Y lisait en caracteres de feu, May the King live for ever; cette belle illumination attirait des milliers de spectateurs, tant de Richmond que du voisinage, sur la vaste pelouse qui est au devant de la maison du noble Lord. Nous nous ferions de même un devoir et une satisfaction de pouvoir décrire les fêtes données en divers lieux célebres, notamment par le marquis de Salisbury à Hatfield, par lord Mount Edgecumb à sa belle terre près de Plymouth, etc. mais le temps et les bornes de notre feuille nous interdisent cette jouissance. A Windsor, la présence de l'anguste objet de la fête, les préparatifs faits par S. M. la Reine, et par les princesses d'Angleterre, en l'honneur de leur pere, l'affluence de personnes de la cour qui arri vaient pour offrir leurs félicitations à la famille royale, la joie des habitants, tout offrait le spec→ tacle le plus animé, le plus gai, et le bonheur pus blic redoublait en voyant qu'à la seule exception de la faiblesse de ses yeux, le monarque chéri jouissait d'une aussi bonne santé qu'à toute autre époque de sa vie. Tous les prisonniers sur parole Danois, Hol landais et Russes, les Français exceptés, ont été ce jour-là libérés et envoyés dans leur patrie, sans conditions, par ordre spécial du Roi; il a été accordé une amnistie générale aux déserteurs de terre et de mer; une promotion considérable a eu lieu dans la marine et dans l'armée; la plupart des débiteurs de la couronne ont été élargis, etc. Les gazettes des provinces qui arrivent journellement, sont remplies de descriptions de la manicre dont le Jubilé y a été célébré. Chaque ville, bourg et village, s'est glorifié dans ce jour mémorable de ses processions, de ses réjouissances, de ses dîners, de ses illuminations, de ses charités, de ses délivrances de prisonniers, de ses fondations pieuses. A Bir mingham, cet anniversaire a été choisi pour l'érection de la statue en bronze de Lord Nelson sur la place publique. Les anciens sacrifiaient à leurs dieux irrités des hécatombes; chez nous, mille boeufs et dix mille moutons au moins ont été rôtis en masse et distribués en portions copieuses aux pauvres, suivant la coutume patriarchale du pays, en actions de grâces pour le Dieu bienfaisant qui veille sur nous. Tandis qu'on se réjouissait ainsi dans les trois royaumes, et sans doute aussi à Bombay, au Mogol, à Surinam, à la Martinique, aux Orcades, à Botanybay, au Cap de Bonne-Espérance, à et Macao, les valets du tyran notre ennemi illuminaient aussi pour une paix nouvellement conclue. Mais que faisait le tyran pour son peuple? délivrait-il ses prisonniers? non. Donnait-il à ses sujets une fête de famille? non. Il revenait vainqueur, et pourtant il demandait aux familles leurs enfants, leur sang, toujours du sang, 36,000 nouveaux conscrits ; il avait besoin de 36,000 malheureux pour aller faire 10 millions de misérables de plus! ici était l'image du ciel là était celle de l'enfer; ici nous avions un Jubilé là il n'y avait que pleurs et grincements de dents! SIEGE DE GÉRONE. Extrait d'une Lettre de Séville du 6 Octobre. Nous venons de recevoir la suite du Journal de Gérone, du 13 au 20 du mois dernier. Cette cité invincible continuait de se défendre, au milieu des plus grandes privations, et malgré la prolongation inattendue du siége pendant plus de quatre mois, avec un héroïsme qui fait la gloire de l'Espagne et qui sera un objet éternel d'admiration pour la postérité. Pendant toute la journée du 14, vingt-quatre pieces de canon et deux obusiers, dans les batteries de l'ennemi, firent sans discontinuer un feu terrible sur les brêches, sur les murs et sur la ville. La forteresse y répondit par un feu extrémement vif et dirigé avec beaucoup d'effet sur les ouvrages des assiégeants. Deux mortiers, établis à droite de la porte de Montjoui, lancerent pendant la nuit des bombes du plus fort calibre, qui, vu la hauteur d'où elles tombaient, firent un mal prodigieux. (Le journal de Gérone ne fait aucune mention de la sortie du 15, dont la gazette de Tarragone avait fait mention, et dans laquelle on disait que les assiégés avaient pris aux assiégeants une batterie de 8 pieces de canon. Gérone, pour être rangée au nombre des premieres filles du pays, n'a pas besoin d'exagérations, ni de relations fabuleuses, dit son brave gouverneur dans un des journaux; et l'on peut y ajouter que ni l'Espagne, ni la juste et glorieuse cause qu'elle défend, ni l'enthousiasme public ne peuvent tirer aucun avantage des fausses nouvelles que les feuilles publiques font circuler, et qui font plus de tort que de bien à notre caVOL. XXVII. 2 E raciere national. La vérité pure et simple sera le meilleur ornement de l'histoire de notre liberté. Laissons aux tyrans et aux gouvernements faibles et corrompus le soin de publier des faussetés pour égarer l'opinion publique, ou pour tromper le peuple qui mérite le moins de l'être.) Le 16, le feu de l'ennemi fut encore plus terrible. Il est impossible de décrire la canonade furieuse qui fut dirigée contre les murs, accompagné d'une volée de bombes et de grenades. Le 17, le feu continua avec la même vigueur; mais la garnison et les habitants persévérant dans la résistance la plus vigoureuse et la plus déterminée, virent, sans en étre ébranlés, la destruction des maisons de la ville. Dans la soirée, un capitaine français se présenta avec un pavillon de treve et une dépêche, Le gouverneur répondit laconiquement: Aucun parlementaire ne peut être admis." 2 Le 18, le feu de l'ennemi se ralentit dans la matinée, mais il redevint extrémement vif vers midi, et il fut accompagné d'une pluie de kombes et de grenades. Le 19, fut un jour bien glorieux pour Gérone, A la suite d'une canonade furieuse, par laquelle le Général Verdier chercha à épouvanter les habitants et à faciliter son entrée dans la place, il se détermina à tenter l'assaut. Il forma sa troupe qui consistait en 5500 hommes, en trois colonnes d'attaque, dirigées contre les trois brêches de Sainte Lucie, de Quartel des Alemanez, et de la porte de Saint Christobal; tandis que quelques corps détachés oceupaient l'attention des garnisons des forts Cabildo et Condestable, et qu'un autre corps considérable tentait d'emporter d'assant le fort Calvanis, s'étant pourvu à cet effet de haches et d'échelles. Les diverses colonnes étaient sur les brêches à quatre heures après-midi; mais à la même heure la géné rale fut battue, et le son imposant du tocsin se fit entendre dans toute la ville. Bientôt cette brave garnison de vétérans, parfaitement disciplinés, fut à son poste, entierement préparée au combat. Les officiers français qui conduisaient avec intrépidité leurs malheureux soldats à l'assaut, payerent cher pour leur témérité. L'attaque fut désespérée sur les trois points, mais particulierement à la brêche du quartier des Alemanez, où l'ennemi avait d'abord pénétré. Ils furent repoussés jusqu'à trois fois mais à la fin voyant que tous leurs efforts étaient inutiles, ils abandonnerent ce glorieux champ de bataille qui sera un monument éternel de la valeur de ses défenseurs et de la barbarie du tyran de la France. Nos invincibles défenseurs, și dignes de l'admiration de leur pays et de celle de toute l'Europe, ne perdirent pas un seul moment leur sang-froid et leur héroïqué constance; conduits par des officiers aussi braves qu'expérimentés, ils combattirent avec la plus grande ardeur et la plus haute intrépidité; et quoique dans des circonstances aussi terribles, il ne soit pas rare de voir les meilleures troupes jetées en confusion, ils maintinrent un ordre et une régularité faits pour en imposer à l'ennemi le plus intrépide. Aussi les brêches, les fossés et les glacis étaient-ils couverts des cadavres des Français. Un corps de troupes légeres qui fit, fort à propos, une sortie hors des châteaux, tandis que l'ennemi se retirait pour la derniere fois, fit un grand carnage de ces orgueilleux esclaves du despote, qui renoncerent finalement à leur entreprise à la nuit tombante, après avoir reçu le châtiment complet de leur témérité. Les journaux de Manresa, qui vont jusqu'au 25 Septembre, disent que l'ennemi avait, depuis le 29, cessé de canoner la forteresse, et qu'il s'était |