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contraction musculaire de l'homme; elle rac courcit la fibre musculaire jusqu'à un certain point; ce raccourcissement dure plus ou moins de temps, et il est suivi d'un relâchement qui rend à la fibre toute sa longueur. A l'aide de ces trois forces ils expliquent tous les mouvements de la sangsue dans l'eau et hors de l'eau.

Mettez à découvert plusieurs muscles d'une des extrémités d'un animal vivant, vous verrez les muscles tantôt se raccourcir, tantôt se relâcher, mais vous n'observerez jamais qu'ils s'alongent en se roidissant: ouvrez la poitrine d'un quadrupede vivant, et considérez avec attention les mouvements du cœur, il vous sera facile de remarquer sa dilatation et sa constriction que des physiologistes ont prises pour élongation. Quant à la force de situation fixe, ee ne peut être qu'une forte contraction dans un point fixe de la fibre musculaire, tandis que la partie de la fibre antérieure à ce point peut être relâchée, et l'autre contractée.

Ce système du mouvement musculaire est encore bien loin d'être démontré : les mêmes naturalistes, convaincus qu'ils ne pourroient découvrir le mécanisme des mouvements que Ja sangsue fait pour nager, se sont contentés

de décrire à leur manière une partie des mouvements qu'elle exécute afin de donner à son corps la forme et la situation les plus favorables pour nager: « C'est, disent-ils, par des courbures al«ternatives, qui se transforment soudainement «<en d'autres courbures, que la sangsue s'avance << en nageant; elle commence par étendre son « corps, ensuite elle produit deux ou trois cour« burés en sens alternatifs, et celles-ci en s'é«tendant font avancer d'autant la sangsue qui

les remplace de suite par d'autres : les cour<«< bures s'opèrent par la multiplication des «< centres d'action établis sur les fibres muscu«<laires du même côté; la sangsue n'a qu'à << transporter ces centres d'action sur les fibres « du côté opposé pour déterminer les cour

bures dans un autre sens : (rien de si imagi<<< naire que cette explication.) Non seulement « la sangsue étend son corps pour nager, mais « encore elle l'aplatit; on voit aisément (tou«< jours en parlant aux amateurs d'hypothèses) « qu'elle ne pourroit alors frapper l'eau que <«< par un plan très étroit, si elle nageoit sur «l'une de ses faces ou supérieure ou inférieure; « aussi ne reste-t-elle pas dans une telle posi«< tion; elle tient son corps fort incliné vers

« l'un et l'autre côté, de manière que les « courbures qu'elle donne frappent l'eau par «une grande surface. »

Il résulte de tout ce que nous venons de rapporter sur la progression que ni moi ni d'autres nous ne l'avons décrite d'une manière

satisfaisante que dirions-nous de ceux qui se

sont amusés à chercher la cause du mouvement musculaire? Les uns l'ont attribuée aux nerfs ou au fluide nerveux, et les autres au sang: mais leurs explications sont si futiles, qu'elles ne méritent pas d'être réfutées.

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La sangsue recherche l'air extérieur, quoil'eau soit l'endroit où elle séjourne le plus de temps.

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Plus l'air extérieur agit librement sur la surface de l'eau, plus la sangsue peut y rester long-temps: on a vu des sangsues passer ainsi un ou deux mois plongées dans l'eau, et conserver leur même vigueur; car au sortir de là elles mordoient avec autant de force et de promptitude que les sangsues qui étoient souvent sorties de l'eau en partie ou entièrement.

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Renfermez pendant l'été une sangsue dans un vasé à moitié rempli d'eau; bouchez - le exactement avec un bouchon de cristal usé à l'émeril; changez l'eau tous les deux jours ; la sangsue sortira souvent en partie ou entièrement hors de l'eau ; elle mordra le vaisseau sanguin et en sucera le sang avec beaucoup moins de force que si elle étoit renfermée dans un vase rempli aux trois quarts d'eau pure et seulement bouché avec une toile ou un papier fixé par une ficelle; et plus on bouchera parfaitement et long-temps le bocal qui renferme l'eau et les sangsues, plus elles perdront de leur vigueur. L'air qui s'échappe du bocal au moment où on veut renouveler l'eau n'éteint pas la lumière, et n'a point d'odeur. Si cependant l'eau n'est renouvelée qu'au bout de huit ou dix jours, et si la chaleur de l'atmosphère est considérable, la sangsue perd sensiblement de son mouvement, elle mord à peine et se trouve en danger de périr l'air qui au bout de ce temps s'échappe du vase est sensiblement altéré à cause de la décomposition des humeurs émanées de la sangsue et de l'infection de l'eau: cet air, quelque nuisible qu'il soit à la sangsue, n'éteint pas pour cela la lumière. qoup tu egion to br

Remplissez entièrement d'eau pure le vase où la sangsue est contenue; fermez de manière qu'il n'y ait point de vide entre le bouchon et l'eau ; renouvelez l'eau de trois en trois jours; la sangsue ne vivra que quinze à vingt jours: pendant ce temps il ne sort de son corps aucune bulle d'air; ses mouvements, les premiers jours, ne diffèrent point de ceux de la sangsue bien portante; ensuite ils deviennent très lents, enfin elle reste presqu'immobile, sans rendre par la bouche du sang et par l'anus des matières fécales. Elle meurt certainement parcequ'elle ne peut avoir aucune communication avec l'air extérieur, immédiatement ou médiatement, parceque dans cet état de choses la corruption de l'eau est plus prompte à cause de la présence de la sangsue, et que ce genre de corruption lui est funeste.

Placez sous le récipient de la machine pneumatique plusieurs sangsues les unes dans l'eau et les autres à sec; aussitôt elles s'agitent et il sort de leur corps un très petit nombre de bulles d'air qui n'adhèrent qu'un instant à l'épiderme les sangsues renfermées dans le vase à moitié rempli d'eau, et couvert d'une toile, tiennent leur bouche hors de l'eau et une petite portion de leur corps, tant qu'on pompe

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