général tous les autres produits du sol de ce royaume. Réciproquement, les Suédois pourront exporter de la Finlande le bétail, le poisson, le blé, la toile et le goudron, les planches, les ustensiles en bois de toutes especes, les bois de construction et de chauffage, et en général tous les autres produits du sol de ce grand-duché. Ce traffic sera établi et conservé jusqu'au ler---13 Octobre 1811, exactement sur le même pied qu'il était avant la guerre; il ne pourra étre prohibé, sous aucun prétexte quelconque, ni grevé d'aucun droit, autres que ceux qui pouvaient être imposés avant ladite guerre, sauf les restrictions que les rapports politiques des deux nations pourront rendre nécessaires. 18. L'exportation annuelle, exempte de droits de sortie, de 50 mille tchetwerts de blé, dont l'achat aura été fait dans les ports du golpge de Finlande, ou de la mer Baltique, appartenant à S. M. l'Empereur de toutes les Russies, est accordée à S. M. le roi de Suede, qui fournira la preuve que l'achat en a été fait pour son compte, ou en vertu de son autorisation; sont exceptées les années stériles ou l'exportation du blé, sera frappée d'une prohibition générale; mais les quantités arriérées par suite de cette mesure, pourront être compensées lorsqu'elle cessera. 19. Pour ce qui regarde le salut en mer entre les vaisseaux de guerre des deux hautes parties contractantes, il est convenu de le régler sur le pied d'une parfaite égalité entre les couronnes. Quand leurs vaisseaux de guerre se rencontreront en mer, le salut suivra le rang des officiers commandants, de sorte que celui d'un rang supérieur recevra le premier le salut, qui sera rendu coup pour coup. S'ils sont d'un rang égal, on ne se saluera depart ni d'autre. Devant, les châteaux, forteresses, et à l'entrée du port l'arrivant ou le partant salue le premier, et ce salut lui est rendu coup pour coup. 20. S'il s'élevait des difficultés au sujet de quelques points sur lesquels il n'aurait pas été statué par ce traité, ils seront discutés et réglés, à l'amiable par la voie des ambassadeurs ou ministres plénipotentiaires respectifs, qui y apporteront le même esprit de conciliation qui a dicté le présent traité. 21. Le présent traité sera ratifié par les deux hautes parties contractantes, et les ratifications en bonne et due forme, devront être échangées à Saint-Pétersbourg dans quatre semaines, ou plus tôt, si faire se peut, à compter du jour de la signature du présent traité. En foi de quoi, nous soussignés, en vertu de nos pleins-pouvoirs, avons signé le présent traité de paix, et y avons apposé le cachet de nos armes. Fait à Friedrichshamm, ce 5 ( 17 ) Septembre, l'an de grâce, 1809. (Signé), le Comte NICOLAS DE ROMANZOFF, A ces causes, après avoir suffisamment examiné ce traité de paix, nous l'avons agréé, confirmé et ratifié, comme par ces présentes, l'agréons, confirmons et ratifions dans toute son étendue, en promettant, sur notre parole impériale, pour nous et nos successeurs, d'en maintenir et observer inviolablement toutes les stipulations; en foi de quoi, nous avons signé notre présente ratification impériale de notre propre main, et y avons fait apposer le grand sceau de notre Empire. Donné à Saint-Pétersbourg, ce ler. Octobre, l'an de grâce 1809, et de notre régne, la neuvième année. ALEXANDRE. le Comte DE ROMANZOFF. Proclamation de l'Empereur d'Autriche. ORDRE DU JOUR. J'ai mis fin à la guerre, pour faire jouir de nouveau mes peuples des avantages de la paix. Leur bien-être ne sera plus exposé aux hasards des événements. Ils ont assez prouvé leur fidélité et leur dévouement dans tous les dangers, et par-là resserré et rendu indissolubles les liens qui unissent un prince à un bon peuple. Je reconnais dans mon armée, dont je me rappellerai toujours les exploits avec attendrissement, le soutien de mon trône, l'appui et le garant de la tranquillité avenir de mes sujets. Dans les trois dernieres batailles, elle s'est acquise des droits à l'estime et à l'admiration générales. Les preuves sans nombre qu'elle a données d'une fidélité inébranlable, et d'un dévouement sans bornes à ma personne, lui donnent les plus justes titres à mon amour et à ma reconnaissance. Mon premier soin sera de lui accorder les distinetions qu'elle mérite et de travailler à son bien-être. Il m'est impossible de récompenser, suivant le désir de mon cœur, le mérite de chaque individu dans le moment actuel, où le bonheur de tous doit être également l'objet de mes efforts; cependant, je donnerai à ma brave armée les plus grandes preuves de reconnaissance et de satisfaction que je puisse lui donner dans les circonstances actuelles. Outre les nombreuses promotions qui ont déjà eu lieu, et les gratifications qui ont été accordées aux troupes, j'ai pris des mesures pour la distribution des croix de l'Ordre de Marie-Thérese destinées à chaque corps, ainsi que des médailles d'or et d'argent auxquelles seront jointes des gratifications particulieres. J'ordonne en même temps la tenue d'un Chapitre du dit Ordre, et j'établis une Commission des Médailles, afin que ceux qui croiront avoir, par des actions d'éclat, des droits à des récompenses, puissent les faire valoir; ils peuvent être assurés qu'on leur rendra toute justice. La paix va faire rentrer l'armée dans ses garnisons. J'attends d'elle avec toute confiance, qu'elle conserve l'esprit de discipline toujours inséparable de la véritable bravoure, d'amour de la patrie, et de concorde avec les autres sujets, qui l'a toujours caractérisée jusqu'à présent; que le sentiment de son propre mérite ne s'affaiblira point en elle, et que chacun de ses chefs s'efforcera toujours de concert avec moi de maintenir l'esprit d'ordre et l'organisation intérieure, qui peuvent seuls nous assurer une tranquillité durable, et nous faire respecter par nos voisins. (Signé) Totis, le 24 Octobre, 1809. FRANÇOIS. SUR LA PAIX AVEC LA FRANCE RÉVOLUTIONNAIRE. Les puissances légitimes succombent ou s'affaiblissent, tandis que l'usurpateur prospere. Déjà ce monstre dont les crimes feront encore plus frémir la postérité qu'ils n'auront tourmenté ses contemporains, n'est plus regardé comme le fléau de l'humanité, comme le plus vil des parvenus et le plus audacieux des brigands, par les souverains qu'il dépouille ou qu'il humilie; ses droits sont consacrés et reconnus par eux, et pourvu qu'il leur laisse une souveraineté nominale, ils lui abandonnent l'influence suprême. Mais n'existe-t-il point de devoirs relatifs entre les rois et les peuples ? et s'il est des époques où ceux-ci doivent se dévouer pour le salut de leurs princes, n'en est-il pas où les princes doivent se dévouer pour le salut de leurs peuples ? Pourquoi n'envisager dans les guerres soutenues contre la révolution française que des territoires à recouvrer, une couronne à conserver? Pourquoi ne pas confondre le peuple avec l'état, les individus avec le Prince? Pourquoi séparer l'honneur de l'existence, et l'indépendance de la souveraineté? Après les catastrophes qui ont renversé la famille royale de France, après l'assassinat de cet infortuné Louis XVI, dont le cœur était si pur, la morale si sévere, et dont le gouvernement avait été si paternel; après la longue agonie et la fin lamentable de cette illustre Marie-Antoinette, qui fut encore plus grande que ses bourreaux ne furent atroces; après que ces deux têtes augustes, dépouillées du diadême, eurent tombé sous la hache qui frappait tous les rangs et tous les âges, quel est le Souverain qui a dû se VOL. XXVII. 4 C croire en sûreté, et qui n'a pas dû s'attendre à un sort aussi tragique? Ainsi, en combattant la révolution française ou tout pouvoir créé par elle, les rois auraient dû sentir qu'ils combattaient pour la conservation de leur dynastie, pour le salut de leurs peuples, pour l'honneur, et pour leur propre exis tence. Mais déjà l'Europe continentale éprouvait les effets de la politique avide et égoïste, adoptée depuis un siecle par ses gouvernements; il n'y avait, en quelque sorte, plus de souverains; tout leur pouvoir résidait dans leurs cabinets, et leurs affections particulieres devaient céder à ce que leurs ministres appelaient la raison d'état. La plus épouvantable des catastrophes qui, depuis l'origine des sociétés, ait ébranlé les bases sur lesquelles elles reposent, le plus atroce des régicides et la plus sanglante anarchie ne furent envisagés que comme les symptômes de la dissolution d'un royaume qui avait, depuis deux siecles, excité la jalousie ou les inquiétudes de tous les autres ; et, au lieu de combattre avec vigueur les doctrines de la rébellion, et d'opposer les forces de tous les empires réunis aux affreux ravages que, depuis long-temps, elles avaient préparées, on ne songea qu'à profiter de l'épuisement où l'on s'attendait à voir tomber bientôt la nation égarée par elles. On fit la guerre au territoire et non à une faction; on ne vit que des frontieres à envahir, des places fortes à réduire, et non pas une rébellion organisée, une anarchie systématique qu'il fallait étouffer dans leur naissance, et dont les premiers succès devaient être à jamais effacés du souvenir des peuples, afin qu'ils ne pussent pas un jour en concevoir la possibilité. De là sont venus tous les malheurs de l'Europe; ainsi fut créée par l'imprévoyance des cabinets, cette force d'accroissement qui a été le caractere soutenu |