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mité de la queue sont les organes destinés pour la progression. La sangsue a-t-elle l'intention de se mouvoir sur un corps solide'; elle y applique ses lèvres, leurs fibres mus culaires radieuses se contractent, alors l'appli cation devient plus forte, et cette partie sert de point d'appui aux fibres longitudinales de la tunique musculaire cutanée; ces dernières en se contractant attirent le corps et l'extrémité inférieure vers la tête ; à l'instant l'extré mité postérieure de la queue relâchée s'épa nouit, et s'applique proche de la tête, les fibres radieuses de cette extrémité se con tractent, et la font adhérer avec force; les fibres radieuses de la tête à leur tour étant relâchées, la tête se dégage; la tête, le cou et le corps s'alongent ensuite; ce mouvement s'opere par la contraction graduée des cerceaux musculaires du plan musculeux, partie circus laire, partie spirale'; de la tunique musculaire cutanée; ils ont pour point d'appui l'extré mité postérieure de la queue qui prend plus de grosseur, et peu à peu la perd jusqu'à ce que le disque se détache: cette contraction graduée chassé de derrière en avant le sang et toutes les parties qui le contiennent; en

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même temps les fibres longitudinales de la tunique musculaire cutanée se relâchent graduellement. Le plan musculaire longitudinal a tant de force, que si vous attachez à un corps solide avec une épingle la lèvre supérieure d'une sangsue, et avec une autre épingle l'extrémité postérieure, la lèvre se déchirera par la violente contraction de ce plan musculaire.! -Les mouvements de la sangsue dans l'eau sont bien plus difficiles à expliquer le plan longitudinal de la tunique musculaire cutanée a la propriété de se contracter tantôt dans un point tantôt dans l'autre, et de servir par portion séparée de point fixe aux autres fibres musculaires de ce plan longitudinal soit antérieurement, soit postérieurement; ainsi par leur contraction et leur relâchement successifs, elles peuvent faire exécuter des courbures alternatives, et ces courbures doivent varier et se porter d'un côté ou de l'autre, suivant le centre de contraction fixe.

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Les objections qu'on peut faire contre de telles explications sont nombreuses: coupez tête et l'extrémité de la queue de la sangsue, renfermez-la dans un bocal rempli d'eau pure, au bout de deux mois au plus ses mouvements

sur un corps solide et dans l'eau ne différeront poin de ceux de la sangsue entière. Connoîton la vraie structure, le nombre et l'action des muscles destinés à la progression ? est-on certain que les muscles de la sangsue aient les mêmes propriétés que les muscles de l'homme, que les muscles de la sangsue n'aient pas des propriétés qui lui soient particulières, et qu'il n'existe pas des organes, propres à la sangsue, સે différents des muscles, et susceptibles d'alongement, de rétrécissement et de raccourcissement?

Les physiciens anatomistes, persuadés qu'il ne peut y avoir de muse es longitudinaux ou obliques là où il n'existe ni os, ni, cartilagen, ni autre substance solide pour leur servir de point fixe lorsqu'ils se contractent, ont avancé queda charpente de la sangse consistoit en cent cinq anneaux cartilagineux rangés sous lá peau, à peu de distance les uns des autres, depuis la bouche jusqu'à la queue; ils les ont composés de plusieurs pièces adaptées les unes sur les autres, et ils ont vu l'interstice dé ces annealixt occupé par des cloisons mus culairds très épaisses,

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Plusieurs de ces physiciens ont encore avancé

qu'il y avoit des muscles, sur les parties latérales du corps, destinés à faire exécuter les mouve ments nécessaires pour nager. Ces muscles, selon eux, ressembloient, pour leur situation et leur forme, aux fils disposés sur les bords de plusieurs pièces de carton mises à la suite les unes des autres et imitant un serpent, de manière à leur faire exécuter, lorsqu'on comprime les parties latérales, des mouvements semblables à ceux du serpent: cob alne Sülh -Premièrement les anneaux ne sont point cartilagineux; ce sont autant de faisceaux musculeux unis et entrelacés par des fibres masculeuses sou tendineuses avec le plan extérieur de la tunique musculaire cutanée : d'un autre côté il n'y a point de cloison musculaire entre chaque anneau jodu moins n'est-elle pas sensible à la vue. Supposé même qu'on admette la structure ci-dessus des anneaux et de la masse musculaire entre chaque anneau, l'explication qu'on donnergit des mouvements de la sangsue d'après cette structure seroit toujours insoutenable. Je ne m'élèverai pas contre la comparaison qué certains ont faite des musclés qui servent à faire nager, aux fils entrelacés et unis à des pièces de carton pour leur imprimer

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les mouvements d'un serpent; cette idée est trop absurde.

Les naturalistes, peu satisfaits de ces dernières explications, ont imaginé de reconnoître trois forces combinées inhérentes au système musculaire, la force de situation fixe, la force d'élongation, la force de contraction. La force de situation fixe des fibres musculeuses est cette force qui maintient les fibres du muscle vivant dans un état de contraction constante; elle rés siste aux puissances qui tendent à écarter les molécules de la fibre musculeuse. La force d'élongation est la faculté qu'a la fibre musculaire de s'alonger avec un degré de force et d'étendue dont on ne peut assigner les limites: par exemple, au milieu du plan de fibres longitudinales de la tunique musculaire cutanée, la force de situation fixe s'établit; les fibres longitudinales situées devant ce centre d'action s'alongent et portent en avant la tête, le cou et la moitié du corps de la sangsue : cette force de situation fixe peut se transporter dans dif férentes portions des fibres longitudinales de la tunique musculaire cutanée, et y former autant de centre d'action. Pour la force de contraction, elle ne diffère point de la force de

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