SCENE I V. DOM JUAN, SGANARELLE, S GANARELLE. M Onsieur , quel diable de style prenez-vous-là ? Ceci est bien pis que le reste , & je vous aimefois bien mieux encore comme vous étiez auparavant. J'espérois toujours de votre salut ; mais c'est maintenant que j'en désespére , & je crois que le ciel, qui vous a souffert jusqu'ici , ne pourra souffrir du tout cette derniére horreur. D. JU A N. Va, va , le ciel n'est pas si exact que tu penses ; &, si toutes les fois que les hommes.... SCE N E V. DOM JUAN, SGANARELLE, UN SPECTRE en femme voilée. SGANARELL E apercevant le spectre. A vous parle , & c'est un avis qu'il vous donne. D. J U A N. Si le ciel me donne un avis, il faut qu'il parle un peu plus clairement , s'il veut que je l’entende. LE SPECTRE. Dom Juan n'a plus qu'un moment à pouvoir profiter de la miséricorde du ciel ; & , s'il ne se repent ici , la perte est résolue. Tome III, Dd VOIX. S GANARELLE, Entendez-vous , Monsieur ? D. JU A N. Qui ose tenir ces paroles ? Je crois connoître cette S GANAR ELLE. Ah! Monsieur, c'est un spectre , je le reconnois av marcher. D. JU A N. Spectre, fantôme , ou diable , je veux voir ce que c'eft. ( Le speare change de figure , & représente le Temps ( avec sa faulx a la main.) SG AN ARELL E. O ciel ! Voyez-vous, Monsieur , ce changemem de figure ? D. JU A N. Non, non, rien n'est capable de m'imprimer de la terreur ; & je veux éprouver , avec mon épée, fi c'est un corps ou un esprit. (Le spectre s'envole dans le temps que Dom Juan veut le frapper.) S GANAR ELLE. Ah! Monsieur , rendez-vous à tant de preuves , & jettez-vous vîte dans le repentir. D. JU A N. Non, non, il ne sera pas dit , quoi qu'il arrive, que je sois capable de me repentir. Alloas , fui-moi, LA STATUE du Commandeur, D. JUAN, SGAN ARELL E. L A S T A TU E. A parêtez de DemImanger avec marez hier donné moi. D. JU A N. Oui. Où faut-il aller ? L A S T A T U E. Donnez-moi la main. D. JU A N. La voilà. LA STATUE. Dom Juan l'endurcissement au péché traîne une mort funeste ; & les graces du ciel que l'on renvoie, ouvrent un chemin à sa foudre. D. JU A N. O ciel ! Que sens-je ? Un feu invisible me brûle , je n'en puis plus , & tout mon corps devient un brafier ardent. Ah ! ( Le tonnerre tombe avec un grand bruit & de grands éclairs sur Dom Juan. La terre s'ouvre & l'abîme ; & il sort de grands feux de l'endroit où il est tombé. ) SCENE DERNIERE. SGAN ARELL E seul. V Oilà , par sa mort, un chacun fatisfait. Ciel déshonorées , parens outragés, femmes mises à mal, |