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et celle

en allant vers l'Euphrate, au dessus de Karkar, se nommoit A Asta (1); celle qui, un peu plus loin, se trouvoit au dessus de la ville de Gouba, étoit appelée a Kariouna (2); en remontant vers le nord, du côté de Mélitène, on trouvoit la Montagne bénie, of Toura barika (3). Les montagnes de la Cilicie sont nommées actuellement par les Turcs, Montagnes de Caramanie; la partie qui est voisine de la ville d'Adanah, est nommée Ghoulek Bely; qui se trouve auprès de Mesisah, porte le nom de la Djebel-annour, c'est-à-dire, Montagne de la lumière (4). Les montagnes au nord de la Cilicie, vers la ville de Césarée de Cappadoce, sont nommées Ardjisch et Koureh maz (5). La première est la même que la montagne nommée par les géographes anciens Argæus, qui s'élevoit au dessus de la ville de Césarée (6).

قوره ماز

Les diverses montagnes qui se trouvent dans la petite Arménie, donnent naissance à un grand nombre de rivières considérables, qui se jettent au nord dans la mer Noire, à l'est dans l'Euphrate et au midi dans la mer Méditerranée.

La principale des rivières qui portent leurs eaux dans la mer Noire, est le célèbre fleuve Halys, appelé par les Arméniens

J, et en arménien

bu Alis, en turc Kizil Irmak vulgaire Khezel-ermakh veqel cpif: il arrose l'ancienne ville de Sébaste, coule pendant fort long-temps vers l'occi

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dent, se dirige ensuite vers le nord et se jette dans le PontEuxin, après avoir arrosé la Cappadoce et le Pont, qu'il sépare de la Paphlagonie des anciens. A l'orient de l'Halys, on trouve encore plusieurs autres rivières, qui prennent leur source dans les montagnes de la petite Arménie, et se jettent aussi dans la mer Noire; ce sont les rivières d'Amasée, qui est l'Iris des anciens, de Toukat, de Néocésarée et d'autres encore; mais on ne rencontre point leurs noms dans les livres Arméniens.

Un très-grand nombre de petites rivières coulent du côté de l'orient et vont grossir les eaux de l'Euphrate : leurs noms nous sont presque inconnus. La plus considérable des rivières qui coulent dans cette direction, est le fleuve appelé Melas par les anciens, qui vient de l'intérieur de l'Asie mineure et se joint à l'Euphrate, dans les environs de Mélitène : les Arméniens l'appellent nu Meghos ou nu Melos, ou vulgairement Ձարա un Kara sou et uu um Djan sou ; il paroît être le même que le Koureh maz, qui vient des environs de Césarée (1). Les rivières de Dir-mesih, de Bignar

بکار باشی

مسیح

Baschy et de Tekhmeh &, vont aussi se joindre à l'Euphrate auprès de Mélitène (2). En descendant vers le midi, on entre dans l'ancienne Comagène, province de la Syrie, où l'on trouve les rivières de Farzman, le fleuve Bleu

Loji Ijos Nahara zerka, en arabe Nahr Azrak “ƒ3,

ce qui signifie la même chose; puis la rivière de Lougesek

-Nahara ouka ܢܗܪܐ ܐܘܟܡܐ et enin lejieuwe Noir ,ܠܘܓܣܩ

ma (3).

(1) Djihan-numa, p. 620.- Mekhithar, Dict.

(2) Djihan-numa, p. 600.

(3) Greg. Bar-Hebr. Chron. Syr. p. 317, 383. - Djihan-numa,

р. бох.

La Cilicie est arrosée par un grand nombre de rivières qui viennent du mont Taurus, coulent directement du nord au sud, et vont se jeter dans la mer Méditerranée. Les principales sont, en allant de l'est à l'ouest, le Dchahanusur ou Dchahoun Sn, qui vient d'un pays du même nom, situé au nord du Taurus; les Arabes appellent cette rivière Djaïhan ; elle se rend dans la mer après avoir arrosé Masisah (1); elle est la même que le Sarus des anciens. A l'occident du Djaïhan, on trouve la rivière de Syhan

جيحان

ou Seihan, qui arrose la ville d'Adanah, et se jette ensuite dans la mer (2); elle paroît répondre au Pyramus des anciens, qui, dans le treizième siècle, étoit encore appelé par les Syriens Fouramoun; (3). Le Syhan reçoit auprès d'Adanah une autre rivière nommée actuellement Tchakid sö (4). En suivant la côte de la mer et en se dirigeant du côté de l'occident, on rencontre l'embouchure du fleuve appelé Cydnus par les anciens, qui vient des montagnes, arrose la ville de Tarse et se jette dans la mer à six milles de distance, vers le midi. Les Arabes ont donné à cette rivière le nom de Bardan

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(5), qui lui vient peut-être de son extrême fraîcheur, car en arabe signifie froid.

La petite Arménie est toute entière soumise à la domination des Othomans, et divisée en une très-grande quantité de

(1) Masoudy, Kitab al tenbih, fol. 40 rect. (ms. de S. Germain, n.o 337). — Abou'lféda, Géogr. fol. 24 rect. (ms. Arab. n.o 578). - Tchamtch. Hist. d'Arm. tom. III, p. 389, et table, p. 180.

(2) Masoudy, ouvrage cité, fol. 40 r. — Abou❜lféda, Géogr. fol. 24 r. (3) Greg. Bar-Hebr. Chron. Syr. p. 133.

(4) Djihan-numa, p. 601.

(5) Masoudy, ouvrage cité, fol. 40 recto et verso.

petits pachaliks et sandjakats, dont le nombre et les limites varient perpétuellement, à cause des guerres continuelles que se font les gouverneurs Turcs. Les principales villes qui servent de résidence aux pachas et sandjaks les plus puissans, sont celles de Marasch, de Soumaïsath, de Malathiah, d'Adanah, de Tharsous, de Kaïsarieh, de Siwas, d'Arabkir et de Divriki. Les Arméniens divisent ordinairement toute cette étendue de pays en cinq parties, qui sont, 1.° la première Arménie nur Suję, 2.o la seconde Arménie 1904րորդ Հայք, 3.° la troisième Arménie րրորդ Հայք, 4.° Euphratèse փրատացիք, 5.° la Cilicie կիլիկիա. Tous les noms des différens cantons qui subdivisoient ces diverses provinces, et qu'on trouve mentionnés dans Strabon, Pline et Ptolémée, ont entièrement disparu.

Առաջին Հայք

§. I. Première Arménie.

Cette province est formée de la partie orientale de la Cappadoce, et elle s'étend jusqu'aux rives de l'Euphrate, séparant la seconde Arménie de la troisième, la première au nord et la seconde au midi. Il est difficile d'en fixer plus exactement les limites, parce que son étendue a considérablement varié, selon que le nombre des émigrés Arméniens venus de l'autre côté de l'Euphrate, a été plus ou moins considérable. Les plaines à l'orient de la ville de Césarée sont appelées par les Arméniens Trobшu Ardzias (1). Nous allons faire connoître succinctement les principales villes de cette province.

Césarée, capitale de la première Arménie, en arménien

Kaisariah, en arménien قیصریه

ħbuшpþш Gesaria, en turc s vulgaire ujub Ghaïseri (1). C'est une ville grande et puissante, où réside un archevêque Arménien (2). Cette ville, avant de porter le nom de Césarée, qui lui fut donné par Tibère, étoit appelée Mazaca, en arménien Majak’h ssшding, Majag Մաժակ, Maschak’h|աշաք et Mischag |իշակ. Selon les traditions Arméniennes, elle fut fondée environ deux mille ans avant J. C. par un certain Meschag, qui commandoit dans l'Asie mineure, pour le roi d'Arménie (3). Elle est maintenant gouvernée par un sandjak Turc.

hbqbumnш Gizisdrha, forteresse à l'occident de Césarée, qui paroit être la même que la ville de Cybistra, mentionnée dans les écrivains anciens (4). Dans le moyen âge, les Arméniens l'appeloient Gentrhosgavis unhwźbu. En l'an 1079, cette forteresse étoit au pouvoir des Grecs, qui y firent mourir Kakig II, dernier des rois Pagratides d'Arménie. En l'an 1112, Thoros I ou Théodore, roi de la Cilicie, s'en empara et vengea le meurtre de Kakig, en faisant périr les possesseurs de ce fort. Ce lieu étoit encore, en 1307, possédé par un prince Arménien, vassal du roi de la petite Arménie (5).

bqn Bizou, ville qui étoit située dans la Cappadoce, et qui devoit être dans le voisinage de Césarée. En l'an 1045, elle fut cédée avec son territoire au roi Kakig II, par l'empereur Grec, en échange de la ville d'Ani et de la grande

(1) Djihan-numa, p. 620.- Mekhithar, Dict. Schamir, ch. 6,

p. 143.

(2) Rich. Simon, Hist. crit. des nat. du Lev. p. 221.

(3) Voyez ci-devant, p. 18.

(4) Strab. lib. XII, p. 533, 537› $39. Cicer. ad Attic. lib. v,

epist. 18.

(5) Tchamtch. Hist. d'Arm. tom. II, p. 1004; tom. III, p. 33, 310.

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