'une manière sensible après l'application des sangsues sur les cuisses: mais lorsque les sangsues sont tombées, faites prendre

des bains de jambe aiguisés de moutarde à répéter plusieurs fois le jour. Ne renouvelez les morsures des sangsues qu'autant que la pléthore se soutient.

6° La foiblesse de la vue par pléthore souvent se rétablit en faisant mordre aux cuisses, le premier jour, un grand nombre de sangsues; réitérez leur application en plus petit nombre jusqu'à ce que le pouls cesse d'être plein ou dur, que la douleur de tête et des yeux soit calmée, que le malade ne voie plus de bluettes ou de globes de feu, et que les vaisseaux sanguins de l'albuginée aient repris leur état naturel: ceux qui mettent des sangsues aux tempes, aux paupières, au cou, n'ont jamais pris l'observation pour guide; ils auroient certainement remarqué qu'elles augmentoient sensiblement la foiblesse de la vue et les symptômes qui l'accompagnent.

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La vue nocturne et la cécité nocturne par pléthore, par inflammation, ou par disposition inflammatoire, indiquent encore les sang

*sues aux cuisses.

7o La goutte sereine pléthorique nécessite dès le premier jour l'application sur les cuisses d'un grand nombre de sangsues, et, après leur

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