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PASCAL

PASCAL (Blaise), géometre du premier ordre, l'un des plus illustres ecrivains que la France ait produits, philosophe sublime, et le plus éloquent apologiste de la religion chrétienne, naquit à Clermont en Auvergne, le 19 juin 1623. Son père, qui fut son précepteur, se retira à Paris pour être plus à portée de développer le génie que son fils fit paraitre dès l'age le plus tendre. Les mathématiques surtout curent pour lui un attrait singulier; mais son père lui en cacha les principes, de peur qu'elles ne le dégoûtassent de l'étude des autres langues. Le jeune Pascal, géné dans son goût pour la géométrie, n'en devint que plus ardent à l'étudier. Par la seule force de son génie il arriva, à l'âge de 12 ans, jusqu'à chercher la démonstration de la trente-deuxième proposition d'Euclide. Son père le surprit occupé à ce travail, et fut si charmé de la pénétration et de la force de tête de son fils, qu'il lui abandonna les Eléments d'Euclide, que le jeune homme parcourut seul et sans secours. Dès lors il fit des progrès rapides, et publia à 16 ans un Traité des sections coniques. A 19 ans il composa la Roulette, machine fort compliquée par laquelle on peut faire toutes sortes de supputations sans plume et sans jetons, et même sans savoir l'arithmétique. Quelque temps après il découvrit la solution d'un problème proposé par le P. Mersenne, contre lequel la pénétration de tous les géomètres avait échoué. Il inventa encore la bronette et le haquet, deux machines devenues fort com. munes et d'un usage journalier. Les hautes sciences ne le détournèrent pas des principes de sa religion; sa piété devenant de jour en jour plus forte, il se retira à Port-Royal, Les solitaires qui habitaient ce désert étaient alors dans le plus fort de leurs disputes avec les Jésuites; ils cherchaient tous les moyens de rendre ces pères odieux; Pascal fit

plus aux yeux des Français, il les rendit ridicules. Ses dixhuit Lettres Provinciales, écrites d'un style dont on n'avait point ca d'idée jusqu'alors en France, sont un mélange de plaisanteries fines et d'éloquence forte; on y trouve le sel de Moliere, avec la dialectique de Bossuet. Les Jésuites ne purent pas répondre, mais ils eurent le crédit de faire foudroyer les Provinciales par la puissance ecclésiastique et la puissance civile. Le pape, les parlements, les évèques, les condamnerent comme un libelle diffamatoire. Cepen dant tous ces anathèmes ne servirent qu'à les répandre; et Boileau, Bossuet, Racine, Voltaire, proclamèrent tous, les uns après les autres, les Lettres Provinciales, comme un onvrage aussi vrai et aussi sublime qu'inimitable. Les études, les veilles, avaient depuis long-temps rendu chancelante la santé de Pascal; elle s'affaiblit tout-à-fait, et le 19 août 1662, à l'âge de 39 ans, il mourut à Paris.

DES PENSÉES

DE PASCA L.

ANCELOT.

- Etude comparative sur Pascal et Leibnitz; par M. Ancelot, avocat général à la cour impériale de Riom, etc. In-8°, 122 p. Clermont-Ferrand, imp. et lib. Ferd. Thibaud..

Extrait des Annales de l'Auvergne. Année 1858.

IMPRIMERIE DE H. FOURNIER ET Ce,
Rue Saint-Benoit, 7.

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