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ordre d'aller attaquer dans cette position. Voici le rapport adressé par ce général au maréchal duc de Castiglione, sur le résultat de cette affaire.

:

Au camp sous Bascano, le 1er Novembre.

Conformément aux ordres de V. Exc., je suis parti aujourd'hui 1er Novembre à quatre heures du matin, avec 8 bataillons et 3 escadrons, pour aller attaquer une division ennemie de 8000 hommes d'infanterie et 400 chevaux du corps de Blake, tous des gardes wallones, 'régiments suisses ou grenadiers. J'ai trouvé l'ennemi retranché dans SantaColoma, où il avait crenelé toutes les maisons. Il avait en outre des troupes en position sur les hauteurs, derriere un grand ravin. J'ordonnai au colonel Espert d'aller passer la rive avec le bataillon du 42e régiment, entre Rieu-de-Rénas et la position des insurgés, afin de les tourner par leur droite en gagnant les hauteurs; tandis que le Se bataillon du même régiment, et le 3e du 3e d'infanterie légere, allerent passer le ravin à la hauteur de Farnes, pour chercher à tourner l'ennemi par sa gauche. Le général Dumoulin eut ordre d'enlever Santa-Coloma à la baïonnete, avec trois bataillons du 1er d'infanterie légere, soutenus de trois escadrons de dragons. Tous ces ordres ont été très-bien exécutés; après trois heures d'une fusillade très-vive, l'ennemi a été débusqué de toutes ses positions, et mis dans une déroute complete. Ce corps n'a dû son salut qu'aux difficultés insurmontables qu'offrent les montagnes où il s'est réfugié. Tous ses camps ont été brûlés, ses bagages pris. Cent chevaux de sa cavalerie ont été pris ou tués; on lui a fait 300 prisonniers, dont 3 lieutenants-colonels; enfin, il a eu plus de 2000 hommes tués ou blessés, et il s'est replié dans le plus grand désordre du côté de Saint-Hilari, où se trouve le reste du corps de Blake.

La bravoure des troupes dans cette affaire est au-dessus de tout éloge; généraux, officiers et soldats, tous ont rivalisé de courage et se sont couverts de gloire; je prie V. Exc. de vouloir bien les recommander à la bienveillance de S. M., etc

(Signé)

SOUHAM

On apprend par des lettres de Trieste que les Anglais continuent à inquiéter les côtes de la mer Adriatique par une flotille qu'ils y entretiennent à grands frais. On se flatte néanmoins qu'ils seront obligés de quitter ces parages; car sous peu de jours ils n'auront plus aucun port où ils pourront débarquer, les Français devant occuper toutes les côtes sur l'Adriatique, qui leur ont été cédées par le traité de Vienne. Cette espérance sera trompée, au lieu d'envoyer une flotille on a envoyé une flotte et une armée qui ont déjà pris Ithaque, Zante, Cithere et Céphalonie.

On assure que le Roi de Suede GustaveAdolphe a obtenu sa liberté, à la condition qu'il irait avec sa famille s'établir et vivre en Suisse, où il jouira d'un revenu d'environ 500,000 fr., provenant principalement d'un capital qu'il avait précédemment placé dans les fonds d'Angleterre. On le croit actuellement en route. La fortune particuliere de ce Prince, y compris le château de Ĥaga, a été évaluée à 900,000 rixdalers banco.

On ne croit pas que la multiplicité des affaires. permette à la diete suédoise de terminer sa session à l'époque fixée du 11 Novembre. Dans cette assemblée, l'ordre des paysans a proposé dernierement de séculariser les revenus des évêchés à mesure qu'ils viendraient à vaquer.

La gazette de Prague annonce que le GrandVisir a pris position entre Andrinople et Silistria, et qu'il était très-probable que les Russes et les Turcs se livreraient bientôt une bataille décisive. En Servie, il n'y avait eu que de petits combats d'avant-postes entre les Turcs et les Serviens, lorsque les premiers ont inopinément évacué les districts qu'ils occupaient dans cette province, au-delà de la Morawa, en se retirant de Passarowitch, Ram et Perka sur Nissa. On ignore absoVOL. XXVII.

3 Y

Jument le motif qui a engagé les généraux Turcs à faire ce mouvement rétrograde. Des nouvelles de Widdin présentent cette retraite comme l'effet du mauvais temps et des pluies continuelles qui menaçaient de rendre impraticables toutes les routes dé la Servie.

Le général du génie, van Suchtelen, hollandais d'origine, qui a beaucoup contribué par son activité et ses talents à la conquête de la forteresse de Sweaborg et à celles de la Finlande, va se rendre à la cour de Stockholm, en qualité d'ambassadeur de Russie. (Ceci est à l'imitation de Buonaparté qui envoyé toujours le vainqueur chez les vaincus.)

L'importation et exportation des denrées coloniales étant défendues à Hambourg en vertu d'un décret impérial du 28 Octobre, le président d'Altona vient de publier, pour cette ville, la même défense provisoirement, et jusqu'à ce qu'il ait reçu des ordres ultérieurs de S. M. le Roi de Dannemare. (On voit que Buonaparté commande avec assez de despotisme dans les états de son ami pour qu'un employé croie devoir rendre un décret sans consulter son gouvernement.)

On mande du département de l'Ostfrise, que le 6 de Novembre, un bâtiment arrêté à Greetzyl, et que l'on conduisait à Aurich, sous l'escorte d'un caporal et quatre hommes du 4e régiment, a été attiqué par une bande de 300 contrebandiers qui voulaient l'arracher des mains de l'escorte. Le caporal ayant en vain employé tous les moyens, fit faire feu. La bande se dispersa, en laissant sur la place un mort et un blessé. On attribne cette espece d'insurrection à M. Kulenkamp, consul de Dannemarc à Brême; on dit même qu'il était à Aurich pour cette affaire. (On va rendre le Roi de Dannemarc responsable du délit qu'on attribue à son eonsul.)

Si l'on en croit des nouvelles de Munich qui nous paraissent porter tous les caracteres du mensonge et de la fourberie, la tranquillité la plus parfaite regne dans la vallée d'Inn; les paysans mettent bas les armes, et se comportent en général de la maniere la plus paisible. Le fameux Hoffer a publié à Sterzing, le 8 de ce mois, une proclamation par laquelle il invite tous les gens armés à se soumettre. La destruction des ponts entre Steinach et Brixen est la seule cause qui ait empêché la jonction des corps du général Drouet et du prince viceroi d'avoir eu lieu le 10. On assure que le général Baraguay-d'Hilliers a livré un combat près la Clause de Muhlbach, qui a eu pour suite la dispersion des insurgés dans cette partie du Tyrol. Le corps d'armée italien est déjà arrivé à Balzano ou Botzen.

On a publié officiellement les pieces sui

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vantes:

Armée d'Allemagne. Corps d'Armée Royal Bavarois.

Le général de division, commandant en chef le corps d'armée royal bavarois, ayant remarqué que dans toute la la haute et basse vallée de l'Inn, l'absence des autorités civiles a produit l'anarchie la plus complete, résolu à mettre un terme à ces désordres, a nommé une commission administrative provisoire, chargée d'exécuter ses ordres pour le bien du pays ou le service de l'armée.

Les membres de la commission sont MM. de Reinhardt, président; Joseph Kalb et Pierre de Gassler, con seillers.

Cette commission se choisira les employés nécessaires; elle correspondra directement avec le général commandant. M. d'Azwanger est nommé directeur de police provi

soire.

Dans tout ce qui regarde la subsistance de l'armée, la commission administrative s'entendra avec M. le chambellan,

comte de Preysing, et le conseiller d'économie, M. Knopp, chargés de ce soin par S. M. le Roi de Baviere.

Au quartier-général d'Inspruck, ce 3 Novembre 1809.
Le général de division,

(Signé) Comte D'ERLON DROUET.

Premiere Lettre prétendue d'André Hoffer.

A S. Exc. le Général de Division Drouet, Comte d'Erlon, Commandant en Chef le Corps d'Armée Royal Bavarois,

Un courier de S. A. I. l'Archiduc Jean, muni de passeports français, vient d'apporter au pays du Tyrol la nouvelle officiellement garantie que la paix a été définitivement conclue entre la maison d'Autriche et S. M. l'Empereur des Français,

Consolés de voir le sort de notre patrie livré à la générosité du monarque français, nous avons, pour arrêter surle-champ l'effusion du sang, envoyé des députés à S. A. I. le vice-roi d'Italie, pour témoigner à ce Prince notre respect, et pour nous entendre avec lui sur les mesures que circonstances exigent.

Agréez, Excellence, les assurances, etc.

les

(Signé) ANDRÉ HOFFER, Commandant en Chef du Tyrol.

Schoemberg, ce 29 Octobre 1809.

Deuxieme Lettre d'André Hoffer.

A S. Exc. le Général de Division, etc.

Steinach, ce 4 Novembre 1809, à 8 heures et demie du soir.

Sa Majesté le vice-roi d'Italie ayant daigné donner aux députés de Pusterthal l'assurance que si tout le peuple tyrolien mettait bas les armes, il serait traité de la maniere la plus indulgente, que tous les délits seraient oubliés et pardonnés, et que personne ne serait recherché, le soussigné n'a point hésité de donner à cette assurance une confiance entiere, et d'ordonner en conséquence à toutes les troupes

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