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nées de distance, si l'on en croit les dernieres nouvelles qui sont parvenues. Voici quelques détails sur les choses et sur les individus, qui seront lus avec intérêt par tous ceux qui voient dans la résistance des Espagnols le tableau de tout ce que le patriotisme et l'énergie peuvent produire de plus grand et de plus exalté, et l'époque comme le moyen de la régénération de l'Europe.

Extrait d'une Lettre de Séville du 18 Novembre.

"La plus grande confusion régne dans cette ville. Palafox, frere de l'héroïque défenseur de Sarragosse, a été arrêté. Un officier Français de haut grade a été découvert ici sous un déguisement. Le peuple dans sa rage en a fait justice sommaire ment, en l'étranglant."

"Le bruit courait avant-hier qu'il était survenu une révolution complete dans le Gouvernement Espagnol; que la Junta avait été forcée d'abandonner les rênes du Gouvernement; que plusieurs de ses membres avaient été arrêtés, et même que quelquesuns avaient été victimes de l'indignation du peuple; et qu'il avait été formé une régence composée de cinq membres, dont les principaux étaient le cardinal de Bourbon, le duc del Infantado et le Marquis de la Romana, mais cet événement n'est encore confirmé par aucuns avis ultérieurs."

Il paraît que le projet de existait depuis quelque temps. sujet les faits suivants, que nous regarder comme certains.

dissoudre la Junta

On rapporte à ce avons tout lieu de

Pendant que le marquis de Wellesley était à Séville, il eut connaissance d'un complot qui avait pour objet d'arrêter tous les membres de la Junta au milieu de la nuit, pendant qu'ils tiendraient conseil d'en mettre à mort quelques-uns, et d'en envoyer d'autres en Amérique; d'établir une régence, à la

;

tête de laquelle seraient le cardinal de Bourbon, le duc del Infantado, le marquis de la Romana et deux autres membres. Le régiment des gardes du Duc, qui était alors à Séville, devait être le principal instrument du complot. Le Marquis de Wellesley en donna avis à la Junta, qui fut extrémement alarmée et implora son assistance. Il promit d'aller sur-lechamp trouver le Duc del Infantado, mais il fit sentir la nécessité impérieuse de céder aux vœux du peuple, de convoquer les Cortes, et de faire des réformes dans l'administration. Le Marquis eut une conférence avec le Duc del Infantado, qui usa tellement de son influence sur son régiment des gardes que le projet ne fut pas mis à exécution.La Junta, délivrée du danger qui l'avait effrayée, fit en sorte d'éloigner ce régiment, et de faire venir à Séville des troupes sur lesquelles elle croyait pouvoir compter.-Elle montra ensuite de la répugnance à remplir ses promesses, ce qui excita une vive indignation contre elle; et l'on dit que le Marquis de la Romana lui adressa les reproches les plus sanglants. Craignant la vengeance populaire, elle convoqua enfin les Cortes.¦

la

"Le Marquis de Wellesley était si populaire en Espagne, que son départ y a été regardé comme une calamité publique, et l'on craignait que la populace imaginant qu'il était occasionné par le dégoût que Junta lui avait causé, ne conspirât contre elle. Le noble Lord a fait tout son possible pour détruire ces idées. Il a donné les plus fortes assurances que le gouvernement et le peuple Anglais étaient toujours également attachés à la cause de l'Espagne et disposés à faire les plus grands efforts pour la soutenir, et que la cause de son départ, loin de lui ôter les moyens de la servir, lui en fournirait de nouveaux. Ces représentations ont calmé le peuple à Séville, ainsi quà Cadix, où nous apprenons que le regret de le voir partir était si vif que la populace avait

d'abord eu l'intention de s'opposer à son embarque

ment.

Lord Wellington conserve toujours à Badajoz une position d'où il menace également les flancs et les derrieres de l'armée française, si elle fait un mouvement pour s'opposer à la marche des divers corps Espagnols. Ce brave général jouit de la plus grande popularité en Portugal; chaque fois qu'il paraît au théâtre, le spectacle est interrompu par les acclamations de l'enthousiasme public.

Lord Wellesley a baisé la main du Roi à l'occasion de sa nomination à la place de Ministre des Affaires Etrangeres. Nous n'ajouterons rien aux présages heureux que nous avons offerts dans notre dernier Numéro, et qui promettent à l'Angleterre un successeur digne de la consoler de la perte de l'im-. mortel Pitt.

L'évacuation de l'île de Walcheren ne s'exé-, cute pas avec la rapidité qu'on avait d'abord supposée. On y a envoyé de nouvelles troupes, pour la défendre pendant l'embarquement des munitions et approvisionnements de l'armée et des propriétés particulieres. On fait sauter toutes les redoutes et for-tifications qui défendaient l'approche de Flessingue.

Pendant qu'une expédition se dirige contre la Guadeloupe, une autre est partie de Messine pour s'emparer des îles ioniennes, Corfou a déjà dû être attaquée, mais comme cette île est défendue par une garnison de 5000 hommes, il est à craindre qu'elle ne fasse une longue résistance, et si l'on en croit un journal du matin, les dernieres nouvelles reçues de Malthe font désespérer du succès de cette attaque.

On a reçu depuis quelques jours à Londres des nouvelles qui sont affligeantes pour le commerce de l'Inde.

La Compagnie des Indes a reçu la nouvelle de l'arrivée aux Dunes du Lion, vaisseau de 64 canons, ayant sous son escorte le Bombay, vaisseau de la Compagnie et deux vaisseaux des Indes qui sont l'Upton-Castle et le Lord Castlereagh.

Le Warley, qui faisait partie du même convoi, en a été séparé Lundi dernier, par un fort coup de vent; il est arrivé faisant beaucoup d'eau.

Ce convoi a fait voile de Ste. Hélene le 11 Octobre.

Quatre autres vaisseaux qui avaient fait voile du Bengale, ont rencontré dans la baie la frégate Française la Caroline; deux ont été pris, un a été jeté à la côte, et l'autre s'est échappé et il est arrivé à l'île du Prince de Galles.

L'Upton-Castle et le Lord Castlereagh ont fait voile du Bengale le 27 Juillet. Ce dernier a rencontré le cutter de S. M. l'Olyınpia, faisant partie de l'escadre qui bloque l'ile de Bourbon, et il a appris de lui que la Caroline y avait conduit le. Streatham et l'Europe; qu'ils étaient mouillés sous la protection d'une forte batterie, et qu'une tentative pour les enlever avait été faite sans succès. Le capitaine Corbet, de la Nereide, se proposait d'en faire une seconde..

C'est avec chagrin que nous annonçons à nos lecteurs que le tumulte qui a lieu depuis quelque temps à Covent-Garden s'est ranimé avec un nouveau scandale et une plus grande violence. L'espece de triomphe qu'a obtenu à la cour des Plaids Com· muns. M. Clifford, avocat très-connu, qui est un des chefs du parti dont le motif apparent est d'obtenir le rétablissement des anciens prix du théâtre; ce triomphe, qui n'a aucune influence sur le fonds de la question qui est à décider par les tribunaux, a ranimé les vociférations, les voies de fait, les insultes à la décence publique, qui font de la salle de Covent-Garden l'antre de la discorde et l'habitation des furies. Le jury ayant décidé que l'arrestation de M. Clifford était illégale, et ayant condamné M. Brandon à une amende de cinq. liv. st., cette déclaration a été regardée par une populace ignorante et égarée comme une impunité pour les délits passés et comme un encouragement à de nouveaux désordres. Sir J. Mansfield qui présidait le tribunal, a exprimé le regret que lui causait ce verdict, et la crainte qu'il ne compromît d'une maniere très-fâcheuse la tranquillité publique.

On souscrit chez M. PELTIER, 7, Duke Street, Portland Plaec. De l'Imprimerie de Vogel et Schulze, 13, Poland Street Londres.

L'Ambigu,

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VARIÉTÉS LITTÉRAIRES ET POLITIQUES.

No. CCXLII.-Le 20 Décembre, 1809,

VARIÉTES LITTÉRAIRES.

De l'Etat Sauvage considéré comme le dernier Degré de Dégénération de l'Espece Humaine, avec un Aperçu des principales Causes de cette Dégénération et des Moyens de s'en garantir; Ouvrage publié à Paris par J. Dan. Del...

...

Les hommes se sont-ils élevés de l'état sauvage à la civilisation, ou sont-ils retombés de la civilisation à la vie sauvage? Telle est la question que M. Dan. . . . . Del..... se propose d'examiner. Mais comme il est du devoir de tout écrivain qui traite un sujet important de dissiper les préventions qui pourraient s'élever contre lui, M. Dan.... Del.... (des Pyrénées) commence par s'expliquer sur un point qu'il regarde comme d'une haute considération. II a le malheur de loger dans la rue des Mauvaises-Paroles. Or, des esprits malins en conclueraient peutVOL. XXVII.

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