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indiqué la nécessité de maintenir un excès d'acide lors de l'évaporation, mais je croyais toujours la filtration sur le charbon indispensable.

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Je procède donc à la préparation de l'acétate de potasse de cette manière : je dissous la potasse blanche du commerce dans suffisante quantité d'eau et je filtre; je sature avec du vinaigre distillé bien clair et je mets à évaporer; lorsque la liqueur est prête à bouillir, j'y ajoute du vinaigre distillé, de manière à ce que l'excès soit sensible à la langue; je maintiens l'excès d'acide dans cet état, en ajoutant de tems à autre du vinaigre distillé, et j'évapore jusqu'à pellicule; je laisse refroidir jusqu'au lendemain pour laisser cristalliser les sels, qui se trouvaient dans la potasse du commerce; je décante et j'ajoute encore du vinaigre distillé (et non pas du vinaigre radical ); lorsque l'évaporation est poussée au point d'obtenir la fusion aqueuse, je plonge promptement dans la liqueur une spatule d'argent pour retirer à chaque fois des portions de terre foliée, que je projette sur les bords de la bassine, Après avoir ainsi desséché la terre foliée, je la dissous dans une très-petite quantité d'eau, et je filtre pour séparer quelques portions de la matière colorante provenant du vinaigre distillé ajouté pendant l'évaporation, et je dessèche de nouveau. Cette dernière opération est le complément de toutes les précédentes, pour obtenir la terre foliée de la plus grande pureté.

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C'est sur-tout sur la fin de l'évaporation qu'il est extrêmement important de maintenir un excès d'acide; car, quelque léger que soit l'excès d'alcali, son action sur la matière colorante deviendrait telle lors de la concentration 'de la liqueur, qu'il serait extrêmement difficile, même par le charbon, de décolorer l'acétate.

La crainte de voir la terre foliée se colorer sur la fin de l'évaporation, m'a quelquefois fait ajouter un trop grand excès de vinaigre; alors j'obtenais un acétate acide.

Enfin, si quelques circonstances imprévues s'opposaient à ce qu'on obtînt par le procédé de l'acétate de potasse blanc, il suffirait de l'exposer desséché au soleil pour l'avoir dé la plus grande beauté.

Pardonnez-moi, Messieurs, de vous avoir entretenus une seconde fois de la préparation de l'acétate de potasse; mais j'ai cru que l'indulgence que vous aviez bien voulu me témoigner me commandait de corriger, autant qu'il serait en mon pouvoir, dans un second essai, les imperfections de mon premier.

Nole des Rédacteurs. Depuis long-tems, quelques Pharmaciens, qui se sont occupés de la préparation en grand de l'acétate de potasse, ont suivi une méthode qui, jusqu'à présent, était restée circonscrite en quelque sorte dans leurs laboratoires, et qui leur a constamment réussi. Ils versent, non le vinaigre dans la potasse liquide, mais la potasse liquide dans le vinaigre distillé jusqu'à la presque-saturation, c'est-à-dire, en laissant un notable excès d'acide. Par ce moyen, il est presque impossible de craindre la réaction de l'alcali sur la matière qui colore la terre foliée, et on obtient toujours de l'acétate de potasse blanc et pur. P, R. D.

NOUVEAU RÉACTIF.

Extrait d'une lettre de M. PELLETIER, Pharmacien de Paris, adressée à l'un des Rédacteurs.

« On sait que le suc de nerprun (Rhamnus catharticus) prend une couleur verte très-intense avec les alcalis; mais on n'avait point fait attention à l'extrême sensibilité de cette liqueur et à l'emploi qu'on en pouvait faire en chimie. J'ai fait quelques essais comparatifs entre cette

substance et le sirop de violettes, et je me suis aperçu qu'employée comme réactif pour reconnaître des traces d'alcalis, elle était préférable à tout ce dont on s'est servi jusqu'à présent dans le même but. La couleur du suc de nerprun étendu avec de l'eau distillée tire sur le pourpre ; une goutte de ce suc ou de son sirop, mise dans un verre d'eau de rivière, lui communique une couleur verte trèssensible; la teinte verte est encore plus forte avec l'eau de puits; le sirop de violettes ne produit aucun changement. On peut, au moyen du même réactif, reconnaître des indices d'alcalinité dans des sels qu'on regarde comme neutres, parce qu'ils n'agissent pas sur le sirop de violettes: tels sont le sulfate de soude, le sel de seignette, etc., dont les solutions donnent une couleur verte avec le nerprun, tandis que d'autres sels, comme le muriate de soude, avivent ou n'altèrent pas sa couleur naturelle.

» Si vous jugez ces observations utiles, veuillez, Monsieur, les insérer dans le Bulletin de Pharmacie, etc. (1).

Extrait d'une lettre de M. ACCARIE, Pharmacien à Valence, à M. PLANCHE, sur l'éther acétique.

Je n'ai pas oublié, Monsieur, la note qui suit mon Mémoire sur la préparation de l'éther acétique, insérée au Bulletin de Pharmacie, Iere année, page 212; je l'ai reçue avec plaisir, et je m'empresse aujourd'hui d'y satisfaire de mon mieux. J'ai poussé l'expérience à son plus haut degré, et si les résultats ne sont pas portés au dernier période,

(1) Le suc des baies de morelle (solanum nigrum) fournit aussi un réactif très-sensible, et qui a le double avantage de faire reconnaitre la présence des acides et celle des alcalis. Je donnerai, lorsque la saison le permettra, le résultat d'expériences sur ce sujet, dont plusieurs ont besoin d'être répétées ; je les avais tentées dans l'intention de m'assurer şi la belle couleur verte que prend ce suc végétal par l'addition des icalis et des terres, pouvait être recueillie et durable.

P. F. G. B.

ils ont du moins l'avantage d'en approcher de bien près. J'ai fait usage moi-même de l'éther acétique préparé par mon procédé, et je suis très-satisfait de ses effets. J'ai l'honneur de vous en adresser deux flacons, l'un rectifié s. la potasse, et l'autre non rectifié. Ils suffiront pour vous convaincre et faire les expériences que vous jugerez convenables.

Je me suis procuré du vinaigre très-fort, fait avec le vin blanc de Saint-Perey; l'hiver de 1809 m'a bien servit pour la concentration de cet acide.

J'ai eu la précaution de cohober deux fois avant la rectification. Quant aux doses, j'ai suivi celles qui ont été indiquées dans mon premier Mémoire. L'éther obtenu est d'une odeur suave, et cette odeur n'a point changé par son mélange avec l'eau distillée. Il marque 25 degrés à l'aréomètre de Cartier avant sa rectification, 30 après avoir été rectifié sur la potasse, et acquiert une odeur plus pénétrante. L'alcohol employé marquait 38 degrés. Il dissout en grande quantité l'huile de palma-christi, et ne forme qu'un mélange laiteux avec l'huile d'olives et d'amandes douces.

J'ai l'honneur d'être, etc.

Note du Rédacteur. -M. Accarie, dans une lettre postérieure à la présente, nous invite à insérer celle-ci dans le Bulletin de Pharmacie, en y ajoutant les notes que nous jugerons convenables. Nous dirons donc, pour répondre à la confiance que veut bien nous témoigner notre zélé correspondant, que l'éther qu'il vient de nous envoyer, et particulièrement celui qui a été rectifié sur la potasse, est supérieur à celui que pous examinâmes l'an dernier; que son odeur est agréable et n'a rien d'empyreumatique, étant mêlé avec l'eau; que cependant cette liqueur est encore loin de posséder toutes les propriétés d'un véritable éther. L'auteur avoue lui-même qu'elle devient laiteuse avec les huiles d'olives et d'amandes, et nous

avons reconnu qu'elle ne dissolvait ces huiles que dans une proportion double de celle de l'alcohol. Sa manière d'agir sur l'huile de palma-christi étant commune à l'espritde-vin, cette expérience de M. Accarie ne peut être considérée comme concluante. Nous le répétons, les caractères les plus tranchés de l'éther acétique sont l'odeur qui lui est particulière, sa pesanteur spécifique, comparée à celle de l'eau distillée, et sa miscibilité aux huiles fixes, relative à chaque espèce d'huile. L. A. P.

MATIÈRE MÉDICALE.

Note sur la sophistication de la résine de jalap et sur les moyens de la reconnaître, etc.;

PAR M. PLANCHE.

On a attribué pendant long-tems aux Egyptiens, aux droguistes de Francfort et de Marseille, l'art dangereux de sophistiquer les médicamens. Il est toutefois permis de penser, d'après la note qui suit, que les Anglais ne sont pas moins habiles que les autres peuples dans ce genre d'industrie.

Parmi diverses drogueries formant la cargaison d'une prise d'origine anglaise, amenée l'an dernier dans le port de Dieppe, se trouvait de la résine de jalap qu'on mit en consignation chez un négociant de Paris. Peu de tems après, des courtiers de commerce proposèrent cette résine à plusieurs droguistes de la ville, M. A..... entr'autres, à qui on l'a présentée, crut s'apercevoir qu'elle était sophistiquée; il m'en fit remettre un échantillon pour l'examiner et fixer ses doutes sur cette substance à laquelle je reconnus les propriétés suivantes :

Elle avait une couleur verdâtre plus' foncée que celle de la résine de jalap pure; cette différence devenait encore plus sensible en comparant les deux résines réduites en poudre

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