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L'extrait de pavots du royaume de Naples, traité comme le véritable opium, a donné une matière semblable à celle trouvée et indiquée par M. Desrosne, comme particulière à l'opium; seulement elle m'a paru s'y trouver en moindre quantité. Essayée comparativement sur des antmaux, cette matière cristallisée a produit des effets aussi marqués. L'extrait de pavots des environs de Paris, au contraire, ne m'a pas fourni un atôme de ces cristaux, de quelque manière que je m'y sois pris.

De l'action des réactifs indiqués ci-dessus et de ce qui précède, on peut tirer les conséquences suivantes :

1o. Que d'après les différences sensibles entre les effets des divers réactifs sur la solution d'extrait de pavots, celle d'opium de Thèbes et d'extrait d'opium préparé à Naples, et les rapprochemens dans les propriétés de ces deux dernières, l'extrait des pavots cultivés aux environs de Paris s'éloigne prodigieusement, quant aux propriétés physiques et chimiques, de celui des pavots d'Orient;

2o. Que, malgré l'avis de quelques médecins, fondé sans doute sur des essais trop peu multipliés ou observés légèrement, il est impossible de confondre ces deux médicamens;

3°. Que cependant il peut être utile de conserver la préparation de l'extrait de pavots indigènes, puisqu'il est possible de lui assigner sa véritable valeur en multipliant des essais à son sujet, et de le maintenir alors comme médicament officinal doué de propriétés qui lui sont propres, sous le nom d'extrait de pavots de France, et non sous celui d'opium. En effet, la médecine perdrait bientôt une partie des grands avantages qu'elle retire de ce précieux médicament, si on lui substituait, en tout ou en partie, l'extrait des pavots de France, dont l'énergie est si différente.

Les succès de MM. Savaresi et Saxe doivent néanmoins laisser quelques espérances, et semblent présager qu'avec beaucoup de soins et de précautions, et l'attention sur-tout

de bien cultiver dans les parties méridionales de la France, ou en choisissant un sol et une température analogues, l'espèce du pavot exactement la même que celle qui est d'usage en Egypte, on pourra parvenir à naturaliser cette précieuse substance, en lui conservant toutes ses propriétés.

SOCIÉTÉS SAVANTES.

SOCIÉTÉ MÉDICALE D'ÉMULATION.

Prix accordés et proposés. ·

LA Société médicale d'Emulation de Paris avait promis un prix au meilleur Mémoire sur la question mise au concours pour l'an 1809, relativement aux maladies organiques. Le 21 février dernier, elle a décerné ce prix à M. le docteur Martin, médecin à Aubagne.

La même Société a adopté, pour le sujet du prix de 1810 qu'elle décernera en février 1811, la question sui

vante :

Quels sont les avantages que la chirurgie théorique ou pratique doit retirer des observations et des opérations faites aux armées dans les dernières campagnes?

La Société décerne aussi un prix d'émulation au meilleur ouvrage manuscrit qui lui a été présenté dans l'année. Les concurrens sont libres de traiter un sujet à leur choix; mais la Société, sentant l'importance de la question suivante, verrait avec plaisir qu'elle fût traitée.

Survient-il des changemens notables dans les organes, la constitution et le tempérament, après les amputations des

membres?

Quelle influence auraient ces changemens sur la santé et la durée de la vie?

Y a-t-il des règles particulières d'hygiène à prescrire aux amputés ?

Les prix consistent en une médaille d'or frappée, d'une part, à l'effigie de Xavier Bichat, et portant, de l'autre, un signe symbolique de la médecine, avec inscription du nom de l'auteur sur la tranche.

Le terme du concours est fixé au 1er janvier 1811. Les Mémoires devront être adressés francs de port, avant le terme prescrit, à M. le docteur Tartra, secrétaire-général de la Société, séant à l'Ecole de Médecine, et porter chacun une épigraphe ou devise avec le nom de l'auteur, dans un billet cacheté joint au Mémoire.

RECETTES.

Recette de pastilles pectorales, incisives et calmantes, insérée dans le Journal de Médecine, Mars 1810;

PAR M. ARMAND JOBARD, ancien Médecin des armées.

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P. s. 1. des tablettes de 5 à 6 grains ou 400 pastilles, à moins que l'on désire les avoir plus petites pour les enfans et les personnes délicates; l'auteur observe que ces tablettes, à la dose de 6 grains, excitent quelquefois de trop fortes nausées chez certains individus, et même des vomissemens, pour peu qu'il y ait de disposition.

M. Armand Jobard avait déjà écrit cette formule avec une notice détaillée sur la manière d'en faire usage, lorsqu'il vit, dans le N° XII du Bulletin, décembre 1809, la description des Tablettes anti-catarrhales de Tronchin, qui se rapprochent beaucoup des siennes par leur composition.

Emplâtre contre les cors (durillons, callus);

PAR M. LE D. PAJOT-LAFORET.

MALGRÉ le grand nombre de remèdes pour la cure d'une incommodité şi douloureuse que les durillons callus, on entend encore tous les jours de nouvelles plaintes. Le remède suivant pourra immanquablement en faire cesser un grand nombre : nous l'avions composé pour notre propre usage; et ne pût-il guérir que pour un laps de tems, il serait digne d'être généralement connu. En voici la formule :

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On étend cet emplâtre bien épais sur un linge, qui n'a exactement que l'étendue nécessaire pour couvrir le cor (durillon), attendu que, s'il était plus grand, il ferait venir des empoules aux personnes dont l'épiderme est délicat. Son effet sera hâté, si l'on trempe les pieds dans l'eau, et si l'on détache les callosités du cor avant d'appliquer l'emplâtre.

Note des Rédacteurs.

Nous avons reçu deux autres recettes pour guérir les cors aux pieds. L'une nous a été transmise par un colon de St.-Domingue; il prétend qu'en Amérique on fait disparaître les durillons ou cors, en appliquant dessus du linge imprégné de l'huile caustique que renferme le péricarpe ligneux de la noix d'acajou (Anacardium occidentale). L'autre recette, communiquée par un pharmacien consiste à mettre sur les cors amollis par un bain, de l'encens qui a digéré dans du fort vinaigre, jusqu'à ce qu'il ait acquis la consistance emplastique.

Comme nous n'avons essayé aucun de ces remèdes nous ne pouvons en garantir l'effet, et nous pensons qu'il est toujours plus efficace de prévenir les durillons en portant des chaussures larges et flexibles; nous rappellerons une observation concluante : c'est que les capucins n'avaient jamais de cors aux pieds.

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