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auroit certainement abattues; 3° à faire mordre sangsues dès le premier jour de la maladie, et pour les maladies inflammatoires le premier, le second et le troisième jour; attendre le quatrième et le cinquième jour, c'est exposer évidemment le malade, principalement si l'espèce de maladie inflammatoire est aiguë; la saignée avec les sangsues ne peut convenir ces jours-là qu'autant qu'on l'a oubliée le premier, le second et le troisième jour; 4° à appliquer un plus grand nombre de sangsues et à tirer plus de sang à la première saignée qu'à la seconde, ainsi de suite, de manière que les dernières saignées soient toujours légères respectivement aux premières comme il est très facile de se tromper le premier jour d'une maladie aiguë pour la quantité de sang à évacuer, parceque ce jour-là le pouls paroît souvent petit et peu accéléré et que les forces musculaires semblent aussi très abattues, il n'est pas étonnant de voir des praticiens ne prescrire que de petites saignées, et le lendemain être obligés d'appliquer un grand nombre de sangsues et de laisser évacuer beaucoup de sang, le pouls étant devenu plein, fort et accéléré, et l'inflammation considérable.

Nous répèterons encore qu'il faut pour la même espèce de maladie tirer plus de sang à l'aide des sangsues au sanguin qu'au bilieux; au bilieux qu'au mélancolique et au pituiteux; aux jeunes gens qu'aux adultes ; à ceux - là qu'aux enfants et aux vieillards; aux femmes sanguines qu'aux hommes sanguins: c'est pourquoi nous pensons qu'on peut établir comme règle générale les proportions suivantes, en prenant le poids de douze onces pour la quantité de sang la plus grande à évacuer. Au sanguin douze onces de sang; au bilieux, dix onces; au mélancolique, huit onces; au pituiteux, sept onces; au jeune homme de vingt-cinq ans, douze onces; à l'adulte, onze onces; à l'enfant de six ans, cinq onces; au vieillard, huit onces; aux adultes qui travaillent beaucoup de corps et suent abondamment, neuf onces; aux adultes sédentaires, onze onces; aux adultes habitant des contrées méridionales, douze onces.

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C'est encore ici qu'il est nécessaire de se ressouvenir qu'il y a plusieurs espèces de maladies où il importe de faire mordre et sucer une multitude de sangsues sans laisser couler le sang après leur chute bien loin d'abattre les forces vitales et musculaires, elles les réveillent

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en augmentant beaucoup la sensibilité et l'irritation générales, et celles de l'endroit où on les a fait mordre; cette pratique n'est pas aussi usitée qu'elle devroit l'être dans une infinité de circonstances.

Pour les maladies inflammatoires de la poitrine, ce n'est pas dans les parties les plus éloignées des poumons qu'il faut tirer du sang : après avoir saigné au bras avec 'la lancette les deux premiers jours de l'inflammation essentielle des poumons, il convient souvent de faire mordre huit ou quinze sangsues selon l'indication sur l'endroit le plus douloureux de la poitrine, application que vous pouvez réitérer le soir et même le lendemain, si les symptômes de l'inflammation se soutiennent avec force et si le pouls n'est pas beaucoup affoibli.

Signes pour reconnoître s'il est sorti des morsures des sangsues trop ou trop peu de sang.

A quels signes reconnoître qu'il s'est écoulé assez de sang des morsures des sangsues, dans les espèces de maladie où il faut les employer? Les principaux signes se tirent du pouls, de la

respiration et des forces musculaires; dès qu'il s'est écoulé des morsures des sangsues une grande quantité de sang, l'artère bat avec moins de force, le pouls est plus petit ; il est ordinairement plus développé, la respiration est plus lente et quelquefois plus facile qu'avant la saignée. Néanmoins avant qu'il soit sorti beaucoup de sang, l'irritation procurée par les rend souvent le pouls petit, lent, concentré, et la respiration difficile; cet état se soutient quelques heures après la saignée, quoique médiocre ; mais à peine l'irritation commence-telle à se dissiper, que le pouls devient fort, qu'il se développe, et qu'il paroît très plein.

sangsues

Lorsqu'il y aura évacuation surabondante de sang, vous ne prendrez pas le change, si vous réunissez à la petitesse du pouls et à la lenteur de la respiration la diminution des forces musculaires, de la chaleur des téguments, de la grandeur des veines extérieures, l'anxiété, le sentiment interne, confus et désagréable de l'affoiblissement de tous les organes intérieurs, particulièrement du cerveau ou de la tête. Ainsi dès que le pouls commence à devenir foible, la respiration lente et petite, le visage pâle, les veines extérieures moins sensibles, les forces

musculaires moins actives, il faut songer à arrêter le sang qui s'échappe des morsures, sauf à réitérer l'application de nouvelles sangsues, plus ou moins de temps après la première saignée. En laissant évacuer trop de sang en une seule saignée, vous exposez le malade à être attaqué de défaillances ou de mouvements convulsifs, toujours dangereux dans quelqu'espèce de maladie que ce soit; car je ne crois pas qu'il existe des circonstances où il faille laisser couler le sang jusqu'à produire ces deux symptômes. La défaillance et les mouvements convulsifs ne sont pas toujours une preuve qu'il soit sorti des vaisseaux une très grande quantité de sang; souvent l'horreur pour les sangsues, l'effroi à la vue du sang suffisent pour faire tomber en syncope ou pour causer des mouvements convulsifs: aussitôt après leur disparition, si le sang a cessé de couler, faites mordre de nouvelles sangsues, et laissez sortir des morsures la quantité de sang prescrite par le médecin, à moins qu'il ne survienne encore des mouvements convulsifs violents ou une défaillance de longue durée.

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Il est des praticiens qui, pour juger de la quantité du sang à tirer par les sangsues dans

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