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vérité qui leur vient de leur Seigneur : mais les infidèles disent : Qu'est-ce donc que Dieu a voulu nous dire en nous proposant cette parabole? Par de telles paraboles, il égare les uns et dirige les autres.-Non, il n'y aura d'égarés que les méchants,

25. Les méchants, qui rompent le pacte du Seigneur conclu antérieurement, qui séparent ce que Dieu avait ordonné de conserver uni, qui commettent des désordres sur la terre ceux-là sont des malheureux.

25. Comment pouvez-vous être ingrats envers Dieu, vous qui étiez morts et à qui il a rendu la vie, envers Dieu qui vous fera mourir, qui plus tard vous fera revivre de nouveau, et auprès duquel vous retournerez un jour?

27. C'est lui qui a créé pour vous tout ce qui est sur la terre; cette œuvre terminée, il se porta vers le ciel et en forma sept cieux, lui qui s'entend en toutes choses'.

28. Lorsque Dieu dit aux anges : Je vais établir un vicaire sur la terre, les anges répondirent: Vas-tu placer sur la terre un être qui y propagera le mal et répandra le sang pendant que nous célébrons tes louanges et que nous te sanctifions sans cesse?-Je sais, répondit le Seigneur, ce que vous ne savez pas.

29. Dieu apprit à Adam les noms de tous les êtres; puis, les amenant devant les anges, il leur dit : Nonimez-les-moi, si vous êtes sincères.

30. Loué soit ton nom, répondirent les anges; nous ne possédons d'autre science que celle que tu nous a enseignée; tu es le savant, le sage.

31. Dieu dit à Adam : Apprends-leur les noms de tous les êtres, et lorsqu'il l'eut fait, le Seigneur dit : Ne vous ai-je pas dit que je connais le secret des cieux et de la terre, ce que vous produisez au grand jour et ce que vous cachez?

32. Lorsque nous ordonnâmes aux anges d'adorer Adam, ils l'adorèrent tous, excepté Éblis; celui-ci s'y refusa et s'enfla d'orgueil, et il fut du nombre des ingrats'.

des paraboles tirées des choses viles comme des insectes, de parler de l'abeille, de l'araignée et de la fourmi. Mahomet répond ici à ce reproche.

Le ciel ne formait d'abord qu'un tont; Dieu l'a partagé en sept cieus superposés les uns au-dessus des autres, comme les pellicules de l'oignon.

2 On peut aussi traduire : du nombre des infideles, car en arabe le mot kafir signific l'un et

l'autre.

33. Nous dimes à Adam: Habite le jardin avec ton épouse; nourrissez-vous abondamment de ses fruits, de quelque côté du jardin qu'ils se trouvent; seulement n'approchez pas de l'arbre que voici, de peur que vous ne deveniez coupables.

34. Satan a fait glisser leur pied et les a fait bannir du lieu où ils se trouvaient. Nous leur dimes alors: Descendez de ce lieu; ennemis les uns des autres 2, la terre vous servira de demeure et de possession temporaires.

35. Adam apprit de son Seigneur des paroles de prière; Dieu agréa son repentir; il aime à revenir à l'homme qui se repent; il est miséricordieux.

36. Nous leur dîmes : Sortez du paradis tous tant que vous êtes; un livre destiné à vous diriger vous viendra de ma part; la crainte n'atteindra jamais ceux qui le suivront, et ils ne seront point affligés.

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37. Mais ceux qui ne croiront pas, qui traiteront nos signes 3 de mensonge, seront livrés au feu éternel.

38. O enfants d'Israël! souvenez-vous des bienfaits dont je vous ai comblés, soyez fidèles à mon alliance, et je serai fidèle à la vôtre; révérez-moi, et croyez au livre que j'ai envoyé pour corroborer vos Écritures; ne soyez pas les premiers à lui refuser votre croyance, n'allez point acheter avec mes signes un objet de nulle valeur. Craignez-moi.

39. Ne revêtez pas la vérité de la robe du mensonge; ne cachez point la vérité 4 quand vous la connaissez.

40. Observez exactement la prière, faites l'aumône, et courbezvous avec tant d'autres qui se courbent devant moi.

Dans le verset précédent, c'est Mahomet qui raconte lui-même ou répète les paroles de l'ange Gabriel; dans celui-ci, c'est Dieu qui est censé parler lui-même, Ce changement subit de narrateur se reproduit à chaque instant dans le Koran, non-seulement dans les différents versets, mais dans la même période. Le lecteur s'expliquera facilement par là le pen de suite grammaticale entre les phrases du Koran que la traduction a été obligée de conserver, pour laisser voir le cachet de l'original.

2 C'est à-dire hommes et Satans.

Le mot arabe die signifie signe, mais surtout un signe d'avertissement du ciel, et par conséquent miracle, prodige; mais il signifie en outre verset du Koran, chaque verset étant la parole de Dieu, et regardé comme un miracle et un avertissement. Pour nous rapprocher autant que possible du texte arabe, nous avons conservé partout la signification de signe; et c'est à cause de cela qu'on trouvera dans cette traduction les mots : réciter ou relire les signes de Dieu, c'est à-dire les versets du Koran révélés à Mahomet.

4 Mahomet reproche aux Juifs et souvent aux chrétiens d'altérer le sens des Écritures pour Ater ou éluder les passages dans lesquels la venue de Mahomet a dû être prédite selon lui.

41. Commanderez-vous les bonnes actions aux autres pendant que vous vous oublierez vous-mêmes ? Vous lisez cependant le livre; ne comprendrez-vous done jamais?

42. Appelez à votre aide la patience et la prière; la prière est une charge, mais non pas pour les humbles,

43. Qui pensent qu'un jour ils reverront leur Seigneur et qu'ils retourneront auprès de lui.

44. O enfants d'Israël ! souvenez-vous des bienfaits dont je vous ai comblés, souvenez-vous que je vous ai élevés au-dessus de tous les humains.

45. Redoutez le jour où une âme ne satisfera point pour une autre âme, où il n'y aura ni intercession, ni compensation, ni secours à attendre.

46. Souvenez-vous que nous vous avons délivrés de la famille de Pharaon qui vous infligeait de cruels supplices; on immolait vos enfants et l'on n'épargnait que vos filles 2. C'était une rude épreuve de la part de votre Seigneur.

47. Souvenez-vous que nous avons fendu la mer pour vous, que nous vous avons sauvés, et noyé Pharaon sous vos yeux.

48. Lorsque nous formions notre alliance avec Moïse pendant quarante nuits, vous avez pris, pendant son absence, un veau pour objet de votre adoration, et vous avez agi iniquement.

49. Nous vous pardonnâmes ensuite, afin que vous nous soyez reconnaissants.

50. Nous donnâmes à Moïse le livre et la distinction 3, afin que vous soyez dirigés dans la droite voie.

51. Moïse dit à son peuple: Vous avez agi iniquement envers

↑ Le livre, pris absolument, veut dire : tout livre révélé, les Écritures : le Pentateuqne, en parlant aux Juifs; l'Évangile, en parlant aux chrétiens ; il s'applique aussi au Koran. Nous ferons observer, à ce sujet, que, dans ses prédications, Mahomet distingue les idolâtres ou les ignorants de ceux qui ont, à quelque époque que ce soit, reçu des Écritures; ces derniers sont appelés: famille du livre, gens aux Écritures.

2 Cette phrase se retrouve textuellement toutes les fois qu'il s'agit des persécutions que les Israélites éprouvaient en Égypte; on dirait que Mahomet cherche à la mettre en relief. Si l'on se rappelle que les Arabes idolâtres regardaient comme une calamité la naissance d'une fille, on avonera qu'on ne pouvait jeter plus de défaveur sur un prince idolâtre et impie (dont Pharaon est le type), qu'en insistant sur cette espèce de préférence donnée aux filles sur les garçons.

La distinction: al-forkan, s'applique ici au Pentateuque comme, dans d'autres passages, au Koran. C'est tout livre de révélation divine en tant qu'il distingue le licite de l'illicite. On pent dire que, dans chaque livre divin, la partie qui traite des usages, des aliments, etc., s'appelle al-forkan (distinction, de même que la partie dogmatique al-houda (direction),

vous-mêmes en adorant le veau. Revenez à votre Créateur, ou bien donnez-vous la mort; ceci vous servira mieux auprès de lui. Il vous pardonnera, car il aime à revenir à l'homme converti, et il est miséricordieux.

52. Vous dites alors à Moïse: O Moïse, nous ne t'accorderons aucune créance avant que nous ayons vu Dieu manifestement. Le châtiment de cette conduite vous saisit soudain.

53. Nous vous avons ressuscités après votre mort, afin que vous soyez reconnaissants'.

54. Nous fimes planer un nuage sur vos têtes, et nous vous envoyâmes la manne et les cailles en vous disant: Mangez des mets délicieux que nous vous avons accordés; vous avez agi iniquement envers vous-mêmes plus encore qu'envers nous.'

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55. Nous dimes au peuple d'Israël : Entrez dans cette ville, jouissez des biens qui s'y trouvent, au gré de vos désirs; mais, en entrant dans la ville, prosternez-vous et dites: Indulgence, ô Seigneur! et il vous pardonnera vos péchés. Certes, nous comblerons les justes de nos bienfaits.

56. Mais les méchants d'entre eux substituèrent à la parole qui leur fut indiquée, une autre' parole, et nous fimes descendre du ciel un châtiment comme rétribution de leur perfidie.

57. Moïse demanda à Dieu de l'eau pour désaltérer son peuple, et nous lui dimes: Frappe le rocher de ta baguette. Tout d'un coup jaillirent douze sources, et chaque tribu connut aussitôt le lieu où elle devait se désaltérer. Nous dimes aux enfants d'Israël: Mangez et buvez des largesses de Dieu, et ne vous rendez pas coupables en propageant le mal sur la terre.

58. Lorsque vous avez dit : O Moïse ! nous ne pouvons supporter plus longtemps une seule et même nourriture; prie ton Seigneur qu'il fasse pousser pour nous de ces produits de la terre, des lé

D'après les commentateurs, il doit s'agir ici de soixante-dix hommes d'entre les Israélites. qui, non contents d'entendre Moïse s'entretenir avec Dieu, désiraient le voir de leurs propres yeux. Ils ont été d'abord tués par la foudre et ressuscités ensuite à la prière de Moïse.

? On croit qu'il s'agit de l'entrée des Israélites dans la ville de Jéricho. Au lieu de pronon cer le mot hetta, absoute, indulgence, comme cela leur avait été recommandé, les Juifs y auraient substitué le mot habba, grain (d'orge), et se seraient conduits avec indécence. Nous ne relèverons pas l'anachronisme que commet l'auteur du Koran ou plutôt ses commentateurs, en mêlant le nom de Moïse aux événements arrivés depuis sa mort, tels que la prise de Jéricho ; nous admettrons même que dans ce passage Mahomet a voulu retracer quelques actes de rébellion des Juifs, sans s'inquiéter de l'ordre chronologique ; il faudrait seulement, dans cette dernière hypothèse, isoler les versets 54, 55 et 56 de ceux qui les précèdent et qui les suivent.

gumes, des concombres, des lentilles, de l'ail et des oignons, Moïse vous répondit : Voulez-vous échanger ce qui est bon contre ce qui est mauvais ? Eh bien! rentrez en Égypte, vous y trouverez ce que vous demandez. Et l'avilissement et la pauvreté s'étendirent sur eux, et ils s'attirèrent la colère de Dieu, parce qu'ils ne croyaient point à ses signes et tuaient injustement leurs prophètes'. Voilà quelle fut la rétribution de leur révolte et de leurs méchancetés.

59. Certes, ceux qui croient, et ceux qui suivent la religion juive, et les chrétiens, et les sabéens, en un mot, quiconque croit en Dieu et au jour dernier et qui aura pratiqué les bonnes œuvres, tous ceux-là recevront une récompense de leur Seigneur; la crainte ne descendra point sur eux, et ils ne seront point affligés2.

60. Lorsque nous acceptâmes votre alliance et que nous eûmes dressé au-dessus de vos têtes le mont Sinaï 3, nous dimes: Recevez avec fermeté les lois que nous vous donnons, et souvenez-vous de ce qu'elles contiennent. Peut-être craindrez-vous Dieu.

61. Mais vous vous en êtes éloignés dans la suite, et, n'était la grâce de Dieu et sa miséricorde, vous auriez péri. Vous connaissez ceux d'entre vous qui ont transgressé le sabbat : nous les transformâmes en vils singes 4.

4 Ce passage, ainsi que le verset 59, chap. XXVI, où les Israélites sont censés retourner en Égypte, est un de ces anachronismes dont le Koran fourmille, et qui établissent parfaitement l'extrême ignorance du prophète arabe.

2 On a voulu conclure des paroles de ce verset que les hommes de toute religion, pourvu qu'elle renferme ces trois choses, l'unité de Dieu, la vie future et la pratique des bonnes œuvres, peuvent être sauvés d'après le Koran. Quelques commentateurs, embarrassés de cette latitude de sens, ont soutenu que Mahomet entendait par là que tout homme qui devient croyant (musulman) et qui pratique la vertu sera sauvé, n'importe la religion à laquelle il aurait appartenu. Cette interprétation est vicieuse d'abord quant à la lettre, parce que les mots : ceux qui croient, sont suivis par la conjonction et ; il y a donc disjonction des croyants (musulmans) et des Juifs, chrétiens et sabéens; elle est vicieuse quant au sens, parce qu'il était superflu, surtout au commencement de la mission, de dire que la religion dans laquelle on était né n'empêchait point le salut. Quel que soit, du reste, le véritable sens du verset qui nous occupe, le sentiment général des docteurs musulmans est qu'il a été abrogé par le verset 79 du chap. III et par d'autres passages du Koran où la croyance en Dieu, en la vie future et en la mission de Mahomet, est regardée comme indispensable pour le salut. L'importance de ce passage nous a forcé à le traduire aussi littéralement que possible. Nous ferons observer en passant que les sabéens dont il est question dans ce verset, étaient une secte chrétienne, et nullement les sabéens, adorateurs des astres, par conséquent polytheistes, et comme tels exclus virtuellement de toute indulgence sup posée dans ce verset ; au lieu de sabéens il vaudrait mieux dire sabéites.

Ceci pent n'être dans le texte qu'une métaphore. Les commentateurs prennent ces mots à la lettre et disent que, les Juifs se refusant obstinément à recevoir la loi, Dieu, pour les effrayer, arracha le mont Sinaï de ses racines, et le tint suspendu sur les têtes des Juifs.

4 Ceci doit se rapporter à la transgression du sabbat, commise par les Juifs de la ville Aila,

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