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quâ à me significatum est, observationum doctissimi Præsulis, quantùm libelli sinet integritas, ratio habeatur.

EPISTOLA XLIII.

CASTORIENSIS AD ABBATEM DE PONTCHATEAU.

Quòd Condomensi non scripserit, reddit rationem.

Quòd non scripserim illustrissimo Condomensi, ex meâ erga ipsum observantiâ factum est. Illa enim mihi videbatur prohibere ne meis litteris occupatissimum Præsulem interpellare præsumerem. Verùm cùm advertam tantam esse ipsius erga me benevolentiam et humanitatem, quantam illius litteræ ad illustrissimum Arnaldum præ se ferunt, ausus fui adjunctas ipsi litteras dirigere, quas subsequetur exemplar quatuor tractatuum quos composui de Cultu Sanctorum.

5 Februarii 1676.

EPISTOLA XLIV.

CASTORIENSIS CONDOMENSI.

Expositionem intactam remanere, Condomensis rationibus assentiens, plurimùm approbat, agitque de quibusdam aliis scriptis.

Quæ ad Dominum Arnaldum de me scribis, licet meis sint meritis longè majora, eò tamen sunt gra

tissima, quò mihi vestrum testantur affectum. Non enim potest non esse jucundum ab eo Præsule diligi, quem virtutis excellentia Superis charissimum, et quem splendor doctrinæ mortalibus reddit venerandum. Plurimùm vestræ gratiæ me agnosco debere, quòd singulari humanitate ad meas observationes respondere fueris dignatus. Rationes ob quas censes in libro nihil esse mutandum amplector lubens. Vidi quas calumnias effutierit nescio quis Calvinista, qui notat in quo differunt exemplaria typis edita, ab illis quæ calamus expressit. Quare, ne maledicis ulla præbeatur calumniæ occasio, prudenter statuis nihil esse mutandum. Post paucos dies Batavis meis batavicè loquetur vestra Fidei Expositio. Non dubito quin proderit quàm plurimis, qui non aliâ magis de causâ à nobis manent aversi, quàm quia sanctimoniam et majestatem catholicæ veritatis non distinguunt ab opinationibus scholasticorum, sæpe non castis, sæpe non veris.

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Catechismum (1) quem metro composuisti, nobilis apud Batavos poeta batavicis numeris non expressit ineptè ut ille nostris catechumenis fiat familiaris, brevi etiam evulgabitur. Multùm igitur tibi, Antistes illustrissime, nostra debebit Batavia tuis enim lucubrationibus illustrabitur in fide, et crescet in scientiâ Dei. Huic favori alium adderes, si latinum exemplar Expositionis Fidei mihi mittere dignareris. Curam gererem ut hîc typis, ad instructionem

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(1) Errat Castoriensis, hunc Catechismum Bossuetio adscribendo: ejus auctor fuit Ludovicus le Bourgeois de Heauville, qui multa etiam alia pia carmina 'gallicè scripsit, à Bossuetio pluribusque Episcopis et Doctoribus approbata. Vitâ functus est circa an. 1680.

eorum qui libenter latina legunt, quàm primùm ederetur. Magno me beneficio ditabis, si hoc à vestrâ gratiâ merear obtinere.

Sopiendis turbis, quæ anno elapso occasione cultûs Deiparæ in Belgio fuerunt concitatæ, composui quatuor tractatus de Cultu Sanctorum ac præsertim Deiparæ. Horum exemplar vestræ gratiæ audeo offerre, quo meum illi tester obsequium, et unà significem quantâ cum æstimatione tuarum virtutum, et observantiâ meritorum me profitear, illustrissime, etc.

5 Februarii 1676.

LETTRE XLV.

AU MARECHAL DE BELLE FONDS.

Il l'exhorte à avoir les yeux toujours tournés vers la lumière intérieure, et lui parle du dessein qu'on avoit eu de le rappeler après la mort de M. de Turenne.

Je vous écris peu, Monsieur; car il y a peu à vous dire: Dieu vous parle, et vous l'écoutez. Les hommes ont peu à vous dire, quand cela est ainsi. Prêtez l'oreille au dedans, ayant les yeux de l'esprit toujours tournés et toujours attachés à cette lumière intérieure, où l'on voit que Dieu est tout, et que tout le reste n'est rien. Heureux qui, caché au monde et à soi-même, ne voit que cette première vérité!

Après la mort de M. de Turenne, on a ici fort pensé à vous rappeler; cela a été détourné : en ap

parence les hommes l'ont fait ; et nous en savons les raisons. En effet, c'est Dieu qui a tout conduit; et nous savons aussi sa raison, qui est de vous renfermer avec lui. Voilà, Monsieur, quel doit être votre exercice. Dieu fera de vous ce qu'il lui plaira : peut-être veut-il vous appliquer un jour à quelque bien; peut-être vous veut-il tenir sous sa main retiré du monde. Qui sait les conseils de l'Eternel? Ses pensées ne sont pas les nôtres adorons-les, soumettons-nous; n'attendons rien que sa gloire et son règne; ne l'attendons pas de nous-mêmes, qui ne sommes et ne pouvons rien soyons prêts à tout ce qu'il voudra; écoutons-le dans le fond du cœur : qu'il soit notre conducteur et notre lumière; il le sera, si nous l'aimons, et si nous mettons en lui seul notre confiance.

Je travaille sans relâche, dans les heures de loisir que j'ai, à faire quelque chose pour le salut des hérétiques ce n'est : que le peu de temps qui me reste, qui empêche le progrès de cet ouvrage. Priez Dieu qu'il me fasse la grâce de le continuer pour l'amour de lui, et qu'il me donne des lumières pures. J'ai fort dans le cœur M. et madame de Schomberg: ils sont encore bien loin; mais Dieu est bien près. Adorons-le en secret et en public; écoutons-le dans la solitude et dans le silence de toutes choses souffrons ce qu'il veut, faisons ce qu'il veut ; c'est là tout l'homme.

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A Saint-Germain, ce 16 mars 1676.

LETTRE XLVI.

A M. DIROIS, DOCTEUR DE SORBONNE.

Sur les ouvrages d'Holstenius, l'état des vierges au temps de Dioclétien, quelques écrits italiens, la morale corrompue, et différentes traductions du livre de l'Exposition.

Il y a long-temps que je ne vous ai donné de mes nouvelles, quoique j'aie reçu de vos lettres. Une maladie, les affaires, et, si vous voulez, un peu de paresse, en ont été cause. Je rentre présentement en commerce par une prière qui ne vous sera pas désagréable : c'est, Monsieur, de vous informer des ouvrages d'Holstenius (1). On m'a dit qu'il en avoit laissé de très-excellens, et très-dignes d'être imprimés. N'y a-t-il pas moyen d'exciter sur cela ceux qui les ont? Il nous a donné les Actes du martyre de saint Boniface, qui ont beaucoup de marques d'une grande antiquité : il doute, ce me semble, si le latin est pris sur le grec, ou le grec sur le latin. Pourriez-vous éclaircir cela par une bonne critique? Il y a un mot dans le latin, tout sur la fin, qui marque qu'Aglaé acheva sa vie ; inter Sanctimoniales. Qu'il y ait toujours eu des Vierges sacrées, c'est chose constante qu'elles aient été appelées Sanctimoniales, ou même qu'elles aient vécu en communauté dès le temps de Dioclétien, on en peut douter : il faudroit voir comment parle et de quel mot se sert

(1) Il étoit garde de la Bibliothèque du Vatican, et jouissoit de la plus grande considération parmi les savans de l'Europe.

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