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1776.

AUX GÉNÉRAUX DELMAS, SERURIER, BARAGUEYD'HILLIERS, JOUBERT, BERNADOTTE ET VICTOR.

Milan, 17 floréal an V (6 mai 1797).

Le général en chef ordonne au général Delmas de partir de Pordenone, avec toute sa division, pour se rendre à Bellune, où il établira son quartier général. Il réglera lui-même ses marches et préviendra du jour de son arrivée à Bellune.

Le général Delmas commandera les pays dépendants de Bellune, de Cadore et de Feltre.

Il est ordonné au général Serurier de continuer sa route, le 20, pour se rendre à Sacile.

Son commandement s'étendra depuis la Piave jusqu'au Tagliamento, c'est-à-dire le Conegliano et la partie du Frioul sur la rive droite du Tagliamento.

Le général Baraguey-d'Hilliers établira sa division à Mestre; il commandera dans le Trévisan.

Le général Baraguey-d'Hilliers est prévenu que le quartier général est à Trévise et le général en chef à Milan. Il est également prévenu que la division de cavalerie du général Dumas doit s'établir à Trévise, et que cet officier se concertera avec lui.

Le général en chef ordonne à la division du général Joubert de rester à Bassano. Le général Joubert retirera les troupes qu'il aurait pu mettre à Feltre, lorsqu'il saura que la division du général Delmas, qui doit être à Bellune, y aura envoyé des troupes.

Le général Joubert détachera une brigade de sa division, qui partira, le 20, pour se rendre à Vérone, où elle sera aux ordres du général commandant le Véronais; mais tous les détails du service administratif et comptes à rendre seront directement adressés à l'étatmajor et compris sur les rapports journaliers et les états de quinzaine de la division.

Le commandement du général Joubert s'étendra dans le Bassanais. La division du général Bernadotte se rassemblera à Trieste, ayant une brigade entière à Udine.

En conséquence, le général Bernadotte commandera dans le Frioul; son commandement s'étendra jusqu'à la rive gauche du Tagliamento et la province de Monfalcone.

Il est ordonné au général Victor de rassembler sa division à Padoue. Il commandera le Padouan, la Polésine, Adria, le Dogado.

L'intention du général en chef est que chaque général rassemble sa division le plus possible et autant que les circonstances le permettront, afin de l'exercer journellement aux manoeuvres et de pouvoir porter tous ses soins tant à la discipline qu'à l'organisation des corps; il sera seulement placé, dans les différents points du commandement de chacun, quelques détachements nécessaires pour y faire régner le bon ordre et empêcher toute espèce de vexation dans le pays.

Les généraux ne pourront tirer des subsistances que des provinces faisant partie de leur commandement, à moins que ce ne soit en conséquence des dispositions de l'ordonnateur en chef.

Le général en chef fera passer incessamment des instructions sur la conduite à tenir à l'égard des Vénitiens.

Dépôt de la guerre.

Par ordre du général en chef.

1777. AUX GÉNÉRAUX AUGEREAU ET BRUNE.

Milan, 17 floréal an V (6 mai 1797).

Le général en chef ordonne que la division du général Augereau reste provisoirement à Klagenfurt. La division sera rassemblée, autant que les circonstances le permettront, de manière à ce que l'officier général qui la commande, en l'absence du général Augereau, puisse la faire exercer tous les jours, et puisse porter tous ses soins tant à la discipline qu'à l'organisation des corps. Il sera seulement placé des petits détachements nécessaires pour faire régner le bon ordre et empêcher toute espèce de vexation dans le pays.

Le général Augereau fera passera général Guieu les ordres qu'il jugera convenables pour l'exécution du présent.

Même ordre au général Brune, commandant la division Masséna, dont les troupes resteront à Goritz jusqu'à nouvel ordre.

Dépôt de la guerre.

Par ordre du général en chef.

1778.AU GÉNÉRAL DUGUA.

Milan, 17 floréal an V (6 mai 1797).

Le général en chef ordonne au général Dugua de prendre le commandement d'une division de cavalerie composée des corps ci-après, ayant à ses ordres le général de brigade Beaumont et l'adjudant général Requin.

1er et 5° régiment de cavalerie;

4 et 10 idem de chasseurs à cheval.

Cette division de cavalerie sera réunie à Udine. En conséquence, le général Dugua partira de Trévise, à la réception du présent, pour se rendre à Udine, avec sa réserve de cavalerie. Il enverra son adjudant général en avant pour préparer l'établissement de la division. Il fera passer les ordres aux 4 et 10° régiments de chasseurs.

Le général Dugua fera souvent manœuvrer sa cavalerie. Il maintiendra la plus grande discipline, et fera tout ce qui sera en son pouvoir pour organiser ses différents corps.

Le général Dugua préviendra du moment où il sera à Udine et quand sa division sera réunie.

Dépôt de la guerre.

Par ordre du général en chef.

1779. AU GÉNÉRAL DUMAS.

Milan, 17 floréal an V (6 mai 1797).

Le général en chef ordonne au général Dumas de prendre le commandement d'une division de cavalerie composée :

Des 1er et 7 régiments de hussards et des 3, 8 et 14° idem de dragons.

Il aura à ses ordres le général de brigade Walther et l'adjudant général Lorcet. Il fera passer les ordres aux trois régiments de dragons.

Il rassemblera sa division à Trévise et suivra l'instruction qui lui a été donnée pour empêcher toute communication de la ville de Venise avec la terre ferme, et pour les empêcher de faire venir de l'eau.

Dépôt de la guerre.

Par ordre du général en chef.

1780. -AU DIRECTOIRE EXÉCUTIF.

Milan, 19 floréal an V (8 mai 1797). Je suis parti le 12 floréal de Palmanova, et je me suis rendu à Mestre. J'ai fait occuper par les divisions des généraux Victor et Baraguey-d'Hilliers toutes les extrémités des lagunes. Je ne suis éloigné actuellement que d'une petite lieue de Venise, et je fais les préparatifs pour pouvoir y entrer de force, si les choses ne s'arrangent pas. J'ai chassé de la terre ferme tous les Vénitiens, et nous en sommes en ce moment exclusivement les maîtres. Le peuple montre une grande joie d'être délivré de l'aristocratie vénitienne. Il n'existe plus de lion de Saint-Marc.

Comme j'étais sur les bords des lagunes, sont arrivés trois dépu

tés du grand Conseil, qui me croyaient encore en Allemagne et qui venaient avec des pleins pouvoirs du mème Conseil pour finir tous les différends. Ils m'ont remis la note ci-jointe. En conséquence, je leur ai fait répondre par le général Berthier la lettre ci-jointe '. Je viens de recevoir une nouvelle députation, qui m'a remis la note ci-jointe.

Les inquisiteurs sont arrêtés; le commandant du fort du Lido, qui a tué Laugier, est arrêté; tout le corps du Gouvernement a été destitué par le grand Conseil, et celui-ci lui-même a déclaré qu'il allait abdiquer sa souveraineté et établir la forme de gouvernement qui me paraìtrait la plus convenable. Je compte, d'après cela, y faire établir une démocratie, et même faire entrer dans Venise 3 ou 4,000 hommes de troupes. Je crois qu'il devient indispensable que vous renvoyiez M. Quirini.

Depuis que j'ai appris le passage du Rhin par Hoche et Moreau, je regrette bien qu'il n'ait pas eu lieu quinze jours plus tôt, ou que du moins Moreau n'ait pas dit qu'il était dans le cas de l'effectuer.

Notre position militaire est tout aussi bonne aujourd'hui qu'il y a quinze jours; j'occupe encore Klagenfurt, Goritz et Trieste. Tous les paysans vénitiens sont désarmés; dans toutes les villes, ceux qui nous étaient opposés sont arrêtés; nos amis sont partout en place, et toute la terre ferme est municipalisée. On travaille tous les jours sans relâche aux fortifications de Palmanova.

Je vous prie de désigner le Frioul pour le lieu où les Autrichiens doivent nous faire passer les prisonniers français. Nous ne leur en restituerons qu'à mesure qu'ils nous restitueront les nôtres.

Le choix des membres qui composent le Directoire de la Cisalpine est assez mauvais; il s'est fait pendant mon absence et a été absolument influencé par les prêtres. Mais, comme Modène et Bologne ne doivent faire qu'une seule république avec Milan, je suspends l'activité du Gouvernement, et je fais rédiger ici, par quatre comités différents, toutes les lois militaires, civiles, financières et administratives qui doivent accompagner la Constitution. Je ferai pour la première fois tous les choix, et j'espère que d'ici à vingt jours toute la nouvelle République italienne sera parfaitement organisée et pourra

marcher toute seule.

Mon premier acte a été de rappeler tous les hommes qui s'étaient éloignés, craignant les suites de la guerre. J'ai engagé l'administration à concilier tous les citoyens et à détruire toute espèce de haine qui pourrait exister. Je refroidis les têtes chaudes et j'échauffe les

1 Pièce no 1764.

froides. J'espère que le bien inestimable de la liberté donnera à ce peuple une énergie nouvelle et le mettra dans le cas d'aider puissamment la République française dans les guerres futures que nous pourrions avoir.

Collection Napoléon.

1781. ORDRE.

-

BONAPARTE.

Milan, 19 floréal an V (8 mai 1797).

ARTICLE 1. 1o Le Frioul, depuis le Tagliamento à l'Isonzo, sera sous les ordres du général Bernadotte ;

2o Depuis le Tagliamento à l'Isonzo ', et depuis le Conegliano jusqu'à la Piave, sous les ordres du général Serurier;

3o Cadore, Bellune, Feltre, sous les ordres du général Delmas; 4o Le Bassanais, sous les ordres du général Joubert;

5o Le Trévisan et le Dogado, sous les ordres du général Baragueyd'Hilliers;

6o Padoue et la Polésine de Rovigo et d'Adria, sous les ordres du général Victor;

7° Vicence et Vérone, sous les ordres du général Augereau;

8o Brescia, sous les ordres du général Balland.

ART. 2. 1o Les généraux de division donneront des ordres et prendront des mesures, chacun dans son arrondissement, pour opérer l'entier désarmement, spécialement des paysans. Les armes seront transportées à Peschiera, Legnago et Palmanova. Ils seront responsables si dans dix jours le désarmement n'est pas opéré. Ils auront bien soin de ne pas en laisser en magasin (hormis dans les places ci-dessus nommées).

2° Ils feront prisonnières les troupes vénitiennes et confisqueront les magasins qui leur étaient destinés, spécialement les bateaux chargés de vivres et autres denrées, qui sont sur l'Adige, depuis Legnago à Vérone, et qui étaient destinés à l'entretien de l'armée vénitienne.

3o Ils feront établir dans chaque ville une municipalité composée, savoir dans les villes plus fortes que 12,000 àmes, vingt-quatre membres; plus fortes que 6,000, quinze, et dans les autres, neuf. 4o Ils arrêteront en otage tous ceux qui se sont mal comportés et seraient suspects, et les enverront sur-le-champ à Milan.

5o Ils feront prêter serment d'obéissance à la République française par toutes les nouvelles autorités. Je les autorise à donner 200 fusils 1 Il faut lire : à la Livenza. Cette erreur a été rectifiée par le général Bonaparte dans sa lettre à Bernadotte du 2 prairial (21 mai), pièce no 1818.

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