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frit le martyre pour défendre la liberté de l'Eglise, et pour avoir obéi à l'Eglise romaine.

Voyez sa vie par Césaire de Heisterbach, moine de Cîteaux, lequel vivait dans le même temps et dans le diocèse de Cologne. Elle a été publiée par Surius. Gilles Gelenius a donné à Cologne, en 1633, une autre vie de saint Engelbert, sous le titre de Vindex libertatis ecclesiasticæ, et Martyr Engelbertus. Voyez encore Baillet, sous le 7 Novembre.

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due au clergé catholique. Celui-ci au contraire fut déclaré coupable, parce que dans l'Examen de la légende etc. il désigne un employé revêtu de fonctions publiques et importantes par le terme de misérable. Du reste, dit l'arrêt, bien qu'on ne doive pas supposer en général l'intention d'injurier, on ne saurait méconnaître ici, de la part des catholiques, dans le choix dudit terme, l'animus injuriandi. Cependant la peine fut commuée ; il ne fut plus question d'emprisonnement et l'amende fut réduite de moitié, c'est-à-dire à cinq écus de Berlin par personne, et ce « attendu que tous les membres du clergé étaient des hommes d'une › réputation intacte, et n'ayant jamais été condamnés pour cause d'injure; et qu'en outre la légende n'était que trop de nature à exciter » la juste indignation des appelans. » (Voyez Literaturzeitung für katholische Religionslehrer, année 1819, cahier de Juillet, p. 129, et 1820, Février, p. 209.)

Durant cette contestation il s'échangea bien des écrits, et les journaux qui se font une loi d'insulter les catholiques et leur Eglise ne manquérent pas de payer leur tribut d'outrages. Toute cette désagréable affaire d'abord n'aurait pas eu lieu, si l'auteur de la légende der Isenberg n'apas été inspiré par le désir du scandale.

vait

(Note de l'édit. allem.).

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LES QUATRE COURONNÉS, FRÈRES, MARTYR A ROME.

Voyez Bosius et Aringhi, Roma subter. 1. 3, c. 8; Baronius, Annot. in Martyrol. Rom. Tillemont, t. V, Persécution de Dioclétien, art. 49. Les actes de ces Saints ne sont point authentiques.

L'AN 304.

QUATRE frères qui occupaient à Rome des places de distinction et de confiance, furent arrêtés durant la persécution de Dioclétien, pour s'être déclarés contre le culte des idoles. On les fouetta avec des escóurgées de plomb, et on ne cessa de les frapper que quand ils eurent cessé de vivre. Ils furent enterrés sur la voie Lavicane, et connus d'abord sous le titre des quatre Couronnés. Leurs noms étaient, Sévère, Sévérien, Carpophore et Victorius.

Le Pape saint Grégoire-le-Grand fait mention d'une ancienne église dédiée sous leur invocation. Léon IV la fit réparer en 841, et on y transféra les reliques des saints martyrs, du cimetière où elles étaient sur la voie Lavicane. Un incendie ayant réduit cette église en cendres, Paschal II la fit rebâtir. On découvrit les reliques de nos Saints dans une voûte sous l'autel; elles étaient renfermées dans deux urnes, l'une de porphyre, et l'autre de marbre serpentin. On mit le nouvel autel à la place de l'ancien. On retrouva les reliques des saints martyrs dans la même situation, sous le pontificat de Paul V.

On avait également enterré, dans le cimetière de la voie Lavicane, cinq autres martyrs, dont les noms étaient, Claude, Nicostrate, Symphorien, Castorius et Simplicius. On dit qu'ils furent condamnés à mort, parce qu'étant

sculpteurs de profession, ils avaient refusé de faire des idoles. Le Pape Léon IV fit porter leurs reliques dans la même église, et on les y honore encore aujourd'hui avec celles des quatre Couronnés. Tous ces martyrs sont nommés dans les anciens martyrologes. L'église des quatre Couronnés est un ancien titre de cardinal-prêtre.

La rage des tyrans, qui étaient les maîtres du monde, s'arma vainement contre le Ciel, elle ne fit que propager la lumière de la foi qu'elle voulait éteindre. Les martyrs, par l'effusion de leur sang rendaient à Jésus-Christ le plus puissant, le plus persuasif des témoignages. Les autres chrétiens, qui prenaient la fuite, devenaient les apôtres des contrées qui leur servaient de retraite. Saint Augustin les compare à des flambeaux qui, loin de s'éteindre quand on les secoue, s'allument et s'enflamment de plus en plus. La douceur des martyrs, la ferveur de leur piété, leur constance dans les tortures, convertirent un monde infidéle, et triomphèrent de l'opiniâtreté des plus implacables ennemis de la vérité. Mais quel jugement n'ont pas à redouter tous ces prétendus chrétiens de nos jours, qui, par le scandale de leur vie, déshonorent la religion qu'ils professent, blasphèment le Christ qui les a sauvés, éloignent même les fidèles de la pratique de l'Evangile, et font ce qui est en eux pour qu'un monde chrétien redevienne infidèle?

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S. WILLEHAD, ÉVÊQUE DE BRÊME ET APÔTRE DE LA SAXE.

Fin du huitième siècle.

WILLEHAD, né dans le royaume de Northumberland, fut élevé dès son enfance dans les lettres et la piété. Son humilité, son amour pour la prière, l'austérité de sa vie, lui méritèrent l'honneur du sacerdoce. Il se reprochait son inaction, en considérant les travaux apostoliques de plusieurs de ses compatriotes qui avaient suivi saint Willibrord dans la Frise, et saint Boniface en Allemagne. Il se sentait enflammé d'un désir ardent d'aller faire connaître le vrai Dieu aux peuples barbares qui étaient encore plongés dans les ténèbres du paganisme. Son zèle fut universellement approuvé, et on lui permit de suivre sa vocation.

S'étant embarqué, il aborda dans la Frise vers l'an 772, et commença sa mission à Dockum, près du lieu où saint Boniface et ses compagnons avaient reçu la couronne du martyre, en 754. Le sang de ces généreux soldats de Jésus-Christ, contribua beaucoup sans doute à amollir le cœur des Barbares, à dessiller leurs yeux et à les disposer à recevoir la foi. Willehad pria le Ciel de lui accorder la même couronne, et sur-tout d'arracher au démon tant d'âmes qui gémissaient sous l'esclavage de la superstition et du péché. Ses prières furent exaucées. Les infidèles écoutèrent ses instructions, et il en baptisa une grande multitude.

Il ne resta pas long-temps à Dockum; il passa l'Issel, et dirigea sa route vers le pays connu aujourd'hui sous le nom d'Over-Issel. Les habitans d'un village appelé Humark, employèrent la voie du sort pour le faire périr lui et ses compagnons; mais la Providence les délivra de ce danger; elle dirigea le sort que les idolâtres croyaient soumis

aux prétendues divinités qu'ils adoraient. Willehad alla prê cher dans le pays qu'on nommait alors Trentonia ou Drentia, et il y fit beaucoup de conversions; mais quelquesuns de ses disciples s'étant mis en devoir de démolir les lieux consacrés aux idoles, les païens en furent si irrités, qu'ils résolurent de massacrer tous les missionnaires. Un d'entre eux déchargea un coup de sabre sur la tête de Willehad, avec tant de violence, qu'il la lui aurait abattue sans une protection spéciale de la Providence. On lit dans saint Anchaire, que le sabre perdit sa force en coupant un cordon qui était autour du cou de notre Saint, et auquel était attachée une boîte de reliques qu'il portait toujours. Les idolâtres, surpris de ce qui venait d'arriver, conçurent de vifs sentimens de vénération pour le serviteur de Dieu. Willehad se rendit de là dans le pays où est présentement Brême, et il fut le premier missionnaire qui passa l'Elbe.

Les Saxons avaient étendu leurs conquêtes depuis l'Oder jusqu'au Rhin, et à la mer d'Allemagne, et occupaient la plus grande partie des provinces septentrionales de la Germanie. Quoique divisés en plusieurs cantons ou tribus qui formaient des gouvernemens distingués, ils suivaient tous les mêmes usages et les mêmes coutumes; et lorsqu'il s'élevait une guerre générale, ils se réunissaient sous un même chef. Saint Willehad prêcha sept ans l'Evangile à ce peuple; mais sa mission fut interrompue par la grande révolte des Saxons contre Charlemagne qui arriva en 782.

Les incursions qu'ils avaient faites sur les terres de ce prince, ue leur avaient point réussi jusqu'alors. Ils avaient été obligés de se soumettre et de payer un tribut en 772. Charlemagne, dans cette guerre, renversa la fameuse idole Irmensul, avec son temple qui était dans la forteresse appelée Ebresbourg, que les uns placent auprès du Weser,

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