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tienne, il est certain que saint Jean l'Evangéliste, sainte Thècle, et plusieurs autres Saints, n'ont point été proprement martyrs.

Une humilité profonde, une douceur inaltérable, le renoncement à soi-même, le mépris des choses créées et l'amour des choses célestes, une union constante avec Dieu, par l'exercice de la prière et de la méditation des vérités de l'Evangile, une résignation absolue à la volonté divine : voilà le fondement sur lequel portait la vertu de saint Martin, qui fut le miracle du monde. De telles dispositions ne pouvaient qu'être accompagnées d'un amour ardent pour le prochain, et d'un zèle brûlant pour la gloire du Nom de Jésus-Christ. Quelque soit notre état, nous devons pratiquer les mêmes vertus, autant que notre faiblesse nous le permet, afin de nous revêtir de l'esprit du Sauveur, et de former en nous la ressemblance avec ce divin modèle; autrement il ne nous reconnaîtra point au dernier jour, et ne nous admettra point dans la société de ses élus.

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Les édits de Dioclétien contre la religion chrétienne s'exécutaient rigoureusement en Orient lorsqu'on arrêta saint Menne. Il était Egyptien de naissance, et servait dans un corps de troupes romaines, qui était alors en quartier

(1) Nous pouvons placer un martyr de ce nom parmi les Saints honorés particulièrement dans la Belgique attendu que l'on croit généralement que son corps, peut-être celui du second de ces Saints, se gardait dans l'ancienne abbaye d'Orval. Voyez Raissii auct. ad Nat. SS. Belgii, p. 338. (Note de la présente édition.)

à Cotyée en Phrygie, près de la Scythie. Ayant confessé généreusement le Nom de Jésus-Christ, il fut battu de verges, et tourmenté sur le chevalet avec la plus grande barbarie. Enfin on le condamna à perdre la tête, et la sentence fut exécutée vers l'an 304, suivant l'opinion la plus probable. On porta son corps en Egypte. Son nom a toujours été célèbre dans les calendriers de l'Eglise, sur-tout en Orient. Il se trouve dans celui des Abyssins, sous le 11 de Novembre.

Voyez dans Surius la traduction des premiers actes de ce martyr dont Falconius défend, p. 30, la vérité. Les seconds actes donnés aussi par Surius et attribués à Timothée, patriarche d'Alexandrie, en 380, méritent peu de créance. (Voyez Tillemont, t. V, dans Pierre d'Alexandrie, n. 4.) Lambécius, t. VIII, p. 269, parle de troisièmes actes du même Saint. Voyez Fabricius, Bibl. Gr. t. VI, p. 548.

Il y a un autre saint Menne, qui souffrit le martyre en Lybie, sous Maximien. Il est nommé sous le 10 Décembre dans les martyrologes d'Orient et d'Occident. On lit dans Procope (2), que Justinien fit bâtir à Constantinople une église sous l'invocation de saint Menne, et que le corps de ce Saint y avait été apporté d'Alexandrie. Baronius entend ce passage, de saint Menne le Lybien; mais Jos. Assémani l'entend du soldat qui fut martyrisé sous Dioclétien. Les actes de saint Menne le Lybien, publiés par Surius, n'ont aucune autorité (3).

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(3) Voyez une note sur les deux saints Menne, dans le Journal de Berne, Comment. in Fastos Habessinos, an. 1760, t. II, P. 218. L'ancien calendrier romain, publié par Rosweide, met en Scythie le martyre du premier; mais il est visible qu'on y a confondu avec la Scythie cette partie de la Phrygie où était Cotyée.

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S. VÉRAN, VULGAIREMENT S. VRAIN, ÉVÊQUE DE

CAVAILLON.

Sixième siècle.

SAINT VRAIN était originaire du Gévaudan. Dès son enfance, il montra que Dieu avait des desseins sur lui. Sa dévotion pour saint Privat lui fit passer en prière la nuit qui précédait la fête de ce saint martyr, dans l'église de Javoux. Le lendemain matin, il alla se jeter aux pieds de l'évêque pour lui demander la tonsure cléricale. Lorsqu'il l'eut reçue, il quitta son pays, et alla se cacher auprès de Cavaillon. Sa sainteté et ses miracles le firent bientôt connaître. Il passa en Italie, dans la vue de visiter les tombeaux des apôtres. Il revint en France quelque temps après. Le Roi Sigebert, instruit de ses vertus, désira le voir, et le fit placer sur le siége épiscopal de Cavaillon, devenu vacant par la mort de Prétextat. Il assista au second concile de Mâcon, en 585, et eut beaucoup de part aux réglemens qui s'y firent pour la discipline. Il fut du nombre des évêques envoyés à Paris, pour se plaindre au Roi Clotaire II, de l'assassinat de saint Prétextat de Rouen. Childebert II, rempli de vénération pour le Saint, voulut qu'il fût le parrain du prince Thierry, son fils, qui parvint depuis à la couronne. On ne sait plus rien de la vie de ce saint évêque. On lui attribue une lettre sur la chasteté sacerdotale, qui se trouve dans les actes des conciles. Il mourut le 11 Novembre sur la fin du sixième siècle, et fut enterré dans une chapelle de la Sainte-Vierge, qu'il avait fait bâtir près de la fontaine de Sorge. On porta depuis son corps à Cavaillon. On le transféra dans la suite à Gergeau, au diocèse d'Orléans; c'est de là qu'est venue

la portion de ses reliques, qu'on garde dans l'église paroissiale de son nom, au diocèse de Paris.

Voyez sa vie écrite par un auteur grave, ap. Labbe, Bibl. Ms. t. II; saint Grégoire de Tours, Hist. 1. 8, c. 31, l. 9, c. 4, etc. Baillet, le père Longueval, Hist. de l'Eglise Gallic. t. III, p. 208, et le nouveau bréviaire de Paris, ad diem 12 Novembr.

Les martyrologes parlent de plusieurs Saints nommés Véran. 1o Saint Véran, qu'on donne pour successeur à saint Eucher sur le siége de Lyon.

Voyez Baillet, sous ce jour.

2o Saint Véran, évêque de Vence. Nous avons donné sa vie sous le 9 Septembre.

3° Saint Véran, évêque de Châlons-sur-Saône. On a inséré dans sa vie plusieurs traits qui sont visiblement empruntés de celle de saint Véran ou de saint Vrain de Cavaillon.

Voyez Baillet, loc. cit.

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S. EVODE, VULGAIREMENT S. VOZY, ÉVÊQUE DU PUY.

La ville de Ruessium, capitale de l'ancien peuple appelé Vellavi, eut pour apôtre et pour premier évêque, saint George, qui fut envoyé de Rome. Il est honoré le 10 Novembre. On fait encore, le 29 Décembre, la fête de la translation de ses reliques, qui furent portées au Puy, et qui s'y gardent renfermées dans une châsse, dans l'église qui porte le nom du Saint. On célèbre, le 24 Février, la fête de saint Paulin ou saint Paulien, sixième successeur de saint George, et il est patron de l'église où reposent T. XVII. 14

ses reliques. C'est de lui que l'ancienne ville de Ruessium a été appelée Saint-Paulien. Mais cette ville perdit bientôt sa splendeur, qui passa à celle du Puy. En effet, saint Evode, successeur de saint Paulien, bâtit à deux lieues de là, sur la montagne d'Anis ou d'Anicium, une église sous l'invocation de la Sainte-Vierge, laquelle devint célèbre, et où il transféra le siége épiscopal dans le sixième siècle. L'abbé Leboeuf met cette translation vers l'an 560 ou 570.

Voilà l'orgine de la ville du Puy, capitale du Velai, qui fait partie du Languedoc, mais qu'on met communé ment dans la première Aquitaine. L'église du Puy a de beaux priviléges, et conserve plusieurs monumens précieux (1).

(1) L'évêque du Puy a droit de porter le pallium. La bulle de Léon IX, de l'an 1050, qui l'accorde à Etienne II, évêque de cette ville, semble renouveler simplement une prérogative dont la concession était antérieure; quelques évêques des derniers siècles l'avaient ignorée, ou négligée; mais M. Galard de Terraube, éveque actuel, vient de la faire revivre, après avoir essuyé d'abord à Rome des difficultés, qu'il a enfin levées, en communiquant le résultat des recherches qu'il avait faites à cet égard; ainsi cette prérogative ne peut plus souffrir de contestation. Le chapitre du Puy, pour éterniser sa reconnaissance et le rétablissement du plus beau droit de ce siége, a fondé à perpétuité une messe pour le respectable prélat.

2o L'église du Puy relève immédiatement du Saint-Siége, et cette seconde prérogative remonte aux temps les plus reculés. Léon IX, dans sa bulle citée ci-dessus, la suppose déjà ancienne. M. de Conflans fut appelé, en cette qualité, au concile convoqué à Rome, en 1725, par Benoît XIII.

3o L'église du Puy a l'honneur de compter parmi ses chanoines, les Rois et dauphins de France. Charles VII, après avoir été proclamé Roi au château d'Espaly, près du Puy, assista aux premières vêpres de l'Ascension en habit de choeur. Louis XI, son fils Charles VIII, François I, assistèrent à l'office dans la même église et de la même manière. In quá ecclesiá, disent les lettres patentes de Louis XI, nos et primogenitus noster pio famulatu habitum juxtà morem deferimus.

Priviléges. 1o Le plus singulier, comme le plus ancien de ces privi

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