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Le vagin en parcourant l'espace compris depuis la matrice avec laquelle il est continu, jusqu'à son ouverture extérieure, approche de la forme d'un demi-cercle qui iroit de devant en arrière: sa cavité, presque cylindrique, est petite, cependant assez grande pour recevoir le conduit filiforme pendant le coït; il faut que le vagin s'élargisse et s'étende, et qu'il n'offre point de résistance au conduit filiforme, puisqu'on ne peut introduire par l'orifice extérieur du vagin dans toute son étendue le corps le plus subtil: peut-être que la face interne du yagin est garnie de rides qui s'opposent à l'introduction de la sonde.

Il est à présumer que le vagin est composé d'une tunique musculaire et d'une tunique membraneuse.

On découvre sur la partie latérale gauche du ventre, proche de la matrice, une espèce de cordon d'un blanc grisâtre, que je soupçonne être un conduit particulier; il fait plusieurs circonvolutions ; et il se trouve renfermé entre Ja tunique membraneuse externe du canal alimentaire et sa tunique musculeuse ; je ne sais d'où il part, où il va, ni quel est son usage.

Ovaire.

L'ovaire est un corps rond, blanc, d'une consistance assez ferme, terminé par un tuyau grêle, cylindrique, blanchâtre, et qui se rend directement vers le milieu de la partie antérieure de la matrice avec laquelle il s'abouche.

L'ovaire est situé derrière la vessie génératrice, entre les deux tuniques membraneuses du conduit alimentaire.

L'ovaire est composé d'une tunique membraneuse, transparente, polie, d'un tissu blanchâtre, ferme, et dont on ne peut reconnoître la structure avec la loupe; il adhère ainsi que son tuyau, par un tissu cellulaire lâche, aux parties environnantes. Divisez l'ovaire en deux parties, vous n'y remarquerez point de cavité; supposez qu'elle existe, elle doit être fort petite, car après avoir fendu l'ovaire; si on le comprime, quelquefois il en sort une très petite gouttelette de sérosité limpide.

CHAPITRE II.

FONCTIONS DE LA SANGSUE MÉDICINALE.

Les différentes explications des fonctions de la sangsue présentent autant de systèmes plus ou moins vraisemblables, suivant qu'ils s'accordent avec sa structure et avec les phénomènes qu'on observe dans son corps: pour construire ces systèmes et pour les consolider on a fait, et souvent imaginé, un grand nombre d'expériences.

Les uns ont cru voir, ou ils ont gratuitement supposé une structure correspondante au système qu'ils avoient enfanté: les autres ont rapporté des expériences dont la plupart sont inexactes; ils se sont comportés comme certains physiologistes de notre temps; car ces derniers ne s'occupent qu'à créer de nouvelles théories, à les rendre d'un manière obscure, ou en termes inconnus, et à donner à ces systèmes l'apparence de la vérité, en les faisant reposer sur des faits dits incontestables, tandis qu'ils sont faux ou dénaturés;

alors ils disent avoir découvert les secrets ressorts de toute l'économie animale, et avoir démontré jusqu'à l'évidence ce qui sera toujours regardé par les hommes instruits, observateurs et sans préjugés, comme des mystères de la nature qu'on ne sauroit pénétrer.

Cependant il convient d'examiner avec attention les systèmes fabriqués pour expliquer les fonctions de la sangsue, ne fùt-ce que pour graver dans l'esprit les expériences faites sur les sangsues, pour distinguer le vrai du faux, pour se rappeler la structure et les phénomènes de la sangsue observés jusqu'à nos jours, enfin pour éclairer ceux qui ne veulent pas se laisser éblouir par de belles fictions, par des raisonnemens captieux ou par des explications inintelligibles.

De la morsure.

Aussitôt qu'on a mis une sangsue vigoureuse et affamée sur les tégumens d'un homme vivant, elle cherche à reconnoître avec ses lèvres la portion des tégumens et le vaisseau sanguin les plus faciles à ouvrir avec ses dents; alors elle s'arrête, elle applique fortement ses lèvres autour de l'endroit qu'elle veut ouvrir, au

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point de ne pouvoir être détachée sans efforts; l'application des lèvres est suivie de celles de l'extrémité postérieure de la queue; à l'instant le muscle anté-moteur de chaque dent qui s'at tache d'une part à la base de la dent, et de l'autre à une portion des lèvres fixées, se contracte et fait agir le tranchant de la dent avec tant de vigueur contre la peau et le vaisseau sanguin, qu'elle les perce. Toutes les trois dents agissent en même temps, et font une ouverture représentant trois angles égaux qui se touchent par leur sommet et approchent de la figure d'un T; le plus grand espace de l'ouverture se trouve à la réunion des trois angles. Ensuite les trois angles en se retiraut laissent une ouverture triangulaire par où sort le sang; il s'y coagule, la cicatrice se forme, et elle conserve très long-temps la même figure.

La promptitude avec laquelle la sangsue ouvre la peau et le vaisseau sanguin doit d'autant plus étonner, que le tissu de la dent n'approche point de la dureté des dents des animaux carnivores, qu'il ressemble à celui du cartilage, et que son bord supérieur est tranchant sans se terminer par une pointe aigue. Cependant si on réfléchit attentivement sur la

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