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recevront leurs subsistances en vivres et fourrages des magasins de la République, et les compensations se feront conformément à l'article 10 du traité d'alliance signé à Turin, le 5 avril 1797.

Le traitement à l'égard de la portion des vivres pour chaque individu sera réglé sur le même pied établi pour les troupes de la République.

5o Les portions de fourrage pour les chevaux de la cavalerie, des dragons, de l'artillerie et des transports, seront fournies des magasins de la République, sur l'état qui sera dressé par le commissaire attaché au service du corps de l'armée piémontaise.

6o Il sera destiné à la suite de ce contingent un nombre de caissons pour le transport des vivres et des équipages.

Dans le cas cependant que ces moyens soient insuffisants, on devra y suppléer par des réquisitions de chariots et de chevaux, ainsi qu'il est pratiqué pour le service de l'armée française.

7o Dans le cas que les troupes de Sa Majesté soient destinées par le général en chef à servir séparément de l'armée française, on établira des magasins de vivres à la portée de leurs positions.

8° Les individus malades seront reçus et traités dans les hôpitaux militaires de même que les soldats français; et toutes les fois que les troupes du Roi devront agir séparément de celles de la République et que l'on ne pourra profiter, à cause de l'éloignement, des hôpitaux établis pour le service de l'armée française, on fixera des emplacements à la portée de l'armée pour y établir les ambulances, et l'on fournira, des magasins de la République, les vivres, les meubles de caserne, de cuisine et tout ce qui est nécessaire pour l'entretien des hôpitaux, et l'administration piémontaise nommera les employés pour l'entretien, la police et le traitement des malades. Quant au transport des malades, l'administration française en prêtera les moyens.

9o Dans le cas de besoin urgent, les magasins de la République fourniront aux troupes piémontaises des chemises et des souliers, sur la demande qui en sera faite par le commissaire piémontais attaché au contingent des troupes de Sa Majesté.

10° Pour assurer la célérité et le bon ordre dans le service, et pour les dispositions de détail qu'il faudra donner à la suite de cette convention, il sera nommé par le commissaire ordonnateur en chef de l'armée de la République un commissaire des guerres qui sera attaché aux troupes piémontaises, et ce sera à lui que le commissaire piémontais adressera les demandes sur les différents objets de service; et, dans le cas que des ordres supérieurs du général en

chef soient nécessaires, le commissaire général de Sa Majesté le Roi de Sardaigne, qui sera toujours au quartier général, aura soin de les demander.

Fait à Gratz, le 7 floréal an V de la République française.

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1753. — AU GÉNÉRAL VICTOR.

Quartier général, Gratz, 7 floréal an V (26 avril 1797).

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Le général en chef me charge de vous mander, Général, qu'il est étonné que vous restiez à Trévise sans rien faire, quand il y des rassemblements de paysans qui interceptent nos derrières. Vous devez avoir reçu des ordres du général Kilmaine que vous devez exécuter ponctuellement, et, dans le cas où ces ordres ne vous seraient pas parvenus, c'est parce qu'ils auront été interceptés.

Le général en chef vous ordonne de vous occuper d'ouvrir votre communication avec le général Kilmaine sur Mantoue, de dissiper tous les rassemblements vénitiens que vous pourriez rencontrer sur votre route; que si, dans quelques villages, vous trouviez des paysans révoltés de manière à vous opposer résistance par la force des armes, vous êtes autorisé à mettre le feu à ces villages. Dès le moment que vous auriez passé l'Adige à Porto-Legnago et ouvert votre communication avec le général Kilmaine, vous prendriez tous les moyens nécessaires pour dégager Vérone, où il paraît qu'il y a de grands troubles.

Le général en chef a donné l'ordre, depuis le 18 germinal, pour que vous occupiez le camp de Castelnovo; il faut que vous n'ayez pas reçu cet ordre.

Dépôt de la guerre.

Par ordre du général en chef.

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Quartier général, Laybach, 9 floréal an V (28 avril 1797).

Il est ordonné au général de division Bernadotte de faire partir de Laybach, demain 10 du courant, pour se rendre à Palmanova le plus tôt possible, deux bataillons de sa division. Il les prendra comme il le jugera convenable, soit de ceux aux ordres du général Friant, soit de ceux arrivant de Gratz.

Si ces, bataillons partent d'ici, ils pourront arriver en quatre marches, et en deux, s'ils partent de Trieste; dans ce dernier cas,

le général Bernadotte les ferait remplacer, à Trieste, par des bataillons de la partie de sa division qui vient de Gratz. Il voudra bien me prévenir des ordres qu'il aura donnés.

Dépôt de la guerre.

Par ordre du général en chef.

AU DIRECTOIRE EXÉCUTIF.

1755.

Quartier général, Trieste, 11 floréal an V (30 avril 1797).

Je suis parti, il y a deux jours, de Gratz, après avoir conféré avec M. de Gallo, qui, étant de retour de Vienne, m'a montré les préliminaires de paix que nous avons faits, ratifiés par l'Empereur dans la forme ordinaire.

:

Il m'a dit 1° que l'Empereur éloignerait les émigrés et le corps de Condé, qui ne seraient plus à sa solde;

2o Que l'Empereur désirait traiter sa paix particulière le plus tôt possible, et en Italie; nous avons choisi Brescia pour le lieu des conférences;

3o Que la paix de l'Empire pourrait se traiter à Constance ou quelque autre ville de ce genre;

4° Qu'à la seule paix de l'Empire on appellerait les alliés, qui ne seront point appelés à la paix particulière;

5° Que l'Empereur avait déjà donné des pouvoirs pour traiter de la paix définitive, et M. de Gallo m'a, sur ce, interpellé pour savoir si le général Clarke avait des pouvoirs; j'ai dit qu'il fallait avant tout attendre vos ordres;

6o Enfin, que la cour de Vienne est de bonne foi et désire serrer de toutes les manières son système politique avec celui de la France, et que le Directoire exécutif trouverait avec l'Empereur un cabinet de bonne foi et qui marche droit. Le ministre d'Angleterre à Vienne s'est fortement fàché avec M. Thugut; il paraît que les Anglais le prennent fort haut et taxent l'Empereur de mauvaise foi.

Collection Napoléon.

BONAPARTE.

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Quartier général, Trieste, 11 floréal an V (30 avril 1797). Je ne suis pas étonné que l'on ait fait courir le bruit que nous avons été battus dans le Tyrol : il n'est jamais entré dans mon projet de percer par deux endroits à la fois, ce qui m'aurait obligé de garder deux communications au lieu d'une.

J'ai dû percer par le Tyrol et par la Carinthie, parce qu'il fallait,

1

jusqu'à ce que l'offensive fût décidément à notre avantage, être en état de la soutenir; parce qu'il fallait empêcher l'ennemi de nous couper. Mais, lorsque j'ai été à Klagenfurt et à Friesach, que l'offensive a été déterminée, j'ai voulu sur-le-champ porter toutes mes forces à ma droite et refuser constamment ma gauche, qui était suffisamment assurée par le camp retranché de Castelnovo, de Peschiera et de Mantoue. Pendant ce temps-là, toutes mes forces étant concentrées sur ma droite, j'aurais marché à Salzburg; l'ennemi eût été obligé d'évacuer Inspruck; de là j'aurais traversé les gorges de l'Inn et marché dans la Bavière. J'aurais auparavant levé des contributions sur le faubourg de Vienne.

Ce plan a totalement manqué par l'inaction de l'armée du Rhin. Si Moreau avait voulu marcher, nous eussions fait la campagne la plus étonnante et bouleversé la situation de l'Europe. Au lieu de cela, il s'est rendu à Paris, n'a voulu rien faire; et quand j'ai vu par vos lettres mêmes que vous n'aviez d'autres espérances qu'en faisant mouvoir Hoche' seul, j'ai cru la campagne perdue, et je n'ai pas douté que nous ne fussions battus les uns après les autres.

Quant à moi, je me suis jeté, sans aucune espèce de considération, au milieu de l'Allemagne; j'ai fait plus de 24,000 prisonniers, obligé l'Empereur d'évacuer Vienne, et j'ai fait conclure la paix à mon quartier général. Les conditions de cette paix sans doute sont avantageuses à la France et à l'Empereur : c'est ce qui fait sa bonté. Elle nous ôte l'influence de la Prusse, et nous met à même de tenir la balance dans l'Europe.

Il est vrai que cette paix n'a pas été comme celle du Pape et celle du roi de Sardaigne; mais c'est que l'Empereur est aussi puissant que nous, qu'on se levait de tous côtés en masse, et que partout, en Hongrie et dans le Tyrol, on était sous les armes, qu'il ne restait rien à faire, puisque Vienne était évacuée par la maison impériale, et qu'en portant la guerre dans la Bavière j'aurais été tout seul. C'était améliorer la situation de l'Empereur que de rester sans rien faire dans les positions que j'occupais, puisque cela mettait ses États dans une tension énergique, qui lui aurait donné, dans vingt jours, une foule de combattants. Nous nous sommes bien conduits en Allemagne, mais l'armée du Rhin s'était mal conduite l'année dernière ; l'impression qu'elle avait faite durait encore, de sorte que la manière dont nous nous conduisions n'avait pas le temps d'arriver jusqu'aux différents peuples prévenus. La paix, au contraire, a remis tout en

1 Commandant l'armée de Sambre-et-Meuse.

Allemagne dans l'état naturel. En évacuant ce pays, je garde véritablement tout ce que j'avais pris, en conservant Pontebba et les hauteurs de la Carinthie, qui, dans une marche, me mettent en Allemagne, et j'ôte aux peuples de la Hongrie, de l'Autriche et de Vienne les raisons de s'armer et de se croire en danger. Si les hostilités doivent recommencer, il faut, avant tout, prendre un parti pour Venise; sans quoi, il me faudrait une armée pour les contenir. Je sais que le seul parti qu'on puisse prendre est de détruire ce gouvernement atroce et sanguinaire; par ce moyen, nous tirerons des secours de toute espèce d'un pays que, sans cela, il nous faudra garder plus que le pays ennemi.

Il est impossible de prendre plus de précautions que je n'en ai pris contre les Vénitiens, dont je connais la profonde duplicité. Je suis maître de toutes leurs forteresses, et, à l'heure où vous lirez cette lettre, je le serai tellement de toute la terre ferme, qu'il n'y aura d'autre chose à faire que de prendre un parti.

Pendant l'armistice, il y a eu une escarmouche fort vive entre le chef de brigade Dagobert et la levée en masse de la Croatie.

Les ennemis étaient parvenus à Trente, que je n'ai jamais gardé sérieusement, parce que, par sa position, il est hors du système de la guerre; mais tout a été rétabli dans l'état ordinaire.

Collection Napoléon.

BONAPARTE.

1757. -AU DIRECTOIRE EXÉCUTIF.

Quartier général, Trieste, 11 floréal an V (30 avril 1797). Il m'aurait fallu trois mois pour dégrader les môles du port de Trieste; encore ne l'aurais-je pas détruit, car ce port n'est simplement qu'une rade.

Mantoue n'est pas fort par l'art, mais seulement par sa position; il n'y a rien ou peu de chose à détruire et que les ennemis auraient rétabli en peu de temps et avec très-peu de travail.

Ayant un équipage de siége en Italie, nous prendrons Mantoue, tant que nous voudrons, en vingt jours de tranchée. Lorsque Wurmser m'obligea à en lever le siége, nous étions aux batteries de brèche et sur le point d'y entrer. Pendant le blocus, nous avons, avec 7,000 hommes, bloqué 20,000 hommes: vous voyez donc que cette place n'est pas aussi essentielle qu'on se l'imagine; mais j'avais un seul avantage, c'est que l'équipage de siége de l'ennemi était fort loin, et que je comptais mettre dans la ville deux ou trois mille Français, et le reste des Italiens, ce qui, avec les nouveaux ouvrages

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