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Bas, soit encore la vente, par ce Souverain, du Grand-Duché à la Belgique.

4760. LE VICOMTE DES MÉLOIZES, MINISTRE À MUNICH, AU MARQUIS DE MOUSTIER. (Télégr. Déchiffrement. Mémoires et documents, Hollande, 150 (1).)

Munich, 20 avril 1867, 6a 25 soir.
(Reçu à 9h 15 soir.)

Je reçois d'une source que je ne puis garantir la nouvelle qu'un traité incorporant la Bavière à la Confédération du Nord aurait été conclu à Berlin, et que les Ministres se seraient réunis à ce sujet à midi.

4761. Le BarON DE TALLEYRAND, AMBASSADEUR À SAINT-PÉTERSBOURG, AU MARQUIS DE MOUSTIER. (Télégr. Déchiffrement. Russie, 238 (2).)

Saint-Pétersbourg, 20 avril 1867, 4" 59 soir. (Reçu à 8 soir.)

Le Prince Gortchakoff me charge de vous dire que l'Empereur Alexandre travaille chaleureusement à la solution pacifique de la difficulté luxembourgeoise, et que les nouvelles qu'il reçoit sont assez favorables.

Il y a eu échange de lettres entre les Souverains de Russie et de Prusse le Prince reconnaît hautement notre modération, en insistant principalement sur l'évacuation de la forteresse, et il admet que le droit d'occupation de la Prusse est contestable.

Pour rendre l'opinion publique en Russie favorable au voyage de l'Empereur Alexandre à Paris, le Prince Gortchakoff désirerait que notre action commune se dessinât à Constantinople par la nouvelle démarche collective des Représentants, dont il réitère la proposition (3).

(1) Un duplicata de ce déchiffrement a été inséré dans Bavière, 242. (2) Quelques phrases extraites de ce télégramme ont été publiées dans les Doc. diplom., 1867, Affaire du Luxembourg, p. 43, et dans les Arch. diplom., 1867, t. II, p. 836.

(3) Cf. Gortchakoff à Budberg, télégramme, 7 avril; Talleyrand, télégramme, 14 avril; et Moustier à Bourée, 19 avril, n° 75.

4762. LE MARQUIS DE MOUSTIER AU BARON DE TALLEYRAND, AMBASSADEUR À SAINT-PETERSBOURG. (Télégr. Minute à chiffrer. Mémoires et documents, Hollande, 150.)

Paris, 21 avril [1867], minuit 1/4.
(Expédié à 8 1/2 matin.)

M. de Bismarck a tenu au Chargé d'Affaires d'Autriche un langage que ce dernier a trouvé assez satisfaisant (1). Mais le Comte de Bernstorff en tient à Londres un tout différent, et proteste que dans aucun cas la Prusse n'évacuera la forteresse (2). Le Cabinet anglais s'en étonne et s'en afflige, mais n'en fera pas moins à Berlin les plus sérieux efforts dans le même sens que l'Autriche et la Russie (3). Témoignez au Prince Gortchakoff combien nous sommes sensibles aux bonnes dispositions de l'Empereur Alexandre.

J'ai déjà écrit à Constantinople que, sans nous arrêter aux premières fins de non-recevoir de Fuad Pacha, je croyais nécessaire de renouveler la démarche déjà faite en précisant mieux et en ne permettant pas au Gouvernement turc de l'interpréter à sa façon (4). Je n'aurais pas d'objection à ce qu'elle fût plus nettement collective. Le Prince Gortchakoff jugera sans doute utile de bien déterminer d'avance notre programme et de recommander à son Ambassadeur de s'entendre, sans malentendu possible, avec le nôtre, auquel j'ai déjà fait la même recommandation. Je me permettrai d'ajouter, entre nous, qu'il faudrait que le Général Ignatieff prît un soin particulier de mettre d'accord son langage journalier avec son langage officiel, pour que le premier ne détruisit pas l'effet du second.

(1) Cf. Moustier à Benedetti, 21 avril, n° 84. (2) Cf. Moustier à Benedetti, 21 avril, n° 84.

(3) Cf. Moustier à Benedetti et à La Tour d'Auvergne, télégramme, 21 avril. (4) Cf. Moustier à Bourée, 19 avril, no 75.

4763. LE MARQUIS DE MOUSTIER À BENEDETTI, AMBASSADEUR À BERLIN, ET AU PRINCE DE LA TOUR D'AUVERGNE, AMBASSADEUR À LONDRES. (Télégr. Minute à chiffrer. Mémoires et documents, Hollande, 150 (1).)

Paris, 21 avril 1867, minuit 1/2. (Expédié à 8 1/2 matin.)

Lord Cowley vient de me dire que le Cabinet anglais allait faire à Berlin les plus sérieux efforts pour amener la Prusse à renoncer à ses prétentions sur la forteresse de Luxembourg (2). Il regrette toutefois de constater que sur ce point le langage de M. de Bernstorff est très mauvais.

Le Prince Gortchakoff me fait dire que l'Empereur Alexandre travaille chaleureusement à la solution pacifique de la difficulté luxembourgeoise, et que les nouvelles qu'il reçoit sont assez favorables. Il y a échange de lettres entre les deux Souverains de Russie et de Prusse.

Le Prince Gortchakoff trouve les prétentions de la Prusse contestables, et les nôtres pleines d'une modération qu'il reconnaît hautement (3).

On dit à Munich, mais sans preuves, qu'un traité vient d'être signé incorporant la Bavière dans la Confédération du Nord (4).

4764. LE MARQUIS DE MOUSTIER AU PRINCE DE LA TOUR D'AUVERGNE, AMBASSADEUR À LONDRES. (Télégr. Minute à chiffrer. Mémoires et documents, Hollande, 150.)

Paris, 21 avril 1867. (Expédié à midi 1/2.)

Vous avez parfaitement fait (5) de suggérer à Lord Stanley l'idée d'engager la discussion avec le Cabinet de Berlin en se plaçant

(1) Une autre minute, datée de 1 h. du matin, a été insérée dans Angleterre, 740.

(2) Cf. La Tour d'Auvergne, 20 avril.
(3) Cf. Talleyrand, télégramme, 20 avril.
(4) Cf. des Méloizes, télégramme, 20 avril.
(5) Cf. La Tour d'Auvergne, 19 avril.

non pas seulement au point de vue de l'inopportunité, mais surtout au point de vue de l'illégalité de ses prétentions. Il devrait aussi, et vous l'avez déjà compris, se recorder avec l'Autriche et la Russie. Ce serait en effet, dans toutes les hypothèses, un très grand avantage pour nous d'avoir amené ces trois Puissances à juger de concert à notre point de vue la question de légalité.

4765. LE MARQUIS DE MOUSTIER À BENEDETTI, AMBASSADEUR À BERLIN. (Minute à chiffrer. Prusse, 363, n° 84.)

Paris, 21 avril 1867.

Je vous ai transmis par ma dépêche confidentielle du 18, sous le no 82, les informations reçues à Vienne sur l'accueil fait à Berlin aux propositions de l'Autriche pour l'arrangement de l'affaire du Luxembourg. D'après l'extrait que je vous ai communiqué de la correspondance du Prince de La Tour d'Auvergne, les données parvenues à Londres étaient moins satisfaisantes. M. le Comte de Bernstorff s'exprimait de manière à faire entendre que la Prusse ne serait pas disposée à concéder l'évacuation de la forteresse. Lord Stanley, ayant eu, ainsi que nous, connaissance de ce que le Comte de Wimpffen a écrit à M. de Beust (1), ne l'a point laissé ignorer à M. de Bernstorff. Le Représentant de la Prusse en Angleterre a télégraphié à Berlin pour savoir s'il avait fidèlement interprété la pensée de son Gouvernement, et aurait reçu une réponse affirmative. J'ai lieu de croire que le Cabinet prussien fait tenir à Saint-Pétersbourg le même langage qu'à Londres. Je n'ai cependant aucune raison de mettre en doute l'exactitude des détails rapportés dans la dépêche de M. de Wimpffen, dont le Prince de Metternich m'a fait connaître la substance; et au surplus les deux versions que nous possédons ainsi sur les dispositions de M. de Bismarck ne me paraissent pas entièrement inconciliables. Il est possible que le Gouvernement prussien ait voulu se ménager le bénéfice de la modération avec l'Autriche, ou du moins éviter de se donner le tort contraire et qu'en

(1) Cf. Moustier à Benedetti, 18 avril, no 83.

même temps, par son langage avec l'Angleterre et la Russie, il ait espéré détourner ces deux Puissances de l'idée d'unir leurs efforts à ceux du Cabinet de Vienne en faveur des propositions dont il a pris l'initiative.

s'il

Malgré certaines apparences fâcheuses, on peut se demander y a de la part de la Prusse un parti pris irrévocablement. S'il est remarquable en effet que jamais à aucun moment elle ne nous ait dit une parole indiquant la résolution de continuer à occuper la forteresse de Luxembourg, il l'est encore davantage qu'elle ait gardé à La Haye sur ses prétentions un silence absolu. Dans le cas où sa pensée eût été de conserver cette place de guerre, aurait-elle réconnu, comme elle l'a fait en principe, la souveraineté du Roi Grand-Duc, sans formuler des réserves pour le maintien du droit résultant de l'ancienne organisation fédérative des États allemands? Et quand elle a déclaré à ce Souverain qu'il était libre de céder le Grand-Duché sous sa responsabilité, comment n'auraitelle pas ajouté un seul mot pour lui faire remarquer que cette propriété était grevée d'une servitude au profit du Gouvernement prussien? Quoi qu'il en soit, l'Angleterre nous offre ses bons offices pour l'aplanissement de ces difficultés. La Russie s'est mise de même à notre disposition, et ces deux Puissances vont se réunir à l'Autriche pour agir de concert auprès du Cabinet de Berlin (1). Je tenais à vous transmettre sans retard cet ensemble d'informations. Je vous ai fait part également de mes observations relativement à ce qu'il y a de contradictoire dans le langage de la Prusse sur le point qui pour nous est le plus important à éclaircir. Je livre ces conjectures à votre contrôle et à vos investigations.

4766. LE MARQUIS DE MOUSTIER À BENEDETTI, AMBASSADEUR À BERLIN. (Minute à chiffrer. Prusse, 363, no 85.)

[Paris,] 21 avril 1867.

Un télégramme de Berlin annonce que les Chambres prussiennes sont convoquées pour le 29 de ce mois. J'attacherais de

(1) Cf. Moustier à Benedetti et à La Tour d'Auvergne, télégramme, 21 avril.

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