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UNIVERSELLE,

SUPPLÉMENT.

S

SEADEDDIN (MOHAMMED-BENHASANDCHAN), historien musulman, né en 1536 de notre ère, avait été le chodscha ou précepteur du prince qui

SEABURY (SAMUEL); premier évêque de l'église épiscopale des États-Unis, naquit en 1728. Fils d'un ministre évangélique de la congrégation à Groton, puis à New-monta sur le trône sous le nom de London, il fit de bonnes études, et après avoir pris ses degrés au collége d'Yale, il partit pour l'Écosse, dans le but d'y étudier la médecine en même temps que la théologie. Mais s'étant décidé pour l'état ecclésiastique, il se voua spécialement à cette dernière science, et se rendit en 1753 à Londres, où on lui conféra les ordres. De retour dans sa patrie, il y devint ministre de la religion, et après avoir rempli ces fonctions dans plusieurs villes il remplaça son père à New-London. En 1784, on le choisit pour évêque du Connecticut, charge qu'il exerça avec autant de zèle que de piété jusqu'à sa mort, arrivée en 1796. Il a publié des ouvrages estimés, savoir: I. Le devoir de considérer les routes que nous suivons. II. Discours prononcé à Portsmouth, à l'ordination de Robert Fowle, 1791. III. Sermons, 2 vol. in-8°. En l'année 1798, il a paru un volume de supplément aux sermons de Samuel. Seabury. C-H-N.

LXXXII.

Mourad ou Amurat III, et fut pendant tout le règne de ce sultan son conseiller politique, ayant par conséquent une grande influence dans le gouvernement. Aussi les puissances étrangères s'adressaient-elles à lui pour faire réussir leurs négociations à la Porte-Ottomane. C'est ainsi que la France avait obtenu par son entremise, à ce qu'il paraît, l'assentiment du sultan à l'élection du duc d'Anjou comme roi de Pologne, et que l'Angleterre le gagna pour faire agir la Turquie dans le sens de la politique anglaise contre l'Espagne. L'historien turc Aali nomme Seadeddin une des quatre colonnes soutenant la cour du sultan, dont l'une était le renégat hongrois Ghasnefer, qui devint dans la suite grand-maître de la maison impériale, et fut toujours uni avec Seadeddin contre leurs ennemis communs, parmi lesquels était le célèbre poète lyrique Baki. Du reste, le précepteur paraît avoir pris peu de souci de l'éducation morale de son

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élève, qui est cité dans la série des sultans comme un des plus débauchés, des plus efféminés, et qui fut cent deux fois père. Sous Mohamed ou Mahomet III, fils de Mourad, Seadeddin conserva d'abord la grande autorité dont il avait joui sous le règne du père. L'histoire ne dit pas s'il eut part à l'horrible résolution qui fut prise dans le sérail de faire étrangler par des muets les dixneuf frères du nouveau sultan, et de noyer sept femmes enceintes provenant du harem de son père, où il y avait cinq cents femmes esclaves. Mahomet désigna Seadeddin avec le grand-visir pour l'accompagner dans la guerre de Hongrie, et là, le ci-devant précepteur montra une énergie qui contribua au succès des Turcs, et qui l'a fait considérer comme l'auteur de leur victoire. En effet, quand après la prise de la ville d'Erlau par les chrétiens le sultan, qui n'était pas plus brave que ne l'avait été son père, tint un conseil de guerre, pour savoir s'il ne convenait pas de s'occuper de la retraite, Seadeddin exposa la nécessité de tenir ferme et de prendre l'offensive contre l'armée ennemie, ajoutant qu'il était inouï qu'un padischa des Ottomans tournât le dos aux ennemis şans y être contraint. Mahomet n'était pas encore très-rassuré; mais d'accord avec les grands fonctionnaires ses amis, Seadeddin obtint enfin que ce prince livrât bataille aux Allemands et aux Hongrois auprès des marais de Keresztes. A la tête des juges de l'armée, il se tint à la gauche du lâche sultan, qui cherchait son salut auprès de l'étendard du prophète. La bataille ne fut gagnée par les Turcs que parce que leurs ennemis, vainqueurs d'abord, se jetèrent en confusion sur les tré

se

sors pour les piller, ce qui donna aux musulmans le temps de les surprendre et de les tailler en pièces. Mais le grand-visir Cicala ayant ensuite puni cruellement les troupes turques qui n'avaient pas répondu à l'appel de guerre ou qui avaient reculé dans les combats, souleva contre lui une partie de l'armée. Il fut disgracié, et Seadeddin, un de ses partisans, fut enveloppé dans sa disgrâce; toutefois Mahomet, respectant en lui son conseiller, borna à lui enjoindre de se retirer de la cour, quoique Baki et ses autres ennemis eussent voulu le faire exiler de Constantinople. Seadeddin avait dans le harem des intelligences, grâce auxquelles il conserva la bienveillance de son maître. En 1597, le sultan lui conféra même la charge vacante de moufti, que Baki avait aussi sollicitée. En vain le grandvisir, ennemi de Seadeddin, avait fait tous ses efforts pour empêcher la nomination de celui-ci ; Mahomet demeura ferme dans sa résolution. Dès lors le nouveau moufti intrigua avec ses amis pour faire tomber le grand-visir Hasan, en mettant dans leurs intérêts la sultane Validé, qui conservait beaucoup d'influence sur le sultan son fils, et que le grandvisir avait compromise en publiant qu'elle avait partagé avec lui les exactions qu'on lui imputait. A force d'intrigues, ils obtinrent l'ordre de faire conduire le grand-visir dans les Sept-Tours et de l'étrangler; après quoi ses biens furent confisqués au profit du sultan, et l'ancien grand-visir Ibrahim, beau-frère du monarque, fut rétabli dans cette dignité. Seadeddin continua d'intriguer avec la sultane Validé et avec son ami Ghasnefer pour conférer les dignités importantes de l'empire; ils réussi

rent notamment à faire réintégrer Cicala dans le poste de capitan-pacha ou grand-amiral, et ils surent empêcher l'armistice que négociait l'Espagne auprès de la Porte. L'âge n'avait point affaibli dans ce courtisan le goût des intrigues politiques; mais le 2 octobre 1599, jour anniversaire de la naissance du prophète Mahomet, Seadeddin mourut subitement dans la mosquée Aja-Sofia, où il se disposait à faire ses prières. Quatre fils, tous occupant des postes considérables dans l'ordre des ulémas, portèrent son corps à la tombe érigée à Éjoub. Baki, son rival et son adversaire, lui succéda dans le poste de moufti; mais il ne lui survécut que six mois. Seadeddin a traduit du persan en turc l'Histoire universelle, de Lari, et il est auteur d'une Histoire de l'empire Ottoman, depuis la fondation de cet empire jusqu'à la mort de Sélim ler, ouvrage que M. de Hammer (1) qualifie de modèle unique de l'historiographie osmane, à cause de la pompe asiatique du style; mais il ne vaut pas, sous le rapport de la vérité, l'histoire écrite par Aali, contemporain de Seadeddin, qui ne fut pas courtisan et ambitieux comme lui. La biographie de l'ancien précepteur de Mourad se trouve parmi celles des ulémas qu'a rassemblées son compatriote et contemporain Ataii. D-G.

SÉBA. Voy. DAVID, X, 592. SÉBASTIAN-LATRE (don THOMAS), littérateur espagnol, né vers 1740, d'une famille noble, eut dès sa jeunesse les titres de secrétaire du roi et de conseiller d'État, purement honorifiques, et dont il ne remplit point les fonctions. Sa vie

(1) Geschichte des Osmanischen Reiches, 2e édit., Pesth, 1834, t. II, liv. 41.

entière fut consacrée aux lettres, et ses premiers essais furent des traductions de Racine en vers espagnols. 1 conçut pour ce poète une grande admiration, qu'il s'efforça longtemps de faire partager à ses compatriotes, leur attestant qu'il était de beaucoup supérieur à Calderon, à Lope de Vega, à Moreto, à Solis, à Roxas, etc., ce qui déplut singulièrement à l'orgueil national, et nuisit aux succès de Sébastian-Latre. Ce fut en vain qu'il essaya de démontrer aux Espagnols que sous le rapport du goût et de l'invention les ouvrages de Racine ne devaient pas être comparés aux productions romanesques de ces auteurs, et surtout à celles de Roxas. Pour le prouver, il fit luimême, d'une mauvaise comédie de celui-ci, sous le titre de Progné et Philomèle, une pièce très - bonne et qui eut beaucoup de vogue; ce qui n'empêcha pas le docteur Signorelli, qui a publié une Histoire du théatre ancien et moderne, de dire que Sébastian-Latre aurait mieux fait de composer des pièces nouvelles que de refaire les anciennes. Ce poète mourut en 1806. Les ouvrages qu'il a publiés sont : I. Une traduction en vers espagnols de la tragédie de Britannicus. II. Essai sur le théâtre espagnol, 1772, in-4°. III. Dissertation sur la littérature arabe, 1775, in-4°. IV. Dissertation sur l'éloquence grecque et romaine, 1788, in-4°. V. La vie des trois fameux poètes espagnols, Lope de Vega, Calderon, Moreto, avec un jugement de leurs ouvrages, 1790, in-4o. VI. Histoire du théâtre grec et romain, Madrid, 1804, 3 vol. in-4°. C-o.

SÉBASTIANI (LAZARE), peintre, né à Venise, fut élève de Carpaccio, et et non son fils, comme Vasari l'avance

par erreur. C'est lui qui fot chargé par les chevaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem de peindre dans l'avant-salle de leur maison, où est déposé le morceau de la vraie croix, qui leur fut donné en 1369, le moment où le chevalier Philippe Mazeri apporte à Venise cette sainte relique. On voit aussi dans l'église de SaintSauveur un tableau consacré à la Vierge, et placé à droite, en entrant dans la sacristie. Ce tableau est divisé en cinq compartiments. Celui du milieu représente saint Augustin entouré d'un grand nombre de religieux à genoux et le bréviaire à la main; dans celui du haut, on voit le Christ mort soutenu par des anges. Il existe, dans l'église des religieuses du Corpus Domini, un tableau représentant sainte Vénérande assise dans la gloire céleste auprès de J.-C. De chaque côté sont plusieurs figures de saintes et un ange qui joue du luth; le fond est enrichi de fabriques d'un excellent style. Cet artiste a encore exécuté pour l'église de St-Antoine un tableau d'autel représentant une Notre-Dame de Pitié, et deux autres petits tableaux, dans l'un desquels il a peint saint Anastase, et dans l'autre saint Roch. P-s. SÉBASTIEN de Saint-Paul (le père), dont le nom de famille était Petyt, né en 1630 à Enghien, ville du Hainaut, entra dans l'ordre des Carmes, où il professa long-temps la philosophie, la théologie, et remplit des fonctions importantes. Admettant, comme un grand nombre de ses confrères, la haute antiquité de leur institut qu'ils faisaient remonter jusqu'au prophète Élie, il prit une part active aux disputes survenues à ce sujet entre les Carmes et les Bollandistes. 11 publia d'abord : 1. Libellus supplex ad beatiss. papam Inno

centium XI, pro origine et antiquitate ord. carmel., Francfort, 1683, in-4°. II. Exhibitio errorum quos P. Daniel Papebrochius, soc. Jesu, suis in notis ad Acta Sanctorum commisit, ad Innocentium XII, pontif. max. oblata, Cologne, 1693, in-4°. III. Motivum juris pro libro cui titulus est: Exhibitio, etc., Anvers, 1694, in-4°. IV. Appendix ad Motivum juris, Anvers, 1694, in-4o. Ces divers écrits ne restèrent pas sans réponse de la part des Bollandistes. Le P. Conrad Janning les réfuta tous les quatre dans le tome 1or des Acta Sanct. du mois de juin. Le P. Papebroch, attaqué nominativement et sous le poids d'une condamnation prononcée par l'inquisition d'Espagne contre les 14 volumes qui portaient son nom, obtint néanmoins la permission de se justifier et publia: Responsio ad Exhibitionem errorum, etc., Anvers, 1696-99, 3 vol. in-4° (voy. PAPEBROCH, XXXII, 515). Mais, dès 1697, le tribunal du saintoffice avait prohibé tous les écrits relatifs à cette querelle, dans laquelle d'ailleurs de savants religieux carmes avaient déclaré ne pas vouloir entrer. Enfin le pape Innocent XII, pour terminer la polémique, imposa silence aux deux partis, en 1698. Le P. Sébastien de SaintPaul mourut à Bruxelles le 2 août 1706. P-ᎡᎢ .

SEBIZIUS, en allemand Sebiz ou Sebisch (MELCHIOR), professeur en médecine à Strasbourg, naquit en 1539 à Falkenberg, ville du duché d'Oppelen en Silésie. Son père, qui était docteur en droit et conseiller du duc d'Olnitz, lui fit d'abord étudier les lois; mais, à l'âge de 24 ans. Melchior abandonna l'étude de la jurisprudence, et se livra à celle de la médecine pour laquelle il se sen

tait une vocation décidée. Il consacra ensuite plusieurs années à des voyages qui devaient augmenter la somme de ses connaissances. C'est ainsi qu'en 1566 il suivit les cours de l'école de Montpellier, et qu'en 1569 il parcourut les universités de l'Italie. En repassant par la France, il se fit recevoir docteur à Valence, le 25 août 1571. De retour en Allemagne, Sebizius devint médecin de la ville de Haguenau; puis se fixa définitivement à Strasbourg, où ses talents l'élevèrent au rang de professeur, et lui valurent un canonicat dans le chapitre de Saint-Thomas. Déclaré vétéran, en 1612, il fut remplacé dans sa chaire par son fils, dont l'article suit, et mourut à Strasbourg le 19 juin 1625, à l'âge de 86 ans. Il n'a rien publié sur la médecine proprement dite; mais, comme il avait cultivé à fond l'histoire naturelle, surtout celle des plantes, il donna, sous le titre de Neu Kræuter-buch, une nouvelle édition de la botanique de Tragus, qui est la meilleure de ce livre, parce que Sebizius l'a nonse ulement corrigée, mais augmentée d'une quatrième partie, qui comprend la description des éléments, la zoologie, etc. (voy. Bock, IV, 630). On lui doit aussi la traduction en allemand de la Maison rustique d'Estienne et Liébault. R-D-N.

SEBIZIUS (MELCHIOR), fils du précédent, vint au monde à Strasbourg le 15 juillet 1578. Après avoir terminé avec succès son cours de philosophie, il se livra avec ardeur à l'étude de la médecine sous la direction de son père et d'Israël Spachius. Il suivit, dit-on, les leçons de vingt-sept universités, mais plus spécialement de celle de Bâle, où il reçut le bonnet de docteur le 26 juin 1610; il avait par conséquent 32 ans,

tardive réception sans doute, mais qui s'explique par les nombreux cours qu'il suivit dans tant d'universités. Le 27 mars 1612, après la retraite de son père, il devint professeur en médecine, puis archiâtre de Strasbourg et chanoine du chapitre de Saint-Thomas. Sa haute réputation lui mérita la bienveillance de l'empereur Ferdinand II, qui lui.conféra le titre de comte palatin le 7 octobre 1630. En cette qualité, Sebizius créa lui-même quarante-sept notaires impériaux. Malgré son grand âge, il continua de remplir avec assiduité ses fonctions de professeur jusqu'à sa mort, qui arriva le 25 janvier 1674, à l'âge de 95 ans. Jusqu'à la maladie dont il mourut sa santé n'avait souffert aucune atteinte; il ne s'était jamais servi de lunettes, et n'eut dans son extrême vieillesse d'autre incommodité qu'une légère surdité. On ne doit pas s'étonner que, pendant une si longue carrière d'enseignement, il ait composé un grand nombre de dissertations académiques roulant pour la plus grande partie sur les ouvrages de Galien, et qui dénotent une vaste érudition; aussi doit-on souscrire au jugement de Boerhaave, lorsqu'il dit de Sebizius: Egregius scriptor, summæ eruditionis. (Methodus stud. med., t. II, p. 693.) Boerhaave ajoute qu'on trouverait à peine un auteur qui eût mis autant de distance entre ses écrits, dont les uns ont commencé avec sa vingtième année et dont les autres se sont continués sans interruption jusqu'à sa quatre-vingt-quinzième. Plusieurs biographes ont erré en attribuant à Haller ces mots sur Sebizius: Eruditus vir, parum usus propriis experimentis. Comme il serait trop long de citer les nombreux ouvrages sor

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