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J'espère que, sous peu de jours, vous aurez à Corfou sept vaisseaux de ligne avec à peu près autant de frégates; mais il n'y aura pas encore des équipages français.

Collection Napoléon.

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BONAPARTE.

1912. AU CONTRE-AMIRAL BRUEYS, COMMANDANT LES FORCES NAVALES DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE DANS LA MÉDITERRANÉE.

Mombello, 25 prairial an V (13 juin 1797). Dès l'instant que j'ai été instruit, Citoyen Général, par le ministre Faipoult, de l'avis qu'il vous avait donné de ne pas entrer à Gênes, j'ai cru que cela n'était pas conforme à la dignité de la République. Les outrages que le Gouvernement de Gênes s'était permis contre plusieurs Français m'avaient décidé à faire marcher une division de l'armée sur Gênes; mais tout a pris une tournure différente; les Génois nous ont donné pleine satisfaction, et l'union entre les deux Républiques est parfaitement rétablie.

Les officiers de marine que l'amiral Thévenin vient de nous envoyer de Toulon sont arrivés ; ils partent demain en poste pour Venise. Nous aurions besoin d'une centaine d'officiers marins, afin de pouvoir contenir les matelots vénitiens.

J'espère que sous peu de décades nous aurons à Corfou sept vaisseaux de guerre et quatre ou cinq frégates; mais il nous faudrait des matelots.

Je vous prie de recevoir mes remercîments sur les choses honnêtes contenues dans votre lettre, et de croire aux sentiments d'estime et de fraternité, etc.

Collection Napoléon.

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BONAPARTE.

1913. AU CHEF DE DIVISION PERRÉE, COMMANDANT LA MARINE FRANÇAISE DANS L'ADRIATIQUE.

Mombello, 25 prairial an V (13 juin 1797). Vous vous rendrez, Citoyen Général, dans le plus court délai possible, à Venise, avec tous les officiers qui sont sous vos ordres.

L'ordonnateur Aubernon fera solder à vous et à chacun de vos officiers les frais de poste de Milan à Venise, conformément à ce qui est pratiqué pour les troupes de terre.

La marine du golfe Adriatique se divise :

1. Dans les forces navales qui sont parties pour l'expédition du Levant;

2o Dans les forces navales vénitiennes qui se trouvent à Corfou; 3o Dans ce qui se trouve au port d'Ancône ;

4. Dans ce qui se trouve sur les chantiers ou dans la rade de Venise.

Vous ferez partir un chef de division, avec 12 ou 15 officiers, pour aller rejoindre les vaisseaux qui doivent être partis depuis plusieurs jours pour le Levant, et vous donnerez pour instruction à ce chef de division, dès l'instant qu'il aura rejoint notre escadre qui va au Levant, de prendre le commandement du tout, et, dès l'instant qu'il aura rencontré les quatre vaisseaux vénitiens qui sont à Corfou, de se concerter avec le général Gentili pour s'assurer desdits vaisseaux, y mettre des officiers et une garnison française, et faire en sorte que ces vaisseaux ne puissent plus nous échapper.

Vous enverrez également un commissaire de la marine à Corfou, pour être attaché à l'arsenal de cette place.

Vous resterez à Venise, afin d'y organiser le service de la marine, et, dès l'instant que les officiers et matelots que j'attends seront arrivés, pouvoir, s'il est nécessaire, vous rendre, avec tous les vaisseaux qui seront prêts à Venise et tous les moyens nécessaires, à Corfou, pour prendre le commandement de toute l'escadre.

Vous trouverez dans l'instruction ci-jointe la conduite que vous avez à tenir à Venise.

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Mombello, 25 prairial an V (13 juin 1797).

Arrivé à Venise, Citoyen Général, vous vous concerterez avec le général de division Baraguey-d'Hilliers pour toutes les opérations que vous aurez à faire.

Le citoyen Ricard fait les fonctions d'ordonnateur; il connaît déjà les ressources qu'offre l'arsenal.

Vous vous présenterez avec le général Baraguey-d'Hilliers et le ministre de la République au Gouvernement provisoire de la République de Venise. Vous leur direz que la conformité de principes qui existe aujourd'hui entre la République française et celle de Venise, et la protection immédiate que la République française lui accorde, exigent qu'elle mette promptement ses forces maritimes sur un pied respectable, afin de pouvoir, de concert, nous maintenir maîtres de l'Adriatique et des îles du Levant, protéger le commerce des deux Républiques; que déjà, à cet effet, j'avais fait partir des

troupes pour assurer la possession de Corfou à la République vénitienne; que désormais il était indispensable de travailler avec activité à mettre en bon état la marine de cette République.

Vous vous emparerez de tout sous ce prétexte, tàchant cependant de vivre toujours en bonne intelligence et de faire aider à notre service tous les ouvriers et employés de la marine de la République de Venise, ayant sans cesse à la bouche l'unité des deux Républiques, et vous servant toujours du nom de marine vénitienne.

Les opérations que vous avez à faire se réduisent à deux :

1o Armer le plus promptement possible tous les petits et gros batiments qui en seront susceptibles, afin, quand nous serons sûrs d'avoir Corfou, de pouvoir les joindre avec la grande escadre.

2o Prendre toutes les mesures pour faire passer à Toulon tous les approvisionnements qui peuvent être nécessaires à ce port. Par un article secret, les Vénitiens doivent fournir à la République trois millions d'approvisionnements pour la marine de Toulon; mais mon intention est de m'emparer pour la République de tous les vaisseaux vénitiens et de tous les approvisionnements possibles pour Toulon.

Il restera à savoir le parti que l'on devra prendre pour les vaisseaux qui sont sur le chantier.

Il est très-essentiel que les dépenses qui se feront à l'escadre qui est à Corfou, que celles qui se font à Ancône, forment la même comptabilité avec celles qui se font à Venise.

Vous jouirez du même traitement qu'un contre-amiral, et vous correspondrez sur tous les objets de service qui regardent l'armement de l'Adriatique, le plus souvent possible, avec moi.

Archives de la marine.

1915.

ORDRE.

BONAPARTE.

Mombello, 25 prairial an V (13 juin 1797).

ARTICLE 1er. Le citoyen Roubaud, ordonnateur de la marine à Venise, est seul chargé de la comptabilité de tout ce qui concerne la marine de l'armée d'Italie.

ART. 2.

Désormais il ne fera plus rien payer ni à Peschiera, ni à Mantoue, ni à Ancône, pour le service de la marine, par les payeurs de l'armée.

ART. 3. Le citoyen Roubaud se fera rendre compte, dans le plus bref délai possible, par les commandants de marine qui se trouvent à Peschiera, à Mantoue, à Ancòne et sur les différents bàti

ments et vaisseaux français, des sommes qu'ils ont reçues depuis qu'ils sont à l'armée d'Italie.

ART. 4. L'ordonnateur en chef de l'armée et le payeur général feront passer au citoyen Roubaud, à Venise, l'état des sommes qu'ils ont remises à différents employés de la marine depuis que l'armée est en Italie, afin que le citoyen Roubaud puisse faire rendre à chacun ses comptes.

ART. 5. La marine de l'armée d'Italie ayant été jusqu'à cette heure peu considérable et n'ayant plus aucune organisation, il peut s'y être introduit quelques abus de comptabilité; le citoyen Roubaud est spécialement chargé de prendre sur-le-champ les mesures et donner tous les ordres pour que les différents employés de la marine ne reçoivent que le traitement accordé par la loi, et que tout se fasse conformément aux règlements de la marine.

ART. 6. Le payeur de l'armée nommera un de ses commis pour demeurer à Venise auprès du citoyen Roubaud, comme payeur de la

marine.

ART. 7. Sur l'ordre de l'administrateur général des finances, la caisse centrale fournira à la caisse de la marine les fonds qui lui seront nécessaires.

Archives de la marine.

BONAPARTE.

1916. AU GÉNÉRAL BARAGUEY-D'HILLIERS.

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Mombello, 25 prairial an V (13 juin 1797).

Dix-huit officiers de marine se rendent en poste, demain, à Venise. J'ai donné au citoyen Perrée, chef de division, qui les commande, les ordres pour la destination de ces officiers. Mon intention est qu'une partie parte de suite sur un bâtiment léger et cherche à rejoindre notre escadre, afin de pouvoir concourir au succès et de pouvoir se mettre sur les quatre bâtiments qui sont à Corfou, dès l'instant qu'ils seront en notre pouvoir.

Je vous prie de présenter le citoyen Roubaud, commissaire ordonnateur, et le citoyen Perrée, qui fait les fonctions de contre-amiral, au Gouvernement provisoire; vous lui direz que, dans la position actuelle des deux Républiques, nos intérêts sont tellement liés, que nous devons désirer que notre marine prenne promptement une tournure redoutable, afin de se maintenir dans l'Adriatique, et de pouvoir rester maîtres des îles et du continent de la Dalmatie, si l'Empereur ou quelque autre puissance voulaient s'en emparer. Comme il faut que le grand Provéditeur fasse les fonds, entretienne tous les

hommes et fournisse les matelots, il faut dire et avoir toujours l'air de faire tout de concert avec et pour eux ; il faut les ménager et faire tout ce qui est possible pour qu'ils soient contents de nous.

Le général d'artillerie Sugny doit demander à son chef la poudre et les munitions dont il pourrait avoir besoin pour l'armement des îles. Je ne tarderai point à me rendre moi-même à Venise.

BONAPARTE.

Collection Napoléon.

1917.

AU CITOYEN HALLER.

Mombello, 25 prairial an V (13 juin 1797).

La contribution de Trieste doit nous rendre 2,400,000 livres. Je pense qu'il ne faut vendre les marchandises provenant de Trieste que dans le cas où l'on offrirait la valeur de l'estimation, jamais à moins; et il vaudrait mieux admettre en concurrence les entrepreneurs qui nous devons de l'argent que de les donner à perte.

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Quartier général, Milan, 25 prairial an V (13 juin 1797). J'ai l'honneur de vous faire passer ci-joint un mémoire présenté au général en chef Bonaparte en faveur du nommé Louis Imperatori, négociant piémontais, maintenant détenu à Alger. Ce jeune homme, intéressant par ses malheurs, a été pris sur un bâtiment turc par un corsaire barbaresque et conduit à Alger contre le droit des gens, puisqu'il se trouvait passager à bord d'un vaisseau d'une puissance amie du Dey.

Le général Bonaparte, vivement touché du sort de ce jeune homme et des inquiétudes de la famille honnête à laquelle il appartient et dont il est chéri, me charge de vous le recommander particulièrement et de vous engager à faire toutes les démarches que vous jugerez nécessaires auprès du Gouvernement d'Alger pour rendre la liberté à un homme qui l'a injustement perdue.

Le caractère de la nation que vous représentez ne me laisse aucun doute sur l'empressement que vous mettrez à seconder les vues du général Bonaparte à l'égard du nommé Imperatori.

Dépôt de la guerre.

1 Jean-Bon Saint-André.

Par ordre du général en chef.

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