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DES MATIÈRES CONTENUES DANS CET OUVRAGE.

PREMIÈRE PARTIE.

Pages.

LA

MÉDECINE DES PASSIONS.

PREMIÈRE PARTIE.

DES PASSIONS EN GÉNÉRAL.

CHAPITRE PREMIER.

Définition des Passions. Distinctions à établir entre émotions, les sentiments, les affections, les vertus, les vices et les passions.

S'il y a tant de confusion dans les choses, c'est qu'on en laisse beaucoup trop dans les mots.

Le mot passion, d'après son étymologie (ñάło), désigne une souffrance, ou du moins une disposition à recevoir des émotions plus ou moins vives et à y correspondre. Deux ordres de causes peuvent produire ces émotions, les causes externes et les causes internes : les unes agissant d'abord sur la périphérie du corps, les autres, au contraire, ayant le centre de l'organisme pour point de départ de leur action. Dans les deux cas, ces émotions produisent sur le cerveau une sorte d'ébranlement qu'il transmet aussi

tôt à tous les points de l'économie, à l'aide de nombreux conducteurs appelés nerfs.

Toutes les affections vives, toutes les passions, ayant le triste privilége de rendre le corps malade non moins que l'esprit, ces deux termes s'emploient également en parlant du physique et du moral : ainsi l'on dit que les affections organiques du cœur sont souvent le résultat d'affections morales; et anciennement, l'on donnait les noms de passion hypochondriaque et de passion hystérique à des maladies qui ont leur siége ou dans les hypochondres ou dans l'utérus.

Les passions, disent quelques auteurs, sont ainsi nommées, parce que l'homme ne se les donne pas, mais qu'il les subit, qu'il est soumis à leur action, qu'il y est passif.

<< Nous appelons passions, dit le docte et judicieux Bergier, les inclinations ou les penchants de la nature poussés à l'excès, parce que leurs mouvements ne sont pas volontaires : l'homme est purement passif lorsqu'il les éprouve; il n'est actif que quand il y consent ou qu'il les réprime. »>

Si les moralistes sont d'accord sur l'étymologie de ce mot, il n'en est pas ainsi de l'acception qu'on doit lui donner, et par conséquent de sa définition.

Le chef de l'école stoïcienne, Zénon, définit la passion, un trouble d'esprit contre nature, qui détourne la raison de sa voie.

Galien, d'après les idées d'Hippocrate et de Platon, considère les passions comme des mouvements contre nature de l'âme irraisonnable, et il les fait

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