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graisse. J'ai versé le sédiment dans une capsule de porcelaine que j'ai renfermée dans une armoire obscure; au bout d'un quart-d'heure, les dernières parties d'huile se sont évaporées; il est resté une infinité de petits globules métalliques (1).

J'ai répété la même expérience en me servant de l'alcohol d'une pesanteur spécifique de o, 798 (40o à l'aréomètre de Baumé). En renouvelant l'alcohol à plusieurs reprises, je suis enfin parvenu à dissoudre toute la graisse; il resta une matière grise qu'on pourrait prendre au premier aspect, dans son état humide, pour un oxide, mais qui n'est que du mercure très-divisé.

Si on la touche avec le doigt ou avec la barbe d'une plume, on fait paraître sur-le-champ des globules métalliques (2).

L'éther sulfurique peut être employé avec le même avantage pour séparer la graisse du mercure. Ce procédé appartient à M. Boullay, qui me le communiqua lors de la lecture du mémoire de M. Wahren. Comme M. Boullay a traité l'onguent mercuriel par ce moyen, je n'entrerai dans aucun détail sur cette expérience.

D'après l'avis de M. Vauquelin, je fis une dernière expérience sur un onguent fait avec la graisse et l'oxide noir de mercure. J'ai mêlé partie égale de graisse et d'oxide noir de mercure provenant du nitrate et du muriate par une dissolution chaude de potasse. Cet onguent, traité comme ci-dessus, n'a jamais laissé apercevoir aucun globule métallique.

(1) Une once d'huile de térébenthine peut dissoudre à froid, par l'agitation, deux gros de graisse. Le liquide, conservé dans un flacon légèrement bouché, laisse précipiter au bout de 24 heures de petites paillettes cristallines.

(2) Une once d'alcohol de 0,798, à la température de 18 degrés centig., a dissout par l'agitation 2 grains de graisse fraîche; l'alcohol bouillant en a dissout 22 grains.

J'ai examiné en outre plusieurs préparations mercurielles, telles que le mercure gommeux et le mercure sucré ou æthiops saccharatus. Ces deux médicamens, traités par une grande quantité d'eau froide, ont laissé après la décantation une poudre grisâtre qui n'était que du mercure à l'état métallique.

Cette préparation, appelée mercurius alcalisatus, faite avec deux onces de pierres d'écrevisses et une once de mercure, a été traitée à froid par l'acide muriatique étendu et par le vinaigre distillé. Après la dissolution de la matière calcaire, le mercure est resté au fond du vase en globules métalliques.

Il me paraît donc démontré :

1°. Que le mercure, dans l'onguent double nouvellement préparé avec la graisse fraîche, se trouve à l'état métallique dans une division extrême.

2°. Que les conséquences que M. Wahren a tirées de ses expériences sont illusoires et nullement admissibles. 3°. Enfin que le mercure est à l'état métallique dans le mercure gommeux, dans le mercure sucré et dans le mercure alcalisé.

NOTE

Sur la solubilité des huiles animales et des graisses l'alcohol et l'éther sulfurique;

par

PAR P. F. G. BOULLAY.

La solubilité des huiles fixes végétales par l'éther sulfurique, aperçue par le célèbre Beaumé, contestée depuis, et enfin annoncée de nouveau et mieux décrite par L. A. Planche (1), est commune aux graisses. Cette propriété, que je n'ai trouvé indiquée par aucun auteur, est niée au

(1) Bulletin de Pharmacie, tome Ier, page 300.

contraire par Tomson, et ce savant donne comme caractère principal des graisses, de ne se dissoudre ni dans l'alcohol ni dans l'éther (2). Ayant eu l'occasion d'observer le contraire, je vais présent r ci-joint, sous forme de table, les résultats d'expériences faites sur plusieurs d'entre elles.

TABLE de solubilité des graisses par l'alcohol et l'éther sulfurique.

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; (2) Traduction française du Système de Chimie, tome IX, page 67.

(3) Cette solubilité est précisément la même que celle du beurre de cacao; mais, à chaud, cent grammes, d'alcohol ne dissolvent que 1,34 de cette huile concrète végétale.

L'alcohol froid ne dissout pas notablement de cire ; à chaud, au con. traire, cent grammes en dissolvent 4,86. La liqueur devient opaque par refroidissement et se prend en une masse en apparence solide qui, par l'agitation, perd cette consistance factice due à la cire interposée, et on peut alors filtrer. Il en est ainsi du blanc de baleine. L'éther sulfurique dissout à froid plus de moitié de son poids de beurre de cacao. La liqueur se colore en jaune et reste transparente. La cire exige pour se dissoudre quatre parties d'éther.

APERÇU GÉNÉRAL

Des réactifs nécessaires aux opérations chimiques relatives à la médecine légale et à l'hygiène publique;

PAR le docteur KOPP.

(Extrait et traduit de ses Annales de Médecine politique; par M, MARC, D. M., avec des notes par M. BOULLAY.) (Le No I se rapporte aux opérations relatives à l'hygiène publique, et le No II à celles de médecine légale. )

1o. Alcali en lessive caustique et à l'état sec (1).

I. Pour essayer les vins trop soufrés. Dans l'examen des médicamens pour constater la présence du suif dans la cire (2), de la cire dans le spermaceti, de la colophane dans les résines de guajac et de jalap, de substance terreuse dans le lait de soufre, de l'alumine dans la magnésie, de substance terreuse dans l'acide nitrique. Pour essayer le mercure doux, le kermès minéral et le soufre doré d'antimoine. Pour l'analyse de l'eau commune et des eaux minérales, afin d'y reconnaître le sulfate de magnésie, l'alumine et les oxides métalliques.

II. Lorsqu'il s'agit de constater les empoisonnemens par le sublimé corrosif et le mercure précipité blanc.

2o. Ammoniaque.

I. Pour constater l'existence du cuivre dans les substances alimentaires telles que le pain, le fromage, le

(1) L'alcali fixe caustique, formant avec les acides sulfureux ou sulfurique des sels solubles, n'est pas un réactif avantageux pour annoncer la présence de ces acides dans les vins soufrés. Les sels de baryte ou de plomb, proposés plus loin, méritent de beaucoup la préférence.

(2) La solution concentrée de potasse ou de sonde pures, se combinant parfaitement et formant de véritables savons avec la cire, le suif, les graisses et le spermaceti, ne peuvent guère servir à distinguer le mélange de ces substances.

beurre, le lait, l'eau-de-vie, l'huile, le vinaigre, le sucre; dans les alimens empoisonnés par des ustensiles de cuivre; dans les couleurs des confiseurs, etc. Pour constater la présence de l'alun dans les vins. - Dans l'examen des médicamens: afin de constater la présence du cuivre dans le jus de réglisse, dans le vinaigre ordinaire et distillé, dans l'acide muriatique, l'esprit de vitriol, l'alun, le sel ammoniac, l'argent et l'or en feuilles, la pierre infernale, le muriate de baryte, la limaille d'acier, la couperose, la terre foliée, le tartre vitriolé, la crême de tartre, le sel de Glauber, l'étain, le tartre, le tartre stibié, le vitriol blanc, l'alcohol rectifié; pour reconnaître l'alumine dans la magnésie, les oxides de fer et de zinc dans le vitriol de Chypre; pour, dans l'analyse de l'eau commune et de celles minérales, déterminer l'existence du carbonate de chaux, des sulfate et muriate de magnésie, de l'alumine, des oxides métalliques.

II. Dans les empoisonnemens par le sublimé et le cuivre.

3o. Terre calcaire en dissolution, ou Eau de chaux.

JJ

Dans l'examen

Pour découvrir l'alun dans le vin (*). des médicamens pour constater la présence de l'acide carbonique dans l'eau distillée, dans la pierre à cautère, dans la lessive caustique. Dans l'analyse de l'eau commune et des eaux minérales pour découvrir l'acide carbonique, le sulfate de magnésie, Falun, le sulfate de fer, les carbonates alcalins et les terres.

II. Dans les cas d'empoisonnement pour découvrir l'arsenic et le sublimé corrosif.

4°. Acide sulfurique.

I. Pour constater la présence du plomb dans les vins et vinaigres; pour préparer les fumigations guytoniennes.

(*) Selon Bertaud. Voyez Annales de Chimie, de Crell, 1792, tome Ier, page 15.

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