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et c'est l'état où demeura Marsal jusqu'à sur sept, huit, neuf, dix, onze pouces de la cession de la Lorraine faite au roi Louis longueur. Les autres sont d'une moindre XV, en 1736. grosseur. Il y en a qui sont extrêmement Sur la route de Marsal à Blanche-Egli-petites, et qui mêlées confusément les unes se, on voit plusieurs vestiges d'une an- parmi les autres, grosscs, moyennes, pecienne chaussée, qui s'alignait précisément tites et très-petites, avec la cendre et les à Tarquinpole. Les chaussées romaines autres débris qui se rencontrent dans les passaient assez près de Marsal, et c'était fourneaux à chaux, et jettées confusément pour la sûreté de ces chemins, que les dans le marais, sans mortier ni chaux, ni Romains firent sur la Seille, et au lieu où aucune matière, forment un corps ou masest aujourd'hui bâtie la ville de Marsal, sif de l'épaisseur de trois, quatre, cinq et ce briquetis, ou briquetage fameux, que jusqu'à sept pieds, posé sur l'ancien maM. de la Sauvagère vient d'expliquer avec rais, qui sert comme de base au briquetatant de soin et d'exactitude dans son ou-ge, et sur lequel est bâtie la ville de vrage intitulé: Recherches sur la nature Marsal. et l'étendue d'uu ancien ouvrage des Romains, appelé communément le briquetage de Marsal, imprimé à Paris en

1740.

Au-dessus de la superficie du briquetage, il s'est formé par la succession des temps, un autre marais de l'épaisseur de sept, huit, neuf, dix et jusqu'à onze On remarque auprès de Marsal une an- pieds; ce second marais ne s'étend tiquité bien extraordinaire; c'est le brique-pas dans l'intérieur de la ville, mais seutage de cette ville, qui consiste en une lement au dehors: dedans la ville c'est un quantité prodigieuse de terre cuite au feu, terrain solide qui a beaucoup plus de prod'une figure très-irrégulière, formée appa- fondeur que ce marécage extérieur, que remment par la main du soldat, sans au- nous venons de nommer second marais. tre préparation; puis jettée dans le four-En certains endroits de la ville, le briqueneau à briques, et enfin répandue avec profusion et confusion dans le marais que forme la Seille près Marsal, à la longueur de près de huit cents toises de l'orient à l'occident. Toute la ville et les fortifications de Marsal, sont bâties sur ce briquetage, et il s'étend encore à plus de deux cents toises plus loin que la ville, vers l'orient, toujours dans le marais.

tage se trouve à fleur de terre, en d'autres endroits on ne le rencontre qu'à vingt ou vingt-deux pieds de profondeur.

Toutes les parties qui composent le briquetage, sont tellement liées ensemble, par la vase qui s'est introduite dans les joints et les intervalles des briques, qu'elles ne forment plus qu'une masse très-difficile à percer, et presque aussi solide qu'une Les morceaux des briques qui compo- bonne voute. En creusant pour le bâtisent ce briquetage, sont d'une terre cuite, ment des religieuses de Marsal, on a prise aux environs des villes de Marsal et trouvé à vingt-deux pieds de profondeur, de Moyenvic, toutes deux situées sur la d'anciens fourneaux de figure ovale, faits Seille, à une assez petite distance l'une de de briques, dans lesquels on fondait du l'autre; ces briques n'ont point été mou- cuivre. Ces fourneaux étaient bâtis sur le lées, les unes sont en cylindre, d'autres briquetage; et ce qui fait conjecturer que en espèce de cône, ou de parallelipède, tout ceci est l'ouvrage des Romains, c'est ou de figures informes. On en voit où qu'on y a aussi trouvé le fond d'un vase l'empreinte de la main est parfaitement d'argile avec le nom du potier qui l'avait marquée. Il y en a dont la terre a été fait, CASSIUS. F. Cassius fecit: on sait tortillée et pressée autour d'un brin de bois.que les ouvriers mettaient ainsi leurs noms Les plus gros morceaux de ces briques ont sur leur potterie.

environ dix ou onze pouces de pourtour, Le premier marais sur lequel et dans

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lieues de là, à Burtecourt, elles aient un lieu d'assurance pour se loger. Il place une partie de son armée à Moyenvic, apparemment sa cavalerie, pour être dans un moment et aux premiers ordres, à portée de se réunir à celles qui sont à Marsal, afin de s'entresecourir. Voilà ce qui s'appelle viser au grand et au solide, et braver les plus grandes difficultés.

lequel on a jetté les briques ou terre cuite, qui composent ce briquetage, est composé d'une boue ou vase extrêmement gluante, et qui n'a point de fond, ou plutôt dont on n'a pu encore trouver le fond, n'étant guère possible de creuser si profondément. La ville de Moyenvic située à distance à peu près égale, entre Vic à l'orient, et Marsal au couchant, est aussi bâtie à une extrêmité d'un briquetage qui s'étend du MARS-LA-TOUR, vulgairement Mamidi au nord, mais qui est moins long que la-Tour, et Piexieux, son annexe. celui de Marsal. Moyenvic occupe la partie Mars-la-Tour, Martis turris, village siméridionale de ce briquetage, et l'église tué dans la Voivre (1), sur le chemin de de S. Pient est située vers l'extrémité sep- Verdun à Metz, cédé à la France en 1661. tentrionale. Ce lieu est détaché de la prévôté de la Enfin à l'extrémité du village de Burte-chaussée, dont le siège est présentement court, situé au-dessus de Vic et de Salone, à Thiaucourt,

à l'orient de ces deux lieux, on trouve Il y avait autrefois plusieurs seigneurs aussi un petit briquetage de forme carrée; propriétaires qui jouissaient du domaine mais le village ne le touche point, et il utile de Ma-la-Tour, mais qui reconnaisn'y a nul édifice qui soit bâti sur sa super-saient pour seigneurs directs les évêques ficie. Il n'a qu'environ trente toises en de Metz, dont on voit les actes de reconcarré. naissance depuis l'an 1217, jusqu'en 1300, Quand on envisage sérieusement cette dans l'arrêt de réunion donné à Metz le 13 entreprise du briquetage dont nous venons juin 1630.

de parler, on ne peut s'empêcher d'admi- On lit dans la chronique du doyen de rer et la grandeur de cet ouvrage, et l'é-saint Thiébaut (2), que le samedi douze septendue du pouvoir de ceux qui l'ont exé-tembre 1444, Artus de Richemont, connécuté, et la magnificence réelle, quoique table de France, le Sénéchal d'Anjou et presqu'entièrement ensevelie sous les eaux, Charles d'Anjou, frère du roi René I, d'une telle entreprise. Les entrepreneurs duc de Bar et de Lorraine, accompagnés choisissent un marais, au milieu de tant d'environ dix mille hommes d'armes de d'autres lieux, où ils pouvaient commo-Mars-la-Tour, de Thionville, de Paxieul, dément asseoir leur camp: il faut remplir de Ville-sur-Iron et de plusieurs autres ce marais, le rendre habitable et solide villes, s'en vinrent loger à Ancey, à Arssans en dessécher les eaux, il faut en sur-Moselle et à Mardeney, et les prirent quelque sorte forcer la nature, et braver par accord, et sauvèrent leur vie environ les difficultés qui paraissent insurmonta- trois jours après.

bles. Il faut faire voir à tout le monde que Les ducs de Lorraine prétendaient à la rien n'est impossible aux Romains: car à Souveraineté de Mars-la-Tour, et en jouisquel autre peuple peut-on attribuer un saient comme étant les plus voisins et les dessein de cette nature? quelle autre puis-plus forts. Il est certain que pendant longsance était capable d'en former le projet et temps les Seigneurs de ce lieu ont reconnu de l'exécuter? Le général de ces troupes, les évêques de Metz; mais le duc de Lorquel qu'il soit, n'ayant point d'ennemis en raine n'a pas laissé d'y exercer les droits tête, voulait occuper ses soldats: il leur de souveraineté. La coutume même de ordonne de se camper au milieu des eaux, et de s'y former un terrain solide; il veut partie a. p. 203. (1) Longuerue description de la France, que jusqu'aux gardes avancées, à trois

(2) Hist de Lorr. t. 2. p. CCLI.

Nancy a été depuis long-temps reçue à
Mars-la-Tour.

Du temps du duc Charles III, en 1558, la duchesse Christine de Dannemarck demanda au roi Henri III, que la garnison française qui était à Mars-la-Tour et à Bussy près Estaing, en fussent ôtées, et que l'on réprimât les entreprises des juges royaux, sur les sujets du duc de Lorraine dans le Barrois, ce qui fut exécuté.

son nom latin est Puteoti, petit puits, ou Puxels, ainsi nommé dans un titre de l'an 1051, en faveur de l'abbaye de Poussay. Il est parlé des troupes de Mars-la-Tour et de Puxieux, qui firent le dégat dans le Val de Metz, en 1443. Puxieux est du diocèse de Metz, office et prévôté de Thiaucourt, recette de Saint-Mihiel, bailliage de Pontà-Mousson, cour souveraine de Nancy. Le roi en est seul seigneur. A quelque distance de Puxieux sont deux maisons fiefs avec leurs dépendances, appelées le Saulcy, à M. Grancler.

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M. Louis de Fiquémont étant allé en France, offrit au roi le château de Mars-laTour, lui faisant entendre que c'était une dépendance de sa couronne: d'abord on MARSOUPE le ruisseau de. Le ruisécouta favorablement sa proposition; mais seau de Marsoupe, vulgairement Masoule duc Charles IV, ayant envoyé en pe, tire sa naissance des fontaines de Saint France le marquis de Ville et Prudhomme, Christophe, au pied de la montagne de maitre aux requêtes (1), ils firent voir que Châtillon, aujourd'hui Vieux-Moutier, Mars-la-Tour n'avait aucune liaison aux de Ranzière et de la Vaux-de-Bœuf, dans terres de France; et ainsi la proposition des montagnes à droite de la Meuse, en— de Fiquémont fut rejetée. Il est certain viron à cinq quarts de lieue de Saint-Mique M. Louis de Fiquémont en 1650, hiel. Ce ruisseau, après la réunion de ces lorsqu'il fut question des réunions à l'é- différentes sources, passe aux censes des vêché de Metz, offrit de faire ses reprises Vieux-Etangs à celle de Marsoupe, fief à l'évêque de Metz pour les trois quarts de dont il a pris le nom. Il fait moudre trois la seigneurie de Mars-la-Tour, qui lui ap-moulins, entre ensuite dans un faubourg partenait, mais à condition qu'il ne fut rien de Saint-Mihiel, et dans le jardin et la innové aux us et coutumes de Mars-la-Tour, cour de l'abbaye de ce nom, dont il fait et que la coutume de Nancy y fut suivie moudre le moulin et celui de l'hôpital, qui comme auparavant. est un peu plus bas. Il se perd enfin dans Il fut ordonné qu'il ferait dans trois la Meuse au-dessus de St.-Mihiel. mois ses reprises en présence de l'évêque MARTIGNY. de Metz, mais on ne parla point des limi-naissons trois Martigny du diocèse de tations qu'il avait proposées. On sait que Toul, savoir: Martigni-Saint-Remi, ces arrêts de réunion furent cassés à la Martigni-Saint-Pierre, Martigni-St.paix de Riswick, et tous ces différents ont Léger, et un autre Martigni du diocèse été vuidés par le neuvième article du traité de Trèves. de Vincennes, par lequel le duc Charles Ce dernier est un village avec titre de IV, renonce en faveur du roi a tous droits comté et de prévôté, annexe de Longuyon, de souveraineté, de propriété et autres, recette et bailliage d'Estain, cour souve sur le lieu de Ma-la-Tour et ses dépendan-raine de Nancy, situé sur la rivière de ces, tant suivant les anciens droits et pré- Chère. Avant son érection en comté, en tentions, qu'en tant que besoin serait, en faveur de M. de Martigni, qui est seul vertu de la renonciation et cession dudit seigneur du lieu, le village s'appelait duc. Colmy.

Puxieux est annexe de Mars-la-Tour,

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Martigny. Nous con

MARTIGNY - EN - LORRAINE ou MARTIGNY-SAINT-LEGER. Mar

(1) V. l'Arrêt de réunion du treize juin 1680. tigny en Lorraine ou lez-Gerbonvalle ; l'église a pour patron saint Léger. Bailliage

p. 92.

de Neufchâteau; cour souveraine de Lor- parlons, et où ce saint roi choisit sa sé— raine. pulture, et où son corps a été longL'hôpital de Gerbonvalle fut fondé vers temps révéré, jusqu'à sa translation le milieu du treizième siècle, par Pierre de premièrement au prieuré de Notre-Dame Bourlémont. de Nancy, puis à la primatiale de la même

Nous connaissons encore un autre Mar-ville. tigny, dont était seigneur Huë de Lor- Richer, abbé de Saint-Martin près la raine, fils du duc Thiebaut II et d'Isa-ville de Metz, mort en 1163, parle de belle de Rumigni, et neveu du duc son abbaye et de son église, comme d'une Raoul, époux de Marguerite de Beau- des plus belles églises qu'on connut alors. il n'y avait rien, dit-il, à Rome, ni à Jéru

may.

Ce Huë de Lorraine, seigneur de Mar-salem, ni dans les Gaules, qui l'égalât; en tigni, est différent d'un autre Huë de effet, les belles églises cathédrales qu'on Lorraine, qui se noya dans un étang en voit en France, à Rome et ailleurs, n'ont 1328; et ce Martigni dont il était seigneur été bâties que depuis ce temps-là. J'en est sans doute Martigni en Tierache, parle plus au long ci-après, dans les antiprès Aubenton, diffèrent des Martigni quités saintes de la ville de Metz. dont nous venons de parler, situés en Lorraine.

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La cause ou l'occasion de la suppres sion et de la destruction totale du bourg et MARTIGNY-SAINT-PIERRE. de l'abbaye de Saint-Martin devant Metz, Martigny-S.-Pierre ou Dompierre, a pour est un événement des plus singuliers. Le patron S. Pierre. bourg et l'abbaye étaient de la souverai— MARTIGNY-SAINT-REMI.-Marti- neté des ducs de Lorraine, qui prétengny-Saint-Remi, ainsi nommé parce que daient même être fondateurs de l'abbaye; saint Remi est patron de la paroisse. Dio-ce qui est certain, c'est qu'ils en étaient cèse de Toul. Seigneur, le roi; bailliage avoués et défenseurs, et en possession imde la Marche, parlement de Paris. mémoriale d'en donner l'investiture aux MARTIN-DEVANT-METZ (Saint-), abbés nouvellement élus, prétendant mêabbaye de bénédictins aujourd'hui ruinée, me qu'ils n'étaient pas obligés de demander -L'abbaye de Saint-Martin-devant-Metz, la confirmation de leur élection, ni au pasituée au-delà et au couchant de la Mosel-pe, ni à aucun autre supérieur laïc ni ecle, entre naturellement dans notre dessein clésiastique; mais ils leur donnaient l'inde la notice de Lorraine, comme étant sous vestiture par la crosse, le livre des évangila protection particulière de nos ducs, l'ab-les et le calice; en un mot, il les investisbé recevant de lui l'investiture par la cros-saient absolument du temporel et du se, le livre des évangiles et le calice; en- spirituel. L'abus était manifeste, mais on fin comme ayant été transférée à Nancy le dissimulait. dans le prieuré de Notre-Dame en 1553, et étant aujourd'hui unie à la primatiale de Nancy.

Le monastère de Saint-Martin, situé devant la ville de Metz, est fort ancien : dès l'an 617, il y avait hors des murs de Metz, une église dédiée à saint Martin, où saint Romaric alla faire sa prière après avoir été rebuté par Aredius évêque de Lyon. C'est apparemment au même endroit que fut fondé vers l'an 648, par le roi saint Sigisbert, l'abbaye dont nous

L'an 1427 (1), Nicolas Chaillot ayant obtenu l'abbaye de Saint-Martin, par la démission d'André du Fresne, qui fut faite entre les mains du duc Charles II, comme tondateur et patron de l'abbaye, les religieux de Saint-Martin se présentèrent au duc, par leur procureur, tenant le bâton pastoral et le calice du monastère, et les ayant mis en main de S. A., le sup

(1) Chronique du doyen de saint Thiebaut, an 1427. Histoire de Lorraine, t. 2, p. 731 et 686.

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plièrent au nom de toute la communauté, posé d'environ quatre-vingts maisons, qui d'en vouloir investir le frère Nicolas Chail-furent détruites en 14....., on épargna lot. Le duc répondit qu'il avait appris que l'église de l'abbaye et celle du bourg : l'abbé élu s'était pourvu à Rome pour mais en 1430 elles furent détruites comme avoir ses bulles. Ils répondirent qu'ils n'y le reste. enverraient point, et qu'ils renonceraient MARTIN (Saint-), abbaye près la vilà toutes lettres qui en reviendraient. Chail-le de Trèves. Saint Martin, archevêque lot ne laissa pas de solliciter ses bulles de Tours, a fait jusqu'à trois fois le apparemment pour se mettre à couvert voyage de Trèves; la première fois au des poursuites d'un de ses religieux commencement de son épiscopat en 375, nommé Perrin d'Haussonville, qui avait sous l'empereur Valentinien, qui l'ayant entrepris de le dépouiller de son abbaye. d'abord rebuté, lui accorda tout ce qu'il Ainsi le 22 août 1432, ayant obtenu de lui demandait. Le second voyage qu'il y Rome la confirmation de son élection, et fit, fut en 385, auquel il obtint la grâce ensuite ayant reçu la bénédiction abbatiale, de plusieurs personnes, pour lesquelles il il vint se présenter au duc, et reçut de lui venait intercéder. Enfin le troisième voyal'investiture de la manière que nous avons ge fut en 386, pour détourner l'empedit, déclarant qu'il recevait de lui l'abbaye reur de la résolution où il était, d'ôter en chef et en membre, et en toutes dépen- la vie et les biens aux hérétiques priscildances, tant dans la ville que hors la ville lianistes. de Metz, au spirituel et au temporel, comme étant cette abbaye de fondation des ducs de Lorraine, fondée de leur propre alœuf et héritage.

Ce fut dans ce dernier voyage, qu'un homme de condition nommé Tedrade, le pria de délivrer un de ses domestiques possédé du démon: saint Martin le refusa d'abord, disant qu'il ne voulait pas entrer dans la maison d'un profane et d'un gentil. Tedrade lui promit de se faire chrétien, s'il guérissait son serviteur. Martin se rendit dans la maison de Tedrade, et guérit le serviteur.

On croit que c'est dans la maison de Tedrade que l'on bâtit depuis le monastère qui porte anjourd'hui le nom de SaintMartin; il est situé sur la Moselle à quelque distance de la ville de Trèves; il fut d'abord consacré sous le nom de la SainteCroix. Magneric archevêque de Trèves, y établit vers l'an 580, une communauté de religieux bénédictins, et y nomma pour abbé, Isangue.

Mais avant cela, le même abbé en 1427, au mois de septembre, ayant fait cueillir dans le jardin de l'abbaye, une hottée de pommes, la fit porter dans la maison où il residait dans la ville de Metz. Les religieux mécontens de leur abbé, donnèrent avis aux officiers du duc de Lorraine, que ces fruits avaient été transportés hors du bourg de Saint-Martin, sans payer les droits de sortie, comme c'était l'usage; ces officiers demandèrent plusieurs fois au nom de leur maître, qu'on leur payat le droit de sortie. Les échevins et magistrats de Metz, défendirent aux gens de l'abbé de rien donner. La chose était de très-peu de conséquence; mais on s'opiniàtra de part et d'autre, et l'on en vint à une guerre Le monastère ayant été entièrement ruidéclarée; on fit des prises de la part des né par les Normands au neuvième siècle, Messins et des Lorrains, et tout cela abou- l'archevêque Ratbode le fit réparer, et y tit à la ruine totale et de l'abbaye et du nomma pour abbé, Reginon, vers l'an bourg de Saint-Martin, dont il ne reste 888. Les Hongrois l'ayant de nouveau sacpas même aujourd'hui de vestiges: mais sagé quelques années après, l'archevêque cela ne se fit que par degré, comme on Henri y introduisit une communauté de le peut voir dans l'histoire de Lorraine.chanoines; enfin l'archevêque Théodoric y On y remarque que le bourg était com-létablit l'ordre monastique, et y donna

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