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ne serait pas suffisamment maintenue par un simple muraillement en briques. On est donc obligé de garnir les puits, sur toute la hauteur occupée par les terrains aquifères, d'un cuvelage très-solide, dont on établit la base dans un terrain résistant, ordinairement sur la tête des argiles bleuâtres appelées dièves, que l'on recoupe avant d'atteindre le terrain houiller. Jusqu'à présent ces cuvelages ont toujours été construits en bois; on a soin d'employer du bois de chêne de première qualité, pris au cœur de l'arbre et sans aucun défaut. On donne aux pièces du cuvelage une épaisseur de 15 à 20 centimètres ; le travail entier exige 40 à 50 mètres cubes de bois, ou davantage, suivant la hauteur du niveau qu'il s'agit de cuveler.

En présence du prix de plus en plus élevé du bois de chêne, on s'est demandé s'il ne serait pas possible d'employer une autre matière pour la confection des cuvelages.

Un cuvelage en fonte a déjà été établi, en 1852, au puits de Beaujardin, près Valenciennes, par la compagnie d'Anzin. Ce cuvelage était formé d'un simple tube en fonte de 28 mètres de hauteur et de om,80 de diamètre, dimension suffisante à cause de la destination du puits, qui ne devait servir qu'à l'aérage et à la descente des ouvriers. Ce tube fut placé à l'intérieur du puits, dont le diamètre était plus grand, mais dont le cuvelage était mauvais ; et l'intervalle demeuré libre entre le cuvelage et le tube fut rempli avec du béton hydraulique fortement tassé.

Cette opération s'exécuta sans accident; mais le même travail serait difficile et coûteux s'il s'agissait. d'un puits d'extraction de 4 mètres de diamètre comme ceux que l'on construit actuellement.

M. Pantignies, directeur du fond à la compagnie

d'Anzin, ayant, en 1856, à remplacer le cuvelage de la fosse Trou-Martin, résolut de le construire en pierres, et cette opération, dont je vais donner le détail, réussit parfaitement.

Voici d'abord dans quelles circonstances le travail a été fait. La fosse Trou-Martin, située à Vieux-Condé, avait été ouverte au commencement de ce siècle, et présentait intérieurement la section d'un carré de 1TM,94 de côté. Le cuvelage avait déjà été réparé plusieurs fois, et se trouvait encore en assez mauvais état, à cause de la dégradation de la plupart de ses pièces. On décida que les travaux d'extraction seraient suspendus, que la fosse serait élargie circulairement, au diamètre intérieur de 3,20, et que le cuvelage en bois serait supprimé.

La coupe des terrains traversés par la fosse TrouMartin est la suivante (Pl. I, fig. 1) :

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29,10

Terrain houiller à la profondeur de. D

On établit d'abord, à la base du niveau, dans le grès vert, un serrement destiné à retenir les eaux et à les empêcher d'aller inonder les travaux. A cet effet, on a posé dans la fosse un plancher formé de pièces de bois de 0,40 sur oTM,60 d'équarrissage, et d'un diamètre total de 4,20, dépassant par conséquent, ainsi que tout ce qui lui est superposé, de o",50 de chaque côté la circonférence du puits définitif, qui n'a que 5", 20. Depuis

ne serait pas suffisamment maintenue par un simple muraillement en briques. On est donc obligé de garnir les puits, sur toute la hauteur occupée par les terrains aquifères, d'un cuvelage très-solide, dont on établit la base dans un terrain résistant, ordinairement sur la tête des argiles bleuâtres appelées dièves, que l'on recoupe avant d'atteindre le terrain houiller. Jusqu'à présent ces cuvelages ont toujours été construits en bois; on a soin d'employer du bois de chêne de première qualité, pris au cœur de l'arbre et sans aucun défaut. On donne aux pièces du cuvelage une épaisseur de 15 à 20 centimètres ; le travail entier exige 40 à 50 mètres cubes de bois, ou davantage, suivant la hauteur du niveau qu'il s'agit de cuveler.

En présence du prix de plus en plus élevé du bois de chêne, on s'est demandé s'il ne serait pas possible d'employer une autre matière pour la confection des cuvelages.

Un cuvelage en fonte a déjà été établi, en 1852, au puits de Beaujardin, près Valenciennes, par la compagnie d'Anzin. Ce cuvelage était formé d'un simple tube en fonte de 28 mètres de hauteur et de om,80 de diamètre, dimension suffisante à cause de la destination du puits, qui ne devait servir qu'à l'aérage et à la descente des ouvriers. Ce tube fut placé à l'intérieur du puits, dont le diamètre était plus grand, mais dont le cuvelage était mauvais ; et l'intervalle demeuré libre entre le cuvelage et le tube fut rempli avec du béton hydraulique fortement tassé.

Cette opération s'exécuta sans accident; mais le même travail serait difficile et coûteux s'il s'agissait d'un puits d'extraction de 4 mètres de diamètre comme ceux que l'on construit actuellement.

M. Pantignies, directeur du fond à la compagnie

d'Anzin, ayant, en 1856, à remplacer le cuvelage de la fosse Trou-Martin, résolut de le construire en pierres, et cette opération, dont je vais donner le détail, réussit parfaitement.

Voici d'abord dans quelles circonstances le travail a été fait. La fosse Trou-Martin, située à Vieux-Condé, avait été ouverte au commencement de ce siècle, et présentait intérieurement la section d'un carré de 1,94 de côté. Le cuvelage avait déjà été réparé plusieurs fois, et se trouvait encore en assez mauvais état, à cause de la dégradation de la plupart de ses pièces. On décida que les travaux d'extraction seraient suspendus, que la fosse serait élargie circulairement, au diamètre intérieur de 3,20, et que le cuvelage en bois serait supprimé.

La coupe des terrains traversés par la fosse TrouMartin est la suivante (Pl. I, fig. 1):

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On établit d'abord, à la base du niveau, dans le grès vert, un serrement destiné à retenir les eaux et à les empêcher d'aller inonder les travaux. A cet effet, on a posé dans la fosse un plancher formé de pièces de bois de 0,40 sur oTM,60 d'équarrissage, et d'un diamètre total de 4,20, dépassant par conséquent, ainsi que tout ce qui lui est superposé, de o",50 de chaque côté la circonférence du puits définitif, qui n'a que 5", 20. Depuis

ce plancher jusqu'à la base du cuvelage, on a enlevé la maçonnerie sur tout le pourtour du puits, et on l'a remplacée par les ouvrages suivants, qui constituent le serrement proprement dit. Sur le plancher, on a établi une maçonnerie de o",50 de hauteur, sur laquelle on a tassé sur pareille épaisseur des dièves (ou argiles grasses fournies par le terrain). Au-dessus des dièves, on a coulé om,50 de ciment, et au-dessus du ciment, on a établi une nouvelle maçonnerie de o",50. C'est sur cette maçonnerie que l'on a installé une noue de 0,50 d'équarrissage, sur laquelle on a fait reposer la semelle d'un gibet destiné à soutenir l'ancien cuvelage. Ce serrement est traversé dans toute son épaisseur par un tuyau destiné à laisser couler au fond du puits les eaux qui doivent affluer lorsque l'on traversera le niveau, c'est-à-dire les terrains aquifères. Ces eaux furent, une fois ce moment venu, dirigées au moyen d'une communication vers la fosse Neuve-Machine, où elles furent extraites par la machine d'épuisement. Par la confection du serrement imperméable, on s'était réservé le moyen, dans le cas où les eaux, trop abondantes, auraient menacé d'inonder les travaux, de fermer l'ouverture du tuyau, et de les retenir complétement; mais on n'a pas été obligé d'avoir recours à cet expédient.

Le nouveau cuvelage en pierre devait être établi, comme l'ancien, sur une hauteur de 27 mètres. Il devait avoir 3,20 de diamètre intérieur, et chacune de ses assises se composait de dix pierres taillées, à l'intérieur, exactement en arc de cercle; la pierre employée était un calcaire bleuâtre, venant de Maffle, près de Soignies (Belgique), et connu sous le nom de pierre bleue ou pierre de Soignies. L'épaisseur que l'on a donnée a ce revêtement a été de 0,20 pour les 10 pre

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