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bourg, d'une partie de la Carinthie et de la Carniole, lui ôte absolument tout point de contact avec l'Italie, et la cession de Trieste et de Fiume en fait une puissance de terre, hors d'état d'expédier ses produits par mer sans le consentement de la France ou des puissances dépendantes de la France. Il est cependant permis de douter encore si la paix relativement aux cessions territoriales, est aussi mauvaise qu'on avait raison de l'attendre après la maniere dont l'Autriche avait mis toutes ses places fortes et ses positions importantes dans les mains de la France après l'armistice de Znaym. Par cet armistice, elle s'était privée absolument de toute communication libre entre une partie de ses provinces et l'autre. Par l'interruption d'une force française en Moravie, la Bohême ne pouvait presque plus avoir de correspondance avec la Hongrie. Les Français avaient la clé de la Hongrie, ils avaient Gratz, ils étaient à Brunn, ils étaient en possession de Willach, de Vienne, ils commandaient le cours du Danube depuis sa source jusqu'à Presbourg, celui de la Muhr, de la Drave et de la Save; enfin Prague et Comorn étaient presque les deux seules places un peu fortes qui restassent aux Autrichiens.

Faillites en France, à la fin d'Octobre.

Louis-Jean Lemoyne, banquier à Rouen.
François Parlongue, négociant à Paris.
Etienne-Jean Jardin, manufacturier à Rouen.
Guary, Descures et Comp. nég. commiss. à Paris.
Veuve Aubert Jollin, négociante à Nantes.

Potor et Comp. négociants à Paris.

Marcilly, marchand de papier à Paris.

Commerce d'Altona.

Altona et les autres villes voisines du Holstein, gagnent beaucoup par le commerce avec l'Amérique. Depuis un mois, 58 navires américains qui sont arrivés à Tonningen, y ont débarqué, d'après l'état authenthique des régistres de douane, outre une quantité d'objets de médecine et d'épiceries, 6,717 ballots de coton; 13,389 ballots de poivre; 1,779 bariques de riz; 2,950, caisses de thé ; . 2,775 bariques de tabac ;

1,281,000 livres d'objets de teinture;

15,377 caisses

1,884 bariques

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de sucre;

7,469 sacs

1,760 boucauds et 34,790 sacs de café.

objets à des prix très de productions d'AlleToutes ces affaires ont denrées coloniales, et la

Les Américains ont vendu ces modiques, et ont acheté beaucoup magne, principalement des toiles. empêché la trop grande hausse des trop grande baisse des articles indigenes.-(Moniteur du 4 Novembre.)

Si Buonaparté veut juger de l'influence quela clôture de la Baltique aura pour accélérer la paix maritime, il apprendra avec quelque étonnement que, la semaine derniere, il est arrivé dans les ports d'Angleterre un convoi de 300 voiles, venant de Cronstadt, Riga, Revel, Memel, Lubeck, Gothenbourg, etc. etc.

Les mêmes journaux qui lui communiqueront cette douce nouvelle, lui apprendront aussi que les 600 millions de livres sterling de notre dette publique, se vendent sur le pied de 70 à 71, les 3 p. C., chargés de la retenue du dixieme; les autres fonds. dans la même proportion.

Une nouvelle commission aulique, à la tête de laquelle se trouve M. Wrbna, est chargée par l'Empereur d'Autriche de la direction provisoire de toutes les affaires administratives d'Autriche. Le 21, les autorités civiles de Vienne ont été remises en activité.

On écrit de Vienne du 5 Octobre, que la nouvelle qui s'était répandue quelques jours auparavant de la mort de l'Impératrice d'Autriche, se trouvait heureusement démentie, mais néanmoins S. M. était dans un état qui laissait peu d'espérances. Berthier et l'état-major de l'armée se trouvaient encore à Vienne. Ils étaient occupés à indiquer aux divisions des différents corps d'armée les positions qu'elles seront dans le cas de prendre d'après les ordres de Napoléon. Il s'est donné, le 24, un bal magnifique à Vienne dans la salle d'Apollon, la plus belle sans contredit qui existe en Europe. Le vice-roi d'Italie, le Prince de Neufchâtel, les Maréchaux Davoust et Oudinot, le Comte Daru et le Général Vandamme y ont paru.

On a remarqué d'abord avec surprise que le cours du change à Vienne n'éprouvait point de hausse, malgré la paix. Il est retombé à 313 et 315; mais on sait aujourd'hui que la cause en provient de l'immense émission du nouveau papiermonnaie que la Cour a faite pendant son séjour à Comorn; et en second lieu, de la persuasion où l'on est que l'Autriche a encore de fortes contributions à payer à la France en argent comptant.

La Gazette de France du 1er Novembre contient extrait de la gazette de Vienne du 17 Octobre, ainsi conçu:

"La ville de Vienne ne doit pas regarder comme une des suites malheureuses de la guerre qui vient de finir, la démolition de ses fortifications qui a commencé hier, non-seulement parce

que cette ville est maintenant garantie du danger de devenir une Sarragosse; mais encore parce qu'il en résulte de grands avantages pour son embellissement, pour la santé et la commodité de ceux qui l'habitent. Vienne était la seule capitale qui voulût être en même temps une place forte. Joseph Hessaya en vain de triompher de ce préjugé gothique. Aujourd'hui, nous avons l'espoir dé lier ensemble la ville et les faubourgs, par de nouvelles rues et de jouir de tous côtés d'un air pur. Lorsque les fossés seront entierement comblés et convertis en jardins anglais, lorsque les rues qui conduisent aux faubourgs seront pavées, on reconnaîtra l'avantage des nouveaux changements."

Le 15 Octobre, on a fait santer, par ordre de Buonaparte les ouvrages de fortification de la ville de Vienne. La destruction des ouvrages extérieurs et des bastions dits de Burg, de Schotten, et de Karnthem a eu lieu entre trois et quatre heures. On avait en soin de poser des sentinelles pour empêcher le monde d'approcher de ces ouvrages; les maisons les plus voisines des remparts avaient été évacuées. Le rempart intérieur n'a point été entamé, et l'action de la poudre était calculée de maniere qu'aucune partie murée de ces ouvrages ne sautât en l'air. Après plusieurs secousses qui causerent de larges fentes, tout s'écroula et ne forma qu'un tas de décombres.

Un chirurgien français, logé chez la Princesse de Lichtenstein, a été cassé et dégradé de l'ordre de la légion d'honneur pour avoir manqué à cette dame d'une maniere punissable.

Trois cents hommes de troupes du Grand Duc de Wurtzbourg, arrivées le 16 Octobre à Francfort, en sont reparties le 17 pour traverser la France et se rendre en Espagne.

On préparait à Prague, à la fin d'Octobre, les.

appartements du château de cette ville pour la récep tion de S. M. l'Empereur d'Autriche.

Le public a vu avec plaisir à Vienne trois escrocs français exposés au pilori. Ils s'étaient donnés pour des commissaires des guerres et avaient levé des contributions. (Quand y verra-t-on de même ceux qui se sont donnés pour Empereurs, ducs et comtes d'Empire?)

Le Conseiller d'Etat Réal, chargé du premier arrondissement de la police générale de l'Empire, est parti de Paris le 26 Octobre pour les départements de la ci-devant Belgique, où l'on est tranquille, et où la conscription s'exécute avec empressement ! !

Le Maréchal Ney, alias Duc d'Elchingen, est arrivé à Paris, venant d'Espagne.

Le Maréchal Marmont doit prendre un commandement à l'armée d'Espagne.

Il est arrivé de Vienne plusieurs animaux, entre antres, deux lions, des kangaroos, un casoar, et des perruches. Plusieurs especes rares de ces animaux sont destinées pour la ménagerie de la Malmaison, et pour celle du Muséum d'histoire naturelle. Il est venu en même temps plusieurs caisses contenant des plantes exotiques très-rares et très-curieuses.

Deux frégates et vingt-quatre vaisseaux de transport ont conduit à Riga l'amiral Siniavin, ainsi que les équipages de la flotte russe qui se trouve en Angle

terre.

La Princesse Pauline est arrivée à Paris, de retour d'Aix-la-Chapelle, où elle était allée prendre les eaux. Sa santé est toujours très-délabrée; elle a séjourné quelque temps à Liége.

L'Empereur a signé des lettres-patentes qui étaVOL. XXVII. 3 E

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