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Gardel, offrait un spectacle charinant. Le grand

cousin s'amusait à faire devant lui des sauts et des pirouettes, dont l'enfant était plus étonné que réjoui, et qu'il n'osait entreprendre d'imiter. Madame Gardel lui donnait des leçons de grâces dont il profitait bien. Mlle Saulnier l'aînée a exécuté avec Mlle Eugénie, un pas accompagnée d'une clarinette: quoique long et difficile, il a été si bien exécuté, qu'il a fait grand plaisir; et les deux danseuses ont été couvertes d'applaudissements.

THEATRE ROYAL DE COVENT-GARDEN.

Nous avons enfin la satisfaction d'annoncer que, le 26 de ce mois, la paix a paru à ce théâtre pour la premiere fois depuis son ouverture. Ce que n'avaient pu opérer ni la reconnaissance que l'on devait aux propriétaires pour avoir fait construire à tant de frais et avec tant de rapidité un des plus beaux théâtres existants; ni un examen scrupuleux de l'administration de l'entreprise par le comité le plus respectable, et la déclaration de ce comité que les prix fixés étaient raisonnables et légitimes; ni quarante ans de dévouement au service et aux plaisirs du public de la part des deux principaux directeurs, MM. Harris et John Kemble; ni la considération que leur caractere privé a acquise, et dont ils ont eu une preuve unique et infiniment honorable dans la facilité avec laquelle ils ont pu emprunter deux millions tournois pour les aider à élever leur théâtre; ni la douce et pieuse solennité du Jubilé; ni même la bonne œuvre à laquelle était consacrée la recette de la représentation de ce jour de réconciliation et d'allégresse, (la délivrance de pauvres prisionniers) -Ce que, disons-nous, toutes ces circonstances n'avaient pu opérer sur une cabale turbulente, un mot du magistrat l'a effectué comme par enchantement.

Les sessions de Westminster se r'ouvrirent le 26 de ce mois, après les longues vacances de l'été. Aussitôt que le grand juré eût été formé, M. le Juge Mainwaring addressa aux citoyens qui composaient ce juré, un discours fort étendu, dans lequel il paraît, suivant le rapport des papiers publics, qu'il leur exposa en substance: que, depuis long temps, il se passait régulierement tous les soirs au nouveau théâtre de Covent-Garden, des scenes affligeantes pour tous les amis de l'ordre; qu'il avait été nécessaire de s'assurer de la personne de plusieurs des auteurs de ces scenes; que leur procès allait avoir lieu au premier jour, et qu'ils auraient à prononcer un verdict à leur égard; qu'il devait énoncer dès lors que nulles personnes, séparément ni collectivement, n'avaient le droit de faire ni de causer du tapage dans aucun lieu public ni particulier; qu'une salle de spectacle, quoique lieu destiné à un rassemblement public, était une propriété privée, comme toute autre propriété quelconque, et conséquemment sous la protection de la loi; que les entrepreneurs de spectacles hasardant de gros capitaux dans leur spéculation, nulle personne étrangere n'avait le droit de s'interposer de son propre mouvement dans les arrangements de la société, pour les changer en bien ou en mal, contré le gré des propriétaires; à plus forte raison qu'on n'avait pas le droit de se coaliser pour attaquer cette propriété, ni pour faire tort l'entreprise, ni pour troubler la paix du Roi censé présent à la fois et à chaque instant, dans tous les lieux de son Royaume, ainsi que la tranquillité de la partie de ses sujets qui, approuvant les dispositions des entrepreneurs, avaient consenti à venir jouir des amusements que ceux-ci avaient préparés, au prix qu'ils avaient cru devoir y mettre; que dans toute l'Europe ainsi qu'en Angleterre, les prix d'admission

aux théâtres n'avaient jamais été fixés et avaient toujours été augmentés successivement depuis leur fondation jusqu'à ce jour; que les perturbateurs des représentations de Covent Garden, en demandant de la maniere dont ils le faisaient, une réduction dans les prix d'entrée, se rendaient ainsi juges et partie dans leur propre cause et prenaient la justice entre leurs mains, ce que la loi et la constitution du pays ne pouvaient tolérer et ne toléraient dans aucun cas, etc. etc.

Enfin, le respectable magistrat exposa au juré la loi relativement aux émeutes, et la définition que les plus habiles jurisconsultes en ont donnée, déclarant: que le rassemblement sans autorité de trois personnes et plus, pour troubler par du bruit, des vociférations et autres actes, la paix publique, même pour des choses justifiables, constituait ce qu'on appelait une émeute (riot), et que par-là même ces personnes devenaient amenables devant la loi, et punissables sévérement après conviction.

Le lendemain, 27, le juré déclara six des principaux tapageurs dans le cas de l'accusation, et les traduisit en conséquence en jugement. Le même soir, plus d'irruption de la phalange turbulente qui depuis cinq semaines, venait régulierement à neuf heures, mettre en fnite les spectateurs paisibles, et livrer vingt batailles à coups de poing aux amis du théâtre. Pour la premiere fois on entendit les pieces sans interruption; et tout annonce aujourd'hui que cette cabale enragée, de clercs de procureur, de courtauds de boutiques, de garçons apoticaires, d'acteurs mis de côté, d'auteurs de pieces rejetées, d'ouvriers renvoyés, d'entrepreneurs ruinés de spectacles rivanx; que cette cabale, disons-nous, à laquelle se joignaient chaque jour des gens plus que suspects, sera contrainte d'abandonner tout-à-fait la partie, et de laisser les propriétaires du nouveau Théâtre jouir en paix du prix dû à leur constance et du fruit de leurs travaux.

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LETTRES APOSTOLIQUES

ÉN FORME DE BREF,

Par lesquelles sont déclarés excommuniés, et de nouveau sont excommuniés les auteurs, exécuteurs, et fauteurs de l'usurpation de l'état de Rome, et des autres états appartenant au St. Siége.

PIE VII, PAPE.

Lorsque dans la mémorable journée du 2 Février, les troupes françaises, après avoir envahi les plus riches provinces de l'Etat Pontifical, ont fait une irruption soudaine dans Rome même, il nous a été impossible d'attribuer un pareil attentat uniquement aux raisons politiques et militaires que les usurpateurs mettaient en avant; c'est-à-dire, de se défendre dans cette ville, et d'éloigner leurs ennemis des territoires de la Sainte Eglise Romaine: nous n'y avons vu au contraire que le désir de tirer vengeance de notre fermeté et de notre constance à refuser de nous soumettre aux prétentions du gouvernement français. Nous avons vu sur-le-champ que cet attentat avait un objet bien plus étendu que de simples précautions militaires et momentanées, ou une simple démonstration de mécontentement envers nous. Nous avons vu revivre, renaître de leurs cendres, et reparaître au grand jour les complots impies, qui semblaient si non reprimés, au ⚫ moins assoupis, de ces hommes trompés et trompeurs qui voulaient introduire des sectes de perdition par le secours d'une philosophie vaine et fallacieuse, et qui tramaient ainsi depuis long-temps la destruction de notre Sainte Religion. Nous avons vu que, dans notre personne, on attaquait, on circonvenait, on combattait le Saint Siége du bienheureux Prince des Apôtres; dans l'espoir que sa chute, si toutefois elle était possible, entraîneraît nécessairement avec elle la ruine

VOL. XXVII.

2 B

de l'Eglise Catholique, fondée par son divin auteur sur ce Siége comme sur une pierre inébranlable.

nagueres, que

le

Nous avions pensé, nous avions espéré gouvernement français instruit par l'expérience des malheurs dans lesquels cette puissante nation s'était vue entraînée pour avoir lâché la bride à l'impiété et au schisme, et convaincu par le vœu unanime de la grande majorité des citoyens, s'était enfin véritablement et profondément pénétré de l'importance extrême dont il était pour sa sûreté, ainsi que pour le bonheur public, de rétablir de bonne foi le libre exercice de la religion Catholique, et de le prendre sous sa protection particuliere. Mus par cette opinion, animés par cette espérance, Nous qu', tout indignes que nous sommes, tenons sur la terre la place de celui qui est le Dieu de paix, à peine nous fûmesnous aperçus qu'il s'ouvrait une perspective de réparer les désastres de l'Eglise en France; l'univers entier nous est témoin de l'empressement avec lequel nous nous sommes prêtés à des traités de paix, et combien il nous en a coûté et à nous et à cette même Eglise pour conduire ces traités à la fin qu'il a été possible d'obtenir. Mais Grand Dieu! a quoi notre espoir a-t-il abouti? Quel a été le fruit définitif de notre condescendance et de notre libéralité? Depuis le moment où cette paix a été promulguée, nous avons été réduits à faire entendre la plainte du prophete: Voici que dans la paix mon amertume devient encore plus amere. Nous n'avons pas dissimulé cette amertume à l'Eglise, ni à nos freres les cardinaux de la Sainte Eglise Romaine, dans l'allocution que nous leur fimes en consistoire, le 24 de Mai de l'an 1802, pour leur signifier que dans cette promulgation on avait ajouté à la Convention que nous avions faite, quelques articles de nous ignorés, que nous improuvâmes dès qu'ils nous furent connus. En effet, par ces articles, non-seulement on anéantit dans l'exercice de la religion Catholique, dans les points les plus graves et les plus importants, la liberté qui avait été assurée verbalement, convenue, et solennellement promise dans le préambule même de la Convention, comme en étant la base et le fondement; mais encore dans quelques-uns de ces articles la doctrine même de l'évangile se trouve attaquée de près.

Le résultat de la Convention que nous fîmes avec le gouvernement de la République Italienne, fut à peu près semblable: ces mêmes articles que nous avions pris tant de soin de garantir de toute interprétation arbitraire et équivoque,

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