Éros géographe

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Presses Univ. Septentrion, 2010 - 222 pages

« Pouvez-vous dire quelle a été la rencontre capitale de votre vie ? » À l'enquête qu'ils lançaient dans la revue Minotaure en 1933, la réponse allait de soi pour André Breton et Paul Éluard : c’était, de toute évidence, la rencontre de l’amour. Encore fallait-il pour être capitale qu’elle vînt combler en eux l’attente de l’événement unique et un désir de coïncidences bouleversantes. À cette passion de la rencontre se reconnaîtront toujours les vrais amoureux de l’amour. Un simple échange de regards suffit à déclencher la foudre et à révéler aux inconnus qu’ils étaient destinés l’un à l’autre. Quand l’amour de la rencontre et la rencontre de l’amour entrent en fusion, tout fait preuve et, dans le vertige qui emporte les signes, le lieu dévoile enfin son génie érotique.
Pour l’éducation des amants, Madeleine de Scudéry avait dessiné la carte de Tendre qui offrait ses parcours allégoriques à l’amoureuse initiation. La leçon sera entendue par une lignée de voyageurs pour qui le paysage est le creuset d’une alchimie du désir. Lorsque Watteau embarque ses pèlerins pour Cythère, lorsque Stendhal vole aux rameaux de Salzbourg les secrets de la cristallisation, lorsque Baudelaire adresse à la femme aimée son invitation au voyage, lorsque Breton découvre que dans Paris se love un corps de femme, ils se font eux aussi les géographes de Tendre. Tout en se plaçant sous la tutelle de Vénus, c’est à son fils bien-aimé qu’ils rendent hommage : ils illustrent les pouvoirs d’Éros géographe.

 

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