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Un moine de l'ordre de Citeaux affirma avec serment, que priant au tombeau de sainte Elizabeth, quelque temps avant la translation de son corps, il avait été guéri d'une palpitation de cœur qui le faisait beaucoup souffrir depuis quarante ans, et dont tous les remèdes possibles n'avaient pu le délivrer. Montanus rapporte plusieurs autres guérisons opérées au tombeau ou par l'intercession de la Sainte.

On garde une portion de ses reliques dans l'église des Carmélites à Bruxelles, et une autre dans la belle chapelle de la Roche-Guyon-sur-Seine. Il y en a aussi une portion considérable dans une châsse précieuse qui fait partie du trésor électoral de Hanovre (3).

Les femmes du tiers-ordre de saint François, qui est devenu ordre religieux long-temps après la mort de notre Sainte, l'ont choisie pour patronne, et s'appellent quelquefois religieuses de sainte Elizabeth. Cet institut est bien différent de ce que nous nommons communément tiers-ordre de saint François, et qu'embrassent des personnes pieuses de l'un et de l'autre sexe, qui vivent au milieu du monde.

La perfection ne consiste pas essentiellement dans la mortification, mais dans la charité. Le plus parfait est celui que la charité unit à Dieu d'une manière plus intime.

seulement à peu de personnes. Il ne toucha pas ́ cependant à la précieuse châsse, qui fut transférée à Cassel, en 1810, et rendue en 1814 à Marbourg, privée toutefois de presque tous ses ornemens, que la tradition évalue jusqu'à 600,000 écus de l'empire. Voyez Beobachtungen auf Reisen in und ausser Deutschland, par D. August-Hermann Niemeyer, t. IV, page 72. L'auteur de cet ouvrage blâme le genre de vie de sainte Elizabeth. Nous n'entrerons pas avec lui dans des discussions à ce sujet, puisque plusieurs protestans même raisonnables ne veulent pas entendre parler des obligations qu'impose la perfection évangélique. (Note de l'édit. allem.)

(3) Voyez le Thesaurus reliquiarum electoris Brunswico-Luneburgensis, Hannov. 1713.

Mais il faut que l'humilité et le renoncement à soi-même lèvent les obstales qui s'opposent à l'amour divin, en retranchant les affections désordonnées et ces inclinations perverses qui entraînent le cœur vers les créatures. Le cœur ne peut être en liberté qu'autant qu'il est affranchi de l'esclavage des sens, et qu'il n'est plus dominé par l'attachement aux choses créées. C'est alors que l'âme, avec le secours de la grâce, s'élèvera facilement à Dieu et s'attachera purement à lui. Une pierre qui tombe n'arrivera point à son centre, si elle est retenue par des obstacles insurmontables. De même une âme ne peut parvenir au pur amour de Dieu, tandis que les liens des attachemens terrestres l'empêchent de s'élever. De là ces maximes si souvent répétées dans l'Évangile, et pratiquées par tous les Saints, sur la nécessité de mourir à soi-même par l'humilité, la patience, la douceur, le renoncement et l'obéissance. Mais rien ne contribue davantage à faciliter le crucifiement intérieur du vieil homme, que la résignation et la patience sous le poids des afflictions.

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S. PONTIEN, PAPE MARTYR.

L'AN 235.

Nous apprenons du calendrier de Libère, que ce saint Pape siégea cinq ans. Il fut placé sur la chaire de SaintPierre, après la mort de saint Urbain, arrivée en 230. Alexandre Sévère régnait alors, et il laissait l'église respirer en paix; mais Maximin l'assassina au mois de Mai de l'année 235, et se fraya, par ce crime, une route au trône impérial. C'était un barbare, né en Thrace, et d'une taille gigantesque. Ses crimes, et sur-tout sa cruauté, lui firent donner les surnoms odieux de Busiris, de Typhon et de

Phalaris, monstres qui avaient déshonoré l'humanité. It commença son règne par une sanglante persécution contre les chrétiens. Saint Pontien fut banni dans l'île de Sardaigne, où il mourut la même année. S'il ne termina pas sa vie par le glaive, il mourut au moins de misère et du mauvais air du pays où il avait été relégué. Son corps fut rap. porté dans le cimetière de Calliste, à Rome, et l'on croit communément que ce fut le Pape saint Fabien qui fit cette translation. Saint Pontien est nommé dans les anciens martyrologes, sous différens jours. L'opinion la plus probable est qu'il mourut le 19 Novembre.

Voyez Tillemont, t. III.

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S. BARLAAM, MARTYR.

SAINT BARLAAM, né dans un village près d'Antioche, fut occupé dans son enfance aux travaux de la vie champêtre. Mais il les sanctifiait par la pratique des vertus les plus héroïques, et se préparait ainsi à recevoir la couronne du martyre. Il n'avait d'autres connaissances que celles des maximes de l'Evangile, ce qui ne l'empêcha pas de confondre l'orgueil et la cruauté des maîtres du monde. Le zèle avec lequel il confessait le nom de Jésus-Christ, le fit arrêter par les païens. Il fut renfermé dans les prisons d'Antioche, où il resta long-temps. Les prières qu'il offrait à Dieu dans la simplicité de son cœur, lui attirèrent les grâces les plus abondantes, et augmentèrent encore le désir qu'il avait de souffrir pour la vérité. Ayant été conduit devant le juge, celui-ci le railla sur son extérieur et son langage rustique; mais il fut étonné de sa grandeur d'âme et de son inébranlable constance. Il ne poussa pas un soupir, et ne laissa pas échapper une seule plainte, pendant

la cruelle flagellation qu'on lui fit souffrir. On l'étendit ensuite sur le chevaiet, où presque tous ses os furent disloqués. Au milieu de ces tourmens, il était si tranquille et si gai, qu'on eût dit qu'il était assis à un banquet délicieux ou sur un trône. Le juge le menaça de la mort, et fit exposer à ses yeux des glaives et des haches encore tous teints du sang des martyrs. Barlaam les considéra sans effroi; sa douceur et son air composé confondirent et déconcertèrent les persécuteurs. On le ramena en prison. Le juge, honteux d'avoir été vaincu par un pauvre paysan, chercha à inventer quelque nouveau genre de supplice, pour venger ses dieux qu'il croyait outragés par la constance du martyr. Il eut recours à un moyen dont le succès lui parut assuré. On tira Barlaam de sa prison, et on le plaça devant un autel où étaient des charbons allumés pour brûler l'encens destiné au sacrifice. On lui étendit la main sur le feu, après l'avoir couverte d'encens et de charbons embrasés. On imaginait que la douleur lui feroit secouer la main, et que l'encens venant à tomber dans le feu qui était sur l'autel, on pourrait dire qu'il avait sacrifié. Le Saint, auquel l'ombre seule du crime faisait horreur, et qui craignait de donner le moindre scandale, se laissa brûler la main sans vouloir la remuer. A la vue d'un tel courage, les railleries des païens se changèrent en admiration. Peu de temps après cette victoire, le soldat de Jésus-Christ fut appelé dans le ciel pour y jouir de la gloire qu'il avait méritée. Sa bienheureuse mort arriva, suivant l'opinion la plus probable, durant la première persécution de Dioclétien.

Voyez les panégyriques de saint Barlaam par saint Basile, t. II, p. 138, et par saint Chrysostôme, tom. II, pag. 681, les actes grecs du Saint donnés par Lambécius, t. VIII, p. 277, et dont le P. Baltus a publié une traduction latine à Dijon, en 1720, in-12. Voyez aussi une homélie de Sévère, patriarche d'Antioche, qui se trouve dans un manuscrit chaldaïque, et qui est citée par M. Joseph Assémani, Bibl. Or. t. I, p. 571.

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Saint Patrocle, né dans le Berry, d'une famille médiocre, garda dans sa jeunesse les troupeaux de son père. S'étant appliqué depuis à l'étude, il y fit de grands progrès. Il acheva de se former auprès d'un seigneur attaché à la cour de Childebert, Roi de Paris. Sa mère, devenue veuve, le rappela, et lui proposa de se marier; mais il lui répondit qu'il avait d'autres vues, sans les lui expliquer. Il alla demander la tonsure cléricale à l'évêque de Bourges, qui se nommait Arcade. Le prélat, qui connaissait ses vertus et ses lumières, acquiesça à sa demande, et quelque temps après il l'ordonna diacre. Patrocle vécut d'abord dans la communauté des clercs. Animé du désir de mener une vie plus parfaite, il se retira dans le bourg de Néris, où il bâtit un oratoire en l'honneur de saint Martin, et s'occupa de l'instruction des enfans. Sa sainteté le fit bientôt connaître, et on lui amenait de toutes parts des énergumènes qu'il délivrait. Il résolut de quitter ce lieu pour se dérober à la connaissance des hommes. Il établit une communauté de religieuses auprès de son oratoire, et partit de Néris sans emporter autre chose que les instrumens dont il avait besoin pour se construire une cellule dans le fond de quelque forêt. Il bâtit dans la suite le monastère de Colombières, environ à cinq lieues de sa nouvelle habitation; mais il en donna le gouvernement à un autre, afin de n'ètre pas obligé d'abandonner sa retraite. L'honneur qu'il eut d'être élevé à la prêtrise, lui fit redoubler ses austéri tés. Il portait continuellement le cilice et ne buvait jamais de vin. Il ne vivait que de pain trempé dans l'eau

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