il ne peut avoir d'emploi dans notre armée, puisqu'il n'y en a point de vacant ou de disponible. Je vous prie de vous intéresser pour lui auprès du Gouvernement génois, et de lui faciliter les moyens d'être employé, d'une manière quelconque, dans une partie quelconque. BONAPARTE.

Archives des affaires étrangères.

2122. AU DIRECTOIRE EXÉCUTIF.

Quartier général, Milan, 5 fructidor an V (22 août 1797). Citoyens Directeurs, je n'ai que 600 hommes de grosse cavalerie. Le général Kellermann en a 300 à Lyon, qui sont très-inutiles; cela me complétera tout le 5o régiment de cavalerie. Il est indispensable que vous me l'envoyiez à l'armée.

Le 9o de dragons a aussi 300 hommes à Lyon; le 18° de dragons a aussi 400 hommes à Marseille et Bordeaux.

Il serait bien utile que vous donnassiez les ordres pour que ces détachements rentrassent. L'armée d'Italie est très-faible en cavalerie. L'arrivée d'ailleurs de ces détachements fera un très-bon effet dans l'esprit de l'Empereur, qui a redoublé d'activité pour armer et se mettre en défense.

Si la campagne s'ouvre, il me faudrait un peu de cavalerie.

Quartier général, Milan, 5 fructidor an V (22 août 1797).
Je vous félicite, Citoyen Ministre, de votre arrivée au ministère.
L'armée d'Italie aurait besoin :

1° D'un peu de stabilité dans les administrations. On les change tous les six mois; cela ruine nos finances et détruit tout ordre de comptabilité.

L'on a changé, il y a quatre mois, les administrateurs des hôpitaux. Les nouveaux ne sont pas arrivés; les anciens ne veulent plus rien faire. Cela nous coûtera 1,500 hommes, qui mourront dans les hôpitaux, et qui, mieux soignés et sans ce changement, ne fussent pas morts.

2o Il faudrait faire rejoindre les 300 hommes du 5o régiment de cavalerie qui sont à Lyon. Je n'ai que 600 hommes de grosse cavalerie, tandis que l'ennemi a plus de 4,000 hommes de grosse cavaleric devant moi.

1 Général Scherer.

3o Faire rejoindre les 300 hommes du 9° de dragons qui sont à Lyon.

4o Faire rejoindre les 300 hommes du 18° de dragons qui sont à Bordeaux et à Marseille.

5° Il nous faudrait une augmentation de 1,500 hommes de grosse cavalerie et de 1,500 hommes de chasseurs ou hussards.

Quant au plan d'opérations à suivre, il dépendra du moment de la saison où commenceront les hostilités, et, comme toute direction de Paris est impossible, mon opinion est qu'il faut fondre en une seule les deux armées du Rhin et de Sambre-et-Meuse, lui donner un général qui ait toute la confiance du Directoire, et renforcer un peu l'armée d'Italie. Deux masses comme celles que formeront les armées réunies du Rhin et celle d'Italie pourront toujours avoir 60,000 hommes d'infanterie en champ de bataille et 20,000 hommes en gros détachements, et battre des armées d'un tiers plus fortes qu'elles.

Je vous salue.

Dépôt de la guerre.

BONAPARTE.

2124. AU MINISTRE DES RELATIONS EXTÉRIEURES. Quartier général, Milan, 5 fructidor an V (22 août 1797).

J'ai l'honneur de vous faire passer, Citoyen Ministre, copie de la réponse du Pape à la note que j'avais remise à son ministre à Milan. Si le Directoire le désire, le Pape fera un mandement pour prêcher l'obéissance aux lois et à la République.

Il y a à Rome de la fermentation; l'on a arrêté beaucoup de monde. Deux portefaix ont dit au Pape, il y a quelques jours: « Nous ne voulons plus de bénédictions; mais nous voulons ne plus payer d'impôts.

"

Je pars dans une heure pour Udine; M. de Gallo y est arrivé.

Si les négociations ne prennent pas une bonne tournure, je crois qu'il est essentiel de faire ratifier l'alliance avec le roi de Sardaigne. Il nous donne 10,000 hommes; c'est beaucoup. Nous en ferons une également avec les Génois, qui nous fourniront 4,000 hommes. Tout cela est très-bon contre les paysans et les levées en masse que l'Empereur fait.

Salut et fraternité.

Archives des affaires étrangères.

BONAPARTE.

2125. — AU GÉNÉRAL BELLIARD,

COMMANDANT PAR INTÉRIM LA 5a DIVISION (JOUBERT).

Padoue, 7 fructidor an V (24 août 1797).

Si vous ne recevez pas de Venise, Citoyen Général, la quantité de drap nécessaire pour compléter l'habillement de la division que vous commandez, j'autorise le conseil d'administration de la division à acheter le drap qui lui sera nécessaire, dans les fabriques du Vicentin, et à passer des marchés à cet effet au même prix que ceux passés par le commissaire ordonnateur en chef.

BONAPARTE.

Dépôt de la guerre.

2126. AU CITOYEN ESTÈVE.

Quartier général, Passariano, 10 fructidor an V (27 août 1797).

Vous voudrez bien, Citoyen, faire passer sur-le-champ aux payeurs des divisions Bernadotte et Victor l'argent nécessaire pour payer aux troupes de ces divisions le prêt de trois décades.

Vous vous rendrez en poste à Venise pour pourvoir à la solde du prêt du reste de l'armée active pour deux décades. Ces divisions ont eu recours à des emprunts pour subvenir à ce prêt.

Vous ferez aussi passer 15,000 francs au payeur de Palmanova, pour les mettre à la disposition de l'officier du génie pour les fortifications de cette place. Vous porterez cette somme en compte au général commandant le génie de l'armée, qui se réglera avec vous à la première occasion.

Dépôt de la guerre.

BONAPARTE.

2127.

ORDRE.

Quartier général, Passariano, 11 fructidor an V (28 août 1797).

Le général en chef, Bonaparte,

Voulant donner un témoignage de la reconnaissance de la patrie envers les braves militaires qui se sont distingués par des actions d'éclat pendant les deux dernières campagnes, ordonne :

ARTICLE 1. Le général chef de l'état-major fera faire 90 sabres de grenadiers et 10 de cavalerie, avec lame de Damas, et la monture dorée et travaillée par les meilleurs ouvriers d'Italie.

ART. 2. Sur un côté de la lame sera écrit en lettres d'or :

Donné de la part du Directoire exécutif de la République française,

Sur l'autre côté de la lame sera écrit en lettres d'or:

.an.

Liberté.

RÉPUBLIQUE FRANÇAISE.

Égalité.

Et ensuite l'action d'éclat pour laquelle a été donné ce sabre. ART. 3. Chaque soldat qui croira avoir droit à un de ces sabres, en s'étant distingué par une action d'éclat pendant les deux dernières campagnes, remettra le détail de ce qu'il a fait à son conseil d'administration.

ART. 4. Le conseil d'administration dressera un procès-verbal pour constater, par l'audition des témoins ou de toute autre manière, que l'exposé du fait est exact; après quoi, il le remettra au général de division, qui réunira tous les procès-verbaux des conseils d'administration, fera des observations sur les actions qui lui paraîtront les plus méritantes, et les enverra au général en chef.

ART. 5. Le général en chef prononcera, le 1er vendémiaire de l'an VI, sur ceux qu'il croira avoir mérité le sabre par l'éclat de leur action.

Tout militaire qui aura reçu un de ces sabres aura

BONAPARTE.

Quartier général, Passariano, 11 fructidor an V (28 août 1797). Le général en chef voit avec la plus grande indignation la fourberie de plusieurs entrepreneurs fournissant des draps d'une si mauvaise qualité qu'ils ne sont presque d'aucun usage pour le soldat.

Il a vu avec peine que, contre l'ordre qui a été donné que l'on ne fit distribuer aucun habit confectionné, mais simplement de livrer le drap et de laisser la confection aux corps, l'on ait cependant fait la fourniture à plusieurs divisions en habits tout faits et qui, par la mauvaise qualité des draps et doublures, leur mauvaise confection et l'oubli d'avoir baigné le drap avant d'en faire l'habit, rendent cet habillement presque nul pour le soldat. Il ordonne :

ARTICLE 1. Il sera formé un conseil d'administration composé d'un membre du conseil d'administration de chaque corps, présidé par le général de division, et ayant pour secrétaire le commissaire des guerres de la division.

ᎪᎡᎢ. 2. Le conseil d'administration se fera rendre compte, dans le plus court délai, des procès-verbaux de la livraison des draps ou habits aux différents corps de la division.

ART. 3. Il dressera un procès-verbal général qui portera la quantité de draps, doublures, etc., que le corps de la division a reçus, la quantité de celui qui est de mauvaise qualité. Il constatera le commissaire des guerres qui a procédé à la réception de ces mauvais draps, et fera toutes les recherches pour connaître quel est le fournisseur de ces draps, lesquels seront évalués, et il ne sera alloué au fournisseur que la valeur de l'estimation.

ART. 4. Le conseil d'administration de la division me dénoncera, dans le plus court délai, tous les abus qui se seraient glissés dans la distribution et la confection de l'habillement, et me proposera les mesures à prendre pour arriver au complétement de la fourniture dudit habillement.

ART. 5. Il ne sera tenu compte aux corps du mauvais drap qu'ils auraient reçu que comme une partie aliquote, proportionnellement à son évaluation; de sorte que si le drap est jugé ne valoir que la moitié de ce qu'il aurait dû être, et que l'on ait donné à la division 300 habits, cela ne sera compté que pour 150.

ART. 6. Le conseil d'administration de la division se fera rendre compte de la nature des fournitures qui ont été faites, de la quantité de rations de chaque espèce de comestibles qu'a prises la division depuis un mois, et fera des recherches sur les auteurs des dilapidations qui se seraient introduites.

Quartier général, Passariano, 11 fructidor an V (28 août 1797). Le général en chef accorde 3,000 livres à chaque régiment de cavalerie, afin que les conseils d'administration prennent sur-lechamp les mesures pour pourvoir aux réparations du harnachement. Les fonds seront faits dans la caisse de chaque division, avant le 1er vendémiaire.

L'ordonnateur en chef enverra, en conséquence, à chaque conseil d'administration, une ordonnance de pareille somme.