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Oro te etiam atque etiam, ut Sedis apostolicæ Bullas prope diem expectantem, atque ad episcopale opus se accingentem precibus tuis subleves, ut exemplo incendis. Me verò ne dubites summâ cum reverentiâ et esse et futurum, illustrissime Præsul, tibi obedientissimum et conjunctissimum,

† J. BENIGNUM, Episc. Condomensem, Meldensem designatum (1).

LETTRE LXXVIII.

A M. DIROIS, DOCTEUR DE SORBONNE.

Il lui annonce son dernier ouvrage, qu'il lui recommande auprès des savans de Rome, et le prie de travailler à lui obtenir le gratis de ses Bulles.

Je n'ai pas eu le loisir, Monsieur, dans les derniers ordinaires, de vous donner de mes nouvelles : vous en aurez appris par monseigneur le cardinal d'Estrées.

J'espère que quelque jour vous viendrez produire à Germigny (2) quelqu'un de ces grands ouvrages (3), que vous méditez pour l'utilité de l'Eglise.

Je vous enverrai, par la première commodité, un

(1) Dies non est appositus: certè tamen scripta est epistolâ mense junio, præcedentique respondet.

(2) Maison de campagne dépendante de l'évêché de Meaux, auquel Bossuet étoit alors nommé.

(3) M. Dirois a donné au public plusieurs ouvrages, parmi lesquels ont distingue celui qui a pour titre : Preuves et préjugés pour la Religion chrétienne et catholique, contre les fausses religions et l'atheisme.

ouvrage (1) que j'ai donné depuis peu : j'en ai envoyé quelques exemplaires à Rome par les derniers ordinaires; j'en destine un à la bibliothèque Vaticane. Faites-le un peu valoir aux savans de Rome et de l'Italie, parmi lesquels votre savoir vous donne tant de créance.

Aidez-moi de vos offices auprès de messeigneurs les cardinaux, et faites-moi la grâce d'entrer dans ce que feront pour moi à Rome monseigneur le cardinal et M. le duc d'Estrées, qui trouveront en vous un agréable exécuteur des ordres qu'ils auront à donner pour mes intérêts (2). Je m'y attends, et suis très-parfaitement, etc.

A Versailles, ce 23 mai 1681.

LETTRE LXXIX.

A M. DE RANCÉ, ABBÉ DE LA TRAPPE.

Sur un ecclésiastique que cet abbé l'avoit prié d'ordonner, et sur le projet d'une retraite à la Trappe, pour se préparer aux fonctions de l'épiscopat.

J'ai reçu, Monsieur, trois lettres de vous depuis environ quinze jours. La première parloit de mon livre (3) avec les sentimens ordinaires de la bonté dont vous m'honorez. La seconde regardoit une ordination faite par M. de Séez à votre prière. J'écris

(1) Son Discours sur l'Histoire universelle.

(2) Il y a toute apparence qu'il s'agit ici d'obtenir le gratis des bulles pour l'évêché de Meaux, ou du moins une diminution. (3) Le Discours sur l'Histoire universelle.

à ce prélat que je lui en suis obligé, et de la civilité qu'il me fait sur cela. La troisième, qui ne m'a été rendue qu'hier seulement, par la voie du grand couvent des Carmélites, étoit du 21 du passé.

Sur votre témoignage, je ne ferai aucune difficulté d'ordonner l'ecclésiastique dont vous me parlez, à moins que je n'y reconnoisse des empêchemens que vous pourriez ne savoir pas; ce que je ne présume point et au contraire, je sens une secrète consolation que le premier homme dont on me parle pour l'ordination, soit approuvé de vous. La promesse que vous me faites de prier Dieu qu'il me conduise dans les fonctions de l'épiscopat, m'est un grand soutien ; mais vous n'en serez pas quitte pour

cela.

:

Il y a dix ans que j'eus dans l'esprit que, si Dieu mè remettoit en charge dans son Eglise, j'aurois deux choses à faire l'une, d'aller passer quelque temps en action avec feu M. de Châlons (1); l'autre, d'aller aussi passer quelque temps en oraison avec vous. Dieu m'a privé du premier par la mort de ce saint prélat: je vous prie de ne me refuser pas l'autre. J'accompagnerai mon voyage de toute la discrétion possible; et comme j'ai des raisons pour aller en Normandie, ce voyage couvrira celui de la Trappe. Il n'y aura que le Roi seul à qui il faudra le dire, et qui très-assurément le prendra bien. Mon cœur est rempli de joie quand je songe à l'accomplissement de ce dessein : je vous supplie de l'agréer. Si vous me faites cette grâce, aussitôt que j'aurai

(1) Félix Vialart, prélat d'une éminente vertu, mort le 10 juin 1680.

réponse

réponse de Rome je disposerai mes affaires au départ. Je suis, Monsieur, de tout mon cœur à vous.

A Paris, ce 22 juin 1681.

LETTRE LXXX.

A M. L'ABBÉ NICAISE,

CHANOINE DE LA SAINTE CHAPELLE DE DIJON.

Sur son dernier écrit, le Traite de la Nature et de la Gráce du Père Malebranche, et la réponse de M. Arnauld à la lettre de M. Spon.

J'AI de la peine à croire que Messieurs de Genève traduisent ni impriment mon dernier livre, qui est trop contre eux par son fond, sans les attaquer directement. Pour celui de la Nature et de la Gráce, de l'auteur de la Recherche de la vérité, je n'en ai pas été satisfait, et je crois que l'auteur le réformera : car il est modeste, et ses intentions sont très-pures. Mais il me semble qu'il n'a pas fait toutes les lectures nécessaires pour écrire de la grâce, ni assez considéré tous les principes qui servent à décider cette matière. Je suis persuadé que le livre sur la lettre de M. Spon (1) est de M. Arnauld, quoique son nom n'y soit pas. L'ouvrage est fort, et, à mon avis, d'une très-bonne et très-solide doctrine. Notre bon ami M. Spon avoit bien dit des pauvretés dans

(1) L'ouvrage de M. Spon avoit pour titre : Lettre au Père de la Chaise, confesseur du Roi, sur l'antiquité de la Religion; et la Réfutation étoit en effet de M. Arnauld. Elle parut en 1681, in-18.

Bossuet. xxXVII.

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să lettre. Je vous remercie de vos nouvelles; et suis, de tout mon cœur, etc.

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Plura de Expositione narrat; Orationem in Historiam Universalem summis laudibus extollit, Condomensemque ut Spanhemii superbiam contundat, exacuit.

A sex ampliùs septimanis egi cum bibliopolâ Amsterodamensi, ut iniret rationem in Sueciâ divendendi tuam Catholicæ Fidei Expositionem. Gaudebat ille se ad eam rem invitari, sibique spem dari, quòd eo in regno non pauca latinæ editionis exemplaria distrahere posset. Eâ occasione mihi re-, tulit quòd in nundinis Francofurdiensibus Expositio avidissimos inveniret emptores, quòdque per totam Germaniam legatur et fructificet. Hamburgum varia jam miserat exemplaria; promptus ut ad omnes maris Baltici portus ea quoque dirigat.

* *

Hæc, Antistes illustrissime, citiùs tibi indicassem,, nisi decrevissem non priùs tibi scribere quàm acceptus et lectus à me esset tuus de Historid Universali Commentarius. Legi illam, et reperi quòd grandiora in penetralibus contineat, quàm in fronte ostentet. Quæ de vitâ, miraculis, et doctrinâ Christi narrat, legi non possunt, quin lectorem in religionis postræ admirationem et amorem rapiant. Certè de doctrinâ Christi nihil sublimius cogitari, nihil potest

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