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le seigneur de Joinville, bâtirent une for- émoussée : sa base est à l'orient, le plus teresse à Montier-sur-Saulx, ! contre le court des côtés au midi, et le plus long au comte de Bar mais ce dernier la ren-septentrion; au lieu d'une pointe, elle versa et la démolit entièrement, de ma- aboutit vers l'occident à deux bastions voinière qu'il n'en reste aujourd'hui aucun sins l'un de l'autre auprès du château, vestige. dont l'un s'appelle le bastion des Connils, MONTIGNY. Montigny, Monti- et l'autre le bastion de Saint-André. La niacum, village situé entre Badonviller et ville de Mont-Medi est située entre ces Magnéville, sur un grand ruisseau qui montagnes. tombe dans la Vezouze, à quelques lieues Voici ce qu'en dit la Martinière d'après de là: Montigny est un ancien fond ap-Piganiol, Description de la France, t. 7, partenant à l'abbaye de Moyenmoutier : il p. 352. Cette place est composée de deux est France, châtellenie de Baccarat, dio-villes différentes, la haute et la basse. La cèse de Metz, ban de Vaqueville, parle- rivière de Chiers coupe la basse en plument de Metz. Patron, saint Martin; sei-sieurs parties; la ville haute est bien fortigneur, M. l'évêque de Metz.

Montigni, village sur la Chiers, à deux lieues de Viller-la-Montagne, à une de Longuyon.

Montigni, de la prevôté de Dun, cédé à la France.

Montigni-le-Haut, village de l'isle de

Metz.

Montigni-le-Bas, hameau de l'isle de

Metz.

Montigni-la-Grange, hameau de l'isle

de Metz.

--

fiée; mais la ville basse est réduite à une simple muraille, accompagnée de tours pentagonales; on y entre par trois portes couvertes d'autant de demi-lunes; cette enceinte a un petit fossé accompagné d'un glacis, mais sans chemin couvert.

La ville haute n'a que deux portes, l'une du côté de la ville basse, et l'autre du côté de la campagne ; le dedans est des plus irréguliers; les rues y sont étroites et mal alignées; la place publique est fort petite; la ville est ceinte d'une muraille et de huit bastions, qui sont l'ouvrage du chevalier de Ville; le fossé du côté de la ville basse est assez étroit, mais plus large du côté de la campagne; dans ce fossé sont placées dix demi-lunes, entre lesquelles il y en a de l'ouvrage du maréchal de Vauban; le chemin couvert a son glacis à l'ordinaire.

MONT-MEDY, ou MONTMIDY. Mont-medi (1), ou par corruption Montmidi, Mons medius, et quelquefois Mons maledictus, Mont maudit, ville de France dans le Luxembourg français, au duché de Carignan, sur la rivière de Chiers. Il y a apparence que Mont-Medi a pris son nom de ce qu'il est situé entre les châteaux On dit que ce fut Arnoû III, comte de de Jametz et de la Frette; ou plutôt de ce Los et de Chini (1), qui fortifia la ville que du côté du septentriou, on voit la lon- de Mont-Medi, où il faisait sa résidence gue montagne appelée le haut des Forêts, presque ordinaire avec la comtesse Jeanne qui s'avance vers la porte de la ville, en son épouse; de là vient que Mont-Medi a se rétrécissant peu à peu, et aboutit à une été regardé comme chef-lieu du comté de roche, dont la pente forme l'esplanade na- Chini. Cette ville était au roi d'Espagne turelle de la contrescarpe vers le septen- en 1657, lorsque le roi Louis XIV, en trion et l'occident; mais du côté du midi fit le siége en personne. La ville avait pour et de l'orient, les rochers y sont escarpés gouverneur Jean d'Allamont, seigneur de et bordés de précipices. Quant à l'enceinte Malendes (2), qui s'acquit une gloire imde ses murailles, elle ressemble à un mortelle par la vigoureuse défense qu'il y triangle à côtés inégaux, ayant la pointe fit durant ce siége, qui dura deux mois (1) Bertholet, Histoire de Luxemb., t. 8, (1) V. Lamartinière. Mont-Medy. pag. 7 1. (2) Berthol. Hist. de Luxemb. t. 4.

Le Marvau et Moncevillon dépendent de la même seigneurie.

un

entiers, quoique le gouverneur n'eût que Voci M. l'abbé de Luxeu, que Dieu gá. sept cent trente-six hommes de garnison. Le duc Charles III, acquit en 16.. la Les Français y perdirent cinq mille hom-baronie de Montreville-sur-Saône, et la mes; et si le gouverneur n'avait pas été donna par son testament au prince Franblessé à mort par un coup de canon qui çois de Lorraine, comte de Vaudémont, lui fracassa la cuisse et lui enfonça dans son fils. le bas-ventre un éclat de bois d'un pied de long, avec le pommeau de son épée, elle aurait résisté plus long-temps. Après sa mort la garnison capitula, et sortit de la place avec tous les honneurs de la guerre. Louis XIV, après la reddition de la place, ne voulut pas y entrer, disant que celui qu'il désiraît voir n'y était plus, et qu'il voudrait racheter sa vie par la mort de deux mille de ses soldats. Le gouverneur d'Allamont mourut dans les sentimens de la plus tendre piété, et voulut être enterré à Orval, en habit de religieux.

Il y avait autrefois à Montureux, château situé sur une hauteur escarpée, bâti par le duc René II, pour arrêter les courses des Bourguignons. Le château est aujourd'hui ruiné et l'on a bati sur ses ruines quelques maisons particulières. On tient foires et marchés à Montureux, qui est encore aujourd'hui un des lieux les plus considérables de cette contrée.

Aux environs de Montureux, se voyent l'abbaye de Flabémont et les prieurés de Morizécourt, Bleurville, Relanges, Droiteval, Bonneval, etc.

Mont-Medi, Thionville, Damviller, et quelques autres lieux, furent démembrés Godoncourt, est un village de Franchedu Luxembourg et cédés à la France par Comté, à une lieue de Montureux. On le traité des Pyrénées du 9 novembre s'y était mis en défense contre les Suédois, 1659. en 1635 les habitans de Montureux et de MONTUREUX, ou Montreville-sur-ques villages voisins s'y étaient retirés. Saône.-Montureux-sur-Saône, en latin, Mais ils furent bientôt forcés, le village Monasteriolum-ad-Sagonam, est un vil-pillé, une partie des habitans mis à mort, lage du bailliage de Darney; diocèse de d'autres faits prisonniers. Ces villages deToul, frontière de Bourgogne. La pa- meurèrent comme déserts pendant quelroisse est dédiée à saint Michel. Feu M.ques mois. Bourcier de Montureux possédait près de là une belle maison, avec ses dépendances, qui lui firent prendre le nom de Montureux. Ce lieu fut érigé en comté par le duc François III, le vingt-huit mai 1736. Il y a au même lieu un prieuré dédié à saint Dizier, uni à la mense abbatiale de Luxeuil. Il n'en reste que l'église paroissiale, le reste des bâtimens ayant été écrasés ou ruinés par les Suédois.

Ez années 1632, 1633, et suivantes, la désolation était telle, que les paroisses et les églises étaient abandonnées et sans pasteurs; tant à cause de la peste, que des malheurs de la guerre et du pillage, que les Suédois firent dans les églises et dans les maisons particulières, dont ils ne se contentèrent pas d'enlever les effets: ils emmenèrent aussi les habitans, hommes, femmes et enfans prisonniers, et en tuèrent une partie.

Anciennement lorsque l'abbé de Luxeuil, comme seigneur du lieu, arrivait à Mon- On raconte en particulier que les Suétureux, les habitans par un reste de leur dois étant allés pour forcer quelques trou. ancienne servitude, battaient l'eau pen-pes qui s'étaient retranchées à Godoncourt, dant la nuit pour empêcher les grenouilles après avoir ravagé le village de Montude coasser, et chantaient par refrain, ce reux, enfermèrent toutes les femmes dans mauvais vers:

På, på, reinotte på,

une maison, et laissèrent un soldat pour les garder. Une de ces femmes plus hardie

l

que les autres, se jeta sur le garde, et le qui fut évalue par le maréchal de Champoignarda, puis se sauva avec ses compa-pagne, qu'on choisit pour arbitre, à la gnes dans un lieu serré et éloigné; ce somme de deux mille livres, qui furent qu'ayant vu les Suédois, mirent le feu au payées au sire de Choiseul. Dans les archives village, qui fut entièrement consumé par de Lorraine, il est souvent parlé de Moles flammes, à l'exception d'une seule resperg. maison, et le peuple fut dispersé et, réduit à la mendicité. La moitié du village

et l'é

de Bleurville fut brûlée en 1637,
glise du mème lieu quelques temps après;
et le douze mars de cette année, un con-
voi de cent hommes Lorrains, fut défait
par un parti de trois cents Suédois, au-
dessus de Montureux.

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il

De tout ce que nous venons de voir, parait que Moresberg était aux environs de Bitche, des Deux-Ponts, de Guemonde, ou Sarguemines.

Depuis peu on m'a averti que Moresberg, ou Morsperg se dit en français Marimont. Marimont, ou Morsperg, est situé sur une éminence auprès d'une petitemonticule, MORANVILLE. Moranville, villaayant Fénétrange et Fribourg à quatre ge du diocèse de Verdun, annexe de Cha-lieues au levant; Dieuze: à deux lieues au tillon et de Moulainville alternativement; midi, Morhange, à trois lieues au couchant, à deux lieues de Verdun et d'Etain ; bail- St.-Avold, à cinq lieues au nord, et Sargueliage de cette dernière ville, cour souve-mines, au nord est. raine de Nancy. On nommait autrefois ce village Morainville. L'église est dédiée à saint Jean. Les héritiers de M. Bourcier de Viller en sont seigneurs.

MORHANGE A LA HAUTE TOUR, Crofthal, abbaye; Destricht, ou Destroch, village. - Morhange (1), nommé en allemand, Moerchingen, ville et châMORESBERG, ou MORESPERG teau situés dans la Lorraine allemande, en français, Marimont. Moresberg, entre Dieuze et Fauquémont, à trois lieu célèbre dans l'histoire de Lorraine, bonnes lieues de l'une ét de l'autre, est mais dont je n'ai pas encore découvert la très-ancien, et a toujours été reconnu et véritable situation, sous le nom de Mo-qualifié de comté. Mais en 1736, les seiresberg. Nous savons certainement qu'en gneurs de Morhange ayant représenté an 1280, il y avait guerre entre les Messins duc François, que cette dignité et quali→ et le duc Ferri III, et qu'il y eut un grand fication pourrait être contestée dans la suite, combat donné près Moresberg, où le duc faute de représentation des titres constitu→ perdit la bataille. (1) On ignore la cause tifs qui s'y trouvent adhérés, le souverain, de cette guerre; et le traité de paix qui pour maintenir cette terre dans son illusintervint le vingt-six juillet 1281, ne nous tration, l'a érigée, et élevée en titre et apprend rien de remarquable, sinon que dignité de comté, sous le nom et qualificeux de Metz déclarent qu'ils ne ré-cation de comté de Morhange, dont la pétent rien au duc de Lorraine, ni à ses ville de ce nom sera le chef-lieu, et qui gens, ni à ses alliés, nì pour les domma-sera, comme du passé, mouvant et releges qu'ils ont soufferts dans cette guerre, ni pour les tués, ni pour les blessés.

vant du duché de Lorraine. Les lettrespatentes sont du vingt-huit mai 1738. On Mais, le sire Jean de Choiseul ayant l'appelle Morhange à la haute tour, parce été fait prisonnier dans le combat, Ferri qu'anciennement il y avait entre les deux fut obligé de payer sa rançon, et de l'in- châteaux une tour si haute, qu'on en poudemniser des pertes qu'il y avait faites; cevait découvrir l'étang de Mutseh, qui est de l'autre côté de la montagne.

(1) Hist. de Lorr. t. 2. p. 326. et preuves

P. DXI. DXI.

(1) Mémoire fourni par M. Laurent, d'Achain.

curé

On croit que Sigeric, fondateur de vages, dont le dernier fut Jean-Simon l'abbaye de Vergaville en 966, était comte Wildegrave, comte de Salm, qui ne laissa de Morhange, mais ce seigneur ne prend qu'une fille, et unique héritière, nommée pas cette qualité dans le titre de fondation. Jeanne, qui épousa le Rhingrave Jean, On veut dire aussi que Mecthilde fonda- et lui apporta entr'autres biens, la seigneutrice de l'abbaye de Salival en 1195, était rie de Morhange, qui était un franc alœuf dame de Morhange: elle se qualifie sim-libre et indépendant; sans qu'ils aient plement: Mecthildis de Hombourg comi- jamais fait hommage, ni donné aucun tissa. Mais depuis long-temps les comtes aveu à l'évêque de Metz, ou à quelqu'aude Salm, sont avoués de l'abbaye de Sa-tre seigneur.

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lival, et quelques uns d'eux y ont choisi En 1659 (1), le duc Charles IV informé leur sépulture, et on y voit encore leurs du peu d'affection des bourgeois de Mormausolées. hange pour son service, fit marcher contr'eux les troupes qu'il avait près de sa personne, avec ordre exprès de se retirer au premier avis qu'ils auraient de l'approche des ennemis, leur enjoignant de ne demeurer que quatre ou cinq jours au plus dans la ville: Cliquot fut chargé de cette entreprise. Ayant appris le dimanche, troisième jour auquel ses gens devaient être dans Morhange, qu'un fort parti ennemi était en campagne, Charles envoya aussitôt le lieutenant-colonel Maillard, pour en donner avis à ses troupes.

Ce que je trouve de plus ancien dans notre histoire (1), touchant Morhange, est que: Jacques de Lorraine, évêque de Metz, qui a siégé depuis 1238, jusqu'en 1260, ayant appris que Henri IV, comte de Salm, avait vendu son fief de Morhange à Ferri III, duc de Lorraine, pour la somme de sept cents livres messins, et l'ayant repris ensuite du même duc, lui en avait fait hommage, le trouva fort mauvais, prétendant sans doute Morhamge était fief de son évêché, commença à traiter le comte avec beaucoup

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que

et

Etant à la vue de Morhange, il aper

;

de rigueur. Et comme le même comte çut plusieurs escadrons français qui sorHenri avait découvert des sources salées taient du bois et s'avançaient vers la ville près de Morhange et qu'il y avait c'était Duhallier, nouvellement nommé érigé, à grands frais des salines, l'évêque gouverneur de Nancy, et qui fut depuis de Metz y forma opposition, renversa les maréchal de France, qui venait avec buit édifices; et enfin ces salines n'ayant pas cents chevaux , pour chasser les Cravates, bien réussi, Henri fut obligé d'abandonner que le duc Charles avait envoyés à Morson entreprise>. hange. Ayant marché toute la nuit, il arhange; le colonel Maillard ne faisait que riva à huit heures du matin près de Mord'y entrer.

avance

que

M. l'abbé de Longuerue (2) n'était pas informé de ces particularités, puisqu'il les anciens seigneurs de Morhange n'ont reconnu au-dessus d'eux ni les ducs de Lorraine, ni les évêques de Metz, mais seulement les empereurs.

A la vue de l'ennemi on sonne l'alarme:

Maillard avec sa troupe, sort de la ville pour en apprendre le sujet : il trouve les escadrons de l'ennemi proche la barrière : M. l'abbé de Longuerue continue: la il veut rentrer dans la ville: il trouve la seigneurie de Morhange était tenue, il y a porte fermée; obligé de faire tête a l'enneprès de quatre siècles, par les seigneurs,mi, il se défend : on lui offre quartier : il nommés Wildegraves, ou comtes sau-le refuse: il tue d'un coup de pistolet celui (1) Richer. Senon 1. 5. c. 5. et l. 4. c. 30, qui le suivait de plus près: il tire son épée et reçoit un coup de mousquet au travers du (1) Histoire de Lorraine, tome 3, liv 35,

31.

(2) Longuerue Description de la Frauce. partie 2. 1. 2. p. 167.

page 381.

corps, et tombe par terre. Il a encore assez croix porte le nom de Franchise, c'est de force pour planter son épée dans le qu'originairement les seigneurs de Morventre d'un cheval des ennemis. Ainsi finit hange avaient des droits si excessifs sur le colonel Maillard, qui fut regretté de Du-les bourgeois, que plusieurs s'en trouvant hallier même. accablés étaient sur le point de quitter la Le colonel Cliquot se retira de Mor- terre pour aller s'établir ailleurs les seihange avec son régiment. Les plus alertes gneurs, pour remédier à cet inconvénient, de ceux qui étaient dans la ville, se joigni- et pour se conserver des sujets, firent rent à lui. Les Français entrèrent dans la creuser au milieu de la place, un trou en ville sans résistance. Le petit Gaspard lieu-terre, où ils enfouirent la plupart des titenant-colonel du comte de Ruez, se jeta tres qui constataient leurs droits, et y fidans l'église avec soixante hommes, et rent planter la croix, dont les quatre joignit quelqu'infanterie qui y était déjà, faces sont aux armes de Salm. Il y a enmais n'y pouvant subsister faute de vivres, viron quinze ans, que le sieur Grandils se rendirent prisonniers de guerre, ville Eiliot, pour lors comte de Moravec l'infanterie du régiment de Guar-hange, avait conçu le dessein de faire don. Tout le bagage et plusieurs che- chercher sous cette croix, mais il ne l'exé— vaux de service demeurèrent aux Fran- cuta point.

çais.

La terre de Morhange, qui a été longMorhange était autrefois une ville consi- temps possédée par la maison de Salm, dérable, puisqu'elle comprenait tout le est passée après la mort d'Elisabeth Jeanne, circuit de la montagne où il y a actuelle-princesse palatine, douairière de Jean X, ment un vignoble de près de quatre-vingts comte sauvage du Rhin, au prince de Deuxjours. Ce fait est prouvé non seulement Ponts, au due de Wirtemberg, au rhinpar tradition, mais encore par plusieurs sentiers du vignoble. Il y en a un qu'on nomme Kirchguessel, c'est-à-dire rue de l'église; un autre Hallgass, qui veut dire rue de la Halle.

grave de Grombach et autres co-héritiers de Jean X. Le prince de Wirtemberg et le comte de Grombach ont vendu en 1753, leur part de la terre au sieur Grandville Eiliot et à la dame de Martigni son épouse, qui l'ont possédée par indivis avec le prince de Deux-Ponts jusqu'en 1743, temps auquel le comte d'Helmstatt'a fait l'acquisition de la totalité de la terre par deux différens contrats.

Cette terre, outre la ville de Morhange, est composée de quinze villages considérables et d'une partie de deux autres. En 1736, elle a été décorée d'un siége bailliager.

Les chartres font mention d'une trèsancienne croix, qui est au milieu de la place de la ville, et qui est appelée la Croix de Franchise; elle porte ce nom pour deux raisons: la première, parce qu'autrefois lorsque quelque bourgeois voulait sortir de la ville pour aller résider ailleurs, il allait accompagné de la justice devant cette croix, crier par trois fois qu'il était prêt de s'en aller: si quelqu'un se présentait à lui pour dettes, cautionne- Il y a environ quatre siècles que la ville ment, ou quelqu'autre prétention, il fut incendiée avec l'église ; il n'y eut que était obligé de demeurer jusqu'à ce qu'il le château et trois maisons qui échappèrent eut satisfait; si personne ne se présentait aux flammes. Ce premier accident fut suivi pour lui faire quelque répétition, les d'un second, long-temps après, qui congens de justice le conduisaient jusques suma encore la moitié de la ville; et ce a l'extrémité du ban, sans qu'on eut qu'il y a de singulier, c'est que ces deux été en droit de l'arrêter dans le transport incendies arrivèrent chacun le deux de de ses meubles. juillet, fête de la Visitation. C'est ce.. La seconde raison pour laquelle cette qui a porté les bourgeois à chómer de

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