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sions de la première promettent réunion et régénération, portant pour exemple la constitution de la Sicile, qui l'a fait sortir de l'esclavage. Dès que les Puissances alliées proclament ces principes aux Italiens, pourquoi le Roi ne pourroit-il pas en faire autant? Pour la seconde, il est impossible au Roi de se croire garanti pour ses états, lorsqu'une armée, sous les ordres d'un général ami, est en même temps dirigée pour conquérir le royaume qu'il possède.

Le Roi, qui croyoit et désiroit se mettre d'accord avec lord W. Bentinck, et qui se félicitoit de réunir ses armes à celles de la Grande-Bretagne, non-seulement pour pousser les opérations militaires avec plus de vigueur, mais encore pour finaliser et établir ses rapports politiques avec la cour de Londres, se voit dans un état d'hostilité avec lord W. Bentinck ? malgré tous ses efforts pour l'éviter, et tous les moyens qu'il a proposés pour concilier les idées respectives.

Tout raisonnement a été inutile lord Bintinck veut le gouvernement de la Toscane, de cette Toscane qui a été conquise par les armées napolitaines, et pour laquelle le Roi ne reconnoissant aucune convention préalable à laquelle S. M. ait accédé, et n'ayant pas lui

même installé le gouvernement du Grand-Duc, il ne peut céder à cette prétention sans offenser sa dignité.

Le Roi a offert à lord W. Bentinck le commandement militaire de la Toscane, mettant ses troupes sous ses ordres ; il lui a offert de tracer une ligne militaire d'opérations, enfin de porter la question à la décision de lord Castlereagh. Toutes ces propositions ont été refusées, et lord Bentinck a menacé de chasser les -Napolitains de la Toscane, ainsi que de renouveler la guerre entre les deux Puissances.

S. M., forte de la raison et de sa conduite loyale, n'accédera jamais à aucune transaction qui blesse la dignité de son caractère.

No IX.

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Lettre du vicomte Castlereagh au comte Bathurst, en date de Vienne, 6 septembre 31 1814 (1).

MYLORD,

J'envoie à V. S. la copie d'un mémoire qui a été mis devant moi par le duc de Campochiaro,

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(1) Traduite de l'anglois; les annexes sont écrits en françois.

relativement à la conduite de Murat, ainsi que la copie d'observations sur le même objet, par un officier d'un haut rang employé dans les armées alliées en Italie..

Je me propose d'envoyer des copies de ces pièces à lord W. Bentinck pour y faire ses observations.:

J'ai l'honneur, etc.

Signé CASTLEREAGH.

ANNEXE I. S

Mémoire historique sur la conduite politique et militaire de S. M. le roi de Naples, depuis la bataille de Leipsic jusqu'à la paix de Paris, du 30 mai 1814.

1. Dès qu'il put être à même d'apprécier les vues sages et modérées des Puissances coalisées contre la France, le roi de Naples n'hé sita pas un instant à sacrifier sés sentimens et ses affections personnelles au bien-être de son royaume et de ses sujets bien-aimés.

2. Il signala son changement de politique envers la France par une ordonnance du 11 novembre 1813, qui révoquoit les décrets fran. çois contraires au commerce anglois, réduisoit

considérablement le tarif sur les denrées coloniales, et autorisoit l'introduction dans le royaume de Naples de beaucoup de marchandises, jusque-là prohibées.

Et il faut remarquer que ces dispositions avoient lieu à une époque où la France exer çoit encore toute sa prépondérance en Italie, et ne l'avoit pas tout-à-fait perdue en Europe.

3. Sur des ouvertures faites par le cabinet autrichien au prince de Cariati, ministre pléni→ potentiaire de Naples à Vienne, pour engager le Roi à prendre part à la guerre contre la France, S. M. autorisa ce ministre à entrer en négociation avec les Puissances alliées, pour son accession à la coalition.

4. Elle envoya en même temps M. le mar quis de Saint-Elie en Sicile, à l'effet de faire connoître au Prince-Régent d'Angleterre, par l'organe de lord Bentinck, son désir de conclure la paix avec S, M. Britannique; et quoique cette démarche n'ait eu aucun résultat, elle n'en prouve pas moins l'empressement du Roi à se lier avec l'Angleterre.›

Sur ces entrefaites, le cabinet autrichien proposa au Roi de conclure un traité d'alliance avec lui et l'Angleterre conjointement. Il assura S. M. que lord Aberdeen, ambassadeur de cette

Puissance à la cour de Vienne, étoit autorisé par son gouvernement à le signer, et promit que toutes les Puissances y accéderoient.

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5. Le Roi ne perdit pas un moment à expédier à M. le prince de Cariati les pleinspouvoirs nécessaires pour signer le traité d'alliance proposé par l'Autriche ; mais tandis qu'on attendoit le résultat de cette négociation, on yit arriver à Naples, le 30 décembre, M. le comte de Neipperg, général Autrichien, muni de pleins pouvoirs de S. M. l'empereur d'Autriche, pour signer un traité d'alliance entre les cours de Naples et de Vienne. H

On observa à ce plénipotentiaire que l'inten tion du Roi étoit de traiter avec l'Autriche et l'Angleterre conjointement; sur quoi M. le comte de Neipperg déclara que le traité qu'il étoit chargé de conclure avec le gouvernement napolitain, lui seroit commun avec l'Angleterre et les Puissances coalisées, puisqu'il étoit convenu entre elles, que l'allié de l'un seroit l'allié de toutes les autres, ajoutant qu'il étoit porteur d'ordres du gouvernement Anglois pour lord William Bentinck, à l'effet de faire cesser les hostilités de la part de la Grande-Bretagne con tre le royaume de Naples.

6. D'après les assurances et les instances du

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