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AVERTISSEMENT DE L'ÉDITEUR.

Le tome IV de notre collection des OEuvres de Bossuet contient une partie des ouvrages composés par l'illustre prélat pour l'éducation du Dauphin, fils de Louis XIV. Nous ne nous arrêterons point ici sur le plan adopté par Bossuet pour diriger les études et éclairer la raison de son auguste élève : il le développe lui-même dans la lettre qu'on va lire. Le pape Innocent XI lui ayant témoigné par son nonce, en 1679, un vif désir d'être informé de la méthode qu'il s'étoit prescrite, l'évêque de Meaux satisfit la curiosité du saint Père par cette lettre qu'il lui écrivit en latin. Elle annonce dignement les ouvrages dont elle est suivie, et apprend dans quel esprit et à quelle occasion ils furent composés. Toutes les personnes qui ont reçu la charge aussi honorable que difficile d'élever les enfants des grands, et surtout ceux des princes, la méditeront avec fruit. L'auteur ne la fit point imprimer : elle ne fut mise au jour qu'après sa mort, par son neveu, l'évêque de Troyes, qui la publia en 1707, en latin et en français, à la tête de la Politique tirée de l'Ecriture sainte, et qui y joignit le Bref de remerciement adressé à l'évêque de Meaux par le pape, le 19 avril 1679. La réponse d'Innocent XI est digne sous tous les rapports du chef de l'Eglise. Elle se trouve à la suite de la lettre de Bossuet.

L'abbé d'Olivet, donnant au public en 1765 une édition des Pensées de Cicéron, mit à la tête de son livre un petit discours latin et français adressé au Dauphin par une des personnes chargées de son éducation. Le but de ce discours est de faire sentir au jeune prince la nécessité de l'attention et de l'application. Il a été attribué à Bossuet, parce que la copie française porte plusieurs corrections de sa main, et nous le reproduisons à la suite de la réponse du pape.

Ce volume comprend aussi la CONNOISSANCE DE DIEU ET DE SOI-MÊME, avec le TRAITÉ DU LIBRE ARBITRE, la POLITIQUE tirée de l'ECRITURE SAINTE, le DISCOURS SUR L'HISTOIRE UNIVERSELLE, pour expliquer la suite de la religion et les changements des empires, depuis la création du monde jusqu'au règne de Charlemagne, et la LOGIQUE.

Le traité de la Connoissance de Dieu et de soimême parut d'abord sous le titre d'Introduction à la Philosophie, et fut publié pour la première fois en 1722. On l'imprima sur une copie trouvée parmi les papiers de Fénélon, à qui Bossuet l'avoit comTOME IV.

muniquée pour servir à l'éducation du duc de Bourgogne, et ce traité passa pour être de l'archevêque de Cambrai. Une édition plus correcte en fut donnée en 1741 sur le manuscrit même de l'auteur, et c'est celle que l'on a suivie dans la publication des OEuvres de Bossuet, faite en 1743. Cette édition à laquelle nous nous sommes conformé a été soigneusement revue.

La lecture de ce Traité, très utile à tous, le sera surtout aux jeunes gens qui veulent acquérir des connoissances solides, et être initiés dans la métaphysique. Bossuet y apprend à l'homme à s'élever jusqu'à Dieu, en considérant les facultés de son âme, la structure de son corps et l'union admirable que le Créateur a établie entre ces deux substances. Il nous révèle, par la seule force du raisonnement, la noble origine, l'excellence et l'immortalité du principe intelligent qui nous anime. En un mot l'auteur nous a donné un traité complet dans son genre, et on doit être surpris que les auteurs qui se sont occupés particulièrement de la métaphysique, n'aient point fait mention de ce livre excellent, où l'on reconnoît l'école de Descartes et l'étude habituelle d'Aristote et de Platon. Le chapitre qui traite de l'âme des bêtes est surtout remarquable par la clarté et l'analyse, et surpasse tout ce qui a été dit à ce sujet.

Dans le Traité du Libre arbitre, Bossuet examine de nouvelles questions de métaphysique aussi importantes que difficiles, et il les résout avec la supériorité de vues qui lui appartient. Son neveu qui fit imprimer ce traité avec d'autres ouvrages, assure qu'il avoit été composé pour le Dauphin.

Le Discours sur l'Histoire universelle est divisé en trois parties: la première, entièrement chronolo gique, renferme en abrégé le système d'Ussérius; la seconde est une suite de réflexions sur l'état et la vérité de la religion; et la troisième, qui est historique, contient le rapide et sublime tableau des révolutions des empires.

A la suite de la Logique, nous avons placé quelques morceaux composés par Bossuet pour le Dauphin, afin de réunir dans une même division les différents écrits relatifs à l'éducation de ce prince.

Enfin l'Abrégé de l'Histoire de France commencera le tome V. Nous renvoyons le lecteur à l'avertissement qui précède cet Abrégé.

1

DE L'INSTRUCTION

DE

MONSEIGNEUR LE DAUPHIN,

FILS DE LOUIS XIV.

AU PAPE INNOCENT XI.

Nous avons souvent ouï dire au Roi, très saint Père, que monseigneur le Dauphin étant le seul enfant qu'il eût, le seul appui d'une si auguste famille, et la seule espérance d'un si grand royaume, lui devoit être bien cher; mais qu'avec toute sa tendresse il ne lui souhaitoit la vie que pour faire des actions dignes de ses ancêtres et de la place qu'il devoit remplir; et qu'enfin il aimeroit mieux ne l'avoir pas, que de le voir fainéant et sans vertu.

C'est pourquoi, dès que Dieu lui eut donné ce prince, pour ne le pas abandonner à la mollesse, où tombe comme nécessairement un enfant qui n'entend parler que de jeux, et qu'on laisse trop long-temps languir parmi les caresses des femmes et les amusements du premier âge, il résolut de le former de bonne heure au travail et à la vertu. Il voulut que dès sa plus tendre jeunesse, et pour ainsi dire dès le berceau, il apprit premièrement la crainte de Dieu, qui est l'appui de la vie humaine, et qui assure aux rois mêmes leur puissance et leur majesté; et ensuite toutes les sciences convenables à un si grand Prince, c'est-à-dire celles qui peuvent servir au gouvernement, et à maintenir un royaume; et même celles qui peuvent, de quelque manière que ce soit, perfectionner l'esprit, donner de la politesse, attirer à un prince l'estime des hommes savants en sorte que monseigneur le Dauphin pût servir d'exemple pour les mœurs, de modèle à la jeunesse, de protecteur aux gens d'esprit ; et en un mot, se montrer digne fils d'un si grand roi.

I. La règle sur les études donnée par le Roi.

La loi qu'il imposa aux études de ce Prince, fut de ne lui laisser passer aucun jour sans étudier. Il jugea qu'il y a bien de la différence entre demeurer tout le jour sans travailler, et prendre quelque divertissement pour relâcher l'esprit. Il faut qu'un enfant joue, et qu'il se réjouisse; cela l'excite : mais il ne faut pas l'abandonner de sorte au jeu et au plaisir, qu'on ne le rappelle chaque jour à des choses plus sérieuses, dont l'étude seroit languissante, si elle étoit trop interrompue. Comme toute la vie des princes est occupée, et qu'aucun de leurs jours n'est exempt de grands soins, il est bon de les exercer dès l'enfance à ce qu'il y a de plus sérieux, et de les y faire appliquer chaque jour pendant quelques heures; afin que leur esprit soit déjà rompu au travail, et tout accoutumé aux choses graves, lorsqu'on les met dans les affaires,

DE INSTITUTIONE

LUDOVICI DELPHINI,

LUDOVICI XIV FILIL.

AD INNOCENTIUM XI,

PONTIFICEM MAXIMUM.

Ludovicum Magnum, Beatissime Pater, sæpe dicentem audivimus, sibi quidem Delphinum, unicum pignus, tantæ familiæ regnique munimentum, meritò esse charissimum : cæterùm eà lege suavissimo filio vitam imprecari, ut dignus majoribus tantoque imperio viveret; atque omnino eum nullum esse male quàm desidem.

Quare, jam inde ab initio id in animo habuit, ut Princeps augustissimus, non socordiæ aut otio, non muliebribus blanditiis, non ludo aut nugis puerilibus, sed labori ac virtuti insuesceret; atque a teneris, ut aiunt, unguiculis, primùm timorem Dei quo vita humana nititur, quoque ipsis regibus sua majestas et auctoritas constat tum egregias omnes disciplinas artesque, quæ tantum decerent Principem, accuratè perdisceret; maximè quidem eas, quæ regendo ac firmando imperio essent; verùm et eas, quæ quomodocumque animum perpolire, ornare vitam, homines litteratos conciliare Principi possent: ut ipse Delphinus, et morum exemplar ac flos juventutis, et præclarus ingeniorum fautor, et tanto demum parente dignus haberetur.

I. Lex à Rege posita, et studiorum ratio constituta.

Eam itaque legem studiis Principis fixit, ut nulla dies vacua efflueret: aliud enim cessare omnino; aliud oblectare ac relaxare animum; ac puerilem ætatem ludis jocisque excitandam, non tamen penitus permittendam, sed ad graviora studia quotidie revocandam, ne intermissa languescerent; negotiosissimam Principum vitam nullo die vacare ab ingentibus curis; pueritiam quoque ita exercendam, ut è singulis diebus aliquot horæ decerperentur rebus seriis addicendæ sic, ipsis jam studiis ad gravitatem inflexum, atque assuefactum animum, negotiis tradi: id quoque pertinere ad cam lenitatem, quæ formandis ingeniis adhibenda esset; lenem enim esse vim consuetudinis, neque importuno

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monitore opus, ubi ultro ipsa monitoris officio fungeretur.

His rationibus adductus Rex prudentissimus, certas quotidie horas litterarum studiis assignavit: has quidem interdum aspersis jocis ad hilariorem habitum componendas, ne tristis et horrida doctrinæ facies puerum deterreret. Neque falsus animi fuit: sic nempe factum est, ut ipsâ consuetudine admonitus, lætus et alacer, ac ludibundo similis, puer regius solita repeteret studia, aliud ludi genus, si promptum animum adhiberet.

Sed caput institutionis fuit, Ducem Montauserium præfecisse, virum militari gloriâ necnon litterarià clarum, pietatis verò laude clarissimum : unum omnium et naturâ et studio ad id factum, ut tanti herois filium viriliter educaret. Is igitur Principem nunquam ab oculis manibusque dimittere; assiduè fingere, à licentioribus quoque dictis puras aures tueri, pravisque ingeniis præstare inaccessas; ad omnem virtutem, maximè ad Dei cultum, monitis accendere, exemplo præire, invictâ constantia opus urgere, iisdemque vestigiis semper insistere : nihil denique prætermittere, quo regius juvenis quàm valentissimo et corpore et animo esset. Quem nos virum ubique conjunctissimum habuisse gloriamur; atque optimis quibusque artibus præcellentem, in re quoque litterariâ et adjutorem nacti, et auctorem secuti sumus.

II. Religio.

Quotidiana studia, matutinis æquè ac pomeridianis horis, ab rerum divinarum doctrinâ semper incepta: quæ ad eam pertinerent, Princeps detecto capite summâ cum reverentiâ audiebat.

Cùm catechismi doctrinam quam memoria teneret exponeremus, iterum atque iterum monebamus, præter communes christianæ vitæ leges, multa esse quæ singulis pro variâ rerum personarumque ratione incumberent: hinc sua principibus propria et præcipua munera, quæ prætermittere sine gravi noxâ non possent. Horum summa capita tum delibavimus, alia graviora et reconditiora maturiori ætati consideranda, docebamus.

Cela même fait une partie de cette douceur, qui sert tant à former les jeunes esprits: car la force de la coutume est douce, et l'on n'a plus besoin d'être averti de son devoir, depuis qu'elle commence à nous en avertir d'elle-même.

Ces raisons portèrent le Roi à destiner chaque jour certaines heures à l'étude, qu'il crut pourtant devoir être entremêlées de choses divertissantes; afin de tenir l'esprit de ce Prince dans une agréable disposition, et de ne lui point faire paroitre l'étude sous un visage hideux et triste qui le rebutat. En quoi, certes, il ne s'est pas trompé : car en suivant cette méthode, il est arrivé que le Prince, averti par la scule coutume, retournoit gaiement et comme en se jouant à ses exercices ordinaires, qui ne lui étoient en effet qu'un nouveau divertissement, pour peu qu'il y voulût appliquer son esprit.

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Mais le principal de cette institution fut sans doute d'avoir donné pour gouverneur, à ce jeune prince, M. le duc de Montausier, illustre dans la guerre et dans les lettres, mais plus illustre encore par sa piété; et tel, en un mot, qu'il sembloit né pour élever le fils d'un héros. Depuis ce temps, le Prince a toujours été sous ses yeux, et comme dans ses mains il n'a cessé de travailler à le former, toujours veillant à l'entour de lui, pour éloigner ceux qui eussent pu corrompre son innocence, ou par de mauvais exemples, ou même par des discours licencieux. Il l'exhortoit sans relâche à toutes les vertus, principalement à la piété; il lui en donnoit en lui-même un parfait modèle, pressant et poursuivant son ouvrage avec une attention et une constance invincible; et en un mot, il n'oublioit rien de ce qui pouvoit servir à donner au Prince toute la force de corps et d'esprit dont il a besoin. Nous tenons à gloire d'avoir toujours été parfaitement d'accord avec un homme si excellent en toute chose, que même en ce qui regarde les lettres, il nous a non-seulement aidés à exécuter nos desseins, mais il nous en a inspiré que nous avons suivis avec succès.

II. La Religion.

L'étude de chaque jour commençoit soir et matin par les choses saintes : et le Prince, qui demeuroit découvert pendant que duroit cette leçon, les écoutoit avec beaucoup de respect.

Lorsque nous expliquions le catéchisme, qu'il savoit par cœur, nous l'avertissions souvent, qu'outre les obligations communes de la vie chrétienne, il y en avoit de particulières pour chaque profes sion, et que les princes, comme les autres, avoient de certains devoirs propres, auxquels ils ne pouvoient manquer sans commettre de grandes fautes. Nous nous contentions alors de lui en montrer les plus essentiels selon sa portée; et nous réservions à un âge plus mûr, ce qui nous sembloit ou trop profond ou trop difficile pour un enfant.

Mais dès lors, à force de répéter, nous fimes que ces trois mots, piété, bonté, justice, demeurèrent dans sa mémoire avec toute la liaison qui est entre eux. Et pour lui faire voir que toute la vie chrétienne, et tous les devoirs des rois étoient contenus dans ces trois mots, nous disions que celui qui étoit pieux envers Dieu, étoit bon aussi envers les hommes, que Dieu a créés à son image, et qu'il regarde comme ses enfants; ensuite nous remarquions, que qui vouloit du bien à tout le monde, rendoit à chacun ce qui lui appartenoit, empêchoit les méchants d'opprimer les gens de bien, punissoit les mauvaises actions, réprimoit les violences, pour entretenir la tranquillité publique. D'où nous tirions cette conséquence, qu'un bon prince étoit pieux, bienfaisant envers tous par son inclination, et jamais fâcheux à personne, s'il n'y étoit contraint par le crime et par la rébellion.

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C'est à ces principes que nous avons rapporté tous les préceptes que nous lui avons donnés depuis plus amplement il a vu que tout venoit de cette source, que tout aboutissoit là, et que ses études n'avoient point d'autre objet que de le rendre capable de s'acquitter aisément de tous ces devoirs.

Il savoit dès lors toutes les histoires de l'ancien et du nouveau Testament: il les récitoit souvent : nous lui faisions remarquer les grâces que Dieu avoit faites aux princes pieux, et combien ses jugements avoient été terribles contre les impies, ou contre ceux qui avoient été rebelles à ses ordres.

Etant un peu plus avancé en âge, il a lu l'Evangile, les Actes des apôtres, et les commencements de l'Eglise. Il y apprenoit à aimer Jésus-Christ, à l'embrasser dans son enfance, à croître pour ainsi dire avec lui, en obéissant à ses parents, en se rendant agréable à Dieu et aux hommes, et en donnant chaque jour de nouveaux témoignages de sagesse. Après, il écoutoit ses prédications, il étoit ravi de ses miracles, il admiroit la bonté qui le portoit à faire du bien à tout le monde ; il ne le quittoit pas mourant, afin d'obtenir la grâce de le suivre ressuscitant et montant aux cieux. Dans les Actes, il apprenoit à aimer et à honorer l'Eglise, humble, patiente, que le monde n'a jamais laissée en repos, éprouvée par les supplices, toujours victorieuse. Il voyoit les apôtres la gouvernant selon les ordres de Jésus-Christ, et la formant par leurs exemples plus encore que par leur parole; saint Pierre y exerçant l'autorité principale, et y tenant partout la première place; les chrétiens soumis aux décrets des apôtres, sans se mettre en peine de rien, dès qu'ils étoient rendus. Enfin nous lui faisions remarquer tout ce qui peut établir la foi, exciter l'espérance, et enflammer la charité. La lecture de l'Evangile nous servoit aussi à lui inspirer une dévotion particulière pour la sainte Vierge, qu'il voyoit s'intéresser pour les hommes, les recommander à son Fils comme leur avocate, et leur montrer en même

Sanè repetendo effecimus, ut hæc tria vocabula aptissimè inter se connexa hærerent memoriæ, pietas, bonitas, justitia : his vitam christianam, his regii imperii officia contineri. Hæc verò ita colligebamus, ut qui pius in Deum esset, idem erga homines ad Dei imaginem conditos, Deique filios, esset optimus; tum qui bene omnibus vellet, eum et sua cuique tribuere, et à bonis arcere sceleratorum injurias, et propter publicam pacem malefacta coercere, perversosque homines ac turbulentos in ordinem cogere. Principem ergo pium atque ideo bonum, omnibus benefacere, per sese nemini gravem, nisi scelere et contumacià provocatum.

Ad ea capita, quæ deinde copiosè tradidimus, eò præcepta retulimus ab eo fonte manare, redire omnia ideo Principem optimis disciplinis imbuendum, ut hæc promptè et facilè præstare possit.

Sacram historiam quæ utroque Testamento continetur, jam inde ab initio, et memoriter tenebat et sæpe memorabat : in eâ maximè, quæ in pios principes Deus ultro contulerit ; quàm tremenda judicia de impiis et contumacibus tulerit.

Paulò jam adultior legit Evangelium, Actusque Apostolorum, atque Ecclesiæ nascentis exordia. His Jesum Christum amare docebatur; puerum amplexari; cum ipso adolescere, parentibus obedientem, Deo hominibusque gratum, novaque in dies sapientiæ argumenta proferentem. Hinc audire prædicantem; admirari signa stupenda facientem; colere beneficum; hærere morienti, ut et resurgentem et ad cœlos ascendentem sequi daretur. Tum Ecclesiam amore pariter et honore complecti : humilem, patientem, jam inde à primordio curis exercitam, probatam suppliciis, ubique victricem. In eå intueri, ex Christi placitis regentes Apostolos, ac verbo pariter et exemplo præeuntes; in omnibus auctorem ac præsidentem Petrum: plebem dicto audientem, nec post apostolica decreta quidquam inquirentem. Cætera denique, quæ et fundare fidem, et spem erigere, et charitatem inflammare queant: Mariam quoque colere, et impensé venerari, piam apud Christum hominum advocatam; quæ tamen doceat nonnisi Christo obedientibus beneficia divina contingere sæpe multùmque cogitare, quanta castitatis et humilitatis præmia tulerit, suavissimo pignore è cœlis dato, Dei mater effecta, æternoque Parenti

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