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mordre toutes à la fois à l'aide d'un grand verre, ainsi que nous l'avons dit ci-dessus, la douleur et l'irritation générale sont moindres.

Faut-il faire mordre une sangsue dans un petit espace des téguments, placez-la dans un cylindre creux ou dans un tuyau formé par une carte et ouvert aux deux extrémités, comme nous l'avons indiqué pour la morsure à la face interne du nez; appliquez contre la peau l'extrémité du tuyau où se trouve la tête de la sangsue, maintenez le tout en situation; dès que la sangsue a mordu et commence à sucer déroulez la carte, la succion continuera facilement on peut ainsi appliquer plusieurs sangsues au même endroit les unes après les autres.

Préparation de la partie du corps où les sangsues doivent mordre.

Pour faire mordre les sangsues avec avidité à la portion des téguments indiquée par le praticien, il importe de la laver avec de l'eau pure et chaude, et ensuite de sécher cette partie et de la frictionner avec de la flanelle ou de la toile de coton jusqu'à légère rougeur : rougeur: plusieurs conseillent de laver et de frotter la peau avec

du sang de poulet ou d'un autre animal à l'instant qu'on en tire le sang; ensuite de laver avec l'eau chaude, de sécher la partie et de la frictionner; ce moyen réussit mieux que celui de laver les téguments avec l'eau sucrée, le jaune d'œuf, ou le lait ; car souvent ces lotions empêchent la morsure et la succion de la sangsue.

Ne pensez pas que les frictions faites sur les téguments dans le dessein de faire mordre plus promptement la sangsue contrarient ses bons effets ; elles commencent à établir la dérivation et la révulsion que la morsure et la succion doivent opérer.

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Quand les parties qu'on se propose de frotter pour y faire mordre les sangsues avec avidité sont douées d'une grande délicatesse, de beaucoup de sensibilité et se trouvent très disposées à l'inflammation, au lieu de les frotter, contentez-vous de les laver avec de l'eau pure et chaude, et de les essuyer avec des linges chauds : il faut agir de même pour les parties faciles à s'enflammer et donnant une odeur fétide; telles que les bords de l'anus; lavez-les long-temps avec de l'eau chaude : si les sangsues refusent de mordre, essayez la vapeur de l'eau chaude et les frictions légères.

:

Avant de faire mordre les sangsues aux bords de l'anus, faites prendre, s'il est possible, un lavement d'eau tiède; aussitôt qu'il sera rendu, on lavera l'anus et les environs plusieurs fois avec l'eau tiède si les vaisseaux sanguins de cette portion de la peau ne sont pas assez dilatés, et si elle n'est pas suffisamment ramollie, exposez-la plus ou moins de temps à la vapeur de l'eau chaude; ensuite appliquez les sangsues les unes après les autres : en les faisant mordre. toutes à la fois, par le moyen d'un verre qui les contient et qu'on place contre les bords de l'anus, on court le risque d'en faire passer une ou deux dans le rectum.

Le bain entier pris avant l'application des sangsues est pour l'ordinaire d'un grand avantage; elles mordent avec plus de promptitude dans l'endroit indiqué.

Lorsqu'il s'agit de faire mordre un certain nombre de sangsues aux extrémités soit supérieures, soit inférieures, on propose de les plonger dans l'eau froide ou tiède qui renferme les sangsues; certainement elles mordront très vite; mais souvent elles ne s'attacheront pas aux endroits où il importe qu'elles adhèrent : ce moyen est donc à rejeter.

Moyens à employer pour accélérer ou retarder la chute des sangsues.

pour

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Le temps que la sangsue met à sucer le sang n'est point fixé; ordinairement il dure trois quarts d'heure, une heure, souvent au-delà d'une heure lorsqu'il convient d'accélérer la chute de la sangsue, saupoudrez-en le corps avec du sel marin du sel de nitre ou du tabac en poudre; aussitôt la sangsue s'agite, se détache et tombe. Faites-vous une de ces applications après un quart d'heure de succion, souvent les bords de la plaie tendent à se rapprocher avec force et le sang se coagule avec promptitude dans l'ouverture du vaisseau; au lieu que si la sangsue, après avoir sucé pendant trois quarts d'heure ou une heure, se détache d'elle-même, les bords de la plaie ne se rapprochent pas autant, le caillot tarde plus à se former, et il sort, une plus grande quantité de sang.

Dès que vous apercevez que la sangsue attachée à un vaisseau sanguin quitte prise pour en aller mordre un autre, enlevez-la ; ou si elle a déjà mordu un vaisseau, saupoudrez-la de sel

marin, et substituez une nouvelle sangsue qui ne s'occupe qu'à sucer le sang d'un seul vaisseau. La succion est-elle douloureuse et longue, impatiente-t-elle le malade jusqu'à accroître les symptômes de la maladie, a-t-il naturellement la douleur aug

de l'horreur

pour les

sangsues,

mente-t-elle pendant la succion au point de faire craindre ou de faire naître des mouvements convulsifs ou de causer des défaillances; faites aussitôt tomber les sangsues en les saupoudrant avec du sel marin.

Ceux qui coupent la queue de la sangsue pendant la succion ne la font pas adhérer plus de temps au vaisseau, et ils ne font point couler par cette extrémité coupée une plus grande quantité de sang que la sangsue n'a coutume d'en sucer lorsqu'on ne l'irrite pas; ils accélèrent ordinairement sa séparation du vaisseau sanguin, et après la chute de la sangsue le sang coule souvent de la morsure en moindre quantité que si la sangsue s'étoit volontairement détachée. Il est donc inutile et souvent nuisible

de

couper la queue de la sangsue dans le dessein d'avoir une évacuation sanguine plus abondante.

Quelquefois il arrive que les assistants ou le

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