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Séez, qu'il traverse. Il passe ensuite par Argentan et
ORNE
Caen. Son cours est d'environ 158 kilomètres. Il est na-
vigable depuis Caen seulement, aux marées de vives
eaux, sur 18 kilo: ètres. Son embouchure est éclairée
par trois phares.

ORNE (Département de l'). Formè d'une partie de la
Normandie, du duché d'Alençon et du Perche, il est
borné au nord par les départements du Calvados et de
l'Eure, à l'est par ceux de l'Eure et d'Eure-et-Loir, au
sud par ceux de la Sarthe et de la Mayenne, à l'ouest par
celui de la Manche.

Divisé en 4 arrondissements, 36 cantons, 511 communes, sa population est de 398,250 habitants (1872); il envoie 8 députés à l'Assen blée, est compris dans la 2o division militaire, ressortit à la cour d'appel et à l'académ'e de Caen, et forme le diocèse de Séez. L'instruction publique y est donnée dans un lycée, 3 colléges, 6 institutions secondaires libres, 764 écoles primaires et 21 salles d'asile. Les deux tiers de la population savent lire et écrire. Sa superficie totale, d'après le cadastre, est de 609,729 hectares, dont 338,662 en terres labourables; 131,205 en prés: 62,816 en bois; 16,275 en landes; etc. Il n'y a point de vignes. La valeur totale des cultures, d'après l'enquête agricole de 1862, était estimée à plus de 101 millions. On y comptait alors 208,128 bêtes à cornes, 170,468 moutons et 68,467 chevaux et ânes.

ORNEMENT

Ce département est situé pour la plus grande partie dans le bassin de la Manche, et au sud dans le bassin de la Loire. Il est arrosé par un grand nombre de cours d'eau : l'Orne, la Sarthe, la Mayenne, l'Eure, la Dive, la Touque, la Rille, l'Iton (qui disparaissent l'une et l'autre sous terre, la première pendant 10 kilomètres, la seconde pendant 5 kilomètres), l'Huine et la Vie. La plus importante de ses sources minérales est Bagnols. C'est un pays de plaines élevées, traversées de l'est à l'ouest par la chatne de coteaux qui sépare le bassin de la Manche de celui de l'Océan Atlantique, et dont les points culminants s'élèvent de 3 à 400 mètres. L'agriculture n'y est pas encore trèsavancée, quoique le sol soit très-fertile. On y fait une récolte de grains à peine suffisante, mais on y récolte beaucoup de chanvre et beaucoup de pommes et de poires pour cidre. Les pâturages nourrissent des chevaux superbes, de race normande; on élève aussi des bœufs, des moutons, de la volaille et des abeilles. L'exploitation minérale est assez importante; son grand produit est le fer; on exploite aussi de la tourbe, de très-belle pierre de taille, de la marne, du kaolin et de l'argile à poterie. Le département possède des établissements métallurgiques importants, des tréfileries de fer, de cuivre et de laiton; des fabriques d'aiguilles et d'épingles, de clous, de quincaillerie, des verreries, briqueteries; on s'y livre en outre à une fabrication imdes portante de toile cretonne, coutil, mousseline simple et brodée, bougran, lacets, dentelle point d'Alençon. Parmi les autres produits, nous citerons les crins tressés, les papiers, les plumes d'oie, les chapeaux de paille, les cuirs, etc. Le commerce est favorisé par 5 chemins de fer, 9 routes nationales, 14 départementales et 1,560 chemins v'cinaux. Le chef-lieu de ce département est Alençon; les villes et endroits principaux sont : Argentan, chef-lieu d'arrondissement avec 5,725 âmes (1872), un collège, un tribunal civil, un commerce de volailles et de chevaux, des tanneries, des corroieries, des mégisseries, des fabriques d'eau-de-vie de cidre; Domfront, chef-lieu d'arrondissement, avec 4,495 habitants, un tribunal civil: c'est une petite ville bâtie sur un point élevé très-pittoresque, et dont les fortifications n'offrent plus que quelques ruines imposantes; Mortagne-surHuine, chef-lieu d'arrondissement, avec 4.836 habitants, un tribunal civil, un commerce de chanvre, cotonnades, une fabrication considérable de toiles fortes et légères : c'est une jolie ville, bâtie au sommet et sur le penchant d'une colline; Bellême, chef-lieu de canton, avec 3.199 habitants, autrefois très-forte place de guerre, située près d'une belle

DICT. DE LA CONVERS.-T. XIV.

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forêt, dans laquelle on trouve la fontaine minérale de La Herse, ancien monument romain; Laigle, chef-lieu de canton, avec 5,295 habitants, un tribunal de commerce, une chambre consultative des arts et manufactures, des tréfileries, des fabriques d'épingles, de fil, de corde : c'est une jolie ville, bâtie sur le penchant de deux coteaux, près d'une belle forêt, sur la Rille; Tinchebray, chef-lieu de canton, avec 4,496 habitants, un tribunal de commerce, une chambre consultative des arts et manufactures: il s'y livra, en 1106, entre Robert, duc de Normandie, et Henri Ier, roi d'Angleterre, son frère, une bataille qui affermit l'usurpation du second, et mit Robert dans les fers; Séez, chef-lieu de canton, sur l'Orne, avec 4,910 habitants, un évêché, un grand el un petit séminaire, un collége on y remarque la cathédrale et le palais épiscopal; Vimoutiers, chef-lieu de canton, avec 3,800 habitants, un tribunal de commerce une chambre consultative des arts et manufactures: c'est le centre d'une grande fabrication de toile cretonne; enfin la ville manufacturière de Flers. Citons encore les ruines des châteaux de Ranes, de la Ferté-Frênel, de la Roche-Mabile, tc.

ORNEMENT. C'est le nom que l'on donne indistinc tement à tout ce qui, sans faire partie intégrante d'un objet quelconque, peut y être adapté pour le rendre plus agréable ou plus riche. Ainsi, les colonnes, les frontons, sont des ornements pour un grand monument; des caissons, des denticules, sont des ornements dans une voûte, dans un plafond. Les ornements peuvent en général être retranchés de l'édifice, de l'objet auquel on les ajoute, sans nuire à son ensemble ou à sa solidité. Souvent l'architecte appelle à son aide un sculpteur ornemaniste pour faire des rosaces, des oves, des grains, des feuilles ou des rinceaux, sur dif. férentes parties lisses, dans les voûtes, les plafonds, les frises, les soffites, etc. Des statues, des vases, sont des or. nements pour un jardin. Les marbres, les bronzes, les basreliefs, les peintures, les arabesques, les tableaux, sont aussi des ornements, dont l'architecte fait usage pour dé corer les parois, les voûtes ou les plafonds des temples et des palais. Les glaces mêmes sont aussi considérées comme des ornements, devenus maintenant d'une nécessité absolue dans un appartement. L'orfévre emploie la ciselure pour faire sur des vases ou autres pièces d'argenterie des ornements, dont le mérite dépend du goût, de la grâce qu'a su y répandre l'inventeur, et de la légèreté, la pureté, la finesse de l'exécution. Les mêmes talents sont nécessaires à ceux qui veulent se distinguer dans l'art d'orner les porcelaines, les tapis, les étoffes et les meubles. Ceux qui exécutent cette nature de travaux reçoivent le nom d'ornemanistes. La mode influe sans cesse sur le goût des ornements, et hier, ce que nous repousserons encore demain. nous fait admettre aujourd'hui ce que nous repoussions

Les vêtements, chez les anciens comme chez les modernes, chez les sauvages comme chez les peuples civilisés, les vêtements, disons-nous, ont souvent été chargés d'ornements en broderie d'or et d'argent, ou bien en perles, en verroterie, en plumes, en coquilles. Les nattes de cheveux, les bijoux, les camées, les bracelets, les plumes, sont aussi des ornements, que les dames emploient habituellement dans leur coiffure ou dans leur parure. Les victimes aussi recevaient des ornements lorsqu'on les conduisait aux saprincipalement des bandelettes, dont leur tête était entourée, crifices chez les anciens peuples: ces ornements étaient des draperies, dont on couvrait leur corps. Les rois ornaient leur tête d'un diadème, et les triomphateurs d'une cougnitaires qui chez les différents peuples partageaient l'auronne de laurier; d'autres ornements distinguaient les ditorité. Chez les modernes, les souverains le jour de leur qui ne servent plus que lors de leurs funérailles, et qui sacre, ou de leur couronnement, sont revêtus d'ornements consistent en manteau, couronne, sceptre, épée, main de justice, et une boule représentant le monde, Les évêques, dans leurs fonctions épiscopales, sont revêtus

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des ornements pontificaux', qui sont la mitre, la crosse, l'anneau; quant à la croix pectorale, c'est un ornement qu'ils portent toujours. Les vêtements que portent les ecclésiastiques dans l'exercice de leurs fonctions sont désignés sous le nom d'ornements sacerdotaux; ils consistent en chapes, chasubles, tuniques, dalmatiques, étoles et manipules. Ces ornements sont plus ou moins splendides, plus ou moins variés, suivant la richesse des églises; mais le moins que chacune puisse avoir est un or nement à fond blanc pour les fêtes de vierges, à fond rouge pour les fêtes de martyrs, à fond violet pour le Carême et l'Avent, à fond noir pour les enterrements.

L'art héraldique, ou le blason, emploie aussi le mot ornement pour désigner tout ce qui ne fait pas partie intégrante d'une armoirie et se trouve en dehors de l'écu, tel que timbres, címiers, lambrequins, supports, colliers, manteaux.

Ornement s'emploie en littérature pour désigner les tournures de rhétorique qui peuvent rendre le style plus agréable, mais qu'il ne faut cependant pas trop multiplier. DUCHESNE alné.

ORNISMYA. Voyez COLIBRI. ORNITHOGALE (du grec öpviç, öpviloç, oiseau, et yáλa, lait), genre de plantes monocotylédones, de la famille des liliacées, tribu des asphodélées. Ce genre, qui renferme des herbes acaules et à racine bulbeuse, dont la fleur, en grappe ou en corymbe, termine une hampe droite, est trèsvoisin des aulx, dont il ne diffère que par son inflorescence et par l'absence de toute odeur alliacée. Le bulbe des ornithogales est à tunique. Leurs feuilles sont toutes radicales, linéaires ou linéaires-lancéolées; leurs fleurs sont jaunes, blanches ou verdâtres. On connaît plus de quatrevingts espèces d'ornithogales. Six croissent naturellement❘ en France; les autres sont du cap de Bonne-Espérance, de la Nouvelle-Hollande, du Japon et du Pérou.

Parmi les esperes remarquables nous citerons l'ornithogale en ombelle, vulgairement appelé dame d'onze heures, ou belle d'onze heures, parce que cette belle plante ouvre ordinairement les nombreuses corolles de sa fausse ombelle vers cette heure de la matinée, quand le soleil est sans nuages. Ses fleurs sont d'un blanc virginal en dedans et d'un beau vert bordé d'un liseré blanc en dehors. Leur effet est charmant; mais elles ne durent pas plus de quatre à cinq heures, après quoi elles se ferment pour se rouvrir le lendemain. Cette plante habite de préférence les prés et les coteaux un peu humides, dans les contrées chaudes ou tempérées de l'Europe, dans la Barbarie, etc. Elle est passée des champs dans les jardins. Les bulbes de ses racines sont doux ; cuits à l'eau ou sous la cendre, ils sont bons à manger.

L'ornithogale pyramidal, connu sous les noms d'épi de lait et d'épi de la Vierge, se distingue par des fleurs nombreuses, d'un blanc de lait, disposées en un bel épi conique, de forme pyramidale, long de huit à dix pouces. On rencontre cette plante dans les contrées les plus chaudes de l'Europe, notamment en Portugal.

L'ornithogale des Pyrénées s'étend au loin dans les grands bois aux environs de Paris, dans les Alpes, les Pyrénées, au milieu des prés montueux, un peu humides, à la descente des collines.

L'ornithogale de Narbonne, qui se rapproche beaucoup de l'espèce précédente, a des fleurs blanches plus grandes, et non jaunâtres sur leurs bords.

L'ornithogale doré a un bulbe petit, arrondi, de la grosseur d'une noix, dont se nourrissent les Hottentots. Ses fleurs sont d'un jaune doré ou orangé. On l'a trouvé au cap de Bonne-Espérance.

L'ornithogale squille est remarquable par son oignon,❘ fort gros, employé en médecine.

La plus belle espèce est l'ornithogale d'Arabie, dont la hampe se termine par un large corymbe de fleurs grandes, élégantes, un peu campanulées, blanches sur les deux faces.

De l'Égypte et de la Barbarie, cette plante est passée dans le lles de Corse, de Madère et dans les contrées les plus chaude de l'Europe. Elle exige beaucoup de chaleur, un terrain sa blonneux et léger. L. Louver.

ORNITHOLOGIE (du grec opvic, oiseau, et λóyos discours), partie de la zoologie qui traite des oiseaux Les oiseaux sont mentionnés dans les plus anciens ou vrages; cependant, il faut descendre jusqu'à Aristo te pou trouver quelques notions générales sur l'ornithologie pro prement dite. Ce père de l'histoire naturelle connaissait un assez grand nombre d'espèces d'oiseaux, dont il a décri les mœurs avec le falent qui lui était propre; mais il a né gligé de les comparer; et, à l'exception de quelques famille si communes qu'on ne peut les repousser, telles que les oiseaux de proie, les hérons, les canards, il n'a mis aucune méthode dans ses écrits. Après lui, Pline multiplia les observations, augmenta la masse des espèces connues ; mais il ne fit pas faire sous les autres rapports un pas de plus à la science. Les premiers naturalistes qui, lors du renouvellement des sciences, au milieu du quinzième siècle, s'oecupèrent le plus spécialement de l'ornithologie sont : Gonsard, Gesner et Pierre Bellon, qui, en 1555, publièren t chacun un ouvrage accompagné de figures gravées en bois, où les oiseaux sont divisés en familles, d'après leurs mœurs ou le lieu de leur habitation. Après eux, Aldrovande, Johnston et Willoughby, en 1646, 1657 et 1776, firent paraître chacun une ornithologie, où les oiseaux ne sont pas rangés d'après des principes plus certains, mais où ils sont cependant rapprochés par groupes assez naturels. Toutes trois sont enrichies de figures nombreuses, mais généralement peu exactes.

C'est à Jean Ray qu'on doit la première méthode ornithologique régulière. Ce savant Anglais, qui a été longtemps le guide des naturalistes méthodistes, publia en 1713 un ouvrage où il range les oiseaux d'après des considérations prises de leurs habitudes, de la forme de leurs pattes et de celle de leur bec, c'est-à-dire sur des caractères souvent vagues, mais en général si bien combinés que tous ses ordres sont naturels et que les groupes qu'ils contiennent forment souvent des genres assez précis pour qu'ils aient traversé sans altération le temps qui s'est écoulé depuis leur publication jusqu'à présent. La science des oiseaux était arrivée à ce point lorsque Linné parut. Ce puissant génie, destiné à influer d'une manière si marquée sur toutes les parties de l'histoire naturelle, préluda en 1735 à une réforme dans l'ornithologie, réforme qu'il fixa en 1740, par la publication de son Systema Naturæ, et que, aidé des travaux de ses prédécesseurs et des recherches de ses nombreux disciples, il perfectionna successivement. Chez lui, les caractères des ordres et des genres sont sévèrement exacts, toujours pris des parties les plus essentielles des oiseaux, toujours comparables entre eux. Aussi peut-on bien perfectionner son travail, mais non en changer les bases.

ORNITHORHYNQUE ( du grec öpvıç, oiseau, þúYXoG, bec), genre de mammifères rangé par Cuvier dans l'ordre des édentés, famille des monotrèmes, caractérisé surtout par la forme singulière du museau des animaux qui le composent. Ce museau, prolongé en une espèce de bec corné très-large, aplati et garni sur ses bords de lamelles transversales, ce qui lui donne quelque ressemblance avec le bec d'un canard, a valu à ce genre le nom d'ornithorhynque. Les ornithorhynques se trouvent dans les rivières et les marais de la Nouvelle-Hollande, où ils barbottent comme des canards et se construisent des espèces de terriers garnis de' joncs et de mousse. Leur corps est allongé; ils ont la queue aplatie, et leurs membres, courts, sont terminés par des doigts ongulés et palmés. L'espèce la mieux connue est l'or nithorhynqueroux, qui ́n'a guère que trente centimètres de long. Il se nourrit de vers et de petits animaux aquatiques, qu'il pêche avec son bec, à la façon de nos palmipèdes. La femelle dépose ses pelits au fond d'un terrier. On a beau

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ORNITHORHYNQUE-ORPHÉE

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coup discuté sur la question de savoir si-les ornithorhynques | ment; à environ une cinquantaine''de mille_francs. L'imsont des mammifères.

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L. LOUVET.

ORNITHOSCOPIE (du grec ópvic, opvifor, oiseau, et oxokéw, je regarde), divination par le chant et le vol des oiseaux ( voyez AUGURE ).

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ORODES, roi des Parthes, fils de Phraate III, fut appelé au trône qu'occupait Mithridate, son frère, par le suffrage du peuple. Orodes marcha contre ce frère, qui s'était réfugié à Babylone, le prit et le fit massacrer. Il eut ensuite à lutter contre les Romains, et la défaite de Crassus prouva à ceux-ci qu'ils avaient dans Orodes un redoutable adversaire. Pacore, fils d'Orodes, avait pris une glorieuse `part aux luttes des Parthes contre les Romains; Orodes le rappela, par un sentiment de jalousie : le même sentiment lui fit ordonner la mort de son lieutenant Surina, le vainqueur de Crassus. Orodes se déclara pour Pompée, dans la guerre entre César et Pompée, et pour. Brutus et Cassius, dans leurs efforts suprêmes contre Auguste et Antoine. Il soulint ensuite Labienus, qu'il fit joindre par Pacore. Ce dernier ayant été tué par les Romains, Orodes, dans sa douleur, tomba en démence; il ne parlait plus à personne, ne prononçait qu'un seul mot, le nom de son fils Pacore. Thchoisit ensuite pour lui succéder l'aîné de ses trente fils, Pbraate, qui, après l'avoir inutilement empoisonné, l'étrangla de ses propres mains, pour régner plus vite.

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ORONGE (Fausse). Voyez FAUSSE ORONGE.

ORONTE ( Orontes ), fleuve de Syrie, appelé aujourd'hui Nahr-el-Asi, c'est-à-dire le tempêtueux, prend sa source au point de partage de la vallée de la Cœlé-Syrie, près de Balbeck, coule ensuite dans cette vallée au nord, entre le Liban et l'Anti-Liban, et se dirige ensuite à l'est dans le pays d'Autakia, pour se jeter par 36o de latit, nord dans la Méditerranée, après s'être frayé passage à travers les montagnes du littoral de la Syrie.

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OROSE (PAUL), historien' romain, qui écrivait dans les premières années du cinquième siècle. On croit généralement qu'il naquit à Tarragone, en Catalogne. Il entra de bonne heure dans l'Église, et séjourna pendant quelque temps en Palestine. Plus tard il se fixa à Hippone, auprès de saint Augustin ; et c'est aussi dans cette ville qu'il mourut. Outre quelques ouvrages de théologie, on a de lui une histoire en sept livres Historiarum Libri VII, contra Paganos, qui porte aussi le titre énigmatique de Hormesta, et où il réfute le reproche qu'on faisait alors souvent au christianisme d'avoir été la cause de la ruine de l'Empire Romain et en général d'énerver les hommes. Cet ouvrage, où il résume l'histoire universelle, le plus ordinairement en suivant le récit de Justin, fut adopté au moyen âge, malgré son manque de correction et surtout d'exactitude chronologique, comme guide pour l'étude de l'histoire universelle.

ORPAILLEURS. On donne ce nom aux individus dont l'industrie consiste à retirer, par le lavage, les pail- | lettes d'or qui se trouvent dans le sable de certaines rivières, comme le Pactole des anciens, le Tage, le Danube, l'Ariége, le Rhône, le Rhin, etc. Depuis longtemps cette ingrate industrie a été abandonnée en France, mais elle subtiste encore aujourd'hui dans la vallée du Rhin, où la production de l'or est fort ancienne. Quoique bien réduite, ce qui se conçoit aisément, de ce qu'elle était avant la décou<verte de l'Amérique, la production de l'or në laisse pas que de s'y élever chaque année, entre Bâle et Manheim seule

mense alluvion au milieu de laquelle est placé le lit actuel du Rhin, et qui n'a pas moins de 4 à 6 kilomètres de largeur, contient de l'or. Mais on ne le trouve en quantité suffisante pour justifier le pénible travail des orpailleurs que dans de certains bancs qui se forment lentement à la suite de l'érosion des rives du fleuve ou des lles dont son cours est parsemé. La portion même de ces bancs qu'on exploite avec fruit n'a guère que 15 centimètres d'épaisseur. Or, veut-on savoir ce que ces gisements de prédilection, ces trésors des orpailleurs rhénans, contiennent d'or? Ils ont une richesse de 13 à 15 parties d'or sur 100,000,000; c'est-àdire qu'en lavant cent millions de kilogrammes de sable, on se procure de 13 à 15 kilogrammes d'or, soit un sur sept millions. Quelquefois les travailleurs tombent sur des endroits où ils obtiennent un kilogramme d'or par 1,500,000 kilogrammes de gravier, et ils s'estiment alors favorisés d'une façon toute particulière par le ciel. Il résulte de ces chiffres que pour avoir un kilogramme d'or, valant un peu plus de 3,000 francs, l'orpailleur rhénan doit remuer et laver sept millions de kilogrammes de sable. C'est une masse de plus de 4,000 mètres cubes. Il y aurait de quoi couvrir un hectare tout entier à une hauteur de 40 centimètres.

Voici en quoi consiste le travail des orpailleurs. On · choisit pour cela les endroits où la rivière fait des coudes, où ses eaux vont frapper avec violence et où il s'est amassé du gros sable ou gravier. On commence par passer ce sable à la claie, afin d'en séparer les pierres les plus grossières. On met ensuite dans de grands baquets remplis d'eau le 'sable qui a passé. On jette ce sable avec l'eau sur des morceaux de drap grossier ou sur des peaux de mouton tendues sur une claie inclinée. Par là, l'or qui est ordinairement en particules très-fines, s'attache avec le sable le plus fin aux poils du drap de la peau de mouton, qu'on lave de nouveau pour en séparer l'or et le sable. Pour achever ensuite la séparation de l'or avec le sable auquel il est joint, on en fait le lavage à la sébille, c'est-à-dire dans une écuelle de bois dont le fond est garni de rainures. On l'agite en tournoyant. Le sable, qui est plus léger, s'en va par dessus les bords de la sébille, tandis que l'or reste au fond. L'or que l'on obtient de cette manière est quelquefois très-pur ; quelquefois il est mêlé d'argent ou de cuivre.

Ce peu de mots suffisent pour donner une idée du travail auquel se condamnent les milliers d'aventuriers qui de tous les points du globe se précipitent, à l'heure qu'il est, vers les rives fortunées du Sacramento. Les sables de ce Pactole moderne sont, à ce qu'on dit, bien autrement abondants en parcelles métalliques que les gisements aurifères les plus riches que l'on connût encore, soit au Pérou, soit dans les montagnes de l'Oural; ils promettent dès lors aux orpailleurs Californiens des résultats que la déesse aux Cent Bouches a sans doute beaucoup grossis en route, mais ne laissant toujours pas, incontestablement, que de rémunérer avec bien autrement de générosité que ne pourraient faire les sables aurifères de la vallée du Rhin, un labeur des plus rudes, dans lequel ils seront d'ailleurs aidés puissamment par les machines ingénieuses qu'ont fait inventer les récents progrès de la métallurgie.

On trouve encore des orpailleurs parmi les Tsinganes des principautés danubiennes; mais leur travail est aussi peu émunéré qué celui des orpailleurs du Rhin. Dans l'Austra lie, au contraire, les recherches de l'or sont au moins aussi lucratives que dans la haute Californie.

OR PARADOXAL ou OR PROBLÉMATIQUE, noms que l'on a donnés vulgairement au tellure.

ORPHÉE, célèbre devin et poëtedes temps fabuleux de la Grèce, et qu'on considère en mêine temps comme le représentant d'une école poétique particulière qui se retira en Thrace, était suivant la tradition ordinaire, le fils de la muse Calliope et du roi de Thrace Eagre. I partage d'ailleurs avec Homère cette singulière destinée qu'à leurs noms se rattache toute la civilisation morale et intellectuelle de

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ORPHÉE l'antiquité grecque, et que cependant leur existence est mise en question. Le plus ancien des deux personnages que nous comparons ainsi est naturellement celui des deux dont l'histoire se perd le plus dans d'incertaines traditions et se prête le mieux à des hypothèses critiques. Nous ne voulons pas contester par cette observation qu'Orphée ne soit un personnage encore plus mythologique qu'historique ; mais nous voulons insinuer et même affirmer qu'avant de devenir l'un il a été l'autre; de sorte que s'il y a maintenant beaucoup de mythes dans les faits dont les poëtes et les prétres ont composé sa biographie, il soit néanmoins bien entendu que ces mythes mêmes sont nés de faits positifs.

A cette époque si reculée, tout dans la pensée était encore vague et primitif, tout était encore poésie. Les sanctuaires eux-mêmes mettaient leurs enseignements en vers 'et en chants. Deux directions principales se partageaient alors les esprits: l'une, pleine de force et d'ardeur, l'élément matériel ou physique dominant l'élément moral et spirituel de l'homme, le poussait, suivant l'ivresse des sens, à toutes les passions; l'autre, pleine de crainte et de respect religieux, cherchait à faire prévaloir sur l'impétuosité du sang le calme de la raison et la paix de la conscience. Ni l'ane ni l'autre de ces tendances n'excluait l'enthousiasme; mais ici il était l'effet d'un saint recueillement, là d'une effervescence sensuelle. La dernière de ces directions se rattachait aux sanctuaires de Bacchus, la première à ceux d'Apollon. Orphée, élève de Linus, fils d'Apollon (comme l'était aussi Thamyris, petit-fils d'Apollon et l'un des plus célèbres des antiques chantres sacrés ), suivit naturellement la première des deux directions, et combattit avec vigueur l'orgiasme bachique. Ce fut là sa mission. Il la remplit au point de devenir plus tard, dans les interprétations des philosophes, le principe apollonien luttant contre le principe dionysien. Sa grande tâche fut de soumettre l'âme humaine à une loi céleste, de réconcilier l'homme égaré par la fougue du sang avec la Divinité, son législateur et son juge. Orphée avait, pour accomplir cette mission, un don divin, sa parole, qu'il accompagnait des sons de sa lyre. Ses chants, disent les poëtes, qui ne sauraient parler qu'en images, domptèrent les bêtes féroces et les ouragans, et les sons de sa lyre attiraient sur ses pas les bois et les rochers. Associé à la grande expédition des Argonautes, dont le récit est mêlé de tant de fables, Orphée déploya dans cette entreprise la même puissance de talent. Inconsolable d'avoir perdu Eurydice, son épouse, que d'autres nomnient Agriopa, il descendit dans le monde souterrain, dont l'accès est interdit aux humains; et là, par le charme des accords mélodieux de sa lyre, il réussit à obtenir des divinités infernales, toujours inexorables, qu'elles lui rendissent cette épouse bien aimée. Mais ayant manqué à la condition expresse qui lui avait été faite de ne point se retourner, en remontant vers la terre, pour contempler son Eurydice, il la perdit de nouveau; et lui-même, sur l'ordre des dieux, fut mis en pièces par des femmes furieuses ou des bacchantes.

Les prêtres, les devins et les philosophes des premiers âges de l'antiquité attribuèrent en outre à Orphée beaucoup de connaissances, d'institutions et de poésies sacrées, afin de rendre plus vénérables certains mythes ou dogmes conformes à l'esprit du temps en les faisant remonter à une haute antiquité. Tous les poëtes et tous les philosophes qui, pour atteindre leur but, suivirent cette direction mystique et religieuse, ont été désignés sous la dénomination d'orphiques, par exemple, Musée, Onomacrite, Epimenide, etc. Homère ne dit pas un mot d'Orphée; mais Pindare et Eschyle parlent de lui, d'après des scurces antiques. De même, il est mention de bonne heure de mystères orphiques et d'un grand nombre de poëmes orphiques. Mais Aristote les tenait déjà pour controuvés, et prétendait qu'il n'avait jamais existé d'Orphée semblable à celui dont il était question de son temps. Une partie de ce que nous en possédons doit dater à peu près de l'époque de la guerre des Perses, ainsi qu'on peut l'inférer des dogmes qui y sont exposés de même que

ORPHELIN

des notions géographiques et historiques qu'on y trouve. Les Argonautica, récit poétique de l'expédition des Argonautes, constituent donc un des témoignages les plus anciens et les plus dignes de foi des faits et des actions qu'on attribuait alors à Orphée. Les autres poëmes orphiques sont d'une époque beaucoup plus récente. Parmi les poésies existant encore sous le nom d'Orphée, on cite quatre-vingt-huit hymnes, et les Lithica, poëme didactique sur les vertus magiques des pierres, composé vraisemblablement au quatrième siècle de notre ère, et enfin soixante-six vers du poëme intitulé Des Tremblements de terre. Ces divers écrits sont devenus depuis plus d'un siècle le sujet d'autant de doutes et d'hypothèses que leur auteur. Avant Huet, le monde moderne les tenait pour authentiques. Le savant évêque d'Avranches, en y voyant quelques idées chrétiennes, vint le premier à soupçonner qu'ils pouvaient bien appartenir aux commencements de notre ère et provenir de la main de quelque pieux imposteur. Ruhnken, quoique philologue plus érudit que Huet, osa soutenir contre lui que ces ouvrages portaient des traces incontestables d'antiquité, et qu'ils remontaient au moins an dixième siècle avant notre ère. Un savant allemand, Matthias Gesner, entreprit même de les revendiquer pour les temps antérieurs à la guerre de Troie. Walkenaër et Schneider, mieux inspirés que l'un et l'autre, virent et prouvèrent avec une grande supériorité de raison que dans leur forme actuelle ces compositions sont postérieures à l'ère chrétienne. La meilleure édition des Orphica est celle qu'en a donnée Hermann (Leipzig, 1805); la première parut à Florence (1500, in-4°). Cribellius en donna la première traduction latine, à Bâle (1523).

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ORPHELIN, nom donné aux enfants qui avant d'avoir atteint l'âge de majorité fixé par la loi perdent leur père et leur mère. Quand on parle exactement, orphelin signifie qui a perdu les auteurs de ses jours, et non celui qui a perdu seulement son père ou sa mère; ce qui oblige à dire: orphelin de père, orphelin de mère. La situation des orphelins a toujours paru digne d'intérêt à la société, et chez tous les peuples on s'est occupé de pourvoir à leurs besoins. Dans la loi hébraïque, Dieu s'était déclaré leur protecteur et leur père; il était ordonné aux Juifs de leur laisser une partie des fruits de la terre, de les admettre au repas des fêtes et des sacrifices, de s'en occuper spécialement; et les prophètes, en rappelant à ce peuple les ordres de Dieu, lui reprochèrent souvent sa négligence à cet égard : le trésor des aumônes, gardé dans le temple, était principalement destiné à l'entretien des orphelins. La législation de plusieurs villes grecques décida que l'État ferait élever à ses frais les enfants de ceux qui mouraient en le servant. A Athènes, les enfants dont les pères avaient péri en combattant pour la patrie étaient élevés aux dépens du public, à qui on les présentait sur le théâtre, pendant les fêtes de Bacchus ; lorsqu'ils étaient parvenus à l'adolescence, un héraut paraissait avec eux sur la scène, et disait à haute voix que ces orphelins, ayant perdu leurs pères, en avaient retrouvé un dans le peuple, qui, après avoir pris soin de leur enfance, les renvoyait armés de pied en cap, et les conviait de mériter chacun à l'envi les premières places de la république ». A Rome, quand un père n'avait point désigné de tuteur à l'enfant qu'il laissait après lui, le magistrat lui en désignait un, et l'orphelin n'était jamais consigné à celui qui gérait ses biens, de crainte que l'avidité ne profitât de sa faiblesse. D'après les lois françaises, c'est un conseil de six personnes, composé de parents ou d'amis, et que préside le juge de paix, qui nomme à l'orphelin un tuleur et un subrogé tuteur, chargés de veiller à son éducation es à l'administration de ses biens, après avoir réglé par aperçu les dépenses que nécessiteront ces soins.

Le christianisme, qui ne pouvait oublier aucune infor tune, s'exprima dès sa naissance en faveur des orphelins par la bouche de l'apôtre saint Jacques, qui dit : « La religion et la piété pure aux yeux de Dieu consistent à visiter les orphelins et les veuves. De là tant de vierges qui se con

ORPHELIN sacrèrent à servir de mères à ces enfants, tant d'établissements destinés à recueillir les orphelins. Une des plus magnifiques fondations en ce genre fut celle de Napoléon en faveur des orphelines dont les pères avaient été membres de La Légion d'Honneur. Il n'est point de capitale où l'on ne trouve quelque lieu destiné à servir d'asile aux orphelins, qui y reçoivent l'instruction en même temps que les soins que leur position comporte; il n'est point d'Etat où l'on n'ait cherché à rendre leur sort le plus supportable possible; mais tout cela ne fait oublier ni au monde dans lequel ils sont appelés à entrer, ni à eux-mêmes, le malheur de leur position. L'apparition du choléra a fait deux fois créer de nouveaux établissements destinés à recueillir les orphelins. L'assistance publique en reçoit chaque année un certain nombre, qu'elle réunit aux enfants trouvés et abandonnés. On a encore essayé de constituer des orphelinats en Algérie. Enfin, en 1856, l'empereur Napoléon III a destiné les fonds d'une souscription offerte à l'impératrice et au prince impérial, accrus d'une forte dotation, à l'entretien d'un certain nombre d'orphelins placés dans des familles d'ouvriers.

ORPHÉON. En 1829 on sentit la nécessité d'introduire le chant dans les écoles primaires. De Gérando, l'un des promoteurs de cette innovation, en parlait devant Béranger, et se demandait quel homme pourrait assez simplifier les difficultés de l'éducation musicale des enfants pour faciliter l'accomplissement de cette œuvre.. J'ai votre affaire, dit le chansonnier. » Il pensait à Wilhem. Peu de temps après la méthode musicale de Wilhem l'emportait, au concours, sur plusieurs autres, et était appliquée dans quelques écoles de la ville de Paris : des groupes séparés y apprenaient à la fois, à différents degrés, la musique vocale et la solution de difficultés musicales. Réunir ces groupes en une seule masse, avoir un ensemble de plusieurs centaines, d'un millier d'exécuteurs, tel fut le but de Wilhem. A la réunion générale de ses élèves il donna le nom d'Orphéon, qui lui est demeuré. Wilhem a publié un Manuel musical, dont la lecture fera connaître les procédés analytiques, les inventions ingénieuses, les moyens grâce auxquels il a simplifié le travail des élèves, aplani les difficultés premières, parlé aux yeux avant de parler à l'oreille, et rendu les notes palpables au tact, à la vue, avant même de les faire pénétrer dans l'esprit par l'ouïe. Les efforts persévérants de Wilhem nous ont donné cette société des Orphéonistes, dont la masse imposante rivalise de justesse, de précision avec les sociétés chorales allemandes, et qui aujourd'hui a sa place dans les grandes solennités.

ORSEILLE

29 forme d'onguent dans les bains orientaux. On fait aussi avec de l'orp ment une des encres dites de sympathie, et ôn l'utilise quelquefois pour reconnaître certaines fraudes dont les vins peuvent être l'objet. En versant quelques gouttes d'orp ment dissous dans de l'eau de chaux dans des vins dont on aura voulu corriger la trop grande âcreté en y mélant de la litharge ou quelque préparation à base de plomb, ces vins se troubleront aussitôt et prendront une couleur de rouille.

ORSCHOVA. Voyez ORSOVA.

ORSEILLE. On nomme ainsi une plante de la famille des lichens, le roccella tinctoria des botanistes, dont on extrait une matière colorante, connue dans le commerce sous le nom de pastilles d'orseille, et qui sert à teindre les étoffes en rouge-violet. L'orseille croît dans différentes parties du globe; on en distingue plusieurs variétés : la plus estimée est celle que l'on va cueillir sur les montagnes des Iles Canaries. La plante se présente sous l'aspect de petites tiges rameuses, dont les plus jeunes imitent les cornes de cerf. A un âge plus avancé, ces tiges se roulent et se tortillent en divers sens; leur couleur est d'un gris verdâtre plus ou moins foncé. La fructification s'annonce par de petites scudèles pulvérulentes qui naissent éparses sur les rameaux. Les bénéfices que l'on retire de l'orseille ont fait rechercher cette plante dans toutes les localités où elle se reproduit spontanément. Les orseilleurs canariens exposent à chaque instant leur vie pour aller la cueillir sur les rochers les plus escarpés, et périssent souvent victimes de leur audace.

Quelques auteurs ont pensé que la matière colorante de l'orseille était la pourpre des anciens, et leur opinion n'est pas sans fondement. C'était, dit-on, d'un mollusque qu'on retirait jadis la pourpre de Tyr; mais les recherches des naturalistes prouvent évidemment que l'humeur lymphatique contenue en si petite quantité dans les coquilles du genre des pourpres ne pouvait suffire à tous les besoins de l'art. Il est donc probable que les Phéniciens, les Carthaginois et les peuples de l'ancienne Grèce, puis après eux les Romains, employaient d'autres substances pour obtenir la couleur alors si estimée, et l'orseille devait être de ce nombre. On sait que le nom de Purpurariæ fut imposé d'abord à deux fles du groupe des Fortunées, et que cette dénomination provenait des établissements que Juba, roi de Mauritanie, y avait fondés pour la teinture en pourpre (Pline, liv. VT, chap. xxxvi). Or ces parages ne sont guère coquilliers, et l'espèce de mollusques qui donne la couleur en question ne s'y trouve pas. La pourpre qu'on allait chercher dans ces iles ne pouvait être que l'orseille, et l'abondance de cette

quelque sorte les premières assertions du spirituel auteur des Essais sur les Fortunées,

L'Orpheon se compose d'ouvriers, d'hommes et d'enfants mettant à profit des loisirs que tant d'autres dépen-plante sur les rochers des anciennes Purpuraires accrédite en sent au cabaret ou dans l'oisiveté, pour exécuter des morceaux d'ensemble, et qui répandent ensuite autour d'eux l'amour du chant. Les premières réunions de l'Orpliéon da. tent de 1833 : à cette époque il ne comptait que les élèves de deux écoles de la société élémentaire et de neuf écoles primaires de Paris; peu de temps après le conseil municipal de Paris étendait à toutes les écoles primaires de la capitale l'instruction musicale d'après la méthode Wilhem: aussi l'Orpheon a-t-il rapidement grandi depuis lors, et en 1867 il se composait de 3,243 sociétés pour la France entière, et formant un total général de 147,500 chanteurs. La salle de la Sorbonne, qui d'abord servit à ses réunions jusqu'en 1834, devint trop petite pour contenir les orphéonistes, qui se réunirent soit dans le Cirque d'été, soit au palais de l'Industrie. Les orphéonistes exécutent des morceaux des maîtres anciens et modernes. Après Wilhem, l'Orphéon a été dirigé par MM. Hubert, Gounod, Delaporte, etc. ORPHIQUES. Voyez ORPHÉE.

ORPIMENT (du latin auri pigmentum, couleur d'or), oxyde d'arsenic sulfuré jaune Cette combinaison d'arsenic et de soufre se sublime dans les fissures des cratères volcaniques. Les médecins grecs et arabes l'employaient souvent comme moyen thérapeutique; mais aujourd'hui elle n'est plus en usage autrement que sous

L'emploi de l'orseille était connu sans doute de temps immémorial; sa préparation fut d'abord un mystère; mais devenue d'un usage général, cette plante prit rang alors parmi les productions les plus importantes des Hesperides. Les Phéniciens, les Carthaginois et les Massaliotes, qui fréquentèrent les premiers ces archipels d'Occident, dont on disait tant de merveilles, eurent successivement le monopole de l'orseille : ce commerce dut passer plus tard aux Romains par l'intermédiaire des marchands mauritaniens; mais abandonné ensuite pendant près de quatorze cents ans, pour n'être plus exploité que par quelques aventuriers, ce trafic ne reprit faveur qu'au commencement du quinzième siècle, lorsque messire Jean de Béthencourt et ses compagnons s'emparèrent de Fortaventure: « Il y croft une graine qui vaut beaucoup et qu'on appelle orsolle, écrivaient en 1402 les chapelains du noble seigneur; elle sert à teindre draps et autre chose, et si cette lle est une fois conquise et mise à la foi chrestienne, icelle graine sera de grande valeur au sieur du pays. »

Anciennement toute l'orseille qu'on récoltait aux Canaries appartenait aux seigneurs; plus tard, lorsque les droits et redevances de la féodalité tombèrent en désuétude, les rois

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