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armée indigène qui est à Bombay de 43,000, à Madras de 60,000 hommes.

Si ces armées s'étaient révoltées dans l'intervalle qui s'est écoulé entre l'époque des dernières nouvelles et l'arrivée actuelle des renforts envoyés d'Angleterre, la domination de l'Angleterre serait tout à fait compromise,, et au lieu d'une insurrection à contenir, ce serait une conquête à recommencer. Espérons que cette déplorable aggravation n'aura pas eu lieu, Une première tentative de révolte de la part d'un régiment de l'armée de Bombay a été promptement et assez facilement réprimée. Mais quelle garantie cette circonstance vient-elle offrir? Si la répression rassure, elle alarme aussi, car sa nécessité révèle un danger.

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C'est au milieu de ces désastres, de ces émotions, de ces inquiétudes, que lord Canning accomplit sa pénible tâche. L'opinion anglaise ne l'a guère loué que d'avoir supprimé la liberté de la presse et soumis les journaux indigènes au régime de la censure. Mais pour le reste on l'accable de reproches. On l'accuse d'opérer avec trop de lenteur les désarmements, de ne pas seconder assez franchement l'organisation des milices destinées à protéger la capitale; 'on l'accuse d'avoir accepté, refusé,puis accepté encore quand il n'était plus temps, l'offre de Jung Bahador, rajah de Népaul, qui, én temps utile, s'engageait à envoyer dix mille hommes à Cawnpore; on l'accuse enfin de n'avoir demandé à lord Elgin que le tiers des troupes dirigées sur la Chine, quand il fallait en réclamer la totalité. Tous ces reproches sont-ils fondés? C'est un point sur lequel nous ne sommes pas en mesure de nous prononcer. Lord Canning, même avec les qualités d'administrateur dont il a fait preuve en Angleterre quand il était à la tête de l'administration des postes, ne se trouve peut-être pas à la hauteur d'une situation dont le plus grand génie n'aurait pu d'ailleurs conjurer tous les périls. L'opinion publique en Angleterre est assez cruelle et ne connaît guère les ménagements. Comme à Carthage, elle fait volontiers retomber sur les chefs la faute des circonstances et la sienne propre. Elle espère sans doute commander les succès en ne pardonnant point les fautes même inévitables. Quant à nous, qui sommes plus désintéressés, nous ne serons que justes en ne nous hâtant point de dire que lord Canning est incapable, qu'il ne doit son poste qu'à la faveur et que le vicomte Palmerston, ami de son père, ne lui a donné le riche proconsulat de l'Inde que pour mettre un terme à sa pauvreté. Lord Elgin, qa'un heureux hasard a jeté sur le chemin de l'Inde, ne laisse point que de faire involontairement du tort à la popularité du gouverneur. Ceux qui blâment Canning paraissent assez disposés à voir dans lord Elgin un successeur désigné par la Providence, ils rappellent les services que ce dernier a rendus dans le Canada, colonie menaçante et presque révoltée qu'il a su habilement contenir et rendre loyale.

En attendant, les mesures prises par le gouvernement anglais pour augmenter l'effectif de ses troupes et remplir les cadres, ne produisent guère de résultats. L'Anglais a de la bravoure, mais il n'aime guère à la déployer; il a aussi du patriotisme, mais c'est surtout le patriotisme des contributions. Il donne beaucoup pour être dispensé du service personnel, et, pour qu'il accepte ce service, il faut lui offrir encore plus d'argent, Le

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basup cuts com bang pamerston, nous annonçant dernièrement
Morning-Post, l'organe de lord"
que le Parlement devra élever la primé et la paie du soldat. Nonight,-dali,
2015 ap
que le recrutement fasse concurrence à l'industrie, comme la marine mid-
taire fait concurrence à la marine marchande. Ainsi la guerre de l'Inde,
Gomme celle de Crimée, revele tous les

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marines du système militaire

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des Anglais, Le Morning-Advertiser, journal des basses classes, propose
d'armer tout le peuple et de l'organiser en compagnies de carabiniers, sur
d'armer tout le peupeautre
le modèle des compagnies, suisses. D'un autre cote, le War Office reçoit
beaucoup de lettres ou des jeunes gens de la bourgeoisie qui ne pervent
dans le système actuel être ni officiers parce qu'ils n'ont pas assez d'argent,
ni soldats Larce qu'ils en ont trop, demandent & former entre eux des
J-régiments ou les grades ne seraient accordés qu'au mérité. Que sortira-
J-régiments, où les, shades
uct-il de toutes ces velleité belliquenses? L'Angleterre, nous les crayons,
conservera sa puissance par les mêmes moyens qui Font fondée. Elle ob-
tiendra lout, avec de l'argent. Quand elle ne trouvera plus de soldats au
dedans, elle en achetera à l'étranger. Les citoyens anglais ne changeront
He en achetero
es rien à leurs habitudes. Après avoir, il y a quelques jours, vould coupergen
morceaux tous les habitants de l'Inde, ils jeuneront bientôt par ordre de la
-reine et iront
00:1901865 291 21257 TRIMHanz DAL
-reine et iront dans leurs temples implorer tranquillement Vassistance de
ToDiejenly obuotas no no'up ense going of ob usilim us que? 6 dbol seq
7091oms I sb ¿noizzimmos zol Jasmolozonod Jict imp lisòdini 91 40 39
6 19'b 19 JasmonnozioqmTHÉATRES. 19tiliost ob milsplit
„19hid52 9b godiq sl Jísunoo sbnom of 100 .oboom in imp stugas un mal
91190 De fréquentes tentatives, depuis trente ans surtout, ont été faites pour
20introduire sur notre théâtre, les oeuvres du théâtre étranger, Rarement ces

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essais ont été de simples traductions; nos écrivains modernes, animés d'un
Suzèle plus honorable qu'éclairé, se sont efforcés pourtant de rester toujours
"aussi près que possible des originaux. On avait tant parlé des trahisons
Pidont Ducis, s'était rendu coupable envers Shakespeare, que nul n'osait
2nd plús se hasarden à des imitations lointaines, et en s'inspirant des drames
de l'Angleterre et dol'Allemagne, on prétendait pousser le scrupule jusqu'à
Je respecter et reproduire tous les défauts de l'ouvrage original. Ce scrupule
29lla cause bien des déceptions, et, dans ces derniers jours encore, nous avons
Towle Roi Lean, de Shakespeare, tomber au milieu des huées, et l'Intri-
-gue et l'amour, de Schiller, subir le même sort au milieu des applaudisse-
allments. Leshapplaudissements ne sont pas toujours une garantie de succès

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dans nos théâtres. Ces essais malheureux de traductions approximatives,
164 Paccueil plus flattelic qui fut fait, naguère et qui est fait encore aux imita-
-actions lointaines ne sembleraient-ils pas prouver la critique eut
Torgrande tort dans le temps de proscrire celles-ci et de recommander
all-celles-là que les œuvres du théâtre étranger ne conviennent ni à
- notre caractère ni à notre goût délicat, et qu'enfin ses drames ne sont
-insupportables qu'à la condition qu'on les rendra méconnaissables? Les
...faits sont là pour répondre. On pourrait même, ajouter que jamais les fables
13 « empruntées par les auteurs français au théâtre étranger n'ont mieux réussi
-mis que lorsque motre génie s'en est rendu complétement maître et les a façon-
el re
nées à sa manière, témoin le Cid et plus d'une comédie de Moliere. Les

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058

simitations, et particulièrement les traductions des drames étrangers, quand elles se produisent sur nos théâtres, ne peuvent donc être considérées que Comme des curiosités littéraires, mais à ce titre encore elles méritent d'etre encouragées og of ieniA obuzdɔraq saing Limitation que M. Baoul Bravard a voulu faire du drame ad Schiller, sintitulé Intrigue et l'Amour, ce qu'il a traduit, comme les librettistes italiens et français, par le nom du personnage principal, Louise Miller, in'est pas faite cependant, pour répandre chez nous le goût du theatre Jétranger. Le modèle, suivant nous, est mal choisi. Rien de plus indigeste matras de scènes imposet des plus mal coordonné que ce drame, c'est un fatras de scènes impos

plus-mal

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sibles, mêlées de ligades déclamatoires, Pont reliées à une action

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- boiteuse (et invraisemblable. On y voit le ministre d'un 'e d'un duc souverain, monté au pouvoir par l'échelle du crime, un crime dont tout le monde est crime, un noble, qui s'est donnée au complice ou confident une femme flere et noble, qui s'est donnée au prince pour faire le bonheur de ses sujets et qui est pourtant la protectrice, on ne sait ni pourquoi ni comment, de cet odieux ministre qui pressure le ceremon peuple et nuine le pays singulière contradiction, rendne plus choquante Glencore par de traducteur, on y voit deux amoureux to feux fort tendres, mais très portés à parler par énigmes et à faire des phrases sur leurs malheurs au lieu de chercher à les conjurer; on y voit encore une mère idiote qui disparaît tout à coup au milieu de la pièce sans qu'on en entende plus parler, et un père imbécile qui fait bénévolement les commissions de l'amoureux de sa fille, afin de faciliter la scène de l'empoisonnement et d'amener la longue agonie lui succède. Tout le monde connaît la pièce de Schiller, tout le monde à été saisi d'émotion en lisant les développements de cette scône déchirante our le poète semble avoir voulu réunir toutes les tortures de l'ame; mais, mais, pour en arriver à cette peinture énergique et vigoureuse, 2que de steppes et de défilés étroits il a fallu traversed! Comprend-on que ce jeune homme, ce Ferdinand Walter, dont le poète pous peint avec 16 amour les nobles traits et le généreux caractère, vienne, de parti pris, insulter milady Milfort que son père vent lui faire épouser? Siq bas qu'une femme soit tombée, elle est toujours femme et notre délicatesse, notre instinct se révoltent à ces outrages, d'autant plus odieux qu'ils sont 200 prémédités. En France, nons ne supportons pas aisément de pareilles grossièretés, et il a fallu tout le respect qu'un grand nomadspire pour que cette pitoyable Scène que le traducteur avait pourtant bien atténuée, ne fût pas déchirée par les simflets. Et cette milady Milfort, à laquelle l'auteur veut donner un amour si grand pour Ferdinand et un cœur sensible au malheur d'autrui, quelle attitude a-t-elle? Elle commence par 09 raconter à Ferdinand une histoire des plus vulgaires de jeunesse abandonnée et séduite, un conte a dormir debout, et à la fimp ce grand amour se métamorphose tout à coup en grande vanité Notre union, dit-elle à Ferdinand qui feruse sa maut, notre anion est le sujet de tous les entretiens du pays; tous les regards, tous les traits de la moquérie sont diritretiens du pays a ges sur moi. Si un sujet du prince me refuse, c'est un affront ineffaçable... Jeeb Arrangez-vous avec Votre père, tirez-vous de là comme vous pourrez, » Et que devient cette flamme ardente et pure qui paraissait tout à l'heure em29.1 91910 9 b 20lq 19 bi of mōmèt ¿91óm £2 6 2990

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brâser milady? Elle jouait donc la comédie avec Ferdinand, et celui-ci, qui s'attendrissait à ses paroles, n'était donc qu'un niais, une dupe? Quel intérêt peuvent dès lors nous inspirer de si pauvres personnages? Et la jeune fille! parlons aussi de cette Louise Miller, de cette héroïne vaporeuse et pourtant si peu platonique, qui tient de si longs discours et qui n'agit qu'une seule fois, pour faire une sottise. Sottise, en effet, que de croire sur parole cet odieux Wurm, cette âme damnée du ministre, quand il vient lui dire que Miller, son père, menacé et en prison, va périr si elle n'écrit une lettre d'amour à un certain maréchal qu'elle n'a jamais vu et dont elle ne sait pas même le nom. Assurément nos gros mélodrames, de 1830 à 1848, ne se sont jamais fait faute de procédés absurdes pour nouer leurs intrigues; cependant je doute qu'ils en aient jamais employé un aussi absurde que celui-ci. Que dire encore de ces scènes inutiles à l'action, comme celle où milady s'engage avec Louise dans un entretien sans but et sans issue? et de celle où le maréchal vient, sans y être forcé, montrer sa lâcheté au fils de Walter? Dans cette scène, le traducteur a substitué l'épée au pistolet dont s'est servi Schiller; quelle que soit l'arme, la scène est inutile, puisqu'elle n'apporte aucun éclaircissement dans l'esprit de Ferdinand et aucun incident nouveau dans l'action. Nous parlons d'action! ' mais en est-il une dans cette longue série de discours superflus, d'explications ténébreuses et d'élans d'exaltation mystique? Non, beaucoup de poésie, peu ou point d'enchaînement scénique, point d'action soutenue, tel s'offre à nous ce drame allemand, et bien qu'il soit un des plus serrés et des plus poignants de cette littérature, il est loin,, comme on le voit, d'être exempt de ce défaut si grave dans une œuvre destinée au théâtre.

Le traducteur, qui a voulu être fidèle et qui a demandé à la forme poétique de nous reproduire la prose de Schiller, a senti cette faute; il a reculé plus d'une fois devant les longueurs et cherché en maint endroit à pallier les défauts; il a supprimé plusieurs passages, entre autres celui où le valet de chambre du prince vient faire la conversation avec milady et lui raconter qu'on a vendu ses fils avec d'autres pour payer l'écrin qu'il lui apporte, trait brutal et invraisemblable; et cet autre où le vieux Miller, un instant avant la mort de sa fille, se réjouit à la vue de l'or et oublie, homme honnête et désintéressé! tous les chagrins qui pèsent sur lui et sur sa famille. De larges et utiles incisions ont été faites aussi dans l'agonie finale. En allemand et en Allemagne ces lentes cruautés peuvent avoir du succès, en France elles nous paraissent monstrueuses, et, à tort ou à raison, nous n'aimons pas qu'on fasse si longtemps durer nos tortures. Sans méconnaître ce qu'il y a de beau dans la scène originale, nous ne pouvons en vouloir au traducteur de nous en avoir épargné les angoisses. En assistant, au théâtre de l'Odéon qui ouvrait sa saison, à la représentation de cet ouvrage estimable, nous avons pu nous croire transportés en 1830, au temps où nos méchants drames, issus des drames allemands, faisaient appel aux passions brutales de la foule, et nous nous disions combien ce genre était faux pour avoir si peu vécu et pour nous paraître aujourd'hui si ridicule et si suranné.

ALPHONSE DE CALONNE.

MAX BERTHAUD.

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Such beaver [[[AOUT ET SEPTEMBRE 1857. (6 année.)

0881 -b *ь bolm 2011 patay A

ין

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L'ÉCOLE DU PROGRES, SA PHILOSOPHIE ET SES DOGMES, par M. ADRIEN DELONDRE,
UN AN DE MARIAGE (roman), 4e et dernière partie, par Mme EMILIE CARLEN.
LA VIE ANGLAISE A ROME, par M. L. ÉTIENNE

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138

LA CORSE EN 1857, par M. PIERRE CLÉMENT.

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