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milieu des grands événements de l'Allemagne et de l'Espagne, que l'intérêt de ses alliés. Ne suffisait-il pas d'ailleurs pour déjouer ses projets, de ces mêmes gardes nationales qui l'ont, il y a vingt ans, arrêté sous les murs de Dunkerque? Si l'Espagne est pacifiée plutôt, si l'Autriche souscrit plus vite à la paix, l'Europe cette fois, en sera redevable à l'Angleterre. La France lui doit, dès ce moment, de lui avoir offert l'occasion de déployer sa puissance contre une attaque inopinée, d'avoir fait voir qu'il suffisait d'un appel de l'Empereur à vingt de ses départements pour opposer à ses ennemis, en moins d'un mois, plus de cent mille soldats armés, tandis que ses armées combattaient au loin et sans qu'il ait été nécessaire d'en détacher un seul homme.

Voici l'ordre du jour donné le 30 Août à Anvers, par Bernadotte.

"Soldats!

Ordre du Jour.

"Il y a dix jours qu'une expédition formidable s'était réunie à Batz; l'ennemi ne cachait point ses projets .... Six cents voiles et 40,000 hommes menaçaient Anvers, sa flotte, ses chantiers, et tous les travaux conçus par le génie du grand Napoléon.

"Peu certain de vous vaincre avec les armes ordinaires, il combinait contre vous mille instruments de destruction.

"Vous êtes accourus! Dès que je vous ai vu 15,000, je vous ai placés au poste d'honneur. L'ennemi a vainement attaqué le Vieux-Doel et Frédéric-Henri ! . . . . Trompé dans ses espérances, il part aujourd'hui, et croit trouver sur d'autres rives plus de facilité dans ses entreprises.

"Vous allez cantonner dans les villages: si l'ennemi reparaît, vous retournerez dans ces marais que votre patience a déjà illustrés; vous y reporterez cette même ardeur, ce même zele pour le service de l'Empereur: vingt mille de vos camarades, qui arrivent de toutes parts, s'y trouveront avec vous ; et s'il le faut enfin, la marine, qui a déjà tant fait dans cette circonstance, répondra à l'ennemi avec ces mêmes armes dont le funeste usage doit retomber sur lui.

"Soldats! vous avez peu combattu; mais les avan

tages que vous avez remportés sont incalculables : les rives de l'Escaut attesteront aux siecles à venir que des forces gigantesques peuvent échouer contre l'activité, le dévouement et la valeur.”

Lettre de Buonaparté.

Monsieur le comte de Hunnebourg, notre ministre de la guerre. Des rapports qui sont sous nos yeux, contiennent les assertions suivantes : Le gouverneur commandant la place de Flessingue, n'aurait pas exécuté l'ordre que nous lui avions donné de couper les digues et d'inonder l'île de Walcheren, aussitôt qu'une force supérieure ennemie y aurait débarqué; il aurait rendu la place que nous lui avions confiée, l'ennemi n'ayant pas exécuté le passage du fossé, le revêtement du rempart étant sans brêche praticable, et intact, dèslors sans avoir soutenu d'assaut, et même lorsque les tranchées des ennemis n'étaient qu'à 150 toises de la place, et lorsqu'il avait encore 4000 hommes sous les armes; enfin la place se serait rendue par l'effet d'un premier bombardement. Si telle était la vérité, le gouverneur serait coupable, et il resterait à savoir si c'est à la trahison ou à la lâcheté devrions attribuer sa conduite.

que nous

Nous vous écrivons la présente lettre close, pour qu'aussitôt après l'avoir reçue, vous ayez à réunir un conseil d'enquête, qui sera composé du comte Aboville, sénateur; du comte Rampon, sénateur; du vice-amiral Thevenard; et du comte Songis, premier inspecteur-général de l'artillerie. Toutes les pieces qui se trouveront dans votre ministere, dans ceux de la marine, de l'intérieur, de la police ou de tout autre département, sur la reddition de la place de Flessingue, tant sous le rapport de sa défense, que de tout autre objet qui pourrait intéresser notre service, seront adressées au conseil, pour nous être mises sous les yeux avec le résultat de ladite enquête.

Cette lettre n'étant à autre fin, nous prions Dieu, Monsieur le comte de Hunnebourg, qu'il vous ait en sa sainte garde.

Donné en notre camp impérial de Schoenbrun, le 7 Sep. tembre 1809.

Par l'Empereur,

(Signé) NAPOLEON.

Le Ministre Secrétaire-d'Etat, (Signé,) H. B. MARET

Buonaparté a rendu en son camp de Schoenbrunn, le 15 Août 1809, le décret suivant:

"Napoléon, etc. etc.

"Voulant constater par un monument durable la satisfaction que nous avons éprouvée de la conduite de notre grande-armée et de nos peuples pendant les campagnes de Jéna et de la Vistule, nous avons décrété et décrétons ce qui suit :

"Art. Ier. Il sera élevé sur le terre-plain du Pont-Neuf un obélisque en granit de Cherbourg, de 180 pieds d'élévation, avec cette inscription; l'Empereur Napoléon au peuple français.

ઃઃ

" II. Sur les différents côtés de cet obélisque représentés tous les faits qui ont honoré la France, pendant ces deux campagnes.

"III. Notre directeur-général des musées sera chargé de l'exécution de ce monument, et notre ministre de l'intérieur nous en présentera les projets et devis avant le 1er Janvier 1810; et les travaux devront en être terminés en 1814 pour tout délai.

" IV. Les frais de ce monument seront affectés sur des fonds spéciaux et particuliers.

"V. Nos ministres sont chargés de l'exécution du présent décret.

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tures des observateurs. C'est en quelque sorte le seul de ses journaux qui s'exerce avec une apparence de liberté, et même avec quelque ironie sur des sujets qui sont en général traités par les autres d'une maniere grave et sévere. L'article suivant sur la derniere expédition tentée par l'Angleterre, donnera nne idée du genre de ce journal, et du parti que Buonaparté prétend sans doute en tirer, dans la grande organisation qui lui assujetit toutes les presses du Continent.

:

Le Parlement anglais n'est point assemblé dans ce moment; il ne se réunira qu'au mois de Novembre, et c'est un malheur pour les lecteurs avides des débats des deux chambres. Le champ est beau pour les orateurs de l'opposition: on croit déjà les entendre demander compte aux ministres, et de l'imprudente marche de Lord Wellington en Espagne, et des inconcevables lenteurs de Lord Chatham devant l'Escaut Eh quoi! diront-ils, le non succès de nos armes est donc à la fois sur les deux points que nous menacions, ici l'effet de la témérité, là le résultat de la faiblesse : sur le Tage les Français, inconsidérément attaqués, ont réuni leurs forces; et, avec une célérité qui n'appartient qu'à eux, ils se sont portés sur les derrieres de l'armée qui les attaquait, pendant que de front cette armée était écrasée sur l'Escaut, au contraire, au lieu d'un coup de main qui pouvait être dangereux pour l'ennemi surpris, on a fait une guerre réguliere, qui, occupant toutes nos forces sur un point, a permis aux Français de signaler de nouveau les incalculables ressources de leur beau pays; à leurs vétérans de donner de nouvelles preuves de courage; à leurs jeunes conscrits de faire leurs premieres armes ; à leurs gardes nationales de se former en huit jours et d'entrer de suite en ligne sous les ordres d'un Prince qui les en juge dignes; enfin aux anciens Flamands de se serrer plus étroitement encore, de se lier plus intimement aux Français, leurs défenseurs naturels contre l'invasion ennemie et toutes les calamités qui en sont la suite. L'accusation du ministre anglais, s'il s'est trompé dans ses moyens d'attaque, ou celle du général s'il n'a pas mis toute l'activité nécessaire à exécuter les ordres du ministre, est toute entiere dans une plaisanterie des Anversois, qui jouant à la fois sur le mot et la prononciation du nom du général anglais, VOL. XXVII.

K.

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lui donnent, à la maniere française, une qualification éternellement mémorative de ses exploits. Ils nomment le Lord Chatham le Lord J'attends, comme nous avons donné les noms de Rivoli ou de Castiglione aux illustres capitaines qui s'y sont immortalisés. Le titre est légitimement acquis; et si les fils du noble Lord y trouvent une juste récompense de la conduite de leur pere, ils sont bien les maîtres d'accueillir ce précieux héritage, et de transmettre cet honorable majorat à leur derniere postérité.

Il paraîtrait par l'article suivant, que Buonaparté a cherché à se concilier la Prusse, surtout depuis que l'Autriche lui oppose une résistance qu'il était loin de prévoir. La résolution qu'il annonce de lever un séquestre qui blessait si fortement les intérêts des sujets prussiens, tromperait-elle S. M, Prussienne au point de lui persuader que ce brigand éprouve quelque bienveillance pour elle, et que l'apparente prospérité qu'il lui promet ne déguise pas la ruine et la honte que, depuis long-temps, il lui préparait? c'est ce que nous avons de la peine à croire.

"Les bruits de la levée du séquestre mis dans le duché de Varsovie sur les biens hypothéqués des sujets de S. M. le Roi de Prusse, ont produit une grande sensation.

"A la suite d'une convention entre S. M. l'Empereur Napoléon et S. M le Roi de Saxe, les prétentions de la Prusse sur le duché de Varsovie avaient été cédées au Roi de Saxe, et à la suite de cette concession, tous les débiteurs du duché de Varsovie devaient déposer dans le trésor royal de Varsovie, les capitaux et pensions qui revenaient aux sujets prussiens.

"On évalue le total de la somme des dettes, y compris les billets de banque, de commerce maritime, les revenus assignés aux veuves des employés, un grand nombre d'institutions, et la quantité prodigicuse de particuliers qui y avaient placé leurs capi

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