Si elle se hasardait plus avant sans aucun doute, nous en rendrions bon comte.* Dimanche j'allai à Middlebourg, et je vis, dans un chariot, treize officiers du 69e régiment attaqués de cette cruelle maladie.† encore long-temps les armées anglaises, nous pouvons nous flatter d'obtenir de grands avantages des brillantes combinaisons d'un général qui paraît si neuf dans le métier de la guerre. * Quelle prudente résolution! Nous serions très-heureux que les Anglais voulussent s'établir dans l'île de Walcheren pour la conserver. Quand nous voudrons les en chasser, nous le ferons, et ce ne sera pas alors une simple garnison de 2 à 3 mille hommes qui mettra bas les armes, mais un corps entier de 15 à 20 mille. Si la maladie qui afflige l'armée anglaise était la suite des marches pénibles, des grandes fatigues d'une longue campagne ou de quelques causes imprévues, des soldats anglais devraient supporter avec courage les maux inévitablement attachés au noble métier des armes. Lorsque les maladies sont un fléau du climat, lorsqu'il est à la connaissance de tout le monde qu'envoyer une armée dans l'ile de Walcheren, dans les mois d'Août, de September, d'Octobre, et même jusqu'à la moitié du mois de Novembre, c'est l'exposer à une destruction certaine, lorsqu'il n'y avait qu'à consulter le dernier des pêcheurs de l'Escaut pour apprendre que les dyssenteries, les maladies d'hôpital, les fievres pernicieuses, la peste sont moins dangereuses que les maladies qui régnent dans l'île de Walcheren à cette époque de l'année, on ne peut que prendre en pitié le sort des soldats anglais. Les hommes insensés, ignorants ou criminels qui ont jeté tant de braves gens dans un péril certain, méritent, non-seulement leur animadversion, mais celle des hommes généreux de tous les pays. VOL. XXVII. T ༥ LORD CASTLEREAGH, M. CANNING, ET LORD Les deux articles qu'on va lire sont respectivement reconnus comme authentiques. Le premier contient une notice sur la vie politique de Lord Castlereagh, et il est généralement attribué à un de ses collaborateurs subordonnés. Le second, qui a circulé, dit-on, dès le lendemain du duel, parmi les amis de M. Canning, n'a été publié que le 13, dans le Morning Chronicle. Il est regardé comme la production de M. Canning, et l'on annonce qu'il entrainera des explications de la part de quelques autres Ministres, particulierement de lord Camden. LORD CASTLEREAGH. Lord Castlereagh s'est rendu Mercredi au lever du Roi, et a remis à S. M. les sceaux de la charge de Secrétaire d'Etat au département de la Guerre et des Colonies, qu'il avait depuis quelque temps demandé la permission de résigner. En pareille occasion, il est d'usage de fixer l'attention du public, non-seulement sur les circonstances particulieres qui accompagnent la résignation d'un emploi aussi élevé, mais encore de présenter une revue de la conduite du Ministre qui l'a occupé, en le considérant comme homme public. Lord Castlereagh a été employé au service de l'Etat pendant environ onze ans. Il devint Secrétaire en chef du Lord Lieutenant d'Irlande durant la rébellion qui éclata dans ce royaume, et sous les lords Camden et Cornwallis il fut le principal instrument employé à la reprimer et à y mettre fin. Il entreprit ensuite, sous les auspices de M. Pitt et de lord Cornwallis, de faire approuver par le Parlement d'Irlande la grande mesure de l'Union mesure qui exigeait des idées vastes et infiniment d'adresse, de persévérance et de courage. A force de ménagements judicieux, de douceur, de talents et de fermeté, il effectua cette mesure imposante, en dépit de toute opposition provenant, ou de l'esprit de parti et de l'intérêt personnel, ou de la déloyauté, et il combla enfin l'espoir de tout vrai patriote, en consolidant l'Union des trois royaumes, sous le contrôle impérial d'une 1'gislature commune. Au moment où il devint membre du parlement impérial, la Question Catholique donna lieu à la résignation de M. Pitt. Lord Castlereagh donna sa démission en même temps que lui, et abandonna non-seulement son emploi de secrétaire en chef du gouvernement d'Irlande, mais encore la place de garde du sceau privé, qui rapporte 1,7001. st. par an, et que lord Sidmouth offrit de lui faire conférer à vie, ce qu'il refusa. Ayant cru devoir soutenir lord Sidmouth à l'époque de la paix d'Amiens, il accepta quelque temps après, sur la demande de M. Pitt, la place de Premier Commissaire du Bureau de l'Inde, et il seconda lord Sidmouth avec honneur et fermeté, jusqu'au moment où S. S. se démit de sa place. Les Directeurs de la Compagnie des Indes Orientales ont toujours rendu justice à sa conduite dans ce département, et en retour ils lui ont donné leurs honorables témoignages et leur appui. Lorsque M. Pitt rentra au ministere, ford Castlereagh garda sa place, et il devint au bout de quelques mois Secrétaire d'Etat au département de la Guerre et des Colonies. En cette qualité il concerta et fit effectuer la conquête du Cap de Bonne-Espérance, dont lord Melville avait déclaré qu'aucun ministre n'oserait abandonner la possession, et dont la cession fut le principal fondement de l'opposition de lord Grenville à la paix d'Amiens. A la mort de M. Pitt, il se démit de sa place et resta attaché aux amis de ce grand homme, jusqu'au moment où il fut appelé à la reprendre, en conséquence de la tentative peu sensée qui fut faite pour faire violence à la conscience de S. M. relativement à un sujet, qui, d'après l'accord fait avec M. Pitt, ne devait plus troubler son regne. Bientôt il échut à son département de former le plan et l'entreprise de la grande expédition de Copenhague, dont l'accomplissement a répandu tant d'éclat sur son département et sur l'amirauté. Quelque différence d'opinion qu'il puisse y avoir relativement au principe de cette expédition, il n'y a pas un seul homme qui n'admette qu'elle a déjoué le grand projet que Buonaparté avait formé, après la paix de Tilsit, de réunir toutes les ressources navales de l'Escaut, de la Hollande et de la Baltique, dans une entreprise combinée contre la Grande-Bretagne. S. S. a depuis concerté et mis à exécution avec succès, de concert avec l'amirauté, une expédition contre la Martinique. La conquête de cette ile fut autrefois achevée par le feu lord Grey, en 48 jours, avec une perte d'hommes considérable. Par les mesures de S. S. elle a été effectuée en 23 jours, presque sans perte. Il serait fastidieux d'entrer dans de longues discussions au sujet de l'Espagne et du Portugal. Le Portugal a été reconquis, et s'il n'a pas été recouvré d'une maniere satisfaisante, ce n'a pas été faute de moyens. Lorsque nos armées ont eu à combattre en Espagne, l'ennemi était devenu grandement supérieur en nombre, et la question ne porte pas seulement sur nos succès ou nos revers, mais aussi sur l'assistance que la politique conseillait de donner à l'Espagne, en supposant que nos succès fussent extrémement douteux. Le développement de cette politique n'appartient pas au présent exposé.. La derniere opération qui a occupé S. S. a été l'importante expédition de l'Escaut, dont personne n'a mis en doute l'utilité sous le rapport de la politique, si son objet eût pu s'accomplir en totalité; et personne n'a douté de la suffisance des moyens militaires employés dans cette entreprise. Nous croyons aussi que personne n'a douté que la mesure fùt praticable dans des circonstances favotables. *Afin de mettre la nation en état de faire de si grands efforts, de lui donner une armée disponible, de la mettre en situation d'enlever ainsi à Buonaparté ses colonies, et de seconder les efforts de l'Espagne et de l'Autriche, lord Castlereagh a pris les moyens les plus sages pour augmenter la force militaire; il a rendu à l'armée sa permanence, en rétablissant le recrutement à terme indéfini; il a engagé la milice à renforcer l'armée, qu'il a augmentée de 50,000 soldats; et il a soumis à un ordre régulier la masse informe des volontaires, par l'établissement d'une milice locale---mesure qui, si elle est soutenue et réglée avec jugement, doit en tout temps rendre le royaume inattaquable. Au milieu de ses opinions et de ses travaux constants, S. S. n'a été interrompue dans sa carriere que par une intrigue privée. Pendant qu'il se voyait soutenu ouvertement, il était supplanté par les machinations de son collegue qui a coopéré ostensiblement avec lui jusqu'à la derniere heure de son ministere, quoiqu'il eût obtenu la promesse de sa destitution quatre mois auparavant. On ne fera pas un reproche à lord Castlereagh de n'avoir pas soupçonné ce qu'il ne devait pas présumer, ce qu'il ne pouvait pas par donner. Et s'il a succombé par crédulité, qu'on lui pardonne d'avoir regardé comme incroyable un défaut de franchise et de loyauté dans un collegue qui en apparence le secondait. On a fait circuler des mensonges sans nombre contre lord Castlereagh, et l'on a dit qu'il avait obtenu pour lui et ses amis des revenus annuels montants à 36,000 liv. st. Lord Castlereagh se retire maintenant, après onze années de service, sans la moindre récompense quelconque, soit honorable, soit lucrative; et nous croyons que les deux seules places qu'il ait obtenues pour ses parents, sont un gouvernement militaire pour son frere, le général Stewart, qui l'a plus que gagné par ses exploits militaires; et une place de 600 liv. st. par an pour lord George Seymour, en indemnité d'une place à Curaçoa, à lui donnée par son frere, qui avait pris l'ile, et qui ne lui a pas été rendue lorsque cette ile a été reprise, ce qui avait été fait dans presque tous les autres cas pareils. Il paraîtra, par la revue succincte que nous venons de faire, que la vie publique de lord Castlereagh a été distinguée par une série continuelle d'importantes mesures. Elles attestent un esprit éclairé, actif, laborieux. Si l'Empire peut conserver le Cap de Bonne-Espérance et la Martinique, il en sera redevable à lord Castlereagh; mais à tout événement, il lui devra l'Union. Cette mesure peut l'avoir rendu impopulaire auprès de tous ceux qui s'y sont opposés, de ceux à qui elle a occasionné des pertes personnelles, soit d'influence, soit d'intérêt; mais elle rendra par la suite son nom populaire dans l'Empire, et fameux dans la postérité; l'Irlande en sent déjà le prix, sous les rapports de l'exportation et de l'agriculture. Lord Castlereagh a été l'objet de quelques débats dans la derniere session du parlement, lorsqu'il a été découvert qu'il avait offert une place d'écrivain à un de ses amis, pour lui faciliter l'entrée au parlement. Mais sa conduite franche dans cette transaction le présente, selon nous, sous le jour le plus favorable. Il a été clairement démontré qu'il était prêt à subir toute enquête, et à encourir toute censure, plutôt que de compromettre son honneur et sa véracité. Nous croyons que tous les membres du Cabinet actuel sont unanimes dans leur façon de penser sur la conduite de lord Castlereagh comme collegue. Ils l'ont toujours trouvé actif, serviable, |